La nuit du 4 août 1789 …

4 août 2010

Note mise en avant le 4 août 2017 pour une comparaison  avec l’actuelle Assemblée nationale et son parti majoritaire de « la République en marche » du président Macron,  ♦ « politicien à la journée » dirait Jaurès.

    –
    Trois semaines après la Prise de la Bastille, alors que la Constituante préparait la Déclaration des Droits de l’homme, la révolution paysanne était en marche…

Voilà ce qu’en écrit Jean Jaurès (1) :

« 
Elle [la Constituante] était tout entière à ce haut et noble travail, quand les premières nouvelles du soulèvement des campagnes lui parvinrent. Elle apprit de toutes parts, dans les derniers jours de juillet et les premiers jours d’août, que les paysans, devançant ou dépassant même par leur action spontanée les décisions du législateur, refusaient le paiement des impôts les plus odieux, comme celui de la gabelle, et des droits féodaux, cens, champart, etc. Ils pénétraient armés dans les châteaux, et, s’abstenant de toute violence contre les personnes, saisissaient et brûlaient les vieux parchemins, les titres anciens et nouveaux d’exploitation féodale. C’était l’abolition violente de tout le système féodal… la grande révolution paysanne s’accomplissant en dehors des formes légales et de la volonté du législateur.
L’émoi fut grand dans l’Assemblée : on eût dit qu’elle hésitait à aborder en face le problème de la féodalité.« 

En cette séance du 4 août, deux membres de la noblesse,  le vicomte de Noailles et le duc d’Aiguillon firent  «  la proposition [qui] était le seul moyen, pour les nobles de retrouver par le rachat l’équivalent des privilèges abandonnés. Les motions de Noailles et  d’Aiguillon, évidemment rédigées d’avance et très calculées jusque dans le détail, attestent … un plan médité et exécuté de sang-froid. (…)
Il serait assez triste, vraiment, que  l’abolition même simulée du privilège féodal fut seulement l’effet d’une manœuvre des nobles, et il serait douloureux que l’âpre voix paysanne n’eût pas retenti, en cette minute historique, dans la grande assemblée bourgeoise, devant ces seigneurs qui venaient d’étaler je ne sais quel sacrifice équivoque où il entrait sans doute, même à leur insu, autant de calcul que de générosité.
Mais un obscur député Le Guen de Kerangall [ propriétaire à Landivisiau, député du Tiers État de la sénéchaussée de Lesneven], de cette province bretonne qui avait tant souffert de la dureté des nobles, se leva, et on eût dit que des souffrances longtemps contenues et comme ensevelies faisaient soudain éclater la terre.
–  » Messieurs, (…) le peuple impatient d’obtenir justice s’empressa de détruire ces titres, monument de la barbarie de nos pères.
Soyons justes, Messieurs, qu’on nous apporte ici les titres qui outragent…l’humanité même. Qu’on nous apporte ces titres qui humilient l’espèce humaine, en exigeant que les hommes soient attelés à une charrue comme les animaux du labourage. (…)
– Qui de nous, Messieurs, dans ce siècle de lumière, ne ferait pas un bûcher expiatoire de ces infâmes parchemins et ne porterait pas la flamme pour en faire un sacrifice sur l’autel de la patrie ?« 

C’est ainsi qu’en cette nuit du 4 août,   la révolution paysanne s’ imposa au législateur, même s’il fallût attendre la Convention et le 17 juillet 1793 pour en finir vraiment avec les droits féodaux.

«  Le texte définitif, rédigé par Du Port, et adopté dans la séance du 6 août fut ainsi conçu :
 » L’Assemblée nationale abolit (2) entièrement le régime féodal ; elle décrète que dans les droits et devoirs tant féodaux que censuels, ceux qui tiennent à la mainmorte réelle ou personnelle et à la servitude personnelle, et ceux qui les représentent sont abolis sans indemnité. Tous les autres sont déclarés rachetables, et le prix et le mode de rachat seront fixés par l’Assemblée nationale. Ceux desdits droits qui ne sont point supprimés par ce décret continueront néanmoins à être perçus jusqu’au remboursement.

