Victor Hugo et Garibaldi – Mars -Avril 1871

Note publiée le 23 mars 2011 pour le 140 ème anniversaire de la Commune


   Bordeaux ASSEMBLÉE  NATIONALE – séance du 1er mars 1871

Présidence de M. Jules Grévy.
M. Le Président. La parole est à M. Victor Hugo (1).

 M. Victor Hugo.  « L’empire a commis deux parricides, le meurtre de la République en 1851, le meurtre de la France en 1871. Pendant dix-neuf ans, nous avons subi – pas en silence – l’éloge officiel et public de l’affreux régime tombé ; mais, au milieu des douleurs de cette discussion poignante, une stupeur nous était réservée, c’était d’entendre ici, dans cette assemblée, bégayer la défense de l’empire, devant le corps agonisant de la France assassinée. (…)

Messieurs, Paris en ce moment est sous le canon prussien ; rien n’est terminé et Paris attend ; et nous, ses représentants, qui avons pendant cinq mois vécu de la même vie que lui, nous avons le devoir de vous apporter sa pensée.

Depuis cinq mois, Paris combattant fait l’étonnement du monde ; Paris en cinq mois de République, a conquis plus d’honneur qu’il n’en avait perdu en dix-neuf ans d’empire.

Ces cinq mois de République ont été cinq mois d’héroïsme. Paris a fait face à toute l’Allemagne ; une ville a tenu en échec une invasion ; dix peuples coalisés, ce flot des hommes du nord qui, plusieurs fois déjà, a submergé la civilisation, Paris a combattu cela. Trois cent mille pères de familles se sont improvisés soldats. Ce grand peuple parisien a créé des bataillons, fondu des canons, élevé des barricades, creusé des mines, multiplié ses forteresses, gardé son rempart : et il a eu faim, et il a eu froid ; en même temps que tous les courages, il a eu toutes les souffrances. Les énumérer n’est pas inutile, l’histoire écoute.

Plus de bois, plus de charbon, plus de gaz, plus de feu, plus de pain ! Un hiver horrible, la Seine charriant quinze degrés de glace, la famine, le typhus, les épidémies, la dévastation, la mitraille, le bombardement. Paris, à l’heure qu’il est, est cloué sur sa croix et saigne aux quatre membres….»

 

           BordeauxASSEMBLÉE  NATIONALE – séance du 8 mars 1871 (1)

M. Le Président.   M. Victor Hugo a la parole.

M. Victor Hugo. « Je ne dirai qu’un mot.  La France vient de traverser une épreuve terrible, d’où elle est sortie sanglante et vaincue. On peut être vaincu et rester grand ; la France le prouve. (…)

De toutes les puissances européennes, aucune ne s’est levée pour défendre cette France qui, tant de fois, avait pris en main la cause de l’Europe… pas un roi, pas un état, personne ! un seul homme excepté (2).

Ah ! les puissances, comme on dit, n’intervenaient pas ; eh bien, un homme est intervenu, et cet homme est une puissance. Cet homme, messieurs, qu’avait-il ? son épée, et cette épée avait déjà délivré un peuple… et cette épée pouvait en sauver  un autre. Il l’a pensé ; il est venu, il a combattu. (…)

Je ne veux blesser personne dans cette assemblée, mais je dirai qu’il est le seul des généraux qui ont lutté pour la France, le seul qui n’ait pas été vaincu.» ~~~~M. le vicomte de Lorgeril,  M. de Jouvenel, M. le général Ducrot, M. Richier l’interrompent,
et encore M. de Lorgeril :
« L’Assemblée refuse la parole à M. Victor Hugo, parce qu’il ne parle pas français. » ~~~~(?)~~~~~~

M. Victor Hugo. « Je vais vous satisfaire, messieurs et aller plus loin que vous. Il y a trois semaines, vous avez refusé d’entendre Garibaldi. ~~~ une voix. il avait donné sa démission !  Aujourd’hui, vous refusez de m’entendre. Cela me suffit. Je donne ma démission. »

 

          Caprera – 11 avril 1871

« Mon cher Victor Hugo, 

J’aurais dû plus tôt vous donner un signe de gratitude pour l’honneur immense dont vous m’avez décoré à l’Assemblée de Bordeaux.
Sans manifestation écrite, nos âmes se sont cependant bien entendues, la vôtre par le bienfait, et la mienne par l’amitié et la reconnaissance que je vous consacre depuis longtemps.
Le brevet que vous m’avez signé à Bordeaux suffit à toute une existence dévouée à la cause sainte de l’humanité, dont vous êtes le premier apôtre.
Je suis pour la vie,
Votre dévoué
 GARIBALDI. »

