C’est de l’Art ?

par L’ingénue
11.04.2010 / 26 mars 2018 / note revue et modifiée le 10 avril 2021

 

                                     À la question :  C’est de l’Art ?

M. François Pinault répondrait «  oui, c’est de l’Art, c’est même du cochon pour les riches !  » puisqu’il possède et a exposé au Palais des Arts de Dinard,  de juin à septembre 2009,  Mechanical pig (2005) de Paul McCarthy.

Mechanical Pig Paul Mac Carthy

Le visiteur  reçoit  en bonus,  la leçon de morale sur « nos vanités » de Caroline Bourgeois, la commissaire du milliardaire :
     
«Le cochon endormi devient ainsi le témoin (sic) des dérives consuméristes de l’univers visuel américain et nous pousse à prendre de la distance par rapport à nous-mêmes et à nos vanités.»

Nul doute que le brave Pinault regarde désormais d’un autre œil la tranche de jambon aux coquillettes de son repas du soir !


L’Art  depuis Marcel Duchamp (1887-1968),
c’est aussi et surtout pour les milliardaires  » l’art de spéculer sur de misérables aberrations, pour mieux se moquer de nous, les pauvres, toujours privés du festin du « beau, du vrai, du juste » (4)  de la création artistique et de la culture. 

 

Cf.  M. Pinault, le milliardaire qui n’a pas peur des artistes  (8.09.2009)

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Apostille

À la question :  C’est de l’Art ?  Oui, c’est  du homard  pour les riches  ! répond Jeff Koons

C’est de l’Art ?  Oui, c’est du veau  –  c’est de la vache  – c’est du requin pour les riches  !  répond Damien Hirst

C’est de l’Art ?  Oui, c’est de l’araignée pour les riches ! répondait Louise Bourgeois .  .  .   etc.

 » On craignait une Berezina du marché de l’art  » écrit Harry Bellet (1) en 2008. C’est dire si  M. Damien Hirst(2), plasticien britannique de 43 ans, fait trembler les galeristes (3) en vendant directement quelques 223 œuvres chez Sotheby’s à Londres les 15 et 16 septembre 2008.

Certes « le lot n°42 «  Theology, philosophy, medicine, justice  » (sic) :   
 
 des requins plongés dans deux aquariums  remplis de formol, a plafonné à 2,35 millions «  et est resté invendu ; mais l’artiste s’est bien rattrapé avec son « bovin plongé (aussi) dans le formol et surmonté d’un disque d’or « . 

    Que les spéculateurs se rassurent ,  » Le Veau d’or «   est toujours debout et vaut à ce jour son pesant de 13 millions, une bagatelle pour ce milieu-là …  qui saura le revendre bientôt le double !

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1 Dans son article  Enchères record pour la vente Damien Hirst Le Monde 17.09.08

 

2 Hirst, disciple de Marcel Duchamp  et de sa   » Fontaine  » un banal urinoir,  est reparti avec seulement 89 millions d’euros.  (140 millions d’euros selon H.B. dans son article Le Monde 21/22.09.08 (?)

3  «  La galerie qui perçoit généralement 50% des transactions, est le passage obligé du marché de l’art En France, cette vente d’œuvres de Damien Hirst qui lui permettrait de toucher l’intégralité de l’adjudication serait interdite. Un commissaire-priseur ne peut théoriquement pas vendre des biens neufs.«  (id)

4  Victor Hugo Les Contemplations 1856

 

          Parmi les premières œuvres de Damien  Hirst, dans les années 1990         – déjà la tentation du bovin –  figure  » A Thousand Year  » : un caisson transparent contenant une tête de vache sur laquelle s’acharnent mouches et asticots.« 
(Cf.  l’article de Harry Bellet Le Monde 13 septembre 2008)

 

  L’   

Un caisson transparent contenant une tête de vache sur laquelle s’acharnent mouches et asticots ?

Était-ce l’ allégorie du « monde de l’Art contemporain  ?

 .   .   .   .  L’horreur, la scatologie et la pornographie seraient-elles  désormais les seules valeurs morales et esthétiques de l’Art contemporain ?   .   .   .   .

      

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