Prières ou paroles haineuses contre la République française ?


25 septembre – 15  octobre 2011  /
et  dix ans plus tard  …  6 mai 2021
  Avec  le président Macron sous la gouvernance des frères musulmans du Conseil français(?) du culte (?)  musulman

 

La politique anti-laïque de MM. Vaillant* et Delanoë **  aboutissant à  maintenir le blocage illégal depuis des années de l’espace public et de la circulation dans les rues de Paris, tous les vendredis  pour les rituels islamiques, était dangereuse pour la liberté de tous.

Ces  manifestations de rejet brutal de la loi française ont déclenché
une surenchère d’une violence extrême vendredi 16 septembre 2011  .
Un imam déchaîné était venu prier, ou plutôt est venu vomir à s’en étrangler des paroles haineuses contre la France. Il a vociféré en nous couvrant d’insultes et en incitant les plus jeunes à mettre à feu et à sang  nos villes,  là où nous habitons,  nous les musulmans laïques, nous les athées, nous les juifs,  nous les agnostiques, nous les chrétiens, nous les laïques …

Plus instructif encore dans ce déferlement de haine contre la société française, le frère musulman surexcité,  a  hurlé que le PS – si généreux en offrandes aux divinités – était dans le collimateur des partisans du Hamas, dont on brandissait le drapeau vert islamique, aux cris de «Mort aux Juifs ».

    ?        Qu’attendent Mme Bernadette Hétier, M. Jean Claude Dulieu, Mme Renée Le Mignot et M. Gianfranco Fattorini qui composent la nouvelle Présidence collégiale du MRAP ( issu du Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et pour la paix) pour s’indigner et porter plainte – avec MM. Vaillant et Delanoë- contre ces chefs intégristes ?

                 À La  Goutte  d’Or, 

Lieu de mémoire vive du combat de nos Communards pour une République laïque en 1871,  avec leur Décret de séparation de l’Église et de l’État – 140 après –  un prochain vendredi, on attend la  visite des candidat(e)s aux primaires du PS  guidés par  MM. Delanoë et Vaillant – sans oublier la présence indispensable de  M. Jospin de la section PS du XVIII ème arrondissement, ancien Premier ministre et candidat en 2002.

Ils et elles y ont rendez-vous avec l’Histoire de la laïcité en France.

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* voir la note La Goutte d’Or, perle de l’islamisme ?
**  cf. Paris, ville de l’obscurantisme ou ville lumière ? 

Le mardi 23 mai 1871, vers midi, le valeureux général Iaroslav Dombrovski, nommé commandant de la place par la Commune, arriva à la barricade des rues Myrrha et des Poissonniers, et les Fédérés qui avaient reflué là, venant des carrières de Montmartre, du Château-Rouge, de la chaussée Clignancourt et de la redoute d’Ornano, l’acclamèrent. La batterie versaillaise prit en enfilade la rue Myrrha, et  Dombrovski, parmi tant d’autres, fut mortellement blessé.  Auguste Vermorel journaliste, élu membre de la Commune par le quartier Montmartre l’accompagnait ; il  fut grièvement blessé le 25 mai à la barricade de la place du Château-d’Eau [place de la République depuis 1879]  et mourut  de ses blessures, prisonnier à Versailles.

(d’après La grande Histoire de la Commune  G. Soria tome 4  LCD  et  Jules Vallès Œuvres complètes tome II Livre Club Diderot)
cf. la note  Du 2 avril au 28 mai 1871, la guerre civile sous les yeux des Prussiens ( alliés des Versaillais et de M. Adolphe Thiers).

  Vidéo de Guy Sauvage vendredi 16 septembre 2011 pour Riposte Laïque
  ⇒ Jeudi 6 mai 2021, cette vidéo a déjà été vue par  2 351 207 personnes  

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La Pucelle à l’oreille

          

… Un temps de vacances pour un séjour en Lorraine, et un petit tour dans l’Histoire de France 😉

A tout seigneur, tout honneur ! Commençons par feuilleter  les 7 pages que Georges Duby  consacre à Jehanne dans le chapitre « La Pucelle d’Orléans », et les 461 pages  du « Jeanne d’Arc » de Colette Beaune*.