____________________                        

1 Élections à l’Assemblée Nationale – Scrutin du 8 février 1871. SEINE.
Victor Hugo est élu avec 214 169 suffrages ; il est deuxième après Louis Blanc /216 471 et juste avant Garibaldi / 200 065.
2  Garibaldi

33          Sur le manuscrit du 8 mars 1871, Victor Hugo, sous le titre : LA  LUTTE  ( autre titre  A. G[Garibaldi ], reprend cette séance parlementaire :

LA  LUTTE

« Hélas ! c’est l’ignorance en colère. Il faut plaindre
Ceux que le grand rayon du vrai ne peut atteindre.
D’ailleurs, qu’importe, ami ! L’honneur est avec nous.
Oui, plains ces insulteurs acceptant à genoux
L’horrible paix qui prend la France en sa tenaille.
Que leur ingratitude imbécile s’en aille
Devant l’histoire, avec ton dédain et le mien.
(…) Leur œil myope a peur de l’aube. Ils sont ainsi.
Est-ce leur faute ? Non. A Naples, à Rome, ici,
Toujours, partout, il est tout simple que des êtres
Te jalousent soldats et te maudissent prêtres,
Etant, les uns vaincus, les autres démasqués.
Les glaçons que j’ai vus cet hiver, de nos quais,
Pêle-mêle passer, nous jetant un froid sombre,
Mais fuyant et fondant rapidement dans l’ombre,
N’étaient pas plus haineux et n’étaient pas plus vains.
Toi qui jadis, pareil aux combattants divins,
Venais seul, sans armée, et délivrais des villes,
Laisse hurler sur toi le flot des clameurs viles.
Qu’est-ce que cela fait ? Viens, donnons-nous la main.
Et moi le vieux français, toi l’antique romain,
Sortons. C’est un lieu triste où l’on est mal à l’aise.
Et regagnons chacun notre haute falaise
Où si l’on est hué, du moins c’est par la mer ;
Allons chercher l’insulte auguste de l’éclair,
La fureur jamais basse et la grande amertume,
Le vrai gouffre, et quittons la bave pour l’écume.»

             ANNEXE  

« Ce groupe dans son coin fait rage. On parle, il hue ;
Ils seraient le chaos s’ils n’étaient la cohue.
C’est l’injure, le bruit, l’ignorance ; un ramas
Des pires passions dans les moindres formats ;
C’est un abîme et c’est petit. Toute la haine
Possible à ceux en qui l’absurde se déchaîne,
Est là, montrant le poing, grinçant, injuriant ;
Des hiboux qu’on voudrait tourner vers l’orient
Ne pousseraient pas plus de cris ; au nom de l’ordre,
Cela patoise, braille et glapit, et veut mordre.
Que nous importe ami ? L’honneur est avec nous.
Honte à ces insulteurs adorant à genoux
L’infâme paix qui prend la France en sa tenaille ! »

                         L’ANNÉE  TERRIBLE . MARS 1871


__   Tome XV -XVI/1 V. HUGO  Œuvres complètes sous la direction de J. Massin      

En mémoire d’Edouard et de Suzanne Tremblay

18 novembre 2010  ♠  le 22 juillet 2018

En mémoire de Michel et de Mélinée Manouchian
Note complétée par la dernière lettre du 21 février 1944, d’un autre grand résistant, Missak /Michel Manouchian, poète arménien, à sa femme Mélinée.

                      

En mémoire d’Édouard Tremblay, résistant communiste, né à Vitry-sur-Seine (1), décapité par les nazis à  Brandenburg, le 1er octobre 1944, et en mémoire de Suzanne (2) (sa Suzon) ;  voilà sa dernière lettre à Suzanne, qu’elle avait retranscrite et qu’elle nous avait confiée :

      

Brandenburg, le 1.10.44 à 11h30

Ma petite femme chérie,

A l’instant j’apprends que mon recours en grâce est refusé et que l’exécution a lieu dans une heure (12h30) j’en profite pour succinctement, chère petite femme, t’écrire encore quelques lignes, ainsi qu’aux parents.

Chère petite Suzon pardonne-moi et surtout sois courageuse, tiens la tête haute. Surtout mon petit, n’oublie pas de rester près de mes parents leur aimante et tendre petite fille et aide-les à supporter cette nouvelle et dernière souffrance que je leur inflige. Suzon chérie, notre union aura été un acte insensé, car je n’ai pu tenir mes promesses et te rendre heureuse comme tu le méritais, et depuis 4 ans 1/2 ne t’ai apporté que des tracas et douleurs. Pourtant, chère petite compagne, sois certaine que les courts instants que tu m’as apportés m’auront aidé à supporter les pénibles événements de ces dernières années.

