Erasme et l’aimable Philautie

11 août 2015

On sait le  succès fou du suffixe « phobie » dans islamophobie et homophobie * à notre époque de montée en puissance de communautarismes revendicatifs, voire menaçants jusqu’à massacrer de paisibles citoyens depuis 2012.
Le sens premier, selon le radical grec,  phobos est crainte/ angoisse.

L’extension  créée – par- la-nouvelle- mode -islamiste- et -homosexuelle, vers un sens d’aversion / d’hostilité, leur donnerait-elle le droit de nous accuser ? Le droit de  faire du prosélytisme indigne avec des menaces  de procès ou de mort, déniant toute liberté d’expression, pour motif que nous n’appartiendrions pas à « la diversité de l’espèce humaine » ?

Certes, le suffixe « phil » quand il désigne un pédophile, exprime aussi un tragique contresens entre sa signification première, aimer et le crime du violeur d’enfants.

Enfin, on peut encore librement dire de nos compatriotes qu’ils sont philanthropes, francophiles, bibliophiles ou philosophes sans crainte d’être fustigé.
Quoique, il se pourrait bien qu’un francophobe portât plainte pour usage de langue française dans la « diversité de sa non-identité nationale d’islamophile » ! En Outre-République, la langue française est bannie.

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Aussi, quel plaisir de lire sans crainte, sous la plume dÉrasme dans son Éloge de la Folie (1508), l’éloge de la Philautie ♥ !

[XLII].- « (…) Mais pourquoi citer tel ou tel exemple, alors qu’en tous lieux Philautie (l’Amour-Propre) répand merveilleusement le bonheur ?
Celui-ci, plus laid qu’un singe, se voit beau comme Nirée ♥ ; celui-là se juge un Euclide ♥ pour trois lignes qu’il trace au compas ; cet autre croit chanter comme Hermogène ♥, alors qu’il est l’âne devant la lyre et que sa voix sonne aussi faux que celle du coq mordant sa poule. (…)

Pour les artistes de profession, qu’est-il besoin d’en parler ? Chacun d’eux a sa Philautie particulière et cèderait plutôt son champ paternel que son talent.
C’est surtout le cas du Comédien, du Chanteur, de l’Orateur et du Poète. Moins il a de valeur et plus il a de prétention et d’impertinence, plus il se rengorge et plastronne.
Et tous trouvent à placer leur marchandise, car c’est toujours ce qu’il y a de plus inepte qui rencontre le plus d’admirateurs. Le pire plaît nécessairement au plus grand nombre, la majorité des hommes étant asservie à la Folie.
Puisqu’aussi bien le plus inhabile est aussi le plus satisfait de lui-même et le plus admiré, à quoi bon s’attacher au vrai savoir, qui est pénible à acquérir, rend ennuyeux et timide et n’est apprécié, en somme, que de si peu de gens ?

[XLIII].- Si la nature fait naître chaque homme avec cette Philautie, qui est amour de soi, elle en a muni également chaque nation et chaque cité.
D’où suit que les Anglais revendiquent, entre autres dons, la beauté physique, le talent musical et celui des bons repas (…) ; les Français prennent pour eux l’urbanité ; les Parisiens s’arrogent presque le monopole de la science théologique ; les Italiens, celui des bonnes lettres et de l’éloquence (…).
Dans ce genre de félicité, les Romains l’emportent et s’enchantent encore du rêve de l’antique Rome. (…) Les Turcs, ce ramassis de barbares, prétendent à la meilleure religion et raillent les Chrétiens, qu’ils traitent de superstitieux. (…) Les Allemands sont fiers de leur haute taille et de leurs connaissances en magie.

[XLIV].- N’allons pas plus loin ; vous voyez, je pense combien Philautie procure de satisfaction à tous et à chacun. (…) »

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* Phobie : si ce mot est inconnu du Littré, le Grand Robert le signale vers 1880 : didact. Cour. Peur, crainte angoissante spécialement liée à certains objets, certains actes, certaines situations, certaines idées (…)

« Sur la question des peurs morbides, actuellement désignées sous le nom de phobies, il existe un très grand nombre d’observations, notes, mémoires, qui ne font que s’accroître chaque jour (…) J. Falret et Westphal (dans un traité sur l’agoraphobie, 1872) paraissent les premiers qui soient entrés dans cette voie. À la peur des espaces de Westphal et à la crainte du contact de Falret, s’en ajoutent bientôt d’autres et l’on traverse une première période, où se produit une véritable inondation de phobies, ayant chacune son nom spécial (…) Toute manifestation morbide de la crainte est aussitôt dénommée par un vocable grec ou réputé tel et nous avons (…) jusqu’à (…) la triakaidekaphobie (peur du nombre 13 !). Th. Ribot, Psychologie des sentiments, 1896, p.220.

 

♥ Philautie : Mot connu du seul Littré : Terme didactique,  Amour de soi-même, complaisance vicieuse de soi-même.
Nous ne nous faisons point justice,
Et la philautie est un vice
Dont le plus sage est entaché,
Fût-il sans tout autre péché. Scarron

♥ Nirée :« Le plus beau des Grecs devant Troie » Homère
♥  Euclide d’Alexandrie (323-283 av. notre ère), fondateur de l’école mathématique d’Alexandrie.
♥ Hermogène : M. Tigellius Hermogenes, chanteur célèbre protégé par Auguste, et qu’Horace appelle optimus cantator et modulator.

