A Nanterre, procès du petit peuple stupéfiant de la « culture » et des médias

»    ♦  Note  modifiée le 25 août 2012       _______________________

On avait remarqué, dans ce bloc-notes, l’admiration béate, stupéfiante du petit peuple ( people) du spectacle, de la culture, des arts et des médias envers le monde des trafiquants de drogues à l’école du grand banditisme dans un univers carcéral.
Le  film de J. Audiard, Un prophète avait en effet reçu, sous leurs acclamations, le Grand Prix au Festival de Cannes en 2009.
 Les journalistes, critiques de cinéma, avaient fait ensuite tant de louanges du film, dans de dithyrambiques articles, que l’on aurait pu penser à une sorte de reconnaissance  de leur part.
Et puis vint encore la reconnaissance de la corporation du spectacle avec Les neuf César stupéfiants que décrocha le film en 2010.
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    ♦ ♦           Deux ans après, il est intéressant de voir le traitement (mièvre et gentillet) de l’information sur les trafics et les usages  de la cocaïne dans et par le petit peuple des médias.

              Dans le journal Le Monde* lors du procès **de Jean-Luc Delarue pour «détention et acquisition de stupéfiants», les fournisseurs sont appelés «cinq petits trafiquants de 24 à 29 ans » même si leur chef, Farès Boughediri empoche  90 000 euros (96 000?) par an grâce à M. Delarue.
Ce dernier interpellé en septembre 2010, est toujours présenté comme le «client vedette (sic) qui, « outre son statut de VIP célèbre et riche consacre jusqu’à 8 000 euros par mois à son addiction à la cocaïne.» 
La seule dont on apprendra le nom est une galeriste consommatrice et  complice de Farès Boughediri.

»    ♦     Les autres  « petits trafiquants » ainsi que les douze consommateurs-clients
(évidemment on ne dit ni petits ni camésresteront dans un très pudique anonymat.
Bien sûr, ce serait maladroit de se fâcher avec l’un ou l’une d’entre eux ! »    ♦    Ce n’est que du beau monde : « des directeurs artistiques, des publicitaires, des directeurs de marketing, des producteurs, des galeristes, des agents de mannequins.»  »    ♦  
Alors comme disent les malfrats et autres tueurs de banlieue : respect.

              Dans Le nouvel Observateur*** encore plus prudent, on tait la profession des clients, mais M. Delarue reste «la star du petit écran». Par contre l’on apprend le surnom du chef et les codes pour les commandes de cocaïne.
«La drogue étant ensuite livrée à domicile par un fournisseur attitré (sic) Osias Anderson, 25 ans (récidiviste) déjà condamné en 2008 pour trafic de stupéfiants, [qui] a refusé [ omerta de la mafia ] de dire aux juges où il se procurait la précieuse (sic) poudre blanche».
 

             Quant à France TV info ****elle se contente de reprendre le premier article, en ne citant que le nom de Farès Boughediri.
Loi du silence ou omerta, comme à Naples ou à Villiers-le-Bel, pour  »    ♦   taire les noms des autres trafiquants et/ou les professions des personnalités que l’on invite régulièrement sur les plateaux de télévision…

La justice toujours clémente a requis de fortes amendes et des peines de prison de six mois à deux ans ferme contre les cinq hommes ; une  amende de 15 000 euros  et une peine de quinze mois avec sursis pour la galeriste. »    ♦ Des peines  requises contre « les directeurs artistiques, les publicitaires, les directeurs de marketing, les producteurs [de cinéma , de spectacles et de télévision], les galeristes, les agents de mannequins.»  on ne saura rien    ♦  

Le trafic de cocaïne, ses mafieux et ses consommateurs ont de beaux jours devant eux
…  Avec la garantie de la bienveillance de la justice française : la multirécidive sera même encouragée par  Mme Taubira  ministre de la justice du gouvernement PS.