Dans le journal Les Révolutions de Paris (3), Loustalot …  raconte qu’à la nouvelle des décrets qui abolissaient les privilèges des ordres et la tyrannie féodale les citoyens s’embrassaient dans les rues ; dans les campagnes le retentissement fut immense.« 

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Histoire socialiste de la Révolution française  ( Éditions sociales 1977) Tome I La Constituante (1789 -1791)
Édition revue et annotée par Albert Soboul.

 » C’est le 10 février 1900 que l’on vit apparaître sur les murs de Paris les énormes affiches rouges qui annonçaient aux habitants de la capitale la mise en vente imminente des premières livraisons que les souscripteurs avaient déjà reçues. Elles se succédèrent à un rythme rapide bihebdomadaire. (…) Les derniers fascicules furent publiés en 1903. Cette régularité, cette promptitude n’avaient rien d’exceptionnel : le système en était à l’époque fort répandu et la maison d’édition  populaire Jules Rouff, sise cloître Saint-Honoré, avait déjà publié sous cette forme l’Histoire de France de Michelet et les œuvres de Victor Hugo. (…)
Comme l’écrivait Jaurès dans son « Introduction générale », c’est d’abord au peuple de France, « aux ouvriers, aux paysans » que s’adressait l’Histoire socialiste.(…) 
Il fallait donc rééditer ce livre (…) Qu’il puisse aider enfin ceux qui aujourd’hui prennent au sérieux la vie publique, c’est ce que Jaurès lui-même suggérait le 4 janvier 1914, dans un de ses derniers articles de la Revue de l’Enseignement primaire :
 » L’Histoire ne fournit pas de similitudes complètes et elle ne dispense pas les vivants d’une perpétuelle invention dans le combat. Mais elle suggère d’intéressantes analyses, et surtout elle constate quelques résultats, ♦
elle met en évidence quelques grandes forces que le politicien à la journée pourrait méconnaître ou sous-évaluer, dans la nuée de poussière que soulèvent les pieds des passants.
Parmi ses forces, il faut ranger le prolétariat , qu’il n’est au pouvoir de personne d’éliminer de la vie nationale et internationale. »
Madeleine Rebérioux  [Le Livre et l’Homme (pp.35-51).]

2  Jean Jaurès met le mot  abolition  entre guillemets dans le titre de son paragraphe.

3  n°4  Événements du 2 au 8 août.

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M. Pinault, les milliardaires et Paul McCarthy

           Note du 8.09.2009   complétée le 26 octobre 2014   et  le 27 juillet 2017  

M. F. Pinault, milliardaire français n’a pas peur des artistes contemporains. Il nous le prouve avec sa collection rassurante de 2 000 œuvres. Et s’il avait commencé par fuir l’île Seguin à Boulogne- Billancourt,  ce n’était pas par peur du  fantôme du  prolétariat, mais parce que  « la François Pinault  Foundation »  faisait une meilleure affaire en  achetant le bâtiment des douanes de Venise.

Non, ce qui fait peur à M. Pinault, c’est l’ignorance stupide des foules qui n’ont rien compris ni aux «pigeons qui chient» sur un bel escalier du Louvre, de Jan Fabre,  ni au « veau d’or » dans le formol de Damien Hirst, ni au homard de Jeff Koons à Versailles, ni à la truie gonflable de Paul McCarthy ;  l’ignorance de  ceux qui ne savent pas si c’est du         doll’art * ou du cochon.

Alors, comme un brave milliardaire dont la mission  est de renchérir en permanence la cote de ses placements artistiques, M. Pinault ne craint pas de dire que pour lui  «l’art n’est pas un luxe parce que l’appréhension  de l’art exige un engagement » ** ;  traduisez pour les visiteurs de ses expositions l’engagement de payer le   billet d’entrée / même pas de gratuité pour les moins de 26 ans / en échange de quoi il promet « d’éveiller leur intérêt ».

