par L’ingénue 28 février 2011 – 12 juillet 2018
Note revue le 15 août 2021
28.02.2011
Par ce maussade après-midi de février, Paris était tout gris, alors du Louvre à l’est parisien, quoi de plus rapide que le métro ?
C’était sans imaginer que l’air me manquerait sur le quai de la station Hôtel- de- Ville ; et que me viendrait vite à l’esprit le premier mot du roman de Raymond Queneau, Zazie dans le métro : Doukipudonktan ?
L’air raréfié à l’odeur âcre d’ammoniaque me faisait tousser ; c’était tellement désagréable, cela sentait tellement l’urine tout le long des murs, que je me suis demandée si monsieur le maire Bertrand Delanoë (1), et mesdames et messieurs les adjoint(e)s, conseillères et conseillers municipaux, prenaient souvent le métro en sortant de la mairie de Paris ?
Je subodore que non.
Si,
pour l’élite parisienne qui a le nez creux, et les fins nez connaisseurs en art contemporain et en Nuit blanche, l’urinoir de Marcel Duchamp est le chef- d’œuvre absolu (2),
pour les voyageurs diurnes, ressentir à la station Hôtel -de- Ville des odeurs d’urinoirs est pour le moins peu subtil et peu jubilatoire.
Alors , je propose l’autre solution, après les balais et l’eau de javel en rupture de stock : installer tout bonnement des copies du chef d’œuvre industriel du génial Marcel, tous les cinquante centimètres, le long des quais.
Bien sûr, même avec le summum de l’art moderne, on aura toujours l’odeur ! Qu’importe, pour les marchands d’art du quartier qui pourront en vendre, de temps en temps, un ou deux, l’argent n’a pas d’odeur !
Et puis, un jour, l’une ou l’autre, aura l’idée de renommer la station « Hôtel- de- Ville – Marcel -Duchamp », puisque c’est un nom qui fleure bon le succès commercial (3), pour les affairistes et autres escrocs du marché de l’art contemporain (4), jusque de l’autre côté de l’Océan atlantique, et sur toute la planète.
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Extraits de la lettre que j’ai reçue le 2 juillet 2018 de « La passagère de l’Hôtel -de- Ville » et qui est adressée à Mme Hidalgo, maire de Paris :
« (…) Je voudrais évoquer l’odeur pestilentielle des couloirs de correspondance. Pour emprunter chaque jour celui de la station « Hôtel- de- ville », j’affirme que l’odeur qui y règne vous suffoque instantanément. (…) J’ai vu des personnes se sentir mal jusqu’à l’évanouissement, dans cette puanteur ammoniaquée ambiante.(…)
Je voudrais m’adresser à la maire de Paris et lui demander si elle n’a pas honte que l’Hôtel de ville de la capitale de la France soit desservi par une station aussi malpropre et insalubre. L’image que cela renvoie aux touristes comme à tous les clients voyageurs réguliers est déplorable. (…)
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Question :
L’humble serviteur- président Macron qui- nous- aime- avec- des- gants- de -boxe et Mme Hidalgo maire de Paris-Plage, envisagent-ils d’asphyxier les athlètes olympiques avec l’air de la station de métro « Hôtel- de- Ville » – comme ils asphyxient quotidiennement les Parisiens ?
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2 Centre Pompidou : « Marcel Duchamp achète un urinoir dans un grand magasin, le signe Richard Mutt, le baptise Fontaine et le présente comme une œuvre d’art ».
3 Comme « les boîtes de soupe à la tomate » de son heureux disciple Andy Warhol.
4 Cf. par L’ingénue
Qui veut la peau … du musée des Beaux-Arts de Tours ? juillet 2017
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