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Vive le Collectif des femmes sans voile …. et les Algériennes en bikini !

  Note du 15 juillet 2015  mise en avant le 2 août 2017

2-3 août 2017

Vive « les opérations bikini » sur les plages en Algérie !

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Vive la magnifique détermination et le beau courage de  milliers de femmes algériennes qui disent NON à l’esclavage de la loi islamique qui génère en plus  le harcèlement sexuel !

On lit dans Le Parisien.fr du 3 août 2017 :
« Plage de Sidi-Fredj, près d’Alger (Algérie). Porter un bikini sur la plage n’est pas interdit dans le pays. Mais c’est mal vu (sic) et la pression sociale (sic) s’intensifie. »

Le même harcèlement ou « loi du mâle »  sévit dans tous nos quartiers islamisés – en Seine-Saint-Denis, dans les quartiers nord de Paris ou de Marseille … dans toute la France.

Vive le Collectif des femmes sans voile  et son Comité Laïcité République !

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Cf. En Algérie, les femmes organisent « la révolte du bikini » BFMTV  Clothilde Bru 26.07.2017
Sur les plages algériennes, le bikini pourrait faire évoluer les mentalités   La Croix  Salomé Parent 19.07.2017
 Des « opérations bikini » contre le harcèlement sexuel en Algérie  Le Figaro Mylène Bertaux  20.07.2017

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15 juillet 2015

Et si les vraies citoyennes « féministes » françaises du XXI ème siècle étaient dans le Collectif des femmes sans voile d’Aubervilliers  ?

Par leur volonté, leur ténacité, leur persévérance, leur courage quand elles affrontent seules les intégristes, frères musulmans ou salafistes de Seine-Saint-Denis, elles sont exemplaires.

Alors qu’elles sont ignorées par les médias nationaux, presse- radios -télévisions privées ou publiques – régentés par des godillots  PS,

Alors qu’elles sont indignement lâchées  par un gouvernement Valls qui a fait « l’erreur 404 » d’effacer  de son site la belle présentation de  La  République se vit à visage découvert  : « Pour plus d’informations, un site internet est à votre disposition : www.visagedecouvert.gouv.fr. »
 

Alors que dans son rapport remis au Premier ministre en juin 2015, M. Malek Boutih écrit, p. 35 que
« le djihadisme est la partie la plus avancée de la radicalité politico-religieuse de l’islamisme« , que
« les islamistes ont élaboré une méthode pour s’implanter, élargir leur sphère d’influence et recruter sur tout le territoire » et p. 36 que
« la première étape du mécanisme de la radicalisation islamiste est de commencer par planter un drapeau, autrement dit afficher ouvertement l’existence d’individus radicalisés. C’est là le rôle du voile puis de la burqa ou des barbes non taillées et des vêtements traditionnels, voire de codes comme le port permanent de pantalons courts laissant voir les chevilles. » (…)

Aussi, le député de l’Essonne comme l’ancien maire d’Évry * savent-ils  depuis longtemps qu’autour de chaque femme en voile ou en burqa gravite une sphère d’influence islamiste et qu’une bonne application de la loi aurait mis au jour, dès les massacres de Merah en 2012, les réseaux de radicalisation.

Mais on le voit, le double langage des organisations islamiques de France a déteint sévèrement sur le député et le Premier ministre ; le premier ne tire aucun enseignement pour conseiller la plus grande fermeté vis à vis du respect des lois sur le voile et la burqa  qu’il nomme cependant  « drapeaux de l’islamisme », le second rejette la loi hors de son site parce qu’il a donné l’ordre de ne  pas l’appliquer.

Reniant la Déclaration des droits de l’homme et de la femme et les lois de la République, complice des frères musulmans et des salafistes de l’UOIF et du CFCM, le gouvernement laisse libre cours à l’islamisation ciblant les femmes, alors qu’il sait, comme nous, comment arrivés au pouvoir,  les talibans, Al-Qaïda, l’État islamique ou Boko Haram  les  traitent : après la burqa, les viols, la séquestration, le mariage forcé, l’esclavage sexuel, le vitriol pour celles qui veulent étudier, la lapidation, la pendaison… la mort.

Ce gouvernement depuis 2012, trahit les femmes laïques, libres, égales et fraternelles, qui défendent les lois républicaines et se battent contre ces « drapeaux de l’islamisme » en France.
Elles sont la fierté de la République française !
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*  Cf. « L’une à Kandahar, l’autre à Évry / 27.12.2009

Enfin,  l’on a retrouvé notre belle Marianne  illustrant la loi du 11 octobre 2010 entrée en vigueur le 11 avril 2011.