Le milliardaire ne craint pas le partage : « le désir de possession né lors de mon premier contact avec l’art s’est transformé en un profond besoin de partager » ;  aussi a-t-il eu le besoin de faire la même année une exposition à Moscou au Garage-center for contemporary art, au Palazzo Grassi, à la pointe de la Douane à Venise et à Dinard au Palais des arts.

On l’a bien compris, l’exposition de Dinard intitulée  Qui a peur des artistes ?  « encouragera le visiteur à dépasser ses propres appréhensions pour s’engager dans une véritable expérience de l’art.» ***

         Si je ne suis restée dans le hall que l’instant de voir la truie en plastique rose gonfler et  dégonfler sur la machine  Mechanical Pig  2005 Paul McCarthy♦ section humilité (sic) et humour, c’est sûrement, cher M. Pinault, que j’ai eu peur de rire aussi de la section peur de la mort avec le mannequin de Jean Paul II La Nona ora 1999 Maurizio Cattelan … peur de rire avec les artistes contemporains qui se moquent de moi, rassurés qu’ils sont d’être aimés  des milliardaires  comme vous  ! 

    à suivre …       

* néologisme personnel à partir du jargon de milliardaire :          le « doll »  vaut un million de dollars.

** Vivre à Dinard n°54 – juin 2009 – le guide de l’été citations de F.P.

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Caroline Bourgeois, commissaire de l’exposition. Il est intéressant de noter le double sens du  mot appréhension  tel qu’il est utilisé par le milliardaire et la commissaire … sachant qu’il y a l’appréhension sans l’appréhension mais aussi l’appréhension de l’appréhension ou doute réflexif, sans oublier  l’appréhension de l’ appréhension ou  peur d’avoir peur.

 NB   Puisque « Tel est son bon plaisir » le milliardaire rassuré par ses multiples alliés politiques, se verrait bien « investissant »  le Louvre, Versailles  et nos autres châteaux de la République, des créations de ses  favoris, tel un nouveau monarque  nous privant de la liberté de jouir sereinement du fruit du travail et du génie de nos ancêtres bâtisseurs, artisans d’art et artistes qui ont accompli des chefs-d’œuvre  et qui ont transmis aux générations suivantes leur savoir-faire et le goût du beau.

A quand l’encombrant Mechanical Pig  de Paul McCarthy devant La Liberté guidant le peuple de Delacroix au Louvre ?

       M. Pinault milliardaire intrépide, aura-t-il peur de nous l’ imposer  ? …
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Paul McCarthy  … Suite  ……  le 26  octobre   2014

L’inspiration
scatologique, pornographique et homosexuelle de l’artiste ne pouvait que séduire le gai petit monde des milliardaires qui s’agite et s’impose (fortune oblige) au Comité Vendôme pour orner notre place Vendôme à Paris et les salons de notre Hôtel  de la Monnaie en cette fin d’octobre 2014, pour la Foire (sic)  internationale d’art contemporain.

Cet extrait du texte de l’AFP / 24.10.2014/  est d’une grande clarté :

« (…)  Sous les dorures du salon d’honneur de l’hôtel de la Monnaie, situé au cœur de Paris, près de la Seine, la « Chocolate Factory » de Paul McCarthy produit à la chaîne des répliques en chocolat de deux célèbres œuvres de cet artiste controversé : « Tree » [ pour la place Vendôme ], dont la forme conique évoque davantage un plug anal qu’un arbre, et « Santa Claus », gnome barbu [copie de nain de Blanche-Neige de Walt Disney ] portant une cloche et un plug surdimensionné, créé en 2001 à Rotterdam (Pays-Bas).
Symboles d’un productivisme outrancier, les moulages – impropres à la consommation – sont stockés sur des étagères dans les 1.000 m2 de salons en enfilade du premier étage de l’aile Est du bâtiment du XVIIIème siècle. L’odeur, combinée à la projection répétitive d’une vidéo de l’artiste écrivant et déclamant d’une voix rauque et lancinante « Are you the artist ? Fuck you in the asshole ! », produit une sensation proche de l’écœurement. (…) »