Chérie, ma dernière volonté, sois heureuse et rends heureux un brave type. Ne vois en moi qu’un bon copain et je te conjure d’oublier que les lois nous ont unis. Tu es encore jeune et ton devoir est de refaire ta vie et en pensant à moi comme bon camarade exclusivement. En souvenir de moi, ton premier nomme-le Édouard.

Chérie, pardon, pardon, meilleurs tendresses de ton Edouard qui t’aura été fidèle jusqu’à la mort.

PS Embrasse maman T…, frères, sœurs, neveu, A…, parents et amis. Je me dépêche car il est midi, la soupe est arrivée et pour la dernière fois je vais fumer les 2 cigarettes du condamné.

Adieu Chérie, courage et tête haute.

Encore quelques minutes, chérie, le moral se maintient et je n’appréhende nullement l’instant fatal. Chérie, ton pardon ne me suffit pas, donne-moi l’assurance que tu oublieras le vilain mari que j’ai si peu été pout toi, ne vois qu’un bon compagnon aimant trop les hommes, la justice et l’égalité. Chérie, j’aurais fait un piètre mari et souvent malgré moi j’aurais peut-être froissé ta sensibilité, ta tendre nature et malgré moi peut-être tu aurais été malheureuse, bien que sans te plaindre tu aurais supporté ton calvaire. Adieu chérie, sois courageuse, pour moi, pour maman, pour papa. Adieu petite poupée, dans quelques minutes mes souffrances auront cessé et je ne veux pas que tu sois malheureuse. Je t’aime trop, notre rêve était irréalisable, car trop beau, trop grand.
A toi pour toujours

Édouard

Adieu maman T…, pardon. Adieu m’man B….  , consolez ma Suzon. »
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1 Une rue de Vitry dans le Val-de-Marne porte son nom.
2  Suzanne était notre amie. Fille de réfugiés républicains espagnols, elle a vécu à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ; elle s’était remariée avec Charles  et elle  n’a pas eu d’enfant.
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Frère de combat, voilà la lettre de Michel Manouchian (3)

« 21 Février 1944, Fresnes.

Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien aimée,

(…) je meurs à deux doigts de la victoire et du but.
Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement.
Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand (…)
Bonheur ! à tous ! J’ai un regret profond de ne pas t’avoir rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et avoir un enfant pour mon honneur et pour accomplir ma dernière volonté, marie toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse (…)
Tu apporteras mes souvenirs, si possible, à mes parents en Arménie. Je mourrai avec 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait mal à personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine. Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant au soleil et à la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie (…)
Manouchian Michel. »

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3 M. Manouchian était
commissaire militaire des Francs-tireurs et partisans-Main d’œuvre immigrée /FTP-MOI. Il fut fusillé au Mont Valérien, le 21 février 1944, avec les camarades de son groupe.

Louis Aragon reprit la lettre de Manouchian pour écrire fin 1951, le poème « Strophes pour se souvenir », qui sera publié  dans le recueil « Le Roman inachevé », paru en 1956.
Léo Ferré le met en musique ; ce sera « L’Affiche rouge » enregistrée en janvier 1961.
(Source Wikipédia)

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Le fallbeil ou guillotine nazie                                                               le fallbeil, guillotine allemande, utilisée par les nazis pour améliorer le « rendement ». ______________________________________________

Lettre ouverte aux adolescentes et aux adolescents

 8 février 2009 / 25 mai et 6 juin 2015 – 11 mars 2020 
Déjà six ans  ! Déjà 11 ans ! 
Les collégiens et les lycéens d’alors  sont devenus des adultes !    


11 mars 2020 … 11 ans plus tard …

Pour vous, collégiens, collégiennes,
lycéennes et lycéens d’aujourd’hui,
adultes et parents de demain,


Pour  vous, ami(e), voilà trois questions à se poser.  On essaie ?

La première est de savoir si vous cherchez à être lucide, à mieux approfondir votre réflexion sur vous-même, sur ce que vous aimez, sur ce qui vous semble bon et juste à faire, à entreprendre, sur vos faiblesses mais surtout sur vos forces.
Bref, comme le demandait Socrate, vous connaissez- vous vous-même ?

La deuxième est de savoir l’énergie dont vous disposez pour approfondir vos connaissances, vos savoir – faire, pour choisir vos loisirs sportifs et culturels, pour participer à des projets d’entraide, pour développer votre intuition sur l’adulte que vous voulez devenir, sur votre place et votre rôle dans la société de demain.

