de Victor Hugo, le proscrit de Guernesey -1854

 

 

   » Pour les Anglais, je suis shocking excentric, improper.
Je mets ma cravate sans correction. Je me fais raser par le barbier du coin, ce qui, au XVII ème siècle, à Valladolid, m’eût donné l’air d’un grand d’Espagne, et au XIX ème siècle, en Angleterre, me donne l’air d’un workman ( travailleur, ce qui est le plus méprisé en Angleterre) ; je heurte le cant ; j’attaque la peine de mort, ce qui n’est pas respectable ; je dis monsieur à un milord, ce qui est impie ; je ne suis pas catholique, point anglican, point luthérien, pont calviniste, point Juif, point méthodiste, point wesleyen, point mormon : donc, athée.

De plus, Français, ce qui est odieux, républicain, ce qui est abominable, proscrit, ce qui est repoussant, vaincu, ce qui est infâme. Poète, pour couronner la chose. De là, peu de popularité.
   S’il était encore de mode de parler de soi à la troisième personne, comme faisait volontiers Jean-Jacques, je dirais : les Anglais ont reçu Hugo de l’air dont ils ont chassé Byron. »

_________________________________________

 

 

Les commentaires sont clos.