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27 juillet 2015     Apostille
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♠ C’est l’été, pensez ! un 22 juillet 2015,  dans le beau parc Léo Lagrange de Reims !
Comment imaginer qu’une jeune femme en maillot de bain interpellée aux cris de « Allez vous rhabiller, c’est pas l’été (sic) »  ait été agressée si brutalement par cinq filles,  qu’elle se retrouve au CHU souffrant de blessures justifiant quatre jours d’incapacité totale de travail  ?
Banale affaire pour la commissaire de permanence qui a précisé  à l’AFP que  c’est parce que « la femme ainsi interpellée ne s’est pas laissée faire [que] cela a dégénéré en violences.» Ben voyons ! quand on vous tape dessus, il faut se laisser faire !
Et le parquet de Reims affirme à la presse locale qu’il n’y a eu « ni mobile religieux [ni] mobile moral qui aurait déclenché l’altercation», donc pas de  bonne raison (sic). (Sources Le Figaro.fr 27.07 et Libération.fr 26.07.2015)

J’en conclus  simplement que cinq filles (musulmanes mais tolérantes – nous dit-on(!) qui voient une fille en maillot de bain ont une vraie mauvaise raison pour pratiquer un lynchage en règle de cette dernière : c’est pour la punir.
Et à Reims comme à Téhéran, le juge et la commissaire donnent raison aux matrones de la police des mœurs.

Et une fois de plus, un journaliste de Libération.fr épingle  la « fachosphère »- c’est-à-dire nous CHARLIE, citoyens fraternels –  qui pensons que faire mal pour faire peur et soumettre est une pratique criminelle de la terreur islamique.
Elle se met en place à Reims comme à Aubervilliers.

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♠  2.08.2017 Ajout de la note du  31 décembre 2016 dans  « La Seine-Saint-Denis, c’est comme au bled. »

Je ne pouvais finir l’année 2016
sans évoquer le naufrage de l’égalité des droits des femmes en Seine-Saint-Denis, et partout où s’est imposée par la menace de mort, la loi islamique de la soumission des femmes.

♠♠ Au moment où l’on apprend qu’en Afghanistan – à Latti, dans la province de Sar-e-Pul, au nord du pays, sous contrôle taliban- une  femme de 30 ans a été décapitée par une bande armée, « au motif qu’elle se promenait, seule, dans un magasin« (1) ; deux femmes avaient filmé à Sevran ♦(en caméra cachée) l’interdit qui leur était opposé  de s’asseoir dans un café.
Et pour qu’elles comprennent qu’elles n’étaient plus en France (sic) et n’avaient pas le droit d’être dans un lieu public,  le patron leur avait asséné la formule :  » Dans le 93, c’est comme au bled. »
À Sevran donc, un patron de café pour hommes musulmans, obéit exactement et en même temps,  à la même logique barbare que les talibans de Latti : aucune femme dans un lieu public.

Ainsi, à la question que je posais, le 19 novembre 2013 : « La Seine-Saint-Denis est-elle déjà un territoire d’Outre-République laïque? »(2), le patron (3) et ses clients avaient répondu OUI.
À Sevran, la loi républicaine ne s’applique plus,  c’est l’islam intégriste, c’est la loi du bled qui l’ont supplantée, et malheur à celles qui n’obéiront pas !

Ce soir,  F. Hollande  nous présentera  pour la cinquième et dernière fois, ses vœux de président,  on constatera une fois de plus, combien il excelle dans l’art de la tartufferie.
C’était déjà le cas, dans  ses confessions de coquefredouille sur sa pratique du pouvoir (4),  avec sa sentence sur  » la femme voilée d’aujourd’hui [qui] sera la Marianne de demain ».
Mais il a fait tout le contraire ; par l’absence de volonté républicaine assumée, et sur le détestable modèle de l’Arabie saoudite,  il les a laissées se soumettre à l’obligation du port du voile, quand ce n’est pas à celui de la burqa, alors que les menaces salafiste et frériste devenaient de plus en plus violentes.

Il faut bien constater l’impuissance de cette majorité de gouvernement PS depuis 2012, et se tourner vers l’exécutif du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, exclusivement PS-PC-EELV sous la présidence de M. Troussel PS, avec ses sept vice-présidents PS, et ses quatre vice-présidents PC-Front de gauche pour une transformation sociale et écologique.

Il y a bien une vice-présidente chargée de la jeunesse et de la lutte contre les discriminations et une conseillère départementale déléguée chargée de l’égalité femmes-hommes et de l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes, mais nulle part, n’ont été défendues  l’idée que la citoyenneté des femmes est menacée, l’idée d’une « transformation sociale » vers  plus de liberté et d’égalité pour les femmes. L’exécutif en Seine-Saint-Denis a été et demeure totalement impuissant face au pouvoir des intégristes.

Pour la Primaire de la gauche de janvier 2017, où se présentent ceux qui ont contribué à ce déni de la République fraternelle et laïque, on attendra qu’ils nous déclarent :
… si,  oui ou non, en Seine-Saint-Denis, mais aussi partout en France, avec un président PS,  ils veulent pour notre avenir, que les femmes françaises, déjà exclues à Sevran,  subissent le même sort que cette jeune Afghane en décembre 2016, à Latti, chez les talibans …

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1   28.12.2016  Une Afghane décapitée  Baptiste Erondel   Le Figaro.fr

2 La Seine-Saint-Denis est-elle déjà un territoire d’Outre-République laïque?     19.11.2013

Nouvelles de l’été 1435 à Saint-Denis

11 juillet 2015


Dans le Journal d’un bourgeois de Paris (1) … Pendant la guerre de Cent ans …

temps de toutes les misères, temps de guerre, de peste, de famine et de mort… à Paris, comme à Saint-Denis, comme partout en France.
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Bref résumé de l’histoire jusqu’en 1435 :

La France et l’Angleterre sont en guerre depuis 1337.

