Le banquet républicain et laïque

           

1er janvier 2011

Le banquet républicain qui réunit les citoyens, sans allégeance aucune, aux dogmes religieux et à leurs innombrables interdits alimentaires, le banquet républicain et laïque a-t-il encore de l’avenir ?
L’étau des notions de « péché »  et d’ «impur »  se refermerait-il à nouveau sur les consciences fragilisées par des discours d’imams intégristes ? Ceux-là  mêmes qui appellent à manifester pour le Hamas (1),  parti religieux terroriste au pouvoir à Gaza, et pour lequel tuer n’est jamais un péché.
J’en veux pour preuves tragiques les attentats terroristes 
perpétrés par les islamistes intégristes dans leurs propres pays, et contre les populations de religion  musulmane : Algérie, Pakistan, Afghanistan etc.

Un jeune militant politique déclarait fin 2010, que lorsqu’il serait élu député de Seine-Saint-Denis,  il fêterait l’événement au restaurant rapide halal, près de la Mairie de Saint-Ouen, en buvant un breuvage marron.
On savait ainsi qu’il excluait mentalement de sa  fête, les autres électeurs, citoyens « non-halal » et le Coq de la Maison blanche (2) !  Il était facile de deviner son futur programme de député anti-laïque de Seine-Saint-Denis.

Le communautarisme religieux est définitivement une entrave à la fraternité républicaine.

Notre Assemblée Nationale n’a plus de partis cléricaux représentant des dieux dans le gouvernement de la France, c’est ce qu’on appelle depuis 1905, la séparation de l’église et de l’état, et c’est aussi ce qu’on rappellera, en l’appelant la séparation de la mosquée et de l’état !

Bonne chance au jeune militant, qui  j’espère, aura compris qu’il lui faut mettre  de l’eau dans… sa boisson marron, et devenir  militant laïque, avant d’espérer devenir député de la République.

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1  Yasser Arafat (chrétien) s’est toujours opposé au Hamas, créé par la mouvance intégriste des Frères musulmans. Dès 1994, il a  condamné leurs attentats-suicides en Israël. C’est le Hamas qui a bloqué sine die le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens, et « justifié »  la construction du mur.

 « Paris 18ème arrondissement- 25 décembre 2009 : Prière rue Myrha filmée par Maxime Lépante pour Riposte Laïque. Vous entendrez la voix de l’imam qui, en guise de prêche, appelle à manifester pour le Hamas. On ne pourra pas dire que l’on ne savait pas. La laïcité n’est pas « une difficile question »,  c’est une LOI. La République n’est plus soumise depuis 1905 aux pouvoirs religieux. La rue est un espace public (le vendredi aussi) et non un lieu de culte.»
/c’était mon commentaire de l’article  » Le PS prend position sur les prières de la rue de la Goutte d’or. /16.12.10  lemonde.fr/
 

2  Bon souvenir d’une fête de famille dans les années paisibles où je faisais le chemin du métro Mairie de Saint-Ouen à l’avenue Michelet, au bord d’un terrain vague avec L’étoile du Red Star qui brillait au loin !

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L’école de l’Ancien Régime aux frais de la République

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 Devant l’école privée

Il est 8h30. Les parents arrivent en voiture devant l’école privée catholique * . C’est l’animation habituelle. Une vingtaine de voitures stationnent de façon plus ou moins anarchique, cinq ou six 4×4, de belles limousines, seulement deux ou trois voitures classiquement ordinaires.

Quelques mères d’élèves papotent devant la statue de la Madone. Arrive un 4×4 … flambant neuf qui crée  l’émotion » ; une jeune femme en cuissardes de cuir noir, la quarantaine chic, en descend avec sa fille et se joint au groupe.