Le président , Christophe Beaux, laisse une notice plus flatteuse sur les site de  l’Hôtel de la Monnaie et dans son « book shop »  nous vend une médaille de « Santa » en bronze florentin, le livre de 160 pages  « entièrement conçu par l’artiste autour de l’imaginaire de Noël à Paris (sic) …)» et les sculptures en chocolat noir « Tree »  et « Santa » de l’artiste, sorties de la chocolaterie de  Guy Savoy.

Consolons-nous en pensant que nous avons échappé à cette autre création de l’artiste américain sur la place Vendôme :


«Complex Pile». Hong Kong, avril 2013. AFP

que M. Beaux aurait déclinée, pour le plus grand bonheur des bobos parisiens, de M. Arnault, de Mme Hidalgo et du président Hollande,  en médaille de bronze (sic),  et M. Savoy, en délicatesses chocolatées de 300 grammes à (s’)offrir pour Noël  !

Décidément l’art contemporain est « du dernier bourgeois »  !

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En guise de conclusion provisoire,  je propose à Mme Jennifer Flay, directrice artistique de la FIAC,  de remercier le fringant M. Paul McCarthy (1),  en lui offrant,  au nom de l’Internationale des milliardaires,  des marchands d’art et  des présidents des Hôtels des ventes, un billet d’entrée au Crazy Horse pour le spectacle de Conchita Wurst, l’ homme si féminine qu’elle « incarne la femme sublimée et sensuelle. »
 ♥ Et qui sait ?  Gai ! Gai ! Marions-les  !  Quel beau mariage ce serait après la Foire !
Après la cérémonie dans la cathédrale de verre de M. Arnault, la signature dans notre bel Hôtel de Ville de Paris en présence de tous nos ministres de la culture !
La mariée serait très beau dans la robe de J.P. Gaultier, sa barbe fleurie par un figaro de luxe, le buffet offert par M. Bergé  et pour l’attraction,  je verrais bien une apparition du président  Hollande qui viendrait faire un beau discours électoral du genre (2) : La France et moi sommes aux côtés de Paul  McCarthy et de Conchita Wurst. 

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1)  Paul McCarthy
–    Présentation officielle de La Monnaie de Paris :
« Figure majeure de la scène artistique internationale et une source d’inspiration pour de nombreux artistes, toutes générations confondues, Paul McCarthy insuffle l’énergie et la capacité de réinvention permanente propre à Los Angeles dans cette première exposition personnelle dans une institution française.(…) Invité par Chris Burden, Paul McCarthy a enseigné à l’Université de Californie à Los Angeles de 1992 à 1999, en charges du département « Nouveaux Genres. » 
–    Présentation   de Francetvinfo /avec Télérama et Le New York Times :
« Né en 1945 à Salt Lake City (Utah),  il commence sa carrière artistique par des performances et des vidéos. En 1974, il utilise son corps comme pinceau et de la mayonnaise, du ketchup, de la viande et des excréments comme peinture. (…) En 1976, il fait des « choses impliquant des poupées Barbie, des saucisses, de la vaseline et ses orifices corporels ou ceux des autres (…).»
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Depuis, il s’est lancé dans le croquis des dites performances. On verra et on appréciera dans son exposition à Londres, Galerie Hauser & Wirth , le niveau de la « figure majeure » dans  l’art du dessin  et  « la capacité de réinvention permanente propre à Los Angeles ».

2)  Lors de l’inauguration de la fondation Louis Vuitton de Bernard Arnault, le 20 octobre 2014, le président Hollande déclara : «La France sera toujours aux côtés des artistes, comme je suis aux côtés de Paul McCarthy.»
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27  juillet 2017   Le président Macron et sa première dame confirment :  La France sera toujours aux côtés des artistes,  comme nous sommes aux côtés des milliardaires de la chanson : Bono /U2 le 24 juillet 2017 et  Rihanna le 26 juillet 2017 pour financer leurs fondations … avec notre nouveau prélèvement sur les retraites des Français.