Les Armagnacs, princes et seigneurs de France :  Berry – Armagnac – Anjou – Orléans – Bourbon – Alençon – Foix – Comminges  se battent pour le roi Charles VII  contre les Anglo-bourguignons.

Les Anglais veulent instaurer la double monarchie avec le jeune roi Henri VI (neveu de Charles VII)  sacré roi d’Angleterre à Westminster et roi de France à Paris.
Ils se sont alliés au duc de Bourgogne, Philippe III  (cousin  et beau-frère de Charles VII).

♦ Mais cette alliance est rompue par le traité d’Arras, par lequel Philippe III reconnaît la légitimité de Charles VII,  le 21 septembre 1435.

 


 

Journal d’un bourgeois de Paris

 

« [669]… de nuit, entre le darrain♦ jour de mai et le premier jour de juin après minuit, fut prise la ville de Saint-Denis◊ par les Armagnacs, dont tant de mal s’ensuivit que la ville de Paris fut si assiégée que de nulle part n’y pouvait venir nuls biens par rivière ni par autre part. (…)

[670] Après, vers la fin d’août, vint grande foison d’Anglais, c’est à savoir, le sire de Huillebit◊, le sire d’Escalle◊, le sire de ◊Stafford et son neveu le bâtard de Saint-Pol◊, et plusieurs seigneurs d’Angleterre.

Et la darraine♦ semaine d’août assiégèrent ceux qui dedans Saint-Denis étaient et leur ôtèrent la rivière qu’on nomme Croult◊, et à faire leur logis dépecèrent les maisons de Saint-Ouen, d’Aubervilliers, de la Chapelle, bref de tous les villages d’entour, qu’il n’y demeura ni huis ni fenêtre, ni treillis de fer, ni quelque chose qu’on pût emporter ; ni n’y demeura aux champs, depuis qu’ils y furent logés, fèves ni pois, ni quelque autre chose, et s’il avait encore des biens sur terre, mais nulle chose n’y demeura, et coupaient les vignes atout le grain◊ et en couvraient leurs logis, et quand ils étaient un peu à séjour, ils allaient piller tous les villages d’entour Saint-Denis.

Quand ceux qui dedans Saint-Denis étaient se virent ainsi enclos, si issaient♦ souvent sur eux et en tuaient très grande foison, et quand dedans étaient, ils les tuaient par canons grands et petits, et espécialment par petits canons longs qu’ils appelaient couleuvres◊, et qui en était frappé à peine pouvait-il échapper sans mort.

Item♦, lendemain de la Nativité Notre-Dame, levèrent un assaut à ceux de Saint-Denis, mais tant bien se défendirent qu’ils tuèrent grande foison d’Anglais et de bien gros chevaliers et autres ; et fut tué le neveu du sire de Facetost◊ (…)

Item, cette année, fît le plus bel août, et bon blé en foison.

Item, cette année, les mûriers ne portèrent nulles mûres, mais il fut tant de pêches qu’on n’en vit oncques mais tant, car on avait le cent de très belles pour deux deniers parisis ou deux tournois, ou pour moins.

Item, il ne fut nulles amandes.

Item, encore était le conseil◊ à Arras, et on n’en oyait♦ nulle nouvelle à Paris en celui temps.

Item, le duc de Bedford qui avait été régent de France depuis la mort du roi d’Angleterre Henry, était trépassé à Rouen le 14ème jour de septembre, jour Sainte-Croix.

Item, les Armagnacs de Saint-Denis prirent le dimanche 24 septembre l’an 1435 trêves◊, et cette propre nuit, ceux de leur parti prirent le pont de Meulan◊, dont ceux qui étaient dedans Saint-Denis, quand on cuida♦ traiter avec eux, furent pires que devant ; et convint à eux de traiter, par ainsi qu’ils s’en iraient à tout ce qu’ils voudraient ou pourraient emporter sans nul contredit de nullui, et ainsi leur fut accordé par les seigneurs qui tenaient le siège.
Et se partirent le jour Sainte-Aure◊, 4ème jour d’octobre, tout moquant des Anglais, en disant : « Recommandez-nous aux rois◊ qui sont enterrés en l’abbaye de Saint-Denis et à tous nos compagnons, capitaines, et autres qui là-dedans sont enterrés. »(…)

Item, (…) et les Anglais étaient dans Saint-Denis qui pillaient la ville sans rien y laisser à leur pouvoir ; ainsi fut la ville de Saint-Denis détruite, et quand ils eurent tout pillé, si firent abattre les portes et les murs, et en firent une ville champêtre◊, et tant comme le siège dura, il n’était semaine que l’évêque de Thérouanne, qui était chancelier, ne coucha en l’ost♦ une fois ou deux, et fit faire en l’île de Saint-Denis une petite forteresse tout environnée de grands fossés très profonds.

