La nuit du 4 août 1789 …

4 août 2010

Note mise en avant le 4 août 2017 pour une comparaison  avec l’actuelle Assemblée nationale et son parti majoritaire de « la République en marche » du président Macron,  ♦ « politicien à la journée » dirait Jaurès.

    –
    Trois semaines après la Prise de la Bastille, alors que la Constituante préparait la Déclaration des Droits de l’homme, la révolution paysanne était en marche…

Voilà ce qu’en écrit Jean Jaurès (1) :

« 
Elle [la Constituante] était tout entière à ce haut et noble travail, quand les premières nouvelles du soulèvement des campagnes lui parvinrent. Elle apprit de toutes parts, dans les derniers jours de juillet et les premiers jours d’août, que les paysans, devançant ou dépassant même par leur action spontanée les décisions du législateur, refusaient le paiement des impôts les plus odieux, comme celui de la gabelle, et des droits féodaux, cens, champart, etc. Ils pénétraient armés dans les châteaux, et, s’abstenant de toute violence contre les personnes, saisissaient et brûlaient les vieux parchemins, les titres anciens et nouveaux d’exploitation féodale. C’était l’abolition violente de tout le système féodal… la grande révolution paysanne s’accomplissant en dehors des formes légales et de la volonté du législateur.
L’émoi fut grand dans l’Assemblée : on eût dit qu’elle hésitait à aborder en face le problème de la féodalité.« 

En cette séance du 4 août, deux membres de la noblesse,  le vicomte de Noailles et le duc d’Aiguillon firent  «  la proposition [qui] était le seul moyen, pour les nobles de retrouver par le rachat l’équivalent des privilèges abandonnés. Les motions de Noailles et  d’Aiguillon, évidemment rédigées d’avance et très calculées jusque dans le détail, attestent … un plan médité et exécuté de sang-froid. (…)
Il serait assez triste, vraiment, que  l’abolition même simulée du privilège féodal fut seulement l’effet d’une manœuvre des nobles, et il serait douloureux que l’âpre voix paysanne n’eût pas retenti, en cette minute historique, dans la grande assemblée bourgeoise, devant ces seigneurs qui venaient d’étaler je ne sais quel sacrifice équivoque où il entrait sans doute, même à leur insu, autant de calcul que de générosité.
Mais un obscur député Le Guen de Kerangall [ propriétaire à Landivisiau, député du Tiers État de la sénéchaussée de Lesneven], de cette province bretonne qui avait tant souffert de la dureté des nobles, se leva, et on eût dit que des souffrances longtemps contenues et comme ensevelies faisaient soudain éclater la terre.
–  » Messieurs, (…) le peuple impatient d’obtenir justice s’empressa de détruire ces titres, monument de la barbarie de nos pères.
Soyons justes, Messieurs, qu’on nous apporte ici les titres qui outragent…l’humanité même. Qu’on nous apporte ces titres qui humilient l’espèce humaine, en exigeant que les hommes soient attelés à une charrue comme les animaux du labourage. (…)
– Qui de nous, Messieurs, dans ce siècle de lumière, ne ferait pas un bûcher expiatoire de ces infâmes parchemins et ne porterait pas la flamme pour en faire un sacrifice sur l’autel de la patrie ?« 

C’est ainsi qu’en cette nuit du 4 août,   la révolution paysanne s’ imposa au législateur, même s’il fallût attendre la Convention et le 17 juillet 1793 pour en finir vraiment avec les droits féodaux.

«  Le texte définitif, rédigé par Du Port, et adopté dans la séance du 6 août fut ainsi conçu :
 » L’Assemblée nationale abolit (2) entièrement le régime féodal ; elle décrète que dans les droits et devoirs tant féodaux que censuels, ceux qui tiennent à la mainmorte réelle ou personnelle et à la servitude personnelle, et ceux qui les représentent sont abolis sans indemnité. Tous les autres sont déclarés rachetables, et le prix et le mode de rachat seront fixés par l’Assemblée nationale. Ceux desdits droits qui ne sont point supprimés par ce décret continueront néanmoins à être perçus jusqu’au remboursement.

Dans le journal Les Révolutions de Paris (3), Loustalot …  raconte qu’à la nouvelle des décrets qui abolissaient les privilèges des ordres et la tyrannie féodale les citoyens s’embrassaient dans les rues ; dans les campagnes le retentissement fut immense.« 

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Histoire socialiste de la Révolution française  ( Éditions sociales 1977) Tome I La Constituante (1789 -1791)
Édition revue et annotée par Albert Soboul.