Dans son introduction,  C. Beaune  nous invite à nous contenter de peu : « Ce livre est une étude d’images et de légendes, une étude du non-vrai et du non-réel si l’on veut. »
Ainsi, le peuple du XXIème siècle (tout comme celui du XVème) –  devrait toujours être  fortement  impressionné par le  non-vrai et le non-réel, par les images et les légendes véhiculées par la religion ; on lui apprendrait le merveilleux et le divin  comme  raison suffisante. On tiendrait pour sûrement établi  par des récits mythiques, le socle  du pouvoir absolu des rois … de « droit divin ».

Las, il demeure cependant que la guerre de cent ans fut  malheureusement vraie et très réelle pour les pauvres gens,  et que la défaite d’Azincourt ne fut  pas une légende.  Et cependant Georges Duby explique** comment « avec la Pucelle, le merveilleux (?) s’engouffre dans le champ du politique ».

Autrement dit, comment ce grand médiéviste voudrait-il nous faire croire que « Dieu (?) dans Sa grande pitié du peuple de France » découvrit à Domrémy  la seule pastourelle en sabots qui sût monter et chevaucher longuement à cheval, la seule bergère illettrée*** qui écrivît au roi d’Angleterre, la seule paysanne  plus à l’aise avec l’épée et l’étendard qu’avec la quenouille et le fuseau, plus à l’aise parmi les gens d’armes que parmi ses moutons etc.

Comment ne pas songer qu’il fallût bien qu’elle soit éduquée dans tous les arts de la chevalerie,  que tout cela fût préparé par quelques personnages influents proches et alliés des Valois, des Orléans … et du gentil dauphin, le futur Charles VII ?

Et aussi comment justifier que ce dieu (?) qui avait fait souffler « des voix du ciel » sur  Jehanne « Sa prophétesse », l’ait abandonnée méchamment à son inique tribunal d’Inquisition, pour lui infliger le supplice réservé aux sorcières  ayant pactisé avec le diable ? …  puis remords de conscience (?) –  l’ait  réhabilitée, et même cinq siècles plus tard, béatifiée et  canonisée ?  Serait-ce pour illustrer le proverbe :

Souvent dieu varie, bien fol est qui s’y fie ?

              Six siècles après, grâce à la Pucelle d’Orléans, devenue «patronne de  la France » par un miracle du Vatican, les drapeaux de la République pavoisent les églises, à la place des fleurs de lys ; somme toute, une revanche du divin de 2000 ans sur notre  jeune laïcité de 100 ans.

… Ainsi m’est venue  la Pucelle à l’oreille…

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* Jeanne d’Arc  C. Beaune / Perrin 2004

** La Pucelle d’Orléans p.333 Le Moyen Âge  987- 1460 De Hugues Capet à Jeanne d’Arc Tome 1 G. Duby Histoire de France / Hachette 1987

***                  Jeanne la Pucelle fut aussi la seule bergère illettrée  parlant le dialecte lorrain dont on reproduisit les paroles après le sacre de Charles VII à Reims en 1429 :  « Ores est exécuté le plaisir de Dieu, qui voulait que vous vinssiez à Rheims pour recevoir votre digne sacre, en montrant que vous estes vray Roy, et celui auquel le royaume doit appartenir. » A voir au musée du Louvre (département des Objets d’art) à côté du dais pour le trône de Charles VII_______________

                Lire Lettre de la bergère au Roi d’Angleterre

 

NB D’autres historiens, jugés moins savants par l’Université, et dont les recherches depuis le XIXème siècle, prennent les images et les légendes pour ce qu’elles sont,  préfèrent observer, découvrir  des événements  et des  archives ; ils trouvent  des preuves du vrai et du réel – et même trouvent des preuves … dans la disparition de preuves.
🙂    Parmi les énigmes, voici celle  de cette « Tête casquée » dite de Saint Maurice  (Pierre polychrome XVème siècle/ Église Saint Éloi Orléans ) que l’on peut voir au Musée historique et archéologique d’Orléans.Jeanne ou Maurice ?