Item, la reine de France, Isabeau, femme de feu Charles le VIème, trépassa en l’hôtel de Saint-Pol le samedi 24 ème jour de septembre l’an 1435, (…)

[681] Item, aussitôt que le pont de Meulan fut pris, tout enchérit à Paris, sinon le vin, mais le blé qu’on avait pour vingt sols parisis monta tantôt après à deux francs ; fromage, beurre, huile, pain, tout enchérit ainsi de près de la moitié ou du tiers ; et la chair et saindoux quatre blancs la chopine. »
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* D’après le Journal d’un bourgeois de Paris de 1405 à 1449 .
Texte original et intégral présenté et commenté par Colette Beaune.
Le Livre de Poche ( collection Lettres gothiques) 1990

« Si l’orthographe a été modernisée, la grammaire et la syntaxe n’ont pas été touchées » ; et c’est ainsi que l’on découvre combien cette langue française, six siècles après,  nous reste familière et agréable à lire.
L’auteur est anonyme mais c’est un personnage important ; un clerc de l’Université de Paris, un docteur en théologie qui appartient au chapitre de Notre-Dame. Il est hostile à Charles VII et favorable,  comme ses pairs, au duc de Bourgogne et aux Anglais.
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♦ Précieux glossaire  et ◊ commentaires   de Colette Beaune :

darrain : dernier
darraine : dernière
issaient : sortaient
Item : de même.
couleuvres :  couleuvrine. Ce sont des pièces d’artillerie légères et mobiles.   L’artillerie fut utilisée massivement dans les dernières batailles de la guerre de Cent ans.
oyait : verbe ouïr.
cuida : verbe croire.
ost : armée

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Prise de la ville de Saint-Denis par Dunois, Bâtard d’Orléans et Jean Foucaut, capitaine de Lagny. Cette opération permit aux Armagnacs d’intercepter tous les convois de vivres à destination de la capitale.
Huillebit :  Robert de Willoughby, illustre capitaine anglais, que Bedford avait fait comte de Vendôme(1424) et comte de Beaumont-sur-Oise (1431). Il était gouverneur de Pontoise avant d’être chargé de la défense de Paris.
Escalle : Thomas Lord Scales.
Stafford : Humphrey, comte de Stafford.
Jean de Luxembourg, Bâtard de Saint-Pol et seigneur de Haubourdin, participa à la reprise de Saint-Denis par les Anglais.
Le Croult, petit affluent de la Seine, est utilisé pour amener de l’eau dans les fossés de l’enceinte urbaine.
atout le grain : avec les raisins.
Facetost : neveu de Sir John Falstaff ; Sir John Harling, fils de Cecily, demi-sœur de Falstaff.
Conseil : le Traité d’Arras fut signé le 21 septembre entre Charles VII et Philippe III.
trêves : en général on promet de se rendre à une date fixée d’avance si l’on n’est pas secouru entre- temps. Sainte-Aure : c’était la fin du délai convenu, ils n’avaient pas été secourus.
Le pont de Meulan fut pris le 24 septembre par le Sire de Rambouillet contre la garnison anglaise commandée par Richard Merbury qui dut évacuer la place.
Recommandez-nous aux rois : la fonction de Saint-Denis comme lieu de mémoire et comme lieu sacré est ici  revendiquée par les Armagnacs qui disent que les Anglais n’y ont aucun droit.
Ville champêtre :  ville ouverte.
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7 janvier – 7 juillet 2015

Note du 7 juillet 2015 – Six mois après le massacre de CHARLIE HEBDO
Mise en avant le 21 novembre 2015  – ♠ ajout du 31 juillet 2017

7 jours après les massacres  du 13 novembre 2015, à Paris et à Saint-Denis ( 130 morts – 350 blessés) commandités par l’État islamique (financé par le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie) et perpétrés par les haschischins  (assassins) djihadistes suivants :

Omar Ismaïl Mostefai  –  Salah Abdeslam  –  Ahmad Al-Mohammad  –  Brahim Abdeslam  –  Bilal Hadji  –  Sami Aminour  –  Abdelhamid Abaaoud  – Hasna Aït-Boulhacen   –   Fabien Clain (complice de Mohamed Merah dès 2012 et porte-parole de l’État islamique).

(source : Francetvinfo.fr)
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Le Journal des survivants "Tout est pardonné"

Le Journal des survivants
« Tout est pardonné »

Manuel Valls a ouvert la première réunion de l’instance de dialogue avec l’Islam de France le lundi 15 juin 2015. Elle aura pour objectif de mettre en mouvement et de construire l’Islam de France en réfléchissant, entre autres, à la formation des imams et au financement des mosquées.” ( discours hors sujet du Premier ministre dans la période que nous traversons depuis le 7 janvier 2015).

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Voilà ce qu’un ministre de la République aurait dû dire :

Au nom de l’esprit de liberté et de fraternité laïque du 11 janvier 2015,
Messieurs
de l’Union des organisations islamiques de France et du Conseil français
du culte musulman,

Qu’attendez-vous pour regarder en face l’inhumanité de la charia fondamentaliste, quand il s’agit de notre paix et de notre liberté à tous ?

Qu’attendez-vous pour condamner  vigoureusement dans vos prêches, vos sites et réseaux sociaux, vos conférences, vos congrès,  la folie meurtrière des intégristes et brandir contre les assassins la menace de l’enfer (au lieu du paradis aux 72 vierges)  de votre dieu  ?