 » C’est le 10 février 1900 que l’on vit apparaître sur les murs de Paris les énormes affiches rouges qui annonçaient aux habitants de la capitale la mise en vente imminente des premières livraisons que les souscripteurs avaient déjà reçues. Elles se succédèrent à un rythme rapide bihebdomadaire. (…) Les derniers fascicules furent publiés en 1903. Cette régularité, cette promptitude n’avaient rien d’exceptionnel : le système en était à l’époque fort répandu et la maison d’édition  populaire Jules Rouff, sise cloître Saint-Honoré, avait déjà publié sous cette forme l’Histoire de France de Michelet et les œuvres de Victor Hugo. (…)
Comme l’écrivait Jaurès dans son « Introduction générale », c’est d’abord au peuple de France, « aux ouvriers, aux paysans » que s’adressait l’Histoire socialiste.(…) 
Il fallait donc rééditer ce livre (…) Qu’il puisse aider enfin ceux qui aujourd’hui prennent au sérieux la vie publique, c’est ce que Jaurès lui-même suggérait le 4 janvier 1914, dans un de ses derniers articles de la Revue de l’Enseignement primaire :
 » L’Histoire ne fournit pas de similitudes complètes et elle ne dispense pas les vivants d’une perpétuelle invention dans le combat. Mais elle suggère d’intéressantes analyses, et surtout elle constate quelques résultats, ♦
elle met en évidence quelques grandes forces que le politicien à la journée pourrait méconnaître ou sous-évaluer, dans la nuée de poussière que soulèvent les pieds des passants.
Parmi ses forces, il faut ranger le prolétariat , qu’il n’est au pouvoir de personne d’éliminer de la vie nationale et internationale. »
Madeleine Rebérioux  [Le Livre et l’Homme (pp.35-51).]

2  Jean Jaurès met le mot  abolition  entre guillemets dans le titre de son paragraphe.

3  n°4  Événements du 2 au 8 août.

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Patrice Lumumba, un héros congolais

22   juillet   2010

1960 – 2010   

Comment en cette année du cinquantenaire des Indépendances africaines ne pas se souvenir de Patrice Lumumba, jeune Premier Ministre de la République du Congo du 24 juin au 14 septembre 1960, et qui fut tué au Katanga  le 17 janvier 1961 ?

Dans la dernière lettre (1) qu’il écrivit à sa femme Pauline avant de mourir, ses pensées vont tout autant à sa famille qu’à son pays :

«  Tu ne raconteras pas tout aux enfants,  n’est-ce-pas ? Ils ne comprendraient pas. Tu leur diras simplement que j’étais arrivé cinquante ans trop tôt. Tu leur diras que ce que nous voulions pour notre pays, d’autres ne l’ont pas voulu.

Ma chère Pauline, lorsque ces mots te parviendront, je ne serai plus en vie. Tu diras à nos enfants que l’avenir du Congo est beau et qu’il attend d’eux la reconstruction de notre dignité. Tu leur diras que tout au long de notre lutte, jamais je n’ai douté un seul instant du triomphe de la cause pour laquelle mes compagnons (2) et moi avons donné notre vie.

Ne me pleure pas, ma compagne, moi je sais que l’Histoire dira un jour son mot et que ce ne sera pas l’Histoire écrite à Bruxelles, Paris ou Washington, ce sera la nôtre, celle d’une nouvelle Afrique. Et ce jour-là (3)  … 

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1 Transcription de la dernière scène du film Lumumba de Raoul Peck  (Quinzaine des réalisateurs Cannes 2000/ Eriq Ebouaney / Lumumba – Alex Descas /Mobutu / DVD.
On peut voir et/ou revoir le film sur TV5 Monde mardi 27 juillet à 14h  / jeudi 5 août à 0h55.

2  Maurice Mpolo et Joseph Okito.

3 On entend alors un chant magnifique… qui accompagne ensuite tout le générique de fin ; musique composée et dirigée par Jean-Claude Petit (Éditions Pema Music).

Entendre aussi un extrait du  discours du 30 juin 1960 du Premier Ministre Patrice Lumumba.
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NB le scénario du film reste flou sur l’implication décisive de la CIA . L’autre version de la  mort de Patrice Lumumba poignardé après tortures par Moïse Tschombé  n’a pas été retenue.
Cf. source Wikipédia 
Voir aussi des extraits du film documentaire de Thomas Giefer et Michel Noll : Une mort de style colonial. L’assassinat de Patrice Lumumba sur TV5 Monde ( Continent Noir du 21.03.2010).

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Les nouveaux Tartuffe

        
 Tartuffe*, il tire un mouchoir de sa poche.
Ah ! mon Dieu, je vous prie,
Avant que de parler, prenez-moi ce mouchoir.