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La Halde entre montre et burqa

  26 avril 2009

 

                   Quand   » Le regard de Plantu  » ,  à la une du journal Le Monde du 24 mars 2009,  illustre les statistiques ethniques, ce n’est plus un regard,  mais un drôle de double clin d’oeil.

Et tout d’abord jetons  un coup d’oeil sur le mot ethnie / du grec ethnos peuple  / qui voudrait nous épingler comme des papillons dans les boîtes du Muséum d’Histoire naturelle,  et nous étiqueter peuples différents, alors que,  apprenant et/ou parlant le français et  vivant en France, on est tous un même peuple ;  comme la République française, le peuple de France est un et indivisible.

                   Suivons donc le regard de Plantu ; il  glisse  des personnages entre beige et ocre,  aux deux fonctionnaires gris  qui s’activent à classer tout ce petit monde *;  l’un  remarque  avec une loupe, que  l’homme  beige  en vêtement de travail  bleu avec une casquette blanche n’a pas de montre  :   » Chef !!  il n’a pas de R___x  **! On le classe dans quelle catégorie ?  Le chef alors, notant sur son carnet dit,  » Heu !…: Pauvre type « . Ainsi, du bout de son crayon, Plantu a pointé  « LA »  grande classification ethno-sociale de l’espèce Homo sapiens, qu’en notre balbutiant XXI ème siècle,  un ethno-riche-type publicitaire***, anthropologue au  petit pied, a redit avec ses mots, c’est la montre qui fait l’homme !

         En fait, Il n’y aurait besoin que de deux boîtes ethniques pour nous classer : celle pour les ethno -pauvres- types  sans R___x,  et celle pour les ethno- riches – types  avec R___x.

Mais le  second clin d’oeil  est que le journal Le Monde a  justement  un lectorat  » haut de gamme « , comme l’indiquait sa publicité du 20 septembre 2008 :  » On peut être exigeant et plaire au plus grand nombre. Le Monde/ quotidien /magazine / internet est la 1ère marque de presse quotidienne sur les CSP+ ****avec 2 860 000 lecteurs ou internautes  devant l’Equipe – 20 minutes – Le Figaro – Libération.  » Ce qui signifie que côté montre le lectorat   du journal Le Monde***** sait  ce que R___x veut dire.

          Tout comme  M. Louis Schweitzer, président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) et président du conseil de surveillance du Monde. En tant qu’administrateur,  parmi les  ethno-riches- types avec R___x,  il  peut  aisément   » lutter  contre les discriminations  » en faisant un rapport sur   »  leurs inégalités  »  avec les ethno-pauvres- types  sans R___x.

        Ainsi, je lui suggère une statistique ethno-riche-type avex R___x,  pour les administrateurs de sociétés et autres membres de la Halde, afin que nous sachions,  par exemple,  combien sans discrimination  ont fréquenté l’école publique et /ou combien sans discrimination y ont inscrit leurs enfants ?  ou encore une statistique ethno- riche-type avec burqa   pour savoir qui est prêt  sans discrimination,  parmi les ethno-riches,  à porter la burqa  ?
C’est en effet à  M. Louis Schweitzer  de la Halde que les préfets renvoient désormais les dossiers ;  c’est en effet la Halde qui déciderait (?) que les femmes  en France  peuvent en toute soumission à l’islamo-intégrisme de leurs maris, se déplacer avec leur linceul sur la tête.

       C’est pourquoi, avant de décider que le port de la burqa est conforme à l’égalité républicaine entre les hommes et les femmes, je propose  à M. Louis Schweitzer et à ses collègues de la Halde de  porter sans discrimination la burqa, régulièrement pendant leurs séances et pendant leurs sorties en ville.
S’ils  pensent toujours que c’est juste et bon pour eux, donc bon pour les femmes, qu’ils obligent alors les hommes à être les égaux de leurs épouses et à  porter également, sans discrimination de sexe, la burqa.       