La fuite du roi, alias M. Durand, valet de chambre

              

Le 19 avril 1791 *, au lendemain de son départ manqué pour Saint-Cloud, et alors que les négociations secrètes se poursuivaient, Louis XVI «  crut bon  de se rendre à l’Assemblée nationale pour y mentir à nouveau. «  (…) J’ai accepté et juré de maintenir  cette Constitution dont la Constitution civile [du clergé]  fait partie, et j’en maintiens l’exécution de tout mon pouvoir. »

Deux mois plus tard, «  sur l’ Assemblée  obstinée à réconcilier la Révolution et le roi éclate la foudroyante nouvelle : « Le roi est parti, et sa fuite est sans doute le signal de la lutte ouverte, violente, de la puissance royale contre la Révolution.»
« Le roi, en effet, avait quitté les Tuileries dans la nuit du 20 juin  pour se rendre avec sa famille à Montmédy, près de la frontière, où Bouillé devait le rejoindre.
 A 11 h du soir la famille royale avait fui. Fersen lui avait procuré un passeport au nom de la baronne de Korff. C’est Mme de Tourzel, gouvernante des enfants, qui figurait la baronne. La reine, voyageant comme gouvernante, devait être Mme Rocher, Madame Élisabeth [sœur du roi] devenait Rosalie, demoiselle de compagnie, et le roi était un valet de chambre du nom de Durand, avec habit gris et perruque…  Ils montèrent dans une première voiture que Fersen, habillé en cocher, conduisit jusqu’à Bondy. Là, ils prirent une vaste berline que conduisaient trois jeunes gardes du corps, portant le costume jaune des courriers ; ils devaient gagner Montmédy par Châlons-sur-Marne et Sainte-Menehould.»

Laissons M. de Ferrières – député de la Noblesse à l’Assemblée nationale Constituante de 1789 à 1791,  conter à son épouse,  l’arrestation du roi à Varennes.                            
                            Paris, 24 juin 1791 

     « Je t’ai mandé hier la fuite du Roi. Voici les détails que nous avons reçus. M. de Bouillé avait envoyé un escadron de dragons à Clermont, afin de protéger la fuite du Roi. (…) Le Roi et la Reine arrivèrent à Sainte-Menou [Sainte-Menehould].
   Le maître de poste [◊ Jean-Baptiste Drouet] crut reconnaître la Reine. Il examina plus attentivement le Roi, et tirant un assignat de cinquante francs de sa poche, il confronta sa figure. Presque certain que c’était le Roi, il avertit la municipalité de Sainte-Menou.
  La garde nationale s’assembla et désarma les dragons qui devaient escorter le Roi. Le maître de poste alors monta à cheval et courut à toute bride, par un chemin de traverse. 
Arrivé à Varennes avant le Roi, le maître de poste de Clermont avait donné l’ordre à ses postillons de faire rafraîchir ses chevaux à Varennes, avant de doubler la poste. Cet ordre retarda la marche du Roi.  Le maître de poste de Sainte-Menou, profitant de cette circonstance, alla trouver un homme de ses amis, lui dit que le roi voulait quitter le royaume, et que s’il avait du patriotisme, il se joindrait à lui pour l’arrêter. Cet homme y consentit. 
  Drouet et cet homme se rendirent à un pont par lequel les voitures devaient nécessairement passer ; ils y trouvèrent une charrette chargée de meubles, la renversèrent et fermèrent par ce moyen le passage du pont. Alors, sûr que la voiture serait forcée de s’arrêter, Drouet courut à la municipalité, et avertit le procureur de la commune et le commandant de la garde nationale. 