Dorine
Comment ?

Tartuffe
Couvrez ce sein que je ne saurais voir.
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.

Dorine
Vous êtes donc bien tendre à la tentation,
Et la chair sur vos sens fait grande impression !
Certes, je ne sais pas quelle chaleur vous monte,
Mais à convoiter, moi, je ne suis point si prompte,
Et je vous verrais nu du haut jusques en bas
Que toute votre peau ne me tenterait pas.

L’histoire se répète.  Les nouveaux Tartuffe entrent en scène –  sur notre grande scène nationale. Ce sont des extrémistes islamistes qui s’arrogent le droit d’édicter  une loi islamique  pour les Françaises, pour nos concitoyennes  du XXI ème siècle. Mais il ne s’agit plus d’un mouchoir, comme pour Dorine, mais  d’un linceul  noir pour couvrir – bien sûr– leurs seins, leurs corps,  mais aussi leurs cous, leurs bouches, leurs cheveux, leurs joues, leurs nez, leurs oreilles ; ils  leur laissent une fente pour respirer par les yeux. Supplice permanent, inhumain, infâme. 

Une Résolution de principe affirmant que   » les pratiques attentatoires à la dignité et à l’égalité entre les hommes et les femmes, parmi lesquelles le port d’un voile intégral, sont contraires aux valeurs de la République (…) [et qui] estime nécessaire que tous les moyens utiles soient mis en oeuvre pour assurer la protection effective des femmes qui subissent des violences ou des pressions, et notamment sont contraintes de porter un voile intégral. » a été votée à l’unanimité des 434 député(e)s présent(e)s, le 11 mai 2010.

Mais d’autres Tartuffe de la politique sont alors apparus, d’abord pour ne pas voter la résolution, ainsi les députés communistes  parlèrent de  » vote mascarade  » alors qu’ils diront non à l’interdiction du déguisement islamique ; et  M. Mamère qui fit un bras d’honneur dans l’hémicycle,  éprouvait tardivement  «  un sentiment de honte , » mais c’était  au rappel  » des principes de dignité, de liberté, d’égalité et de fraternité entre les êtres humains « , comprenne qui pourra !
Quant à la secrétaire du PS, elle nous expliquera comment accueillir les nageuses en burqa dans une piscine municipale, et comment elle défendra un projet de loi – avec et sans burqa – selon que  les femmes sont dans la rue ou entrent dans les services publics et les commerces.
Sans oublier les Tartuffe récidivistes du Conseil d’Etat qui n’avaient déjà  pas compris en 1989  combien le foulard islamique était une offense à l’égalité entre filles et garçons et une atteinte à la laïcité…
… que rejoignent les Tartuffe de la Commission de la culture, de la science et de l’éducation de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe qui ont adopté le 11 mai 2010 à Istanbul (?)  un projet de résolution qui estime que  » l’interdiction générale du port de la burqa et du niqab dénierait aux femmes le droit de couvrir leur visage «  au motif que  » la communauté pourrait faire pression sur les femmes musulmanes pour qu’elles restent chez elles. «  
Ainsi les Tartuffe du  Conseil de l’Europe reconnaissent le droit de la communauté musulmane d’enfermer les femmes soit à la maison, soit sous la burqa. J’en connais qui doivent rire dans leurs barbes. 

   Quelle est cette Europe qui renie nos valeurs démocratiques au seul profit d’un communautarisme religieux d’un autre âge ?                              

Laisserons-nous encore longtemps les Arnolphe  fondamentalistes dirent à nos Agnès** :
–  » Votre sexe n’est là que pour la dépendance   
     Du côté de la barbe est la toute-puissance  » ?

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Molière ( 1622-1673 )
* Le Tartuffe
 ( 1664 /1667)  1669  Acte III scène II  ** L’Ecole des femmes 1662  Acte III scène II 


NB 
Alors que la papauté a toujours été  impuissante à garantir la chasteté de ses prêtres, évêques et  cardinaux,  les Tartuffe du Conseil d’Etat et du Conseil de l’Europe pourraient  lui conseiller de les ensevelir, dans les lieux de culte et de catéchisme, sous des burqas noires ; ils feraient alors  peur aux petits garçons et aux petites filles … qui s’enfuiraient en les voyant…

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Tremblay-en-France la courageuse

         

Saluons avec fraternité, les habitant(e)s et  la municipalité de TremblayenFrance  (Seine-Saint-Denis) qui ont réagi courageusement face à l’image désastreuse que leur infligent les trafiquants de  drogue, face aux caillassages et incendies de bus qui se succèdent, comme autant de représailles et d’intimidations que leur font subir les bandes inféodées  aux chefs mafieux arrêtés.