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*Le dealer (revendeur) de cocaïne de JeanLuc Delarue décrit les exigences de son client vedette  Yves Bordenave Le Monde 4.07.2012
»    ♦    **Pour M. Delarue, malade d’un cancer de l’estomac et du péritoine – »    ♦    mort le 24 août 2012- »    ♦   le procès avait été renvoyé au 1er février 2013.
Cf. ma note  »    ♦   La répugnante recette de la cocaïne  et la page  »    ♦  Lexique de «people à trash – sniffer»
***  Nanterre : procès d’un vaste réseau de revendeurs de cocaïne sans l’animateur Jean-Luc, jugé en février 2013  Paris AP 2.07.2012
**** Delarue, un client « très pressé », selon son dealer (revendeur)  France TV info 3.07.2012

Ni Nafissatou ni Tristane

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Enfin, nous voilà rassurés. La vérité a jailli une fois de plus d’une télévision commerciale, en même temps que les gains publicitaires.

Le 18 septembre 2011 devant des millions de Français, M. Strauss-Kahn a déclaré solennellement que  ni Nafissatou, ni Tristane ne l’avaient violenté. Enfin une bonne nouvelle pour l’ex-candidat aux primaires du PS : ces dames ne lui ont jamais fait mal.
Dans la chambre d’hôtel à New York  avec Nafissatou « ce qui s’est passé ne comprend ni violence, ni contrainte, ni agression, ni aucun acte délictueux * » et dans l’appartement parisien avec Tristane « il n’y a eu aucun acte d’agression, aucune violence *».  D’ailleurs il en veut pour preuves qu’il  n’a ni «traces, ni blessures* ».

               En fait la seule dame qui pourrait se fâcher est son épouse milliardaire. On comprend qu’il lui présente ses excuses, étant donné les bénéfices qu’il en tire. On comprend aussi qu’il ait eu une pensée émue pour toutes ces Françaises, avec lesquelles il avait rendez-vous en 2012, et  qui lui auraient fait tant de bien … en l’élisant  président de la République.

                Ni Nafissatou, ni Tristane ne l’ont blessé,  mais chez celui qui rêvait tout haut de revenir aux affaires (sic),  en pensant à l’Élysée chaque matin en se rasant, la peine d’orgueil et l’aveu final d’impuissance politique  laisseront des traces.

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* Verbatim  «J’ai manqué mon rendez-vous avec les Français» lemonde.fr Extraits de l’intervention de M. Strauss-Kahn sur TF1 

Les « épreuves « * de campagne de Dominique Strauss-Kahn

    note  modifiée  le  23  mai  2011            

 Une fois terminées les émouvantes manifestations en souvenir du 10 mai 1981 et de l’élection à la présidence de la République de François Mitterrand ; M. Pierre Bergé, grand ami du défunt  président prépare 2012 à la direction de son nouveau journal.

Après avoir soutenu Ségolène Royal en 2007, quel homme providentiel du PS  parfaitement bilingue pourrait-il choisir pour l’année prochaine ? et quel slogan serait le meilleur pour faire florès chez les bobos ?

Il est tout trouvé sur lemonde.fr*, partageant  le tiers de l’écran avec les deux-tiers pour un gros plan de M. Strauss-Kahn : ce sera celui de la montre parfaitement «bling-bling»  R…x, ce sera «Vivre pour la grandeur»  (sic) mais peut-être en anglais** pour faire encore plus bobu côté train de vie que le «care» de Martine Aubry ! 

                Et,  le samedi 14 mai 2011, une autre redoutable   » épreuve «  (prévisible ou imprévisible (?)  de campagne, dans le luxe raffiné  de la suite  2806  ( 3 000 euros) de l’hôtel Sofitel ( New York), attendait le présumé futur candidat aux Présidentielles … au risque de faire de tant de   » grandeur « … une décadence qui entraîne avec elle,  inéluctablement  le  » Pacte de Marrakech  » ***  si cher à la direction du PS … et une perte financière collatérale pour lemonde.fr, car, si les écrans sont saturés de portraits de M. Strauss- Kahn,  la  « grande  » montre ne s’incruste plus à ses côtés.  » Grandeur  » de la marque oblige !

