La sociologue et l’ancien chef de bande

              Ce n’est pas simple d’y voir clair dans la période troublée que nous traversons tous dans nos  quartiers des grandes villes, dans nos petites villes et dans nos villages.

L’article *qu’ont rédigé Marie-Hélène Bacqué, sociologue et Lamence Madzou, ancien chef de gang voudrait certainement nous éclairer, en commençant par mettre en doute le chiffre du ministère de l’intérieur :  » 222 bandes … 78% en Ile-de-France…soit un total de 5000 jeunes « .

La sociologue – grâce aux lunettes de  l’ancien chef de bande, qui sait forcément ce que  » bande ou gang  » veut dire, et leur nombre – affirme  » que la plupart de ces bandes sont des groupes peu structurés de copains désoeuvrés.  »  

Cinq colonnes seront -elles suffisantes pour  nous convaincre que ces bandes  vivent paisiblement entre bons garçons déscolarisés, illettrés ou sans emploi, loin des malfaisants, loin des braqueurs cagoulés, des trafiquants de drogues, de voitures et d’armes, dont ils  seraient les seules victimes ? 

Pas vraiment ! la sociologue et l’ancien chef de bande nous décrivent au contraire,  une vie d’inactifs (comme ceux des bandesMécontent) au coeur  d’une économie souterraine en plein développement. Et on est prié de s’attendrir car  «  les petits vendeurs ne roulent pas sur l’or. Ils ne gagnent souvent pas beaucoup plus qu’un smic. … ils ont ainsi accès à un marché du travail, certes informel, où ils ont l’impression « d’être à leur compte « .

Avec un luxe de détails nous apprenons comment, pour jouer dans la cour des grands et gagner plus, » quelques individus vont se fournir en Espagne ou au Maroc …  ils créent alors des  » fours  » : ils prennent possession d’un escalier, en général dans un immeuble d’habitat social. L’escalier est bloqué par un jeune cagoulé avec barre de fer. Un ou deux autres s’y installent pour vendre. A l’extérieur, des guetteurs surveillent… Les équipes  se relaient : le four est ouvert jusqu’à 22 heures la semaine et minuit le week-end. La drogue est cachée à proximité du four, la préparation se fait dans les appartements… Elle est connue des habitants, réduits au silence par la menace et l’intimidation …   Les fours rapportent entre 6 000 et 10 000 euros par jour. « 

              Et si la sociologue et l’ancien chef de gang mettaient les lunettes  » des habitants, réduits au silence par la menace et l’intimidation  » ?  Sauraient-ils nous dire qui sont les vraies victimes de ce  » bizness   » (affaires malhonnêtes en argot de truands ) ?  Se sentiraient-ils aussi  un peu solidaires  de  ceux qui ne gagnent que le smic en travaillant,  de ceux qui viennent de perdre leur emploi parce qu’il faut  augmenter les dividendes des actionnaires ?
Peut-être sembleraient-ils moins en empathie avec les désoeuvrés des bandes et les patrons des  » fours  » ?  Ces nouveaux riches qui blanchissent leur argent sale  chez   » Versace, Armani ou Dolce Gabbana « , dans la contrebande d’armes de guerre et qui roulent  pour  faire bourge(ois) dans des  grosses berlines étrangères.

En suivant la finesse de leur  raisonnement, il faudrait penser que les bandes  sont pour la plupart aussi pacifiques entre elles et polies avec les personnes âgées du quartier que des équipes de scouts ; qu’elles ne sont pas armées, qu’elles n’agissent pas sur l’ordre des chefs de gangs ou des chefs  mafieux – qui seraient pour leur part, de gentils garçons sachant dire bonjour.  Bref, à les en croire, les pépinières de mafias seraient  aussi tranquilles et inoffensives pour la société que les bandes de copains seraient sympathiques. 

 Pour la sociologue et l’ancien chef de bande, la seule coupable est justement la société française si répressive. Ils ne diront rien des autres jeunes, des adolescents et  des adolescentes sensibles** (en banlieue comme  partout) qui veulent vivre autrement, qui refusent  la toute puissance barbare de la haine et de la violence des grands frères et des chefs de gangs.

                Veillons sur ces jeunes courageux qui s’inscrivent dans des parcours professionnels. Ce sont eux qu’il faut féliciter, encourager, accompagner dans leurs études et leurs projets. Ce sont eux les citoyens qui feront la société française de demain.
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Pour les autres, ceux des bandes, ceux des gangs, ceux des  » fours « , ceux des  mafias, la justice sera la seule bonne réponse.