Deux cents mètres plus loin, juste après le virage qui cache à la vue l’école privée, une autre jeune femme stationne sa Super 5 hors d’âge derrière la poste. La trentaine, habillée modestement, la maman aide sa petite fille à descendre du véhicule, puis toutes deux, se dirigent à petits pas vers l’école. A quelques minutes de l’heure de la rentrée, elles passeront inaperçues…

… Et en classe, il y aura  un dessin à colorier, où l’idée de péché,  »  fondamentale  » dans les dogmes monothéistes,  imprègne déjà une simple activité graphique… et les jeunes intelligences.

Coloriage mars 2010 école privée sous contrat

Coloriage à l’école privée  » sous contrat * avec sa légende :
«  Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. Jean 8,11 »

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… Et le même jour, devant le lycée privé, **des lycéens fumaient ; les occupants  du P•••••e  Cayenne, immatriculé dans les Hauts-de-Seine, guettaient l’apparition du revendeur, ayant foi en la multiplication de  leurs gains, grâce à leur manne stupéfiante.

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* Appelons-la « l’école Sainte-Marie-des-grosses-berlines »    
** Appelons-le « Saint-Jules-du-go-fast »

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Nos impôts financent désormais – depuis la présidence de François Mitterrand qui a favorisé les accords Lang-Cloupet de 1992 –  la totalité du fonctionnement de ces établissements, payants pour les familles. 

L’enrichissement permanent de l’Enseignement privé catholique est une manière pour l’Épiscopat de reprendre, vis-à-vis de la Nation, sa position et ses privilèges d’Ancien Régime.  Depuis les débuts de la Vème République, les dirigeants politiques lui versent  une nouvelle dîme de milliards d’euros et bafouent l’École laïque.
            
 Dans son discours du 15 janvier 1850 où il s’opposait au projet de  loi Falloux qui établissait  le monopole de l’instruction publique en faveur du clergé, Victor Hugo le proclamait  :  » Je ne veux pas que ce qui a été fait par nos pères soit défait par vous. Après cette gloire, je ne veux pas de cette honte.  » 

        
             Quelle majorité politique voudra  l’entendre ?   

La  » loi du mâle  » n’est pas la loi républicaine

 

    note du 10 septembre 2010 complétée le 29 septembre 2010                

En marge de la future programmation sur Arte du documentaire, le 29 septembre 2010 à 21h35 « La cité du mâle * », j’ai lu avec intérêt les commentaires ** de deux lycéens de terminale, Julie et Amid /pseudonymes/ à Vitry-sur-Seine, auxquels on l’a présenté en avant-première.
Les propos de Julie et d’Amid permettent de saisir  -sur le vif- le fonctionnement  de ce que nous appellerons « la loi – ou code d’honneur – du mâle ».

On s’aperçoit vite que Julie a tellement été formatée mentalement par ce code, tout au long de sa scolarité dans la mixité du collège et du lycée, qu’elle est incapable d’en discerner la vulgarité, l’injustice et la cruauté ; elle utilise d’ailleurs comme Amid,  le terme de « chienne » pour désigner une jeune fille.

Amid a sa géographie personnelle de Vitry ; et il assure que Paris et Vitry sont « deux mondes différents, on n’appartient pas au même monde… je sais que chez nous  [à Vitry]… » Amid définit précisément comment Vitry est son territoire, où vit sa communauté, et dans sa logique, chez lui , à Vitry,  la loi, c’est définitivement la loi du mâle, dictée par la force du traditionalisme des coutumes et de la religion et qui  l’emporte, depuis des décennies, sur les valeurs de la République.

Dans un entretien, Malika Sorel *** explique courageusement la réalité sociologique  : « Du fait de l’importance des flux migratoires, il était hautement prévisible, en raison même du fonctionnement de ces populations, qu’elles reformeraient leurs sociétés d’origine sur la base de leurs propres normes collectives. »

On apprend que chez Amid, à Vitry-sur-Seine »,  il existerait un  monde de mâles dit « des mecs de banlieue »  qui aurait le pouvoir absolu sur  des jeunes filles dites « des meufs de banlieue ».
Chez Amid,  le sujet de conversation est en permanence :   « Savoir si la fille l’a déjà fait ou pas. »  Cette obsession de l’acte sexuel, accompli par une jeune fille  s’inscrit dans  la coutume  qui veut qu’elle soit vierge à son mariage, et que cela conditionne l’honneur du mari et des familles.