 Hélas !   De la discrimination sociale millénaire entre les pauvres et les riches, à la discrimination dogmatique et religieuse entre les hommes et les femmes, la Halde apparaît bien incompétente pour décider seule et en ethno-riche, hors-débat législatif   du sort des ethno-pauvres.
Sa vision étriquée, manipulée par de puissants communautarismes,  fait que des ethno-riches-types avec R___x  pourraient sans discrimination, condamner  des  ethno-pauvres-femmes-sans- R___x à porter toute leur vie, l’inhumaine  burqa
Avec la Halde, Haute Autorité de Lutte Anti-Laïque,  le  » toilettage  » anti- laïque s’installera-t-il durablement ? 

      

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*    » le petit monde  »  renvoie au  » grand monde  » ou au  » beau monde  » que la vulgate médiatique traduit dans son jargon par  » beautiful people  » ou  mieux encore par les tellement chics  » beautiful  » ou   » people  »  » marqueurs  de  la  » branchitude  » française, signes de la niaiserie ambiante de la riche société du spectacle.

**  marque Rolex en toutes lettres dans la bulle du dessin de Plantu.
*** Jacques Séguéla :  » Si à 50 ans on n’a pas une R_x, on a quand même raté sa vie « . / France 2 – 13 février 2009
****Catégories socio-professionnelles supérieures

*****L’austère journal de M. Hubert Beuve-Méry est livré depuis  » les années J-M. Colombani/ E. Plenel « , à la déferlante publicitaire du luxe à pleines pages, ciblant, flattant, fidélisant  les précieuses CSP+ .

     Dès la page 2 de ce même Monde du 24 mars 2009,  nous attend le second clin d’oeil :  une publicité pour la montre R…e de N….s de B…..t ; suivra le supplément de 59 pages Spécial montres du jeudi 26 mars 2009, avec  en double page  une R___x ; à la une du Monde du 27 mars … une publicité pour la montre R___x,   et toute la dernière page est pour la R___x.

      Dans le M, supplément mensuel consacré à l’art de vivre ethniquement riche du 2 avril 2009, on a le  choix ethno –bling-bling dans toute sa splendeur pour  »  ethno -riches- types   » avec la nouvelle Porsche Cayenne (qui séduit tant les chefs de gangs mafieux) et des montres  où  » le caractère viril (sic) du dessin de l’instrument  » s’enorgueillit chez  H….t  de  544 diamants baguette noirs etc. etc.

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cf ma note de novembre 2007 : Se souvient-on de ce portrait de femme ? L’imam égyptien Abou Omar laisse voir sa montre, mais pas sa femme qu’il garde sous le linceul.
NB          Les talibans mettent la burqa quand il s’agit de venir prélever manu militari leur part sur les ventes d’héroïne. / Opium War film de l’Afghan Siddiq Barmak – 2008 / cité par Tahar Ben Jelloun dans son excellent article : Afghanistan : l’opium et  l’obsession de la sexualité féminine. Le Monde 10.04.09 p.19        

Rêve à Milan et cauchemar à Naples

Le 18 septembre 2008,  » six Africains [étaient] retrouvés criblés de balles dans un atelier de confection à Castelvolturno, près de Caserte (nord de Naples) . Il s’agissait d’un  » règlement de compte entre la mafia napolitaine    qui contrôle le trafic de drogue, et les immigrés qu’elle emploie à revendre des stupéfiants. » *

La publication de Lettre à Gomorra **  dans La Republica du  22 septembre 2008, permettait alors à Roberto Saviano de hurler sa colère contre la passivité de la société italienne face à ce nouveau massacre, nouvelle preuve sanglante  » de la liberté d’action laissée à une telle meute de tueurs … » 