Mécontent   Du   » four  » à l’incendie criminel dans la cage d’escalier d’un immeuble de Sevran le 10 août 2009  qui a fait 5 victimes dont deux enfants et un nourrisson. Un immeuble dont les toits ont servi pendant des années  » de cache d’armes et de refuge aux trafiquants  » et dont l’accès aux pompiers est rendu difficile par les caillassages qui les accueillent.  » Ici, [dit le maire de Sevran, Stéphane Gatignon] c’est un système carrément mafieux qui prévaut. C’est un trafic à grosse échelle qui met en jeu d’importantes sommes d’argent « .***

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Débats Horizons Le Monde 31 mai/ 1er juin 2009  p.17 citations en italique/ Marie-Hélène Bacqué sociologue, professeur à l’université d’Evry et Lamence Madzou ancien chef de bande – Coauteurs de J’étais un chef de gang  (La Découverte, 2008) /
**cf. ma note Les collégiens sensibles d’Aubervilliers  21 avril 2008
***  Incendie de Sevran : la piste d’un règlement de comptes est privilégiée  article de Yves Bordenave Le Monde 12.08.09 / L’hypothèse criminelle est retenue par le parquet de Bobigny le 27.08.09 (AFP.) Le Monde 29.08.09

Les trois mousquetaires du jeu vidéo

31 mai 2009

 

              Comme dans l’histoire d’Alexandre Dumas, ils sont quatre ! 

Nous avions déjà croisé deux (pédo)psychiatres et/ou psychanalystes : Michael Stora (1)pragmatique, avec « toutes les consoles de jeux disponibles sur le marché », et  Serge Tisseron (2)serein, devant les parents « terrifiés par la violence de certains jeux [vidéo] ».

Depuis peu nous caracolons avec le  troisième, Yann Leroux (3), psychanalyste, massivement hard core gamer, et le quatrième, Marcel Rufo (4),  avatar de D’Artagnan,  héritier  médiatique de Françoise Dolto.

On reconnaît les mousquetaires à leur devise : Tous pour les jeux vidéo !

Ils bataillent, ferraillent, embrochent tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Les jeux vidéo sont bons, les jeux vidéo sont beaux, les jeux vidéo font du bien. La preuve ? Ceux qui ont ou auront mal étaient de toute façon déjà malades et les mousquetaires seront là pour les soigner. Bref, on l’a compris, ensemble les fabricants de jeux vidéo et les psychiatres diront merci aux joueurs, malades et/ou futurs malades.

Démonstrations,  argumentations, explications (plus ou moins claires)  sont autant de bottes secrètes pour éliminer les vilains médisants du jeu vidéo. Ainsi Marcel Rufo, face aux parents inquiets, n’est jamais inquiet   :  « On crie au loup, on parle du danger de l’addiction, mais les gosses addicts (sic) sont fragiles par ailleurs. »

  Hélas ! Les garçons  qui  découvrent un FPS (first personal shooter (!) et incarnent  un snipper (!) ou un dynamiteur (!), sont en effet,  des proies bien faciles et bien fragiles face au déferlement sonore et visuel du jeu.

Et si, comme nous raconte Yann Leroux, cela leur   « permet de travailler (sic) [leur] toute puissance à l’état brut », c’est  pour mieux les emmener (entraîner ?)  sur le terrain de la violence, de  la destruction et de la guerre ; c’est une formation subliminale payante pendant laquelle est rappelée en permanence que la loi du plus fort est toujours la meilleure. Loi  inique  imprégnée de dogmes religieux,  loi  des régimes  théocratiques et fascistes.

Pendant ce temps, Marcel Rufo, contrairement aux vilains médisants, ne crie pas au loup, il crierait plutôt au miracle !
Ainsi nous donne-t-il l’exemple d’un garçon 
 « qui ne travaillait plus en classe et passait son temps à jouer sur des jeux en réseau. On a discuté et il m’a confié qu’il admirait son grand-père, décédé, qui était un génial bricoleur. Je lui ai demandé s’il n’avait pas plusieurs vies avec son grand-père grâce au jeu vidéo «  ! Etonnant, non ?