Cette obsession fondamentale des mecs de banlieue déclenche chez eux la suspicion,  qui engendre à son tour la méfiance et une haine instinctive  des meufs.
C
ette obsession est le fondement de la loi du mâle ; elle légalise  leurs contrôles permanents de la  »  bonne  » tenue vestimentaire des jeunes filles –  avec notamment l’interdiction de la jupe -, la  surveillance monomaniaque de leur allées et venues etc.  avec pour seul et unique but : les humilier et les soumettre à la loi du mâle.C’est  au nom des traditions ancestrales et religieuses qui veulent des femmes sans droits, soumises aux maris, que «  des mecs de banlieue »  s’autoproclament  »  juges suprêmes « , et que « leur  tribunal-  selon- le- code- d’honneur -du -mâle »  a tout prévu pour infliger  » aux meufs de banlieue   » des maltraitances, des viols en réunion, des  exécutions par étranglement, égorgement, par le feu ou la lapidation.

Chez « les mecs de banlieue »  où la normalité ancestrale pour les hommes est de n’être pas vierges quand ils se marient, tous les mecs de banlieue  l’ont  « déjà fait »  et selon leur vocabulaire, c’était forcément  avec des chiennes, des traînées ou des putes…mais cela n’a pas souillé « leur idéal de pureté ».
Les mecs de banlieue  ne pensent pas être devenus des chiens ou des prostitués ; selon la loi du mâle, leur honneur et celui de leur famille est toujours intact.
Evidemment, il serait inconcevable, toujours selon la loi du mâle, que la jeune fille, elle, dise qu’elle se sente souillée d’épouser un mec de banlieue pas vierge,  que son honneur et son « idéal de pureté »  sont bafoués.

              On l’aura compris la loi du mâle condamne définitivement la femme à l’inégalité, à l’infériorité et à la soumission. Mais en France,  la loi du mâle est  hors-la-loi ; elle n’est pas tolérable auprès de la loi républicaine de l’égalité des droits et des devoirs entre les hommes et les femmes.

Il y eut cette année le débat sur l’identité nationale où il fut si difficile de faire valoir la force et la valeur de nos idéaux républicains, suivi du débat sur l’interdiction de la burqa et de la nécessité d’une loi pour redonner le droit à la dignité et à l’égalité de la femme citoyenne  en France.

Il y aura encore beaucoup à réfléchir avec les élus, les familles, et les enseignants sur ce qui demeure notre devoir impératif pour un futur démocratique : la formation intellectuelle,♦ culturelle et citoyenne de  notre jeunesse.
Pour cela nous devons être fiers de nos idéaux, et il se peut, si nous sommes déterminés que nous arrivions à faire comprendre aux mecs des banlieues qu’ils habitent en France.
Avec nous, ils ont comme nous, les mêmes droits, mais aussi comme nous, les mêmes devoirs citoyens, dont celui de respecter la dignité et l’égalité des femmes.

 

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* Documentaire de Cathy Sanchez Arte  /.  Théma : « Femmes : pourquoi tant de haine ? »

**  Entretien de Chloé Leprince pour Rue89 /31.08.10./ citations d’Amid en italique.

*** Dans son entretien avec David Garzon (Arte.tv). Malika Sorel est membre du Haut conseil à l’intégration, ingénieur de l’Ecole polytechnique d’Alger et diplômée de Sciences-politiques. Elle a publié « Le puzzle de l’intégration – les pièces qui vous manquent » Ed. Mille et une nuits.

