7 janvier – 7 juillet 2015

Note du 7 juillet 2015 – Six mois après le massacre de CHARLIE HEBDO
Mise en avant le 21 novembre 2015  – ♠ ajout du 31 juillet 2017

7 jours après les massacres  du 13 novembre 2015, à Paris et à Saint-Denis ( 130 morts – 350 blessés) commandités par l’État islamique (financé par le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie) et perpétrés par les haschischins  (assassins) djihadistes suivants :

Omar Ismaïl Mostefai  –  Salah Abdeslam  –  Ahmad Al-Mohammad  –  Brahim Abdeslam  –  Bilal Hadji  –  Sami Aminour  –  Abdelhamid Abaaoud  – Hasna Aït-Boulhacen   –   Fabien Clain (complice de Mohamed Merah dès 2012 et porte-parole de l’État islamique).

(source : Francetvinfo.fr)
…………………………………………………..

 

Le Journal des survivants "Tout est pardonné"

Le Journal des survivants
« Tout est pardonné »

Manuel Valls a ouvert la première réunion de l’instance de dialogue avec l’Islam de France le lundi 15 juin 2015. Elle aura pour objectif de mettre en mouvement et de construire l’Islam de France en réfléchissant, entre autres, à la formation des imams et au financement des mosquées.” ( discours hors sujet du Premier ministre dans la période que nous traversons depuis le 7 janvier 2015).

———————————————————-

Voilà ce qu’un ministre de la République aurait dû dire :

Au nom de l’esprit de liberté et de fraternité laïque du 11 janvier 2015,
Messieurs
de l’Union des organisations islamiques de France et du Conseil français
du culte musulman,

Qu’attendez-vous pour regarder en face l’inhumanité de la charia fondamentaliste, quand il s’agit de notre paix et de notre liberté à tous ?

Qu’attendez-vous pour condamner  vigoureusement dans vos prêches, vos sites et réseaux sociaux, vos conférences, vos congrès,  la folie meurtrière des intégristes et brandir contre les assassins la menace de l’enfer (au lieu du paradis aux 72 vierges)  de votre dieu  ?

Qu’attendez-vous
  depuis des décennies, pour interdire dans vos lieux de prières comme dans nos prisons – où ils représentent 65 % des prisonniers – le prosélytisme meurtrier des frères musulmans et de leur chef Tariq Ramadan ?

Qu’attendez-vous
 pour faire taire les vociférations des salafistes qui attisent la haine de la France dans l’esprit des jeunes et des plus faibles ?

Qu’attendez-vous
  pour comprendre que la France n’est ni le Maroc ni l’Arabie saoudite,  et pour
proclamer devant les millions de musulmans que vous devez être, toutes et tous, des musulman(e)s laïques obéissant à nos lois françaises ?

Qu’attendez-vous pour lutter contre la radicalisation qui se hurle dans les lieux de prières comme dans les prières de rue, depuis des années, jusqu’à ce que vos croyant(e)s défilent impunément le 13 juillet 2014, cagoulés ou en burqas, sur les Champs Élysées, en portant les drapeaux de l’État islamique, aux cris de « djihad résistance » et « égorgez les juifs ?

Qu’attendez-vous
  pour interdire
 à vos imams fondamentalistes  d’asséner à leurs publics d’hommes, des versets sur le devoir religieux de l’homme d’opprimer, de maltraiter, d’enfermer ou d’affubler de voiles, les femmes et les jeunes filles  en France, /comme partout dans le monde ?

Qu’attendez-vous pour vous dresser à nos côtés contre les criminels d’Al Qaïda et