Et pour finir, en chevauchant aux côtés de Yann Leroux, nous l’entendons s’emballer pour le jeu massivement multijoueurs,  World of  Warcraft.
Du haut de son   « Observatoire des mondes numériques en sciences humaines« ,  il  proclame que ce jeu  « va transformer de manière profonde la société » ;   il nous annonce,  qu’ « il est certain que les Orcs de World of Warcraft  vont faire la société de demain  » !!!

                           AU  LOUP !!!                 

1  Cf. par  L’ingénue  Le soin par le jeu vidéo ou acharnement virtuel ?

Cf. par  L’ingénue Les fabricants de jeux vidéo diront merci

3   Propos de Yann Leroux recueillis par téléphone par Hubert Guillaud le 12 mars 2009 / Internet Actu /

4   Entretien de Marcel Rufo avec Sylvie Kerviel /Le Monde 10/11 mai 2009

              

 

Revoir  » La Journée de la Jupe « , l’excellent film de J-P Lilienfeld

 Note du 25.03. 2009   –  complétée le 3.06.2014  et le 19 octobre 2014 

À revoir sur Arte le mercredi 22 octobre 2014 (13h30) et sur ARTE +7

« La Journée de la Jupe » permettra peut-être aux ministres de l’Education nationale – du PS à l’UMP confondus (sic)  qui se sont succédés depuis 25 ans, rue de Grenelle –/ beau quartier/ de  prendre la mesure de la lâcheté , du laxisme et de l’impuissance de leur politique éducative.
Comment ont-ils pu faire semblant d’ignorer tou(te)s ces enseignant(e)s blessé(e)s, agressé(e)s, injurié(e)s, humilié(e)s ?
Comment ont-ils pu accepter toutes ces années scolaires gâchées pour tant de lycéen(ne)s, tant de collégien(ne)s ♦♦,  tous ces apprentissages rendus impossibles par les perturbations et les violences permanentes d’une poignée d’élèves, toujours les mêmes, toujours incontrôlables ? 

Ce film de Jean-Paul Lilienfeld, interprété remarquablement – comme  à la Comédie-Française  – par Isabelle Adjani, Denis Podalydès et de très bon(ne)s jeunes actrices et acteurs est un extraordinaire plaidoyer en faveur de l’urgence d’un retour au savoir-vivre ensemble, au  devenir-citoyen ensemble* dans les établissements d’enseignement, pour que les professeurs puissent à nouveau, enseigner.

Film poignant où toutes les vérités sont dites
, où Sonia Bergerac, la professeur de français révèle l’hypocrisie  des garçons sur la virginité des jeunes filles, qu’ils disent « respecter» en ne s’asseyant pas à leur côté, alors qu’ils se passent en boucle  le film du viol collectif de l’une d’elles, qu’ils viennent de commettre ;  ce faisant, alors même qu’ils lui débitent leur chapelet d’injures sexistes obsessionnelles, elle met au jour la misogynie  millénaire des dogmes monothéistes ;  elle,  la femme savante en jupe, est « leur victime  désignée » , celle qu’il faut  humilier,  dépouiller de tout pouvoir, de toute autorité.

            

Quand rien, ni personne, ne peut plus arrêter les comportements brutaux et  compulsifs de  garçons de seize/ dix-sept ans …  quand ils se savent encouragés par le dogme islamo-intégriste de la soumission des femmes quand ils emploient toutes leurs forces et leur vocabulaire  obscène  à   s’imposer en « chefs » de la professeur et des jeunes filles … quand ils apportent leurs drogues et leurs armes dans les établissements scolaires…

… Ce n’est plus alors une comédie de Molière que l’on peut répéter avec plaisir dans l’auditorium du lycée, c’est la tragédie du naufrage de la transmission des valeurs laïques et culturelles ; c’est l’enlisement dans l’injustice, l’ignorance, la violence, bref le crétinisme.

On nous annonçait le retour du religieux au XXI ème siècle. Il est bien là, avec son sinistre cortège  de violences faites aux femmes ; avec partout dans le monde, le retour au  pouvoir de l’obscurantisme et de la terreur.

Après avoir voulu imposer en France, le port du voile islamique à l’école laïque,  la chape de plomb du dogme intégriste est toujours là, pour écraser les jeunes filles et les femmes.
Si j’entends dire par les féministes  que le port du pantalon a été  « une  grande victoire »  pour les femmes, je veux penser que face aux islamistes, la République saura défendre leur liberté et leur droit de porter  aussi … une jupe.

