A l’heure de l’élection d’un Parlement européen supranational

25 – 26 mai 2019 –  Épilogue avec  les résultats du 27 mai 2019 

 

Extraits de la conférence de presse à l’Élysée du Président de la République, Charles de Gaulle, le 15 mai 1962, sur les questions européennes (l’Europe était l’Europe des Six). (1) 

« (…)

Il est parfaitement vrai que les propositions de la France ont soulevé deux objections, d’ailleurs, parfaitement contradictoires, quoiqu’elles soient présentées par les mêmes opposants.
Et voici ces deux objections. Ces opposants nous disent :  » Vous voulez faire l’Europe des patries, nous voulons, nous, faire l’Europe supranationale « . Comme s’il suffisait d’une formule pour confondre ensemble ces entités puissamment établies qui s’appellent les peuples et les États.
Et puis, les mêmes opposants nous disent, en même temps : « L’Angleterre a posé sa candidature pour entrer au marché commun. Tant qu’elle n’y est pas, nous ne pouvons rien faire de politique « . Et pourtant, tout le monde sait que l’Angleterre, en tant que grand État, et que nation fidèle à elle-même, ne consentirait jamais à se dissoudre dans quelque utopique construction.

(…)

  Et d’ailleurs, je ne crois pas que l’Europe puisse avoir aucune réalité vivante si elle ne comporte pas la France avec ses Français, l’Allemagne avec ses Allemands, l’Italie avec ses Italiens, etc.
Dante, Goethe, Chateaubriand appartiennent à toute l’Europe dans la mesure-même où ils étaient respectivement et éminemment italiens, allemands et français
.
Ils n’auraient pas beaucoup servi l’Europe s’ils avaient été des apatrides et qu’ils avaient pensé, écrit en quelque esperanto ou volapük intégré.

Alors, il est vrai que la patrie est un élément humain sentimental et que c’est sur des éléments d’action, d’autorité, de responsabilité qu’on peut construire l’Europe. Quels éléments ? Les États. Car il n’y a que les États qui, à cet égard, soient valables, soient légitimes,
En vérité, on ne peut pas assurer le développement économique de l’Europe sans son union politique. Et à ce sujet, je signale combien est arbitraire une certaine idée qui était apparue dans les débats récents, et qui prétendait soustraire le domaine économique aux réunions de chefs d’État ou de gouvernement, alors que pour chacun d’eux, dans leur pays respectif, c’est là le sujet quotidien et capital.

Je voudrais parler plus spécialement de l’objection de l’intégration. On nous l’oppose en nous disant :
 » Fondons ensemble les six États dans quelque chose de supra national, dans une entité supra nationale. Et ainsi, tout sera très simple et très pratique « .

Cette entité nationale, on ne la propose pas parce qu’elle n’existe pas. Il n’y a pas de fédérateur, aujourd’hui, en Europe, qui ait la force, le crédit et l’attrait suffisants.
Alors, on se rabat sur une espèce d’hybride et on dit :  » Et bien, tout au moins que les six Etats acceptent, s’engagent à se soumettre à ce qui sera décidé par une certaine majorité ».

En même temps, on dit :
 » Il y a déjà six parlements nationaux, une assemblée parlementaire européenne. Il y a même une assemblée parlementaire du conseil de l’Europe qui, il est vrai, est antérieure à la conception des Six et qui, me dit-on, se meurt au bord où elle fut laissée.
Et bien malgré tout cela, élisons un parlement de plus, que nous qualifierons d’européen, et qui fera la loi aux six États « .
Ce sont des idées qui peuvent, peut-être, charmer quelques esprits, mais je ne vois pas du tout comment on pourrait les réaliser pratiquement quand bien même on aurait six signatures au bas d’un papier.

Y a-t-il une France, y a-t-il une Allemagne, y a-t-il une Italie, y a-t-il une Hollande, y a-t-il une Belgique, y a-t-il un Luxembourg qui soient prêts à faire, sur une question importante pour eux au point de vue national et au point de vue international, ce qui leur paraîtrait mauvais parce que ça leur serait commandé par d’autres ?

Est-ce que le peuple français, le peuple allemand, le peuple italien, le peuple hollandais, le peuple belge, le peuple luxembourgeois sont prêts à se soumettre à des lois que voteraient des députés étrangers dès lors que ces lois iraient à l’encontre de leur volonté profonde ?
Ce n’est pas vrai. Il n’y a pas moyen, à l’heure qu’il est, de faire en sorte qu’une majorité puisse contraindre, une majorité étrangère, puisse contraindre des nations récalcitrantes.

