Se souvient-on de ce portrait de femme ?

En fait, dans l’article de Cécile Hennion Enlevé par la CIA, torturé en Egypte  du Monde – vendredi 8 juin 2007 / Page trois Droits de l’homme / qu’il illustrait*, les droits de l’homme en question étaient ceux de son époux, l’imam égyptien, Abou Omar (de son vrai nom Oussama Moustafa Hassan Nasr).

femme-au-linceul

 » Quarante-quatre ans à peine, mais l’homme en paraît soixante. » Et elle ? A-t-elle un  âge ? Paraît-elle son âge ?

Quand Abou Omar appliquera-t-il dans le domaine familial, ce qu’il dit avec rage qu’on lui a refusé, c’est-à-dire le respect des droits de l’homme : « Les Nations Unies, le Conseil de l’Europe, les ONG professent de beaux principes qui s’appliquent aux Européens et aux Occidentaux. Mais quand il s’agit d’arabes et de musulmans, tout cela n’est plus qu’un peu d’encre sur du papier. « ?

L’imam Abou Omar a été libéré en février 2007 mais son épouse arabe et musulmane, le sera-t-elle un jour ?

Le bond dans la modernité est possible. L’archaïsme de la soumission religieuse n’est   plus une fatalité, puisque les valeurs universelles de liberté et d’égalité des droits de l’homme et de la femme ont fondamentalement aboli les aliénations dogmatiques.

Parce que les droits de la femme sont supérieurs aux droits de la femme voilée, une pétition s’ouvre pour rappeler que le communautarisme religieux islamique ne doit pas imposer sa tyrannie aux femmes dans l’espace public laïque.

***** Lire Sophie Bessis (Paris/Tunis), Les Arabes, les femmes, la liberté, Albin Michel, Paris, 2007. Invitée dans la passionnante émission d’Abdelwahab Meddeb, Cultures d’islam, dimanche 30 mars 2008 :  » Femmes arabes entre violence et liberté  »  –   » vous portiez le linceul «  disait Habib Bourguiba aux femmes tunisiennes.

*GEBAUER/spiegelonline/ROPI/REA

Du quartier latin … à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis ?

1er novembre 2007

Pour les chercheurs de l’EPHE et de l’EHESS, signataires du texte publé à la page Débats du Monde -samedi 27 octobre 2007, c’est NON !

Ils affirment même que « le déménagement à Aubervilliers » en 2008, est une « menace sur les sciences humaines  »  car  » ils seront désormais à l’écart des bibliothèques et des fonds spécialisés dont la fréquentation assidue est vitale pour leurs travaux. »

Leur regard sur « ce relogement improvisé et précipité*«  est peu enthousiaste. «  Il s’agit d’une zone où rien n’est encore prêt pour les accueillir… un lieu excentré actuellement très mal desservi par les transports en commun. »

Du coup, il est question de  » transplantation [qui] rendra désormais très difficile l’accès à cette pluralité d’enseignements et d’apprentissages, cette circulation intellectuelle, véritable marque de fabrique, jusqu’ici, de tant de générations d’étudiants. »

Et surtout ils quitteront le quartier latin synonyme de  » concentration au coeur de l’espace urbain, d’un grand nombre d’institutions intellectuelles… un espace de concentration des ressources intellectuelles nécessaires à la recherche… un agencement… qui permet de saisir les opportunités dont se nourrit l’innovation. »

Bref, hors du quartier latin, point de salut pour la recherche en sciences humaines !

Heureusement, cette morosité n’empêchera pas Claude Hagège (signataire) de participer aux lundis du Collège de France à …Aubervilliers, pour des Variations autour de “carnaval”, le lundi 4 février 2008. Il aura rendez-vous à 19 heures avec les élèves des terminales du lycée Le Corbusier (Métro Quatre-Chemins, Bus 249). Des lycéens tellement affamés de culture qu’ils ont créé avec Catherine Robert, professeur de philosophie et Guillaume Burnod professeur de sciences économiques et sociales le club des Voraces . A ne pas manquer la Soirée Super Voraces.