       OUI aux journées de la jupe ;  une façon aussi élégante que  féminine de  dire NON aux apprentis-talibans.      

 ♠ Au collège de Fenouillet (Haute-Garonne) une professeur de mathématiques a été grièvement poignardée vendredi 15 mai 2009 par un élève de 13 ans. (…) un collège sans  aucun signalement de violences. AFP 16.05.09

                         

♦♦ Voir « la Communication en Conseil des ministres :  les résultats de l’enquête Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) Brève (sic) – Vincent Peillon – 04/12/2013  qui conclut : « Il faut s’occuper des 20% d’élèves en difficulté, et réaffirmer que l’aide aux élèves les plus faibles ne nuit ni aux meilleurs, ni aux moyens. (…) Toute l’action du Gouvernement répond à cet impératif : mieux venir en aide aux élèves en difficulté pour élever le niveau de tous. Au-delà de ces actions, Pisa invite (sic) à accélérer les réformes qui permettent de redresser le système éducatif français en lançant le deuxième acte de la refondation de l’École. »
 «Pisa invite » ! C’est bien la preuve que le ministre, le président et son entourage n’ont jamais prêté la moindre attention aux rapports de l’Inspection générale depuis trente ans ! Quel cynisme !
Après  le premier acte médiocre d’une réforme ratée des rythmes scolaires dont on voit  avec M. Hamon, en cette rentrée 2014, qu’elle n’est qu’aménagement de « temps périscolaire » toujours à la charge des municipalités,  et confortant la permanente réduction  du temps des apprentissages fondamentaux, par conséquent l’impossibilité d’améliorer les acquis de 20 % d’élèves.
♦ La refondation (sic) façon PS ne fera que fragiliser un peu plus l’édifice Éducation nationale.
Il s’en lave déjà les mains le président Hollande, et son «  changement, c’est maintenant » vire au même royal mépris de la France qu’avait Louis XV  avec son « après moi le déluge » !


*La loi du 15 mars 2004 sur la laïcité le rappelle avec vigueur : (…) « En protégeant l’école des revendications communautaires, la loi conforte son rôle en faveur d’un vouloir-vivre ensemble. »

 

La Journée de la Jupe     Arte                     La Journée de la Jupe   le site               

  Revue de presse      Le Monde  de  mars 2009

Deux journalistes ont travaillé sur le film. La première, Macha Séry dans le supplément TV daté du 15/16 mars 2009, le second, Jacques Mandelbaum dans Le Monde du 25.03.09 / version longue dans lemonde.fr du 24.03.09.

Macha Séry présente le film pour sa première diffusion du 20.03.09 sur Arte.
Le titre de son enquête sur trois pages
 : Fiction Mixité Egalité Laïcité donne le ton de son approche très documentée qui va à l’essentiel. Des propos de son entretien avec Isabelle Adjani, elle met en conclusion ces mots de l’actrice :  « J’espère que ce film aura une résonance chez les jeunes et leurs parents. Je suis sûre que ne donnant pas de leçon, il va contribuer à la réflexion. »
Il y eut 2 245 000 spectateurs pour voir ce film sur Arte…

Jacques Mandelbaum choisit le ton détaché de celui qui semble peu concerné par ce « lycée de banlieue à problèmes, du genre où les élèves terrorisent les enseignants. » La dérision l’emporte dans son commentaire, où il ne voit dans ce film qu’un « prétexte tragi-comique à une laborieuse leçon de morale civique. »
Dans sa version longue, le ton de la dérision ostentatoire revient  avec les formules « surf  habile entre farce et drame, gros numéro d’actrice  ». En fait  « le problème » pour lui est que cette jupe-là est cousue de fil blanc (sic).
Toute cette morale l’importune, d’après lui  – le meilleur cinéma est celui de « l’ambiguïté morale »,  et il estampille le film d’un ambigu « pourquoi pas », pour sa sortie en salles.

     Il faut croire que l’article de Jacques Mandelbaum a été jugé, plus  éditorialement correct  que celui de Macha Séry par la rédaction du journal,  puisque lui seul est archivé et accessible aux lecteurs sur lemonde.fr, en ce 30.03.09.