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NB ♦ L’école, le collège et le lycée sont les endroits idéaux pour  partager les trésors de notre patrimoine culturel  avec celles et ceux qui en sont privés, et qui ne peuvent écouter que du rap et ne voir que des graffitis  ;  il y a une autre culture après le hip-hop ! Les élèves ont tellement besoin de leurs professeurs pour  conquérir leur droit à la culture, s’éveiller à  cette beauté, en découvrir toute la richesse.

Les nouveaux Tartuffe

        
 Tartuffe*, il tire un mouchoir de sa poche.
Ah ! mon Dieu, je vous prie,
Avant que de parler, prenez-moi ce mouchoir.

Dorine
Comment ?

Tartuffe
Couvrez ce sein que je ne saurais voir.
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.

Dorine
Vous êtes donc bien tendre à la tentation,
Et la chair sur vos sens fait grande impression !
Certes, je ne sais pas quelle chaleur vous monte,
Mais à convoiter, moi, je ne suis point si prompte,
Et je vous verrais nu du haut jusques en bas
Que toute votre peau ne me tenterait pas.

L’histoire se répète.  Les nouveaux Tartuffe entrent en scène –  sur notre grande scène nationale. Ce sont des extrémistes islamistes qui s’arrogent le droit d’édicter  une loi islamique  pour les Françaises, pour nos concitoyennes  du XXI ème siècle. Mais il ne s’agit plus d’un mouchoir, comme pour Dorine, mais  d’un linceul  noir pour couvrir – bien sûr– leurs seins, leurs corps,  mais aussi leurs cous, leurs bouches, leurs cheveux, leurs joues, leurs nez, leurs oreilles ; ils  leur laissent une fente pour respirer par les yeux. Supplice permanent, inhumain, infâme. 

Une Résolution de principe affirmant que   » les pratiques attentatoires à la dignité et à l’égalité entre les hommes et les femmes, parmi lesquelles le port d’un voile intégral, sont contraires aux valeurs de la République (…) [et qui] estime nécessaire que tous les moyens utiles soient mis en oeuvre pour assurer la protection effective des femmes qui subissent des violences ou des pressions, et notamment sont contraintes de porter un voile intégral. » a été votée à l’unanimité des 434 député(e)s présent(e)s, le 11 mai 2010.

Mais d’autres Tartuffe de la politique sont alors apparus, d’abord pour ne pas voter la résolution, ainsi les députés communistes  parlèrent de  » vote mascarade  » alors qu’ils diront non à l’interdiction du déguisement islamique ; et  M. Mamère qui fit un bras d’honneur dans l’hémicycle,  éprouvait tardivement  «  un sentiment de honte , » mais c’était  au rappel  » des principes de dignité, de liberté, d’égalité et de fraternité entre les êtres humains « , comprenne qui pourra !
Quant à la secrétaire du PS, elle nous expliquera comment accueillir les nageuses en burqa dans une piscine municipale, et comment elle défendra un projet de loi – avec et sans burqa – selon que  les femmes sont dans la rue ou entrent dans les services publics et les commerces.
Sans oublier les Tartuffe récidivistes du Conseil d’Etat qui n’avaient déjà  pas compris en 1989  combien le foulard islamique était une offense à l’égalité entre filles et garçons et une atteinte à la laïcité…
… que rejoignent les Tartuffe de la Commission de la culture, de la science et de l’éducation de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe qui ont adopté le 11 mai 2010 à Istanbul (?)  un projet de résolution qui estime que  » l’interdiction générale du port de la burqa et du niqab dénierait aux femmes le droit de couvrir leur visage «  au motif que  » la communauté pourrait faire pression sur les femmes musulmanes pour qu’elles restent chez elles. «  
Ainsi les Tartuffe du  Conseil de l’Europe reconnaissent le droit de la communauté musulmane d’enfermer les femmes soit à la maison, soit sous la burqa. J’en connais qui doivent rire dans leurs barbes. 