A Milan, les défilés du prêt-à-porter féminin des grandes marques italiennes commençaient. Véronique Lorelle écrivait : « D’Armani à Dolce & Gabbana, Burberry, Missoni et Ferreti, l’été 2009 parie sur un retour de l’optimisme…la mode fait ce qu’elle sait le mieux faire : fabriquer du rêve » et elle admirait  » le savoir-faire exceptionnel »  d’un  » maître italien. » ***

     Dans le chapitre II intitulé Angelina Jolie  de son livre Gomorra,  R. Saviano explique précisément le fonctionnement des ateliers de confection clandestins gérés  par la camorra , où  » chacun sait qu’il travaille sur l’excellence et a conscience de toucher un salaire infime (10h par jour pour cinq cents à neuf cents euros par mois). «   Ces ateliers sont autant de zones de non-droit du capitalisme qui pour augmenter démesurément ses profits, s’associe honteusement et dans l’illégalité totale à la mafia. 

 » Dans ce coin de Campanie, les grandes marques italiennes organisent des enchères très particulières « . Ainsi quand l’une d’elles propose 800 vêtements à fabriquer, la dernière proposition d’un patron :  » Vingt euros (pièce) en vingt-cinq jours «  est une véritable aubaine. Mais  » les marques italiennes ne paient qu’une fois le travail fait, ou mieux : une fois qu’elles l’ont accepté. Salaires, coûts de fabrication et même frais d’expédition : les fabricants avancent tout de leur poche. Les clans prêtent de l’argent aux entrepreneurs qui opèrent dans leur zone d’influence : à Arzano les Di Lauro, à Sant’Antimo les Verde, à Crispano les Cennamo et ainsi de suite…Faire appel à la camorra est également la seule solution qu’ont les salariés qui veulent obtenir un prêt immobilier… Les entrepreneurs qui ne satisferont pas aux exigences des marques trouveront des acheteurs : ils vendront aux clans, qui redirigeront les produits vers le marché de la contrefaçon. La mode des défilés, le lustre des soirées mondaines ; tout vient d’ici. De la région de Naples et du Salento, les principaux centres de production textile au noir… «   

R. Saviano avait rencontré  Pasquale, couturier talentueux :  » Il travaillait sur des vêtements et des dessins que lui envoyaient directement les stylistes… Certaines griffes – qui se fiaient à ses compétences – l’autorisaient à commander la matière première en Chine et à vérifier lui-même sa qualité. «   Pasquale savait qu’il fabriquait du rêve et du luxe pour l’Amérique mais quand il a vu  » à la télévision, Angelina Jolie… sur la scène lors de la soirée des Oscars, vêtue d’un magnifique tailleur-pantalon en satin blanc. Un tailleur fait sur mesure … cousu par [lui] dans un atelier au noir d’Arzano. [il] est sorti de la maison…… deux mois plus tard, ON l’avait mis au volant des camions… » (pp 39 -52)

Loin du rêve et de la poésie, la camorra s’est vengée des ouvriers immigrés comme elle s’est vengée de Pasquale,      comme elle VEUT se venger de R. Saviano. Ce n’est pas du cinéma, ce n’est pas un jeu vidéo, c’est LA VRAIE VIE,  la vie d’un innocent condamné à mort par des criminels aux complices innombrables, puissants et armés sur toute la planète …

Roberto Saviano attend. Il attend que toutes celles et tous ceux qui ont voix au chapitre dans les médias, écrivains, journalistes, artistes, politiciens, chefs d’entreprise, mécènes, PDG, avocats, philosophes, défenseurs des droits de l’homme et de la femme etc. se réveillent en comprenant que  » la fabrique de rêve  » pour les client(e)s fortuné(e)s – qu’ils/elles sont peut-être (?) – n’est qu’un cauchemar hideux pour les plus pauvres.