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19 mai 2014    ministère Hamon  /  directive LGBT du 7 février 2013

Où l’on voit  que l’opération « Ce que soulève la jupe » du ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche n’a rien de commun avec le film La journée de la Jupe.
Il s’agit désormais pour M. Hamon, ministre, de
demander aux garçons et aux filles de venir en jupe dans leurs lycées de l’académie de Nantes, pour dire  » non au sexisme » , et aux professeurs de prendre une heure de cours pour parler Féminité et Masculinité ;  le groupe de pression  LGBT  ayant dans la Convention interministérielle du 7 février 2013 imposé la formation à la notion de « genre ». / cf. La notion de genre ? Vous avez dit bizarre ?

 

   Du coup, avec des garçons en jupe, la théorie du genre  brouille dangereusement le simple droit des femmes en France, à porter une jupe, en donnant sa bénédiction aux islamistes barbus en robe, qui leur imposent la burqa.
Sans parler de l’ambiguïté malsaine du titre Ce que soulève la jupe qui ressemble à un appel au viol !

Et sous couvert  de lutter contre le sexisme avec des garçons en jupe, le PS de M. Hollande et ses syndicats  ne feront rien pour obliger le patronat à verser un salaire égal pour un même poste aux femmes, et à leur donner les mêmes   promotions aux postes de cadres et de dirigeants.
Sortie de son cadre étriqué et de son prosélytisme sectaire, l’idéologie homosexuelle du genre n’est  qu’un faux-semblant impuissant. 
Pire, la théorie du genre est avec l’ intégrisme islamique, une trahison des femmes, un coup bas contre l’égalité citoyenne.
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Note du 25.03. 2009   –  complétée le 3.06.2014  et le 19 octobre 2014 

Lettre ouverte aux adolescentes et aux adolescents

 8 février 2009 / 25 mai et 6 juin 2015 – 11 mars 2020 
Déjà six ans  ! Déjà 11 ans ! 
Les collégiens et les lycéens d’alors  sont devenus des adultes !    


11 mars 2020 … 11 ans plus tard …

Pour vous, collégiens, collégiennes,
lycéennes et lycéens d’aujourd’hui,
adultes et parents de demain,


Pour  vous, ami(e), voilà trois questions à se poser.  On essaie ?

La première est de savoir si vous cherchez à être lucide, à mieux approfondir votre réflexion sur vous-même, sur ce que vous aimez, sur ce qui vous semble bon et juste à faire, à entreprendre, sur vos faiblesses mais surtout sur vos forces.
Bref, comme le demandait Socrate, vous connaissez- vous vous-même ?

La deuxième est de savoir l’énergie dont vous disposez pour approfondir vos connaissances, vos savoir – faire, pour choisir vos loisirs sportifs et culturels, pour participer à des projets d’entraide, pour développer votre intuition sur l’adulte que vous voulez devenir, sur votre place et votre rôle dans la société de demain.

La troisième est de savoir si vous avez envie de vous sentir libre et responsable de votre vie pendant ce temps d’adolescence, face aux marchands  d’illusions de plaisirs : fabricants d’alcools sucrés et de cigarettes  » light », face aux revendeurs de cannabis et de cocaïne.
Depuis ces quarante dernières années, les réseaux de trafics de drogues se sont démultipliés sur tout le territoire, essaimant la délinquance, le décrochage scolaire et ses faibles niveaux  au collège, au lycée et dans les facultés.  Vous subissez leur emprise comme vous subissez les pressions publicitaires. Sachez-le : seul l’argent les intéresse, d’abord celui de vos parents, puis le vôtre, et le plus longtemps possible.

Mais n’ayez crainte, vous pourrez être plus fort(e) qu’eux !

Vous connaîtrez le plaisir d’être lucide en n’adhérant pas au  modèle stéréotypé de « la -culture-jeune -et- festive » dans tous les médias ( internet – radios publiques ou « libres » – chaînes publiques ou commerciales de télévision- journaux et magazines – littérature – chansons /raps etc. – théâtre et  mises en scène – et bien sûr, les films /cinéma/ télévision), le modèle que l’on cherche à vous imposer  pour vous faire glisser rapidement dans le moule du consommateur ou de la consommatrice docile puis dépendant(e) sans lucidité et sans énergie.

Vous connaîtrez le plaisir d’être libre sans goûter au « fantasme festif annoncé  » si éphémère  et si dérisoire,  et vous y gagnerez l’immense plaisir de renforcer l’estime de vous-même avec la  fierté  de leur dire NON.