Cependant les voitures arrivent au pont. Le procureur de la commune demande aux personnes qui sont dedans quelles elles sont, et où elles vont.
                    La Reine répond qu’elle est étrangère,  qu’elle va à Francfort. Le procureur  veut voir les passeports ; la Reine en montre un conçu en ces termes : « Vous laisserez passer Mme la baronne de Hof, allant à Francfort, avec deux enfants, une femme, un valet de chambre , et trois domestiques
La Reine prie le procureur  de lui permettre de continuer sa route. 
– « Vous n’êtes point des étrangers, reprend le maître de poste de Sainte-Menou, car, si vous êtiez des étrangers, comment auriez-vous le crédit d’obtenir qu’on envoie pour vous escorter, un détachement de dragons à Clermont, un autre à Sainte-Menou, et un détachement de troupe à Varennes ?»
Là-dessus, le procureur  dit à la Reine de descendre de voiture, ajoutant qu’elle et ses gens coucheraient à Varennes, et  qu’ils partiraient le lendemain. Il était minuit. Le Roi et la Reine descendirent de voiture. Le Roi avoua qu’il était le Roi.  Le procureur le conduisit dans sa maison… 
      M. de Goguelas ◊ ◊ qui commandait un détachement de hussards,  fit mettre le sabre à la main à ses soldats, et s’avança pour libérer le Roi ; les gardes nationales s’ y opposèrent… Pendant les débats, le commandant de la garde nationale fit amener deux méchantes pièces d’artillerie qui étaient à Varennes, en posta une en haut de la rue qu’occupaient les hussards, et plaça l’autre à l’entrée de cette même rue, de sorte que les hussards se trouvaient entre deux feux.
Malgré cette position désavantageuse, M. de Goguelas donna l’ordre de marcher. Le commandant de la garde nationale ordonna à ses canonniers de faire feu. Cette menace-ordre arrêta les hussards ; ils consentirent à mettre pied à terre et à se retirer. Ce qu’il y a de plus singulier, c’est que les deux pièces de canon n’étaient pas chargées… Mais, comme Varennes n’est qu’à neuf  lieues des frontières, on craignit que les Autrichiens, ou les troupes de M. de Bouillé ne vinssent enlever le Roi, et on le fit partir pour Clermont.»

                        Ainsi s’acheva le périple  de la famille Durand-Rocher.
                        Le roi  pensa-t-il que l’on  avalerait un aussi gros mensonge, et que l’on croirait qu’il voulait passer  l’été à  Montmédy alors qu’il avait un passeport pour Francfort ?                         

                        Et en guise de conclusion provisoire, retenons le commentaire lucide de M. de Ferrières :
                        « Toute cette entreprise est le comble de la folie, et dénote malheureusement dans le Roi, le projet coupable de porter avec les troupes étrangères la guerre dans le sein de la patrie…
Voilà donc, ma bonne amie, la malheureuse catastrophe qu’ont amené l’impéritie, le sot orgueil, la coupable ambition des prêtres et des nobles. J’ignore comment cela finira….»

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* Histoire socialiste de la Révolution française  Jean Jaurès tome 1  pp 1014-1029 Éditions Sociales 1977
 
** Correspondante inédite 1789, 1790, 1791 M. de Ferrières A. Colin 1932 /
publiée et annotée par Henri Carré – Doyen honoraire de la Faculté des Lettres de Poitiers
  Le maître de poste J.B.Drouet ( 1763- 1814 ) sièga à la Convention.
◊ ◊ Expédié par Bouillé à Varennes au devant de Louis XVI]

Défilé militaire, Marseillaise, et ciseaux affûtés de M.Bergé

            

 Les anecdotes toutes plus piquantes les unes que les autres seraient nombreuses à raconter. L’ Anastasie dumonde.fr a  le regard aiguisé et les ciseaux tranchants, dès que l’abonné(e) ne suit pas le droit fil de la toile de M. Bergé.

  Après le démarrage en fanfare d’un présumé candidat PS  à la magistrature suprême qui l’avait conduit tout droit devant un tribunal de New York et qui m’avait valu quelques coupures ; voilà qu’à peine désignée, la candidate verte à l’élection présidentielle trouve utile pour sa campagne de critiquer vertement notre fête nationale. Le défilé militaire lui fait aimablement comparer la France à la Corée du Nord.  On peut légitimement penser qu’elle nous en réserve d’autres  aussi vertes que  pas mûres !  Mécontent

  Sur ce sujet d’actualité, lemonde.fr du 15 juillet 2011 intitula  son article : « 14 – Juillet : Tollé politique après la proposition d’Eva Joly » et fit un joli score parmi les abonnés avec 210 réactions (publiées)

  Un abonné, M….  L….  prolongeant le même discours, émit l’autre proposition non encore formulée par Mme Joly*, à savoir qu’il faudrait aussi supprimer La  Marseillaise. 