Qu’attendez-vous
  depuis des décennies, pour interdire dans vos lieux de prières comme dans nos prisons – où ils représentent 65 % des prisonniers – le prosélytisme meurtrier des frères musulmans et de leur chef Tariq Ramadan ?

Qu’attendez-vous
 pour faire taire les vociférations des salafistes qui attisent la haine de la France dans l’esprit des jeunes et des plus faibles ?

Qu’attendez-vous
  pour comprendre que la France n’est ni le Maroc ni l’Arabie saoudite,  et pour
proclamer devant les millions de musulmans que vous devez être, toutes et tous, des musulman(e)s laïques obéissant à nos lois françaises ?

Qu’attendez-vous pour lutter contre la radicalisation qui se hurle dans les lieux de prières comme dans les prières de rue, depuis des années, jusqu’à ce que vos croyant(e)s défilent impunément le 13 juillet 2014, cagoulés ou en burqas, sur les Champs Élysées, en portant les drapeaux de l’État islamique, aux cris de « djihad résistance » et « égorgez les juifs ?

Qu’attendez-vous
  pour interdire
 à vos imams fondamentalistes  d’asséner à leurs publics d’hommes, des versets sur le devoir religieux de l’homme d’opprimer, de maltraiter, d’enfermer ou d’affubler de voiles, les femmes et les jeunes filles  en France, /comme partout dans le monde ?

Qu’attendez-vous pour vous dresser à nos côtés contre les criminels d’Al Qaïda et de l’État islamique, contre les djihadistes, afin de démanteler leurs réseaux criminels en France ?

Qu’attendez-vous Messieurs, pour diffuser auprès de vos jeunes un vrai message de paix, de fraternité et de respect des autres (qui ont le droit imprescriptible d’être athée, agnostique, ou d’une autre religion que la vôtre),  car,
Messieurs, puisque vous l’ignorez encore,  la France revendique la fraternité dans la laïcité.


Le temps est venu pour vous, MM. les représentants des organisations islamiquesde cesser de nous accuser d’ « islamophobie », alors que, comme des dizaines de pays musulmans,  la France est menacée de mort par un calife néo-hitlérien.

La République française et ses citoyens libres et laïques exigent que vous cessiez votre double langage, car votre  harcèlement idéologique contre nous et nos valeurs laïques,  révèle votre lâche complicité avec le calife de Bagdad, donc avec les futurs massacreurs qu’il commande.

Dans cette instance de dialogue,  manifestez votre respect de nos lois républicaines, signez notre Charte de la laïcité.

L’histoire écoute, disait Victor Hugo ; elle vous jugera.
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28 juin 2015

Après
 
l’attentat djihadiste à Sousse (38 morts) de ce vendredi 26 juin du ramadan 2015, le gouvernement tunisien a décidé de fermer plus de 80 mosquées suspectées de radicalisation des croyants.

Et en France
, après l’attentat et l’égorgement d’un homme dont la tête a été accrochée au grillage de l’usine à Saint-Quentin (Isère) ce même vendredi 26 juin, que vont décider les organisations islamiques ?

Vont-elles toujours exiger les 2000 mosquées à  livrer aux  intégristes ou vont-elles commencer – avec la justice française- par exclure et expulser 2000  d’entre eux ?
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23 mai 2015

De 2012 à 2014, avec M. Rachid Zouhhad, directeur du département- techniques de commercialisation de l’IUT de Saint-Denis, les six cents étudiant(e)s ont vu leur cursus universitaire se dégrader et leur avenir compromis. Quand il fut démis de ses fonctions, suite aux dysfonctionnements graves relevés dans le rapport de deux inspecteurs généraux de l’administration de l’Éducation nationale et de la recherche (IGAENR), se sont déchaînées depuis février 2014 des violences intolérables (menaces de mort – agression…) contre M. Samuel Mayol, actuel directeur. Ce sont désormais avec lui, depuis le 17 mai 2015, six autres personnes de l’IUT qui sont menacées de mort ; cinq d’entre elles ont fait valoir leur droit de retrait.

En attendant que les organisations islamiques signent la charte de la laïcité et du respect des personnes à l’IUT, Mme Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale et M. Valls, premier ministre,  vont-ils enfin assumer leur mission de   défense des personnels et des étudiant(e)s de l’IUT  afin que tous puissent travailler et étudier dans le calme et la sécurité que doit la République  à ses établissements scolaires ? Ou bien le département de Seine-Saint-Denis est-il déjà – depuis 2012- Outre- République laïque ?
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15 mai 2015

Le harcèlement djihadiste continue sa monstrueuse besogne. Les menaces de mort comme celles reçues depuis des années par les journalistes de CHARLIE HEBDO  persistent, s’amplifient, gagnent en cruauté et en sauvagerie.  Zineb El Rhazoui en témoigne sur BFMTV.
♠ M. Lasfar , M. Boubakeur,
combien de temps laisserez-vous terroriser cette jeune femme et sa famille ? Qu’attendez-vous pour les rassurer, les protéger ? Mais quelles valeurs morales sont les vôtres  ? Oserez-vous longtemps prétendre faussement respecter  nos principes de fraternité et de laïcité ?
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À quand la signature de la Charte de la Laïcité, MM. Lasfar et Boubakeur de l’Union des Organisation islamiques de France et du Conseil français du culte musulman ? Ou bien l’envoyé spécial des frères musulmans, Tariq Ramadan, est-il  votre conseiller en djihad , votre unique maître à penser ?