                                                                 

*  Agence France Presse (AFP.) Le Monde 21/22.09.08 quinze lignes bas de page

       » Selon les journaux italiens …le clan des Casalesi … l’un des plus violents de la camorra…responsable de la récente tuerie de Castel Volturno  »  aurait placé un « contrat » sur l’écrivain Roberto Saviano et veut qu’[il] soit exécuté avant Noël. » /AFP et Reuters Lemonde.fr 14.10.08

     La camorra agissant de fait comme le bras armé du capitalisme frauduleux qui VEUT également faire taire  R. Saviano,  » l’empêcheur d’exploiter à fond « .

** Roberto Saviano Prisonnier de  » Gomorra  » une page Philippe Ridet Le Monde  17.10.08
***  Rêve et poésie à Milan , Une mode légère, colorée et gaie  – citations en italique deux pages articles de Véronique Lorelle Envoyée spéciale Le Monde 24.09 et 27.09.08 

Voir  Angelina Jolie (Beauty & Life –         Photo Getty Images)  En 2001 pour la soirée des Oscars  » elle opta pour un sobre tailleur-pantalon blanc signé par le duo de créateurs Dolce & Gabbana.  »

oscars-2001  

         26 mars 2009  :  le lien vers cette  photo d’Angelina Jolie était supprimé ; il avait  subi  auparavant de multiples suppressions avec messages d’erreur .
  messages d’erreur ou messages de vérité ?       

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Arte THEMA  sur les deux autres mafias : n’drangheta et cosa nostra

                         Mafia et antimafia  16.12 2008 / 18.12.2008

1- Main basse sur l’Europe – n’drangheta (mafia calabraise) réalisatrice Agnès Gattegno
*RFI 11.05.09 Arrestation dans son bunker d’un parrain de la mafia calabraise Salvatore Coluccio le 10 mai 2009

2- Halte à la mafia – cosa nostra (mafia sicilienne) réalisateur Jorge Amat / « Comment en Sicile, la société civile a commencé à se dresser contre la mafia et contre le pizzo (racket) ».

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Roberto Saviano sur France 5  le jeudi 27 novembre 2008 / à voir ou à revoir dimanche 30 novembre à 9h 50. François Busnel l’accueille dans La Grande Librairie.
        Samedi 21 mars 2009          
 » Manifestation anti-mafia à Naples
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre la mafia, dans le cadre de la Journée de la mémoire des victime de la « pieuvre ». L’écrivain Roberto Saviano, menacé de mort par la camorra, pour son enquête intitulée Gomorra, sur les crimes de la mafia napolitaine, était dans le cortège.  » (AFP.) Le Monde 24.03.09                                                        

L’art de la tromperie sur l’art

8 mai 2008

En ce mois de mai 2008, l’art de la tromperie sur l’art s’expose en France, dans lsalle consacrée aux frères Duchamp – dont Marcel le surdoué qui inventa les  » ready-made  » et changea ainsi la face du monde de l’art – au Musée Maillol, rue de Grenelle, et en Suisse, – à la Fondation Beyeler, Baselstrasse pour l’exposition Action Painting.

  Du détournement simpliste d’objets industriels de Marcel Duchamp à la dégoulinure de peinture sur une toile posée par terre de Jackson Pollock, l’extase si  » financièrement correcte  » est garantie.

L’art depuis Marcel Duchamp est une  » valeur refuge  » pour les plus riches. Alors la  » critique d’art « contemporaine, les galeristes, les propriétaires de salles de vente et autres spéculateurs – inlassablement font passer le message : l’art n’est beau que lorsqu’il est cher !

        Et en juin, il reste encore au 2ème étage de l’aile Richelieu,L’ange de la métamorphose, Jan Fabre  auquel le musée du Louvre a donné carte blanche avec (entre autres) son  » Autoportrait en plus grand ver de terre du monde  » sortant de pierres tombales   brisées et  » spécialement conçu pour la salle Rubens  » !

Marcel, Jackson et Jan feront-ils blêmir de rage ou de jalousie le fantôme de Rubens, après avoir fait glousser de plaisir les marchands d’art ?