   Quelle est cette Europe qui renie nos valeurs démocratiques au seul profit d’un communautarisme religieux d’un autre âge ?                              

Laisserons-nous encore longtemps les Arnolphe  fondamentalistes dirent à nos Agnès** :
–  » Votre sexe n’est là que pour la dépendance   
     Du côté de la barbe est la toute-puissance  » ?

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Molière ( 1622-1673 )
* Le Tartuffe
 ( 1664 /1667)  1669  Acte III scène II  ** L’Ecole des femmes 1662  Acte III scène II 


NB 
Alors que la papauté a toujours été  impuissante à garantir la chasteté de ses prêtres, évêques et  cardinaux,  les Tartuffe du Conseil d’Etat et du Conseil de l’Europe pourraient  lui conseiller de les ensevelir, dans les lieux de culte et de catéchisme, sous des burqas noires ; ils feraient alors  peur aux petits garçons et aux petites filles … qui s’enfuiraient en les voyant…

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Le respect citoyen est à réapprendre au collège et au lycée

23  février  2010     note relue le 24 avril 2016    note mise en avant le 10 novembre 2017

 

Le vrai respect citoyen n’est pas  « le respect communautariste ».

En 2008, un  professeur en formation à l’IUFM de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis /en 2016  Site ESPE  Créteil ) s’écriait  :  » Hyper réac la morale  ! (1) ».

La dé-sanctuarisation des établissements scolaires où l’on voit  poignarder un(e) professeur, tuer un(e) camarade de classe,  investir un lycée pour blesser un(e) adolescent(e) et terroriser l’ensemble de la collectivité scolaire,  nous amène à penser qu’en face de telles situations, il serait temps d’arrêter les formules simplistes  pour commencer à réfléchir au(x)  sens des mots.

Lorsque l’on entend  des élèves*  fragilisés  par un passé scolaire lourd de comportements violents  inadéquats avec la vie en classe et le travail intellectuel, on s’aperçoit que sur le  sujet de la violence entre jeunes dans les établissements secondaires, ils ne font référence qu’aux codes des bandes de quartiers.

 Ecoutons une  collégienne  :   » Un garçon / il est venu du style à chaque fois/ il me disait/ t’habites où/ t’habites où/ quand je disais X…/ il me regardait trop mal/ Un moment donné/ ça m’a énervée/ ouais comme quoi il faisait trop le nul/ style qu’il allait me taper comme ça/ parce que je viens de X../ j’ai appelé mon frère/ ma mère a appelé ici pour pas que mon frère y vient/  » Elle explique :   »  Comme ça après t’as peur / Y en a qui font ça pour que toi t’appelles les grands de ton quartier qui viennent et qui se battent en fait/  »
La jeune fille poursuit :  » des fois le boug il a sa soeur / et l’autre il va venir/ il habite dans un autre quartier/ il va vouloir faire le mariole avec la soeur/ l’autre va s’énerver/  ou  » le mec il est avec sa meuf/ et l’autre il vient /et il essaye de lui tchatcher sa meuf/  »

C’est le code  du  territoire,  »  la loi du plus fort « ,  le  » code d’honneur «  du petit chef  que l’on doit respecter, à qui l’on doit se soumettre ;  la soumission supprimant tous les droits de la personne soumise.  La loi du chef consiste à se  faire obéir aveuglément par celles et ceux qu’il terrorise avec ses menaces et/ ou ses violences. Et cela rappelle de bien lugubres souvenirs.