Écoutez-le,  écoutez M. Ramadan chanter pour le djihad en France  / 31 juillet 2017 – compte You tube clôturé pour cette vidéo djihadiste de T. Ramadan/afin que « son dieu frappe les ennemis de sa religion» [nous, les laïques républicains et non islamistes] dans notre pays !  C’est pour cela qu’il était au rendez-vous du Bourget au congrès de l’UOIF du 3 au 6 avril 2015 avec vous, MM.Lasfar et Boubakeur.

Grand choix de burqas à la mode de Ryad. Voilà la future femme française rêvée par l’UOIF et Tariq Ramadan ! Ils sont à des années- lumière de notre République !

 Ryad-en Seine-Saint-Denis. Congrès de l'UOIF (Frères musulmans) 6 avril 2015

Le Bourget ou  Ryad-en -Seine-Saint-Denis ? Congrès de l’UOIF (Frères musulmans)  6 avril 2015 / photo C. Chanbraud  le Monde.fr

Et c’est encore M. Lasfar qui apporte, le 16 juin 2015,  le soutien de l’UOIF à Mohamed Morsi, président égyptien du parti islamique et conservateur des Frères musulmans, au nom  « des valeurs de la liberté et la démocratie (?) »,  alors que c’est le peuple égyptien et ses partis laïques qui s’est insurgé, dès le 30 juin 2012, contre l’islamisation du pouvoir par Morsi, usurpateur du Printemps arabe égyptien.

♠ Et l’appel au djihad en France contre les chrétiens et les juifs, ne serait-ce pas du racisme ? Il me semble MM. Hollande et Valls,  que vous avez déjà oublié les paroles des tueurs de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015,  et que vous êtes bien sourds quand Tariq Ramadan chante l’appel au djihad !

Votre nouveau plan d’État a une grave lacune car il oublie  la haine des djihadistes et de l’État islamique envers la France.

Voyez Amar Lasfar, hilare,  le 6 avril 2015 ! Le recteur  des piscines pour femmes voilées et  de la mosquée de Lille fêtait le troisième mois de la semaine djihadiste sanglante du 7 au 9 janvier 2015, en commandant à la République française laïque, en chœur avec  Dalil Boubakeur « 2000 mosquées cathédrales» ! 
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Je suis Charlie

 En  mémoire

Du massacre à Paris par les frères Kouachi, djihadistes de la mosquée Adda’wa (Paris 19 ème – imam :  Larbi Kerchat)

le 7 janvier 2015

Des dessinateurs de CHARLIE HEBDO : CHARB  CABU  WOLINSKI  TIGNOUS  HONORÉ,  des collaborateurs  Mustapha OURRAD, Elsa CAYAT, Frédéric BOISSEAU, du journaliste Bernard MARIS, de l’invité Michel RENAUD, des policiers Franck BRINSOLARO  Ahmed MERABET. ______________________________________


Note mise en avant du bloc le 21 novembre 2015 

Le serment du Jeu de Paume – 20 juin 1789

20 juin 2015 – 21 octobre 2018


XVIIIème siècle
Château de Versailles 
juin 1789

Il avait fallu trouver un nom qui assurerait au Tiers État sa légitimité, « le caractère national des Communes » face aux privilégiés.

Lisons dans le tome 1 La Constituante  1789-1791  de Jean Jaurès (1) :

« Au fond, la motion de Sieyès proclamait le droit souverain du Tiers État : seul, malgré l’absence des autres ordres, il avait pu vérifier les mandats des députés, et, au contraire, la vérification à laquelle les autres ordres avaient procédé séparément était nulle.

Il y avait un ordre qui portait en lui la Nation, c’était le Tiers ; et les autres,  s’ils ne se rattachaient pas au Tiers, n’étaient que néant.

Les Communes hésitèrent encore pendant les séances du 15 et du 16 juin : mais dépassant en clairvoyance et en courage leurs chefs les plus renommés, elles comprirent qu’elles ne se sauveraient que par la netteté dans l’audace et, sur la motion de Legrand, député du Berry, elles décidèrent enfin, le 17 juin, que «la seule dénomination qui leur convenait était celle d’Assemblée nationale».

Le même jour, l’Assemblée, avec une décision admirable, fait acte de souveraineté. Elle déclare que tous les impôts existants sont illégalement perçus, mais qu’elle leur donne une légalité provisoire seulement « jusqu’au jour de la première séparation de cette Assemblée, de quelque cause qu’elle puisse provenir ».
Ainsi, tout acte de violence contre l’Assemblée faisait tomber du coup la légalité de l’impôt et constituait tous les citoyens à l’état de légitime résistance. (…)
Jamais plus admirable combinaison d’habileté et d’audace, de sagesse et d’héroïsme n’illustra l’action humaine. (…)
Soulevé au-dessus de ses craintes par l’audace du Tiers, le bas clergé, (par 149 voix contre 137) le 19 juin, décide de se réunir au Tiers pour la vérification commune.
(…) Bouleversés, le cardinal de la Rochefoucauld et l’archevêque de Paris courent à Marly où était le roi ; et là, le coup d’État royal est décidé.