Devant votre  refus, ils (ou elles) n’insisteront pas.

Et face à leur pouvoir d’influence et de nuisance, vous trouverez l’appui et le réconfort auprès de vos parents, de vos proches, de toutes celles et de tous ceux qui vous aiment vraiment.

Vous pouvez résister aux marchands d’illusions, aux revendeurs de cannabis, qui sont vos ennemis redoutables ; vous pouvez  aussi aider vos ami(e)s, vos frères et vos sœurs à résister.

Vous y serez gagnant(e) pour longtemps ! 

… …     

Et comme je vous sais curieux de savoir, avide d’apprendre et de comprendre je vous laisse regarder  Apprentis Chercheurs MAAD Saison 7  

« Le dispositif Apprentis Chercheurs est développé depuis 2004 par l’Arbre des Connaissances, association de chercheurs désireux d’éveiller l’esprit critique des jeunes à travers l’initiation à la démarche scientifique. « 

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♦ Cf. ma note   Ni le cannabis ni la cocaïne ne rendent intelligent ( 13 juin 2008 revue le 26 mai 2015)
ou la page L’INSERM et les jeunes   face au délire de Terra Nova (26 février 2015 revue le 6 juin 2015) ?
Ou bien encore celle de La bienfaisante méditation ou le souffle apaisant  ?
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♥ Cinq congrès Apprentis Chercheurs MAAD en juin 2015 dans toute la France pour valoriser les recherches des Apprentis Chercheurs :
À Marseille, le lundi 1er juin, 18h30, à Amiens le mardi 2 Juin à 18h, à Paris le mercredi 3 Juin 2013 à 18h, à Bordeaux le jeudi 4 Juin, 18h30, à Poitiers le mardi 9 juin à 18h.

La jeunesse du XIXème arrondissement de Paris

7 décembre 2008 – note relue et complétée le 3 avril 2021

L’  En 2008, lorsque j’ai écrit cette note, Chérif Kouachi, [massacreur avec son frère Saïd de Charlie Hebdo, en 2015] appartenant à la filière djihadiste des Buttes- Chaumont (Paris XIXème) était incarcéré à Fleury-Mérogis, pour 18 mois de prison ferme – sur une peine de trois ans.

     
Ce dimanche matin-là, France Culture (1) était rue Petit, à Paris.
En suivant Raphaël Haddad (2) dans le quartier de son enfance, nous sommes passés devant la bibliothèque où il venait enfant ; c’est aussi là que Rudy, le 21 juin 2008 a été si grièvement blessé. Plus loin, le gymnase lui rappelle les moments réunissant tous les jeunes sportifs du quartier. C’était il y a quinze ans. Cela ne se passe plus ainsi pour son jeune frère. Il le regrette.

A la question qui était aussi le titre de l’émission :  » Paris 19 ème, de quelle violence s’agit-il ? «  la réponse pourrait être d’abord : A qui cette violence profite-t-elle ?

Certainement pas aux victimes, à ceux qui sont tués, blessés,  humiliés, molestés … ni à leurs familles ; quant aux auteurs –forcément manipulés, de ces actes, de ces crimes, lorsqu’ils sont arrêtés, jugés, emprisonnés, ils y perdent leur jeunesse.

Ceux qui profitent de la violence, ce sont  » les chefs « , ceux qui ont tout intérêt à ce qu’elle s’installe dans ce qu’ils considèrent  » leur » territoire. Ils instaurent ainsi un climat d’insécurité, de peur, pour mieux « soumettre » leur voisinage à l’omerta, pour mieux imposer leur loi de trafiquants de drogues et d’armes, leur loi de voleurs et de receleurs.(3)

Ceux qui profitent de la violence sont ceux qui se réjouissent fort de souffler ainsi, en même temps sur les braises communautaristes, car ils savent qu’elles sont le terreau du fondamentalisme religieux ; ce même fondamentalisme religieux qui a déclaré la guerre à la laïcité républicaine.

Ceux qui profitent de la violence sont ceux qui embrigadent  » de très jeunes adolescents, parfois âgés d’une dizaine d’années . . . chargés de surveiller les mouvements des forces de l’ordre et d’assurer le contact avec les acheteurs. »(4)
Cette emprise mentale sur les plus jeunes aboutit à leur échec scolaire, les condamne à l’illettrisme et à la délinquance.
Ce n’est qu’en éradiquant les foyers de criminalité organisée autour de la haine de l’autre, des trafics de drogues et de l’argent sale, que  l’on fera cesser la violence. La vigilance s’impose pour les familles, les éducateurs, pour la police et la justice, pour la municipalité.