Les plus jeunes se soumettent à cette loi primitive , et  loin de faire appel au personnel enseignant et au personnel de surveillance de l’établissement quand on les menace, – pour ne pas passer pour   » des balances  / quand tu balances ils t’attendent à la sortie /  »  la jeune fille le confirme, c’est la loi du silence et la loi  du plus fort qu’elle applique  avec l’appel au grand frère  » / en fait faut les menacer, faut leur faire peur avec le grand frère, le tonton, le grand-père /…pour qu’ils arrêtent/  »

Ainsi dans l’esprit de nombreux élèves, le mot respect  signifie soumission. Il est clair pour eux que les professeurs et les conseillers d’éducation ne peuvent être respectés, n’étant pas plus forts que les élèves, ils ne leur font pas peur  ; tout comme le règlement scolaire si précieux, si indispensable à la collectivité, pour vivre et travailler paisiblement ensemble.  Cette morale citoyenne qui ne menace pas physiquement, ne leur fait pas peur, donc ne leur inspire aucun respect.

Le comble est que ces mêmes élèves qui ne respectent ni le règlement scolaire ni les enseignants, exigent leur droit au respect, puisqu’en perturbant en permanence la vie scolaire, ils pensent être les plus forts. Les adultes  auxquels ils lancent une insulte, doivent leur  dire poliment : s’il te plaît,  sois poli . Et le collégien, au rappel du règlement par la conseillère d’éducation dit : «  la capuche je l’enlève / et je la remets/ je me fous de sa tête/ »

Le respect /soumission  au petit chef, dont le seul but économique (voire politique ?)  est de transformer le quartier en jungle de non-droit, piège les comportements des élèves, et tend  à transformer peu à peu l’établissement scolaire en mini-jungle.  Ne respecter ni les autres élèves, ni les professeurs, ni les locaux, c’est pour certains élèves, montrer leur allégeance aux chefs de bandes ;  c’est s’opposer en permanence au projet éducatif et culturel de l’enseignement public, c’est ruiner tout espoir de réussite scolaire pour eux-mêmes et pour les autres élèves ;  c’est  accomplir  un acte de rébellion  envers la pacifique loi citoyenne.

Aussi faudrait-il sérieusement prendre en compte cet autre sens  du mot respect dans le langage codé des jeunes,  et reconsidérer avec détermination le bien-fondé de l’éducation morale et citoyenne à l’école. L’attribution de postes selon les besoins, une plus grande sévérité des parents en accord avec la fermeté des professeurs, perrmettraient de (ré)instaurer la bonne autorité qui protège parce qu’elle garantit le respect des droits et des devoirs pour tous.

L’enjeu est d’importance. Il s’agit  d‘obtenir à nouveau de chaque collégien(ne) et de chaque lycéen(ne), un comportement calme,  une tenue correcte, un langage poli,  en interdisant évidemment  l’usage  du téléphone mobile, des écouteurs, de la cigarette, du cannabis, de l’alcool et …  des armes… afin que nos établissements  publics ne soient plus régis par la loi du respect-soumission au chef de bande, mais (re)deviennent des lieux paisibles, civilisés, où les jeunes  intelligences préparent  leur avenir.

                 Alors, Hyper réac la morale ?  Non ! Il est  temps pour nous tous, de dire avec les enseignants, les collégiens et les lycéens  :

          Insupportable la violence à l’école !
Inadmissible la  soumission à la loi du plus fort  !

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1   Hyper réac la morale !  27 avril 2008

NB voir la note  Oui à  » La journée de la jupe  » de J-P Lilienfeld  où la professeur de français n’arrivait à faire son cours sur Molière qu’en faisant peur- à son tour – à ses élèves avec le pistolet confisqué  de l’un d’eux, découvert dans sa sacoche …
                J’observe également que le respect/soumission passe par le langage des élèves dont la syntaxe inexistante, avec un emploi excessif de formules stéréotypées et de verlan apparaît comme un refus ( plus ou moins conscient) de parler un français correct, celui de la laïcité, celui qui nous relie les uns aux autres ( alors que les codes communautaristes sont des prétextes aux affrontements violents ).

* Citations transcrites de l’entretien d’un conseiller du Centre académique d’aide aux écoles et aux établissements (CAAEE) de l’Académie de Versailles avec des élèves d’un collège de l’Essonne. Reportage de Farida Taher -19.02.10 France Culture Les pieds sur terre –
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