Le lendemain 20 juin à 9 heures du matin, quand Bailly, président de l’Assemblée nationale, et les deux secrétaires se présentent à la porte de l’entrée principale (2), ils la trouvent gardée par des soldats ! L’officier de garde dit qu’il avait ordre d’empêcher l’entrée de la salle à cause des préparatifs qui s’y faisaient pour une séance royale.

Le président proteste et déclare « la séance tenante ». (…)
Les députés, sous la pluie battante cherchent une enceinte, où ils puissent délibérer. Un local assez vaste servait pour le jeu de paume : c’était une grande salle vitrée, dont les murs étaient coupés à mi-hauteur par des galeries en bois.

C’est là que s’installe la Nation, et c’est là que tous les députés, sauf un, Martin Dauch, font sur la proposition de Mounier, le serment de ne se séparer que quand la Constitution sera faite.

C’est le grand légiste Target qui a rédigé le texte : « L’Assemblée nationale, considérant qu’appelée à fixer la Constitution du royaume, opérer la régénération de l’ordre public et maintenir les vrais principes de la monarchie, rien ne peut empêcher qu’elle continue ses délibérations dans quelque lieu qu’elle soit forcée de s’établir, et qu’enfin, partout où ses membres sont réunis, là est l’Assemblée nationale.
« Arrête que tous les membres prêteront, à l’instant, serment solennel de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides, et que ledit serment étant prêté, tous les membres et chacun d’eux en particulier confirmeront, par leur signature, cette résolution inébranlable ».

Ainsi, tous les élus du Tiers, à cette heure de grand péril, se lient les uns envers les autres et tous ensemble à la Nation d’une chaîne sacrée. Ils peuvent affronter la séance royale annoncée pour le 22 juin et le coup d’État ; ils portent en eux la double majesté de la Nation et du serment.

Le lendemain, 21 juin étant un dimanche, l’Assemblée ne siégea point ce jour- là. »…
(…)
Le vent de la Révolution commençait à souffler en tempête quand le roi, mené par les princes et le haut clergé, tenta de lui opposer son coup d’État du 23″.

……………………… la Révolution était en marche…

C’était dans la salle du jeu de paume……………..

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Pendant ce temps-là, le 15 juin 1789, le marquis de Ferrières (3), député de la noblesse, écrivait à sa femme pour lui dire … son ennui  !
« (…) dans le fond, c’est un triste métier que nous faisons. Il y a peu d’espoir que les Ordres se réunissent. On ne conçoit rien à la conduite de la Cour ; à celle de Necker. Plus je vais, et moins je connais même les membres qui composent notre chambre. Il y a trois brouillons qui mènent tout ; ce qui est certain, c’est qu’ils agissent d’après une impulsion étrangère (sic). (…)
Le Roi est à Marly : les uns disent pour quatre jours, les autres pour trois semaines. Cela rend Versailles encore plus ennuyeux. »(…)

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XXIème siècle
Château de Versailles 
juin 2015

Je suppose que c’est le même ennui que celui du marquis qui saisissait Catherine Pégard, présidente de Versailles depuis 2011, quand elle entrait dans la salle du jeu de paume.
Mais elle savait, en choisissant Anish Kapoor pour l’été 2015,  qu’en poussant la porte, il aurait une idée qui lui plairait (sic) : il eut celle de  reprendre son « Shooting into the corner » de 2009.
Et, parole de présidente, il paraît que cela « nous entraîne  dans une histoire cachée  » du 20 juin 1789 à Versailles.

C’est ainsi que « l’élite culturelle du ministère (sic) « , au temps des milliardaires Arnault, Pinault et leurs consorts, sous la mandature de F. Hollande, voudrait masquer la vérité historique de cette journée du serment de l’ Assemblée nationale.
… La Révolution de 1789 n’a plus la cote au « château » présidentiel.
Les pseudo génies de l’art contemporain hautement spéculatif, comme Anish Kapoor, sont leurs serviteurs zélés, avec leurs aberrations industrielles lourdingues, scatologiques et/ou pornographiques, que je nommerais Laids-Arts.

 

Salle du jeu de paume juin 2015 A. Kapoor

Photo Le Figaro.fr

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1 Jean Jaurès  Histoire socialiste de la Révolution française   Tome 1 La Constituante  1789-1791  pp.380-387    –  Éditions sociales

2 Salle des Menus Plaisirs du roi
Depuis 1987, l’Hôtel des Menus Plaisirs accueille  le Centre de Musique Baroque de Versailles (associé à l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles) qui a organisé, en 2014,  le fabuleux 250 ème anniversaire de Rameau (1683-1764).

3 Le marquis de Ferrières Correspondance inédite 1789, 1790, 1791  pp. 68-69 publiée et annotée par Henri Carré, Armand  Colin, 1932.  Les Classiques de la Révolution française sous la direction d’Albert Mathiez.
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par L’ingénue  21.10.2018
J’ai revu et réécrit les sept dernières lignes.