 Un petit clin d’oeil historique pour rappeler les usages que l’Université de Paris faisait au Moyen Age de la foire du Lendit** située dans la plaine entre La Chapelle, Aubervilliers et Saint-Denis. C’était  » la foire officielle au parchemin où le recteur de l’Université allait acheter lui-même ce qu’il en fallait pour lui et pour tous les collèges. D’où des fêtes auxquelles participait toute l’Université, recteur en tête. »

*  » Pour cause de travaux de mise aux normes de sécurité dans la Sorbonne… et de désamiantage d’un bâtiment situé boulevard Raspail… »

** Dictionnaire historique des rues de Paris Jacques Hillairet Les Editions de Minuit tome 1 p.310

Un goût d’amertume

25 octobre 2007

« QUARTIER LATIN 1940 

 Que n’es-tu là Villon, Vallès, votre ironie cinglante et votre amertume pourraient donner une voix à la colère des Etudiants…

REOUVERTURE DE L’UNIVERSITE

….Nos buts sont clairs : liberté pour nos emprisonnés, liberté pour Paul LANGEVIN, liberté pour la Science. Ligués contre nous, les traîtres affolés, nous montrent le chemin : la résistance. Que nul ne puisse ignorer que les étudiants veulent la libération complète de la FRANCE. »

Ainsi s’exprimait La Relève (Organe de l’union des étudiants et lycéens communistes de France ) dans une feuille clandestine en décembre 1940. Ils demandaient la libération d’un professeur et entraient en résistance.

Soixante-sept ans plus tard, quand il s’est agi de lire dans les classes, à la demande de Nicolas Sarkozy, nouveau Président élu, la dernière lettre de Guy Môquet le 22 octobre 2007, en mémoire des 27 otages fusillés à Châteaubriant le 22 octobre 1941, qu’avait à gagner le SNES  (Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire) en appelant  « à construire collectivement le refus » ? Sinon, quoiqu’il s’en défende,  à « prendre le risque que la journée transforme le lycée en arène politique » ?

Mais les professeurs d’histoire sont justement là pour parler de la politique quand elle est devenue vérité historique. C’est au programme et pour la Résistance ce ne sont pas les documents qui manquent. Les témoins qui le peuvent encore, sont aussi tout prêts à dire ce qu’ils ont vécu …

Et là forcément, il y aura aussi de l’émotion, car il en fallait de l’enthousiasme, de l’exaltation, du génie pour constituer un réseau et pour survivre en combattant. Dans ces extraits de La Relève comme dans la lettre de Guy Môquet, il y a tant de courage, de lucidité, d’absence de calculs égoïstes, tant d’espoirs de servir à la libération de la France du joug nazi, que nous tous, nous y apprenons les leçons de notre histoire.

Quelle importance a alors la formule du SNES sur  » l’école … lieu de création factice d’une Union Sacrée a-critique » ? Quant au CVUH (Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire), où voit-il  » la contrefaçon mémorielle »,  » la monumentalisation (sic) de la figure de Guy Môquet » ?

L’idée que  cela pourrait faire ricaner les bourreaux d’hier m’est insupportable. Tel le ministre de l’Intérieur, Pierre Pucheu, qui avait rajouté Guy Môquet à la liste, alors que les ordres allemands donnaient 18 ans comme limite d’âge pour fusiller un otage. Il devait penser que cela augmenterait encore un peu plus la terreur dans l’esprit de « l’ensemble des Français » (sämtliche Franzosen) garant de l’intégrité de l’armée d’occupation. Et pourtant cela n’empêcha pas encore un acte de bravoure.
Léoncie Kérivel, le 21 juin 1941, voit pour la dernière fois à Châteaubriant, son mari Eugène Kérivel qui sera fusillé.  « Eugène lui apprend que sur la liste des promis au peloton figure Guy Môquet malgré ses 17 ans. Lorsque Léoncie est obligée de quitter son mari, elle se tourne vers les bourreaux français et allemands.
 » Je n’ai que lui, leur dit-elle. Fusillez-moi plutôt à la place de ce gosse ! » Mais les bourreaux ne répondent pas. »**

Ce 22 octobre 2007 me laissera un goût d’amertume …

** La Résistance Alain Guérin Tome 3 Du côté des bourreaux LCD 1973

En 2004 Commémoration du 60 ème anniversaire du Programme du Conseil National de la Résistance, adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 et appel de treize résistants de la première heure aux jeunes générations, pour que la flamme de la résistance ne s’éteigne jamais.

 

                      La Résistance                                       

Deux documentaires fictions sur  France 2 et quatre  documentaires sur France 5 – Producteur Emmanuel Giraud /  février-mars 2009