La troisième est de savoir si vous avez envie de vous sentir libre et responsable de votre vie pendant ce temps d’adolescence, face aux marchands  d’illusions de plaisirs : fabricants d’alcools sucrés et de cigarettes  » light », face aux revendeurs de cannabis et de cocaïne.
Depuis ces quarante dernières années, les réseaux de trafics de drogues se sont démultipliés sur tout le territoire, essaimant la délinquance, le décrochage scolaire et ses faibles niveaux  au collège, au lycée et dans les facultés.  Vous subissez leur emprise comme vous subissez les pressions publicitaires. Sachez-le : seul l’argent les intéresse, d’abord celui de vos parents, puis le vôtre, et le plus longtemps possible.

Mais n’ayez crainte, vous pourrez être plus fort(e) qu’eux !

Vous connaîtrez le plaisir d’être lucide en n’adhérant pas au  modèle stéréotypé de « la -culture-jeune -et- festive » dans tous les médias ( internet – radios publiques ou « libres » – chaînes publiques ou commerciales de télévision- journaux et magazines – littérature – chansons /raps etc. – théâtre et  mises en scène – et bien sûr, les films /cinéma/ télévision), le modèle que l’on cherche à vous imposer  pour vous faire glisser rapidement dans le moule du consommateur ou de la consommatrice docile puis dépendant(e) sans lucidité et sans énergie.

Vous connaîtrez le plaisir d’être libre sans goûter au « fantasme festif annoncé  » si éphémère  et si dérisoire,  et vous y gagnerez l’immense plaisir de renforcer l’estime de vous-même avec la  fierté  de leur dire NON.

Devant votre  refus, ils (ou elles) n’insisteront pas.

Et face à leur pouvoir d’influence et de nuisance, vous trouverez l’appui et le réconfort auprès de vos parents, de vos proches, de toutes celles et de tous ceux qui vous aiment vraiment.

Vous pouvez résister aux marchands d’illusions, aux revendeurs de cannabis, qui sont vos ennemis redoutables ; vous pouvez  aussi aider vos ami(e)s, vos frères et vos sœurs à résister.

Vous y serez gagnant(e) pour longtemps ! 

… …     

Et comme je vous sais curieux de savoir, avide d’apprendre et de comprendre je vous laisse regarder  Apprentis Chercheurs MAAD Saison 7  

« Le dispositif Apprentis Chercheurs est développé depuis 2004 par l’Arbre des Connaissances, association de chercheurs désireux d’éveiller l’esprit critique des jeunes à travers l’initiation à la démarche scientifique. « 

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♦ Cf. ma note   Ni le cannabis ni la cocaïne ne rendent intelligent ( 13 juin 2008 revue le 26 mai 2015)
ou la page L’INSERM et les jeunes   face au délire de Terra Nova (26 février 2015 revue le 6 juin 2015) ?
Ou bien encore celle de La bienfaisante méditation ou le souffle apaisant  ?
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♥ Cinq congrès Apprentis Chercheurs MAAD en juin 2015 dans toute la France pour valoriser les recherches des Apprentis Chercheurs :
À Marseille, le lundi 1er juin, 18h30, à Amiens le mardi 2 Juin à 18h, à Paris le mercredi 3 Juin 2013 à 18h, à Bordeaux le jeudi 4 Juin, 18h30, à Poitiers le mardi 9 juin à 18h.

Son plus mauvais souvenir de militant des droits de l’homme

Stéphane Hessel, ambassadeur de France, résistant de la première heure à l’occupant nazi , déporté à Buchenwald Dora  raconte * :  » En 1946, je passe le concours du Quai d’Orsay ; on m’affecte en Chine ; je passe par New York … le secrétaire des Nations-Unies et son adjoint Henri Laugier ont besoin de jeunes pour travailler, j’avais trente ans … Henri Laugier obtient du Quai d’Orsay qu’on m’affecte comme fonctionnaire international au secrétariat des Nations-Unies. Je m’y trouve dans le département des questions sociales et des droits de l’homme et je commence à travailler avec les responsables, sur la Déclaration des droits de l’homme adoptée le 10 décembre 1948.  »

Alors que l’on commémore solennellement  les 60 ans de la Déclaration des droits de l’homme, Stéphane  Hessel   ** avec toute sa force de conviction, nous livre  » son plus mauvais souvenir de militant des droits de l’homme  » : son séjour en Palestine le mois dernier ;  » Je vois les Palestiniens humiliés, colonisés, occupés par les Israéliens, alors que la naissance de l’état d’Israël avait été pour nous en 1948 le sentiment d’une victoire sur les nazis ; et maintenant les Israéliens traitent leurs voisins les Palestiniens de façon infâme, inadmissible, violant les droits de l’homme ; très très mauvais souvenir.  »