Comme je me pique  de défendre  les Marseillais qui, les premiers la chantèrent bravement en 1792,  j’envoie une réponse brodée de points et de virgules  à  M….  L…. :

              Du XVIII ème  au  XX ème siècle, de l’armée révolutionnaire de Dumouriez et de Kellermann, victorieuse à Valmy, le 20 septembre 1792, contre les troupes monarchistes de Brunswick, aux Résistants chantant la Marseillaise en 1941 avant d’être fusillés par les nazis, notre hymne national représente, toujours haut et fort, au XXI ème siècle, notre volonté citoyenne de lutter contre les terroristes sanglants aux lois infâmes, qui mènent  l’assaut contre nos démocraties.

Devinez ce qu’il advint ?
les ciseaux affûtés de M. Bergé coupèrent le sifflet de M…. L…. contre La Marseillaise,  avec mon petit couplet  !    

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*   Eva Joly en remplacement de La Marseillaise, pourrait choisir  Il pleut Bergère, chansonnette  qui réhabiliterait du même coup,  Marie-Antoinette et les armées prussienne et autrichienne  – et rêver de restaurer en France la royauté comme     …                 en Norvège.

Du 2 avril au 28 mai 1871, la guerre civile sous les yeux des Prussiens

    8 juillet 2011 – Il y a  140 ans…               

Dans sa dépêche officielle du 1er avril 1871, expédiée à tous les préfets, Adolphe Thiers annonçait que « l’Assemblée nationale, serrée autour du gouvernement, siège paisiblement à Versailles, où s’achève de s’organiser une des plus belles armées que la France ait possédées. »

Quel orgueil pour Adolphe  Thiers que cette  « belle armée » de 130 000 hommes, grâce aux bons soins de Bismarck qui a libéré les prisonniers français, et sous le commandement en chef du maréchal de Mac-Mahon, le vaincu de Woerth, de Reischoffen, de Froeschwiller et de Sedan !
Après la guerre désastreuse de 1870 menée par un empereur et des militaires capitulards, un armistice qui arrache à la France l’Alsace et la Lorraine, les Prussiens sont les meilleurs ennemis de la classe possédante française, des industriels et de la bourgeoisie d’affaires, puisqu’ils vont leur  permettre  une saignée radicale des forces vives républicaines, des militants syndicaux et des affiliés à La Première Internationale des travailleurs.

Adolphe Thiers annonce paisiblement  la guerre civile. La « belle armée  » versaillaise  est en ordre de guerre contre les Communards, contre ces géniaux  précurseurs, contre  ceux qui se battaient déjà en juin 1848 pour une République sociale, juste, laïque et fraternelle.  Ce sera la guerre contre  la Garde nationale, contre le peuple parisien qui, le 18 mars 1871  avaient vaincu le général Vinoy et gardé  les canons  à Montmartre – les Lignards fraternisant avec les Fédérés- .

          Dès le 2 avril 1871,  les canons de  Thiers tonnèrent. Edmond de Goncourt nota dans son Journal : « Dieu merci (sic) ! La guerre civile est commencée ». Au rond-point des Bergères, à Puteaux, on fusilla les Fédérés prisonniers, après leur avoir promis la vie sauve.
Le lendemain,  le général Duval et 1500 Fédérés furent pris en tenaille à la redoute du plateau de Châtillon. Sur la route du Petit-Bicêtre, le général Vinoy entouré de son état-major questionna les prisonniers pour connaître leur chef : « C’est moi ! Général Duval ! » – « Qu’on le fusille ! » hurla Vinoy. Son chef d’état-major et son aide de camp s’étant désignés, ils moururent ensemble aux cris de « Vive la République ! Vive la Commune ! »*