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* Lemonde.fr 11 mai 2011 La question du train de vie, épreuve de campagne prévisible pour DSK / Alexandre Piquard. 
** Je vous laisse trouver la  traduction anglaise !
*** Lieu d’une résidence somptueuse du candidat éprouvé.

 

La gent stupéfiante des médias et de la culture (1)

             

 On avait remarqué, dans ce bloc-notes, l’admiration béate, stupéfiante du petit peuple ( people) du spectacle, des arts et des médias envers le monde des trafiquants de drogues à l’école du grand banditisme dans un univers carcéral. Le  film de J. Audiard, Un prophète* avait en effet reçu, sous les acclamations, le Grand Prix au Festival de Cannes en 2009.
Les journalistes, critiques de cinéma, avaient fait ensuite tant de louanges du film, dans de dithyrambiques articles, que l’on aurait pu penser à une sorte de reconnaissance  de leur part. 
Et puis vint encore la reconnaissance de la corporation du spectacle avec Les neuf César stupéfiants que décrocha le film en 2010.

L’information suivante de l’AFP  nous en fournit une illustration lugubre dans cet extrait  : 

 » …  un responsable de TF1 condamné à 1 an avec sursis

AFP | 09.12.10 | 19h57

L’ancien patron de TF1 International, Patrick Binet, a été condamné jeudi à Paris à un an de prison avec sursis et 35.000 euros d’amende pour homicide involontaire, après la mort par overdose d’un homme à son domicile, et infraction à la législation sur les stupéfiants.

M. Binet, devenu depuis les faits directeur général de TF1 Droits audiovisuel, avait été placé en garde à vue le 17 avril 2008 après la découverte à son domicile parisien du corps sans vie d’un homme avec qui il avait passé la soirée.

C’est à son réveil qu’il avait fait la macabre découverte et appelé les secours. La victime, âgée de 40 ans et haut fonctionnaire au ministère de la Culture, avait succombé à une crise cardiaque à la suite d’une partie fine, au cours de laquelle elle avait consommé des produits stupéfiants.

De la cocaïne et du GHB avaient été retrouvés dans l’appartement. Le GHB, ou acide gamma hydro butyrique, est une molécule à l’effet désinhibant, particulièrement toxique lorsqu’il est consommé avec de l’alcool ou à dose élevée.

M. Binet également poursuivi pour possession, consommation et cession de drogue était par ailleurs soupçonné d’avoir détruit des preuves, dont des papiers ayant contenu de la cocaïne, jetés dans une poubelle et à la rue avant l’arrivée des policiers.

(…) Le** (la) procureur Anne-Cécile Alexandre avait requis 8 mois d’emprisonnement et 10.000 euros d’amende contre le prévenu, estimant que M. Binet  » n’avait pas pris les mesures permettant d’éviter l’issue tragique « .  (…)  »

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Un prophète de mauvais augure     
La dernière saisie de drogues dans les beaux quartiers de Neuilly-sur- Seine nous renseigne un peu plus sur la proximité des classes aisées et des trafiquants, et sur le chef du réseau récidiviste et criminel ….qui aurait pu servir de  » modèle « (sic) … et qui est en fuite
  2010 Record des saisies de cannabis, de cocaïne et d’héroïne

 ** L’AFP souffre de L’articulite .

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… et la lettre du 7 août du marquis de Ferrières


              

Lettre du marquis de  Ferrières* à son épouse

                                        Versailles, 7 août 1789

(…)
«   Nous avons eu une séance très mémorable, mardi 4 août… S’il en résulte quelques avantages pour le bien général, je me consolerai facilement de ce que je perds comme gentilhomme, et comme seigneur de fief.