Il est vrai que dans cette Europe intégrée, comme on dit, et bien, il n’y aurait peut-être pas de politique du tout. Ça simplifierait beaucoup les choses.
Et puis, en effet, dès lors qu’il n’y aurait pas de France, pas d’Europe, qu’il n’y aurait qu’une politique, et faute qu’on puisse en imposer une à chacun des six États, on s’abstiendrait d’en faire.
Mais alors, peut-être, tout ce monde se mettrait à la suite de quelqu’un du dehors, et qui, lui, en aurait une. Il y aurait peut-être un fédérateur, mais il ne serait pas européen, et ça ne serait pas l’Europe intégrée.
Ce serait tout autre chose de beaucoup plus large et de beaucoup plus étendu avec, je le répète, un fédérateur.
Et peut-être que c’est ça qui, dans quelque mesure et quelquefois, inspire certains propos de tels ou tels partisans de l’intégration de l’Europe. Alors, il vaudrait mieux le dire.

Voyez-vous, quand on évoque les grandes affaires, et bien, on trouve agréable de voler au-dessus du réel. Mais il n’y a pas de formule magique qui permette de construire quelque chose d’aussi difficile que l’Europe unie. Alors, mettons la réalité à la base de l’édifice. (…) »

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1   Charles de Gaulle – Paroles publiques – INA

__(transcription de la médiathèque)________________________________

Épilogue

⇒ Avec les deux questions posées  aux Français et leurs réponses :

 1/ pour le Traité de Maastricht, le 20 septembre 1992 :

« Approuvez-vous le projet de loi soumis aux Français par le Président de la République  (F. Mitterrand) autorisant la ratification du traité sur l’Union européenne ? »

Participation haute : 69,7%    oui : 51,04 %    non : 48,96%

 2/ pour le Traité de Rome II, le 29 mai 2005  (J. Chirac, Président de la République)  

« Approuvez-vous le projet de loi qui  autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l’Union européenne  ? »

Participation haute : 69,33%   oui : 45,33 %   non : 54,67 %

Les Français et les Néerlandais ayant rejeté le traité de Rome II, il n’y a pas de « constitution européenne » ; cependant les 27 chefs d’État et de gouvernement signèrent le « traité modificatif »  ou traité de Lisbonne, le 13 décembre 2007.
« En France, une réforme constitutionnelle a été nécessaire pour ratifier le traité, estimé contraire à la Constitution par le Conseil constitutionnel. La loi autorisant la ratification a été promulguée le 13 février 2008″.   (Source  Wikipédia)

Avec « le partage des pouvoirs » législatif et exécutif entre la Commission européenne et le Parlement européen …  

Pouvoir législatif
La Commission européenne dispose du monopole de l’initiative dans le cadre de la procédure législative ordinaire, anciennement appelée codécision et étendue à de nouveaux domaines par le traité de Lisbonne. Elle propose les textes et définit leur base juridique qui détermine la procédure à suivre.

Pouvoir exécutif
Il est du ressort de la Commission européenne, qui est notamment chargée de l’exécution du budget. Par ailleurs, le Conseil exerce une fonction exécutive qu’il délègue dans la plupart des cas à la Commission pour l’exécution des règles européennes. Enfin, c’est le Haut représentant qui est chargé de l’exécution de la PESC (politique étrangère et de sécurité commune).

… … avant et après les élections européennes de ce 26 mai 2019 … …

Source Vie publique.fr

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27 mai 2019 en direct du  Ministère de l’Intérieur  /pour les millions la colonne est trop étroite /

 

Avec un pourcentage de voix si favorable au Président Macron de la République-en-marche , selon les médias du pouvoir qui proclament sa victoire :   22,41 %    

sauf si on le compare au pourcentage de voix moins favorable :                                                                                              77,59  %     !

Mais, on nous l’affirme, MM. Macron et Philippe poursuivront la feuille de route de leur projet-en-marche …

♦ Quant à nos 23 613 48 concitoyens qui ont préféré s’abstenir – en suivant la consigne, chère aux étudiants bourgeois de la Sorbonne, et à leur chef, D. Cohn-Bendit en 1968 : « élection piège à c..s »-,
je leur dirais volontiers  : »abstention piège à c..s » !  
(!) si ma naïve politesse ne me l’interdisait … mais comme ils disaient aussi : « il est interdit d’interdire donc  de m’ interdire (?)…

♦   Mais à eux, comme à nous, les 23 731 252 votants, MM. Macron et Philippe accorderont en gratification, la guérilla urbaine dans nos banlieues, tous les soirs, avec en prime, les émeutes du samedi … 

♠ ⇒ Quant à ceux qui hurleront le samedi, en marchant dans les rues « Suicidez-vous » aux policiers, ils doivent savoir que 39 d’entre-eux se sont suicidés  depuis janvier 2019 -an II de l’ère-de-Macron-en-marche. ♣  
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