Une lettre ouverte au Président de la République pour dire NON à la violence est proposée à la signature des habitants citoyens de Tremblay.

         

Citoyens ou guignols des mafias-unies ?

              

On a vu comment le jury expert des César 2010 a récompensé le film Un prophète de Jacques Audiard… et comment Malik le prophète avait déjà planifié en prison, par des crimes  pendant ses journées dites de  » réinsertion « (sic), l’organisation de son juteux trafic de drogues.

Des événements récents pourraient fournir à M. Audiard un scénario pour Un prophète 2 et lui permettre sans nul doute de triompher une seconde fois.

Le tournage aurait lieu  dans la bonne ville de Lyon qui vit les débuts cinématographiques prometteurs des frères Lumière. C’est là en effet, que des récidivistes* viennent d’être arrêtés après avoir transporté depuis la Hollande, une autre plaque tournante du trafic européen,  dans une luxueuse voiture de sport, 110 kg d’héroïne et 54 kg de cocaïne ; l’un des supects ayant à son domicile 190 kg d’héroïne et 3 kg de cocaïne entreposés.

Le commisssaire divisionnaire de la Direction inter-régionale de police judiciaire de Lyon sait que dans la région, à l’instar de la région parisienne, marseillaise etc.,   » il y a une demande forte « .  Nul doute que les 120 000 doses d’héroïne vont manquer aux 120 000 complices consentant(e)s qui les attendaient impatiemment avec leurs billets de banque.

Après avoir réintroduit les loups et les ours dans nos pâturages, la société chic des bobos des beaux quartiers va pouvoir – avec la bonne image des drogues que  ses médias  imposent-  «  militer  » pour la construction de belles prisons confortables pour ses pourvoyeurs de poisons , «  exiger  » la dépénalisation du trafic,  »  revendiquer  » la construction d’établissements spécialisés pour sevrer les centaines de milliers de toxicomanes, auxquel(le)s  la Sécurité sociale remboursera aussi les millions de doses de méthadone et de subutex.

Sachant que, plus les acheteurs de cannabis, de cocaïne et d’héroïne deviennent définitivement dépendants, plus les mafias-unies deviennent puissantes,   le gouvernement  des mafias-unies d’Europe  se met  en place  ; sa devise est «  droguer, tuer, empocher« , et sur son drapeau noir, ses valeurs sûres :   » une seringue, une AK 47,  une liasse de billets , un lance-roquettes     « .  La religion ne sera plus seule à être l’opium des peuples, on le leur servira aussi directement – avec les compliments des talibans et des banquiers des paradis fiscaux Mécontent pour les abrutir, les asservir, les soumettre… encore et toujours…

Comment imaginer qu’un peuple de drogués  puisse encore défendre ses droits et accomplir ses devoirs citoyens ? Cela nous permettrait-il de mieux comprendre pourquoi le débat sur la citoyenneté française a tant déplu à certain(e)s ? 

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* Saisie record Lyon leprogres.fr

NB Dans le palmarès des mafias-unies, la région parisienne se distingue. Après le reportage « Mes voisins sont des dealers » de l’émission Haute définition de TF1 le 29.03.10, Le directeur adjoint de la Police judiciaire de Paris* a déclaré : «  On a arrêté 600 trafiquants de stupéfiants sur la Seine-Saint-Denis l’année dernière et 3 000 pour toute la région parisienne ».
A Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) la police venait de démanteler un réseau en saisissant environ 1 million d’euros en petites coupures. Le trésor de guerre des mafias-unies de la région parisienne pour une même période serait donc au minimum de 3 milliards d’euros … et, en réalité  bien plus encore. On imagine facilement à quoi cela leur sert : à la corruption, au blanchiment d’argent, au trafic d’armes  etc.
 
                 Dans une telle situation qui tend à prendre de l’ampleur sur tout le territoire national, dans une telle situation où  les honnêtes citoyens  sont sordidement pris en otages par les crapules des mafias-unies qui leur pourrissent la vie,  Mme Fadela Amara, notre ministre courage de la politique de la ville devra être soutenue loyalement par le gouvernement et le parlement qui  lui accorderont un supplément budgétaire, ainsi que par la solidarité active de ses collègues ministres, et évidemment – comment en douter ? – celle du PS, afin d’oeuvrer ensemble à redonner à nos banlieues la vie paisible qu’elles méritent.______________________________              

 

*Lemonde.fr avec AFP 29.03.10