Venons aux affaires. Aussitôt ma lettre reçue, fais cesser tout travail aux réparations, soit aux fossés, soit au château. Ce n’est pas le moment de mettre son argent à réparer une maison qui peut-être n’existera pas, dans un an, ou six mois. (…)

Voilà ce que tu dois faire, mais apportes-y la prudence et le secret nécessaires : 1°  Tu prendras l’argent qui est dans le Trésor. Labbé** pourra te l’atteindre ; tu lui diras que c’est pour me l’envoyer. 2°  Tu chercheras un aveu*** de Marsay de 1723 ; un aveu de Mondon de 1723 ; un aveu de la Tour de Ry de 1723 ; ou à leur défaut, des aveux de 1699 ; tu y joindras mes deux livres de recette des rentes, un du temps de M. du Tillet, et laisse celui qui me sert à les recevoir ; tu prendras le carton où sont les lettres de noblesse des Ferrières. J’en avais mis un gros paquet dans mon bureau. Tu prendras aussi un aveu de la Griffonnière, de Puygirault, si tu peux les trouver. Mais que Labbé, ni personne n’aient connaissance de cela. Quand tout sera prêt, tu diras que tu vas à Poitiers pour affaire.

Tu feras toi-même la  » vache « **** avec tes filles ; tu y mettras l’argent, les titres, aveux, livres de recette, une partie de ton argenterie, comme cuillers à  » oïlle « , cafetières et couverts ; tu finiras par la remplir de ton meilleur linge ; et tu iras déposer le tout à Poitiers, dans l’endroit que tu croiras le plus sûr. Tu annonceras que tu veux meubler la maison des Malvaux pour ta fille, et tu feras charroyer, à Poitiers le même jour que tu iras, les matelas, courtes-pointes, couvertures, et généralement tous les dedans du lit de l’appartement et de la chambre de la niche. Tu y joindras des draps ; ce sera en cas d’événements, quelque chose de sauvé.

Aie surtout grande attention que l’on ne soupçonne rien de l’argent, des papiers, et que l’on ne puisse imaginer qu’il entre, dans ce que tu fais la moindre crainte. Ces précautions seront, je l’espère, très inutiles, mais qu’importe ; dans le moment actuel, il faut tout prévoir.

Vends tes moutons, le prix que tu en trouveras, mais argent comptant. Tu feras vendre aussi à la Saint-Roch, une paire de bœufs, et une autre paire à la Saint-Barthélemy. Les six paires restantes, avec les mulets, feront le service, quitte à en racheter si les affaires prennent une marche plus tranquille. En cas d’événements, tu seras mieux et plus en sûreté à Poitiers qu’à Marsay. L’intérêt public protège, dans une grande ville, l’intérêt particulier. (…)

Quant à notre récolte, tu vendras, à mesure que le blé sera battu, mais sans affectation, uniquement comme ayant besoin d’argent. Lorsque tu auras une certaine somme, tu la serreras dans quelque endroit sûr, qui ne craigne pas le feu, mais non dans le Trésor, car, si l’on venait à Marsay, je ne crois pas que ce fût pour brûler le château, étant trop aimé dans le pays, mais pour brûler les titres de rentes et devoirs. Tu pourras donc cacher ton argent dans le second caveau, sous la salle, dedans la grande cave, en un endroit où il n’y ait pas de vin.

(…)
Adieu. « 

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* Correspondance inédite 1789, 1790, 1791 de Charles-Élie de Ferrières-Marsay, député de la noblesse de la sénéchaussée de Saumur aux États généraux de 1789 publiée et annotée par Henri Carré /  Librairie Armand Colin 1932 /dans la collection Les Classiques de la Révolution française – publiés sous la direction de M. Albert Mathiez
** Labbé est un homme de confiance
*** terme de féodalité – acte établissant une vassalité
**** malle en cuir

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