Le général Flourens et un dernier groupe de gardes nationaux « après avoir par deux fois porté secours à Bergeret pour protéger sa retraite » furent encerclés par les Versaillais entre Rueil et Chatou. «  Le capitaine de gendarmerie Desmarets demanda : «  C’est vous Flourens   ?  – Oui –  C’est vous qui avez blessé mes gendarmes ? – Non   – Menteur ! et se dressant sur ses étriers, il lui fendit le crâne d’un seul coup de sabre… et repartit au galop. Le cadavre fut jeté sur un tombereau de fumier et conduit à Versailles. »*
Ce n’est qu’un mois plus tard, le 5 mai 1871, que le maréchal de Mac-Mahon, dans une lettre confidentielle adressée au général de Cissey, commandant le 2ème corps d’armée, rappella le droit des prisonniers de guerre. Il prenait soin cependant d’exiger que « ces prescriptions confidentielles ne soient point mises à l’ordre. » tant il était implicite qu’il s’agissait d’une guerre impitoyable.

Le 6 avril 1871, «  la capitale est  entièrement encerclée  : Les Prussiens… de la Marne à Saint-Denis et tenant tous les forts à l’est – les Versaillais bouclant la ville au nord, au sud et à l’ouest, de Saint-Denis à Villeneuve-Saint-Georges.»*
Mac-Mahon fait acheminer 300 canons lourds et 250 000 obus de gros calibre. « 140 000 projectiles seront utilisés pour assurer la progression des troupes jusqu’aux remparts.»*
En face de l’armée versaillaise, les bataillons fédérés de Jaroslaw Dombrowski résistèrent trois semaines, sans recevoir les renforts nécessaires d’artillerie.
A partir du 25 avril, 80 canons versaillais pilonnèrent les forts de Vanves et d’Issy -le 8 mai, les Fédérés abandonnaient le Fort d’Issy, tandis que le Fort de Vanves tenait avec Wroblewski jusqu’au 14 mai.
Puis les portes de La Muette, d’Auteuil et de Saint-Cloud furent sous le feu des canons, toutefois les Fédérés arrivèrent encore à se maintenir jusqu’au 20 mai .

           Le dimanche 21 mai 1871, Mac-Mahon au Mont- Valérien, « observant à la lunette, la porte de Saint-Cloud, put apercevoir « des pantalons rouges »  sur le glacis des fortifications »*. Les Lignards entrèrent dans Paris avec pour unique mot d’ordre « pas de quartier». Ce sera la Semaine sanglante.
La férocité de l’armée de Thiers et de Mac-Mahon fit de la bataille de rue une résistance aussi acharnée que désespérée.
Les barricades érigées dans la précipitation étaient la preuve que l’on voulait défendre, jusqu’à la mort la Commune, « pour ce qu’elle représentait en tant qu’avenir, en tant que potentialité de fraternité humaine et de justice sociale.»*

           L’État-major versaillais s’installa le 23 mai sur la Butte Montmartre, et les massacres de masse commencèrent : « hommes, femmes, enfants « ramassés eu hasard », dans le cimetière Montmartre, aux Batignolles, au Parc Monceau, et se poursuivront les jours suivants à un rythme soutenu.»*  Dans la soirée du 23 mai, l’armée versaillaise tient la moitié de Paris.

              Le 24 mai, des Fédérés défendent avec Brunel la barricade de la porte Saint-Denis et celle de la rue Chabrol. Sur la rive gauche, Fédérés et civils ont aussi deux braves à leur tête :  Eugène Varlin et Maxime Lisbonne, mais le secteur du Panthéon est à son tour perdu. Les massacres continuent :  chaque passant était suspect, ressemblait à un membre de la Commune, avait les cheveux gris donc avait été  insurgé en 1848, ou bien c’était « une femme  mal vêtue ou aux effets en désordre, donc une pétroleuse ;   à chaque fois, c’était un arrêt de mort »*…

         
    Le 25 mai, les Versaillais, avec les canons de Montmartre couvrent d’obus les quartiers de La Chapelle, La Villette et les Buttes- Chaumont. Ce jour-là, un gamin de Paris, sur une barricade du Faubourg du Temple entra dans la légende. ** Partout le carnage continue.