Comme si la discrimination « black blanc beur »  ne suffisait pas, faudrait-il ajouter désormais l’appartenance religieuse et les nationalités [dites « ethnies »  – dont la nationalité-ethnie  « gauloise »] ?  Avec cet étiquetage insensé, puéril,  comment les jeunes pourraient-ils se trouver encore des points communs, des valeurs communes ?

Confucius, le grand sage disait « la nature rapproche, la coutume sépare. »
C’est ainsi que l
es communautés séparent.
Elles désagrègent le sentiment d’appartenance au même lieu, à la même société, à la même nation, à la même histoire que les autres.

Les responsables de ces communautés et la Ville de Paris doivent pouvoir s’entendre sur un code du  savoir-vivre ensemble avec des droits mais aussi des devoirs.
C’est pour cela que l’espace public doit être un espace citoyen : les signes religieux  vestimentaires ou autres, étant réservés aux seuls lieux de culte.  

         Quant à l’école publique, laïque et républicaine, c’est toujours malgré les difficultés, une vraie valeur sûre. Et puis enfin, pourquoi ne pas imaginer une grande Amicale de toutes les associations laïques de parents d’élèves  de l’arrondissement, pour (re)trouver ensemble la force de faire vivre ensemble sa jeunesse ?

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1  Vivre sa ville de Sylvie Andreu (France Culture) 30.11.08 

2  Raphaël Haddad de l’ association Ensemble le 19 ème 
/ 3 avril 2021 : l’association ne figure plus dans la liste de la mairie du XIXème.

  Le 11 février 2009 , les policiers parisiens ont interpellé dans le XIXe arrondissement cinq personnes et saisi 1,3 tonne de résine de cannabis ainsi que 200 000 euros. Les cinq personnes, âgées de 16 à 55 ans, sont soupçonnées d’être impliquées dans un vaste réseau de trafic de drogue. 

Il faut savoir aussi que la production annuelle du marché marocain est actuellement de 2000 à 3000 tonnes de cannabis.

4 Le 19 ème : radiographie d’un arrondissement en proie à des tensions multiples
Le Monde 20.09.08 Yves Bordenave et Luc Bronner

  Cf. ma note Black Blanc Beur, ou tous citoyens ?   2.11.08

           Relecture et ajout le 3 avril 2021

Loi du 15 mars 2004       

L’extrait suivant  de la loi du 15 mars 2004 témoigne encore et toujours du laxisme total, des gouvernements depuis 1989  avec F. Mitterrand,  abandonnant l’interdiction du port  de signes religieux dans les établissements scolaires.
Ses trois successeurs eurent comme lui « l’indifférence des hommes d’État sans conscience »(5), comme en fin de sa mandature, il n’y a rien à attendre pour le respect de la laïcité d’E. Macron.                                                                
Le législateur de 2004, ajoutant «  le choix de son mode de vie »  amène le doute sur l’interdiction puisqu’il  semble « tolérer » le port discriminant du voile des  mères musulmanes …  devenu désormais  arrogant et subversif,  sous la tutelle des frères musulmans -salafistes- terroristes.  

« L’école a pour mission de transmettre les valeurs de la République parmi lesquelles l’égale dignité de tous les êtres humains, l’égalité entre les hommes et les femmes et la liberté de chacun y compris dans le choix de son mode de vie. Il appartient à l’école de faire vivre ces valeurs, de développer et de conforter le libre arbitre de chacun, de garantir l’égalité entre les élèves et de promouvoir une fraternité ouverte à tous.
En protégeant l’école des revendications communautaires, la loi conforte son rôle en faveur d’un vouloir-vivre-ensemble (?). . . . La loi ne concerne pas les parents d’élèves (?»

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 5  Cf.  Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, t.V, p. 139 :
« L’indifférence, j’en conviens, est une qualité des hommes d’État, mais des hommes d’État sans conscience. Il faut savoir regarder d’un œil sec tout événement, avaler des couleuvres comme de la malvoisie, mettre au néant, à l’égard des autres, morale, justice, souffrance, pourvu qu’au milieu des révolutions on sache trouver sa fortune particulière.»

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