                                                   ______

 *  » Un témoin exemplaire  » Mémoires israéliennes, mémoires palestiniennes   » série documentaire de Marc Kravetz et Gilles Mardirossian France Culture 14.02.07

 ** Arte 

cf  la voix de ceux qui oeuvrent inlassablement pour la paix :

L’ Union Juive Française pour la Paix  

La Paix Maintenant,

Les amis du théâtre de la liberté de Jénine

  ma note Salam Shalom  25.12.2007 

Un goût d’amertume

25 octobre 2007

« QUARTIER LATIN 1940 

 Que n’es-tu là Villon, Vallès, votre ironie cinglante et votre amertume pourraient donner une voix à la colère des Etudiants…

REOUVERTURE DE L’UNIVERSITE

….Nos buts sont clairs : liberté pour nos emprisonnés, liberté pour Paul LANGEVIN, liberté pour la Science. Ligués contre nous, les traîtres affolés, nous montrent le chemin : la résistance. Que nul ne puisse ignorer que les étudiants veulent la libération complète de la FRANCE. »

Ainsi s’exprimait La Relève (Organe de l’union des étudiants et lycéens communistes de France ) dans une feuille clandestine en décembre 1940. Ils demandaient la libération d’un professeur et entraient en résistance.

Soixante-sept ans plus tard, quand il s’est agi de lire dans les classes, à la demande de Nicolas Sarkozy, nouveau Président élu, la dernière lettre de Guy Môquet le 22 octobre 2007, en mémoire des 27 otages fusillés à Châteaubriant le 22 octobre 1941, qu’avait à gagner le SNES  (Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire) en appelant  « à construire collectivement le refus » ? Sinon, quoiqu’il s’en défende,  à « prendre le risque que la journée transforme le lycée en arène politique » ?

Mais les professeurs d’histoire sont justement là pour parler de la politique quand elle est devenue vérité historique. C’est au programme et pour la Résistance ce ne sont pas les documents qui manquent. Les témoins qui le peuvent encore, sont aussi tout prêts à dire ce qu’ils ont vécu …

Et là forcément, il y aura aussi de l’émotion, car il en fallait de l’enthousiasme, de l’exaltation, du génie pour constituer un réseau et pour survivre en combattant. Dans ces extraits de La Relève comme dans la lettre de Guy Môquet, il y a tant de courage, de lucidité, d’absence de calculs égoïstes, tant d’espoirs de servir à la libération de la France du joug nazi, que nous tous, nous y apprenons les leçons de notre histoire.

Quelle importance a alors la formule du SNES sur  » l’école … lieu de création factice d’une Union Sacrée a-critique » ? Quant au CVUH (Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire), où voit-il  » la contrefaçon mémorielle »,  » la monumentalisation (sic) de la figure de Guy Môquet » ?

L’idée que  cela pourrait faire ricaner les bourreaux d’hier m’est insupportable. Tel le ministre de l’Intérieur, Pierre Pucheu, qui avait rajouté Guy Môquet à la liste, alors que les ordres allemands donnaient 18 ans comme limite d’âge pour fusiller un otage. Il devait penser que cela augmenterait encore un peu plus la terreur dans l’esprit de « l’ensemble des Français » (sämtliche Franzosen) garant de l’intégrité de l’armée d’occupation. Et pourtant cela n’empêcha pas encore un acte de bravoure.
Léoncie Kérivel, le 21 juin 1941, voit pour la dernière fois à Châteaubriant, son mari Eugène Kérivel qui sera fusillé.  « Eugène lui apprend que sur la liste des promis au peloton figure Guy Môquet malgré ses 17 ans. Lorsque Léoncie est obligée de quitter son mari, elle se tourne vers les bourreaux français et allemands.
 » Je n’ai que lui, leur dit-elle. Fusillez-moi plutôt à la place de ce gosse ! » Mais les bourreaux ne répondent pas. »**

Ce 22 octobre 2007 me laissera un goût d’amertume …

** La Résistance Alain Guérin Tome 3 Du côté des bourreaux LCD 1973

En 2004 Commémoration du 60 ème anniversaire du Programme du Conseil National de la Résistance, adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 et appel de treize résistants de la première heure aux jeunes générations, pour que la flamme de la résistance ne s’éteigne jamais.

 

                      La Résistance                                       

Deux documentaires fictions sur  France 2 et quatre  documentaires sur France 5 – Producteur Emmanuel Giraud /  février-mars 2009