               Le 26 mai, six heures durant, la Place de la Bastille résiste et ne tombe qu’à deux heures de l’après-midi. Pour ajouter encore de l’ignoble à la boucherie, Mac-Mahon demande à la troupe  des 5000 Bavarois d’arrêter les fugitifs.

                Le 27 mai,  les Buttes-Chaumont sont prises. Les exécutions se succèdent dans les carrières d’Amérique.
« Deux cents Fédérés se  sont enfermés au Père- Lachaise.  L’artillerie versaillaise pilonne le cimetière parisien pour faire taire les canons de la Commune. Aux environs de six heures, la grande porte du cimetière cède sous un obus. Cette nuit-là, 157 Fédérés seront poussés vers le mur du cimetière et abattus »*.
Et ce sera le repli sur Belleville pour les Communards avec RanvierVarlin JourdeFerré – et Trinquet, autour de la mairie du XX ème,« dernière citadelle de la Commune ». A cinq heures du matin, le  28 mai 1871, les Versaillais occupent la barricade de la rue Rebéval et à huit heures la mairie est occupée.*

   Ce dimanche de Pentecôte fut, par la grâce du très catholique maréchal de Mac-Mahon, un jour béni pour  les massacreurs :      300 tués à La  Madeleine – 800 au Panthéon ; on tue dans les ambulances les blessés, les médecins qui les soignent, une mère allaitant son enfant … *

            Eugène Varlin s’était battu jusqu’au bout à Belleville. Épuisé, vers le milieu de l’après-midi,  il s’est assis sur un banc, rue La Fayette. Un prêtre, à la terrasse d’un café, le reconnaît et le signale au lieutenant Sicre qui le conduit « après lui avoir fait lier solidement les mains derrière le dos avec une courroie, sous bonne escorte,  au général de Laveaucoupet, aux buttes Montmartre.» ***
Varlin reçoit les crachats de la foule, les coups de crosse et de baïonnette des Lignards sans broncher. « Sous la grêle des coups, sa jeune tête méditative qui n’avait jamais eu que des pensées fraternelles devint un hâchis de chairs, l’œil droit pendant hors de l’orbite.»
On adosse Varlin contre un mur à un angle de la rue de la Bonne et de la rue des Rosiers. « Le condamné se tenait très droit. Toute son attitude était celle d’un homme brave. Il crie : «Vive la Commune !   Vive la République ! » Les soldats ne sont qu’à trois ou quatre pas de Varlin. Les deux fusils ratent. Ils rechargent leurs armes et tirent une seconde fois. Varlin lance son dernier « Vive la Commune ! »  On n’entend pas la dernière syllabe, il fléchit et tombe.»****
Quant au lieutenant Sicre, il fit les poches du mort et lui vola sa montre en argent, offerte par les ouvriers relieurs de Paris – après la grève d’août 1864 – et gravée par son ami Antoine Bourdon « A Eugène Varlin, souvenir de ses camarades».

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                                         Épilogue

Le lundi 29 mai 1871, Adolphe Thiers écrit sa lettre aux préfets  :

 Le sol est jonché de leurs cadavres. Ce spectacle affreux servira de leçon ».    

Il assista en l’église Saint-Louis, avec les membres de l’Assemblée de Versailles, devant les généraux en grand uniforme, à l’homélie haineuse de l’évêque Mabille qui le bénit pour son courage (sic).*

Adolphe Thiers passa l’après-midi à Paris avec Mac-Mahon. Ces deux vieillards sanglants deviendront les deux premiers présidents de la Troisième République.

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* La grande histoire de la Commune Georges Soria  Édition du centenaire 1871-1971 / Robert Laffont pour le Livre Club Diderot

** Poème de Victor Hugo Juin 1871 

*** Rapport de Sicre au colonel du 67 ème de ligne
**** Témoignage du général Percin, alors capitaine d’artillerie dont la batterie était sur la butte Montmartre. Cité par Lissagaray

Eugène Varlin Militant ouvrier, révolutionnaire et Communard Jean Bruhat / Éditeurs Français Réunis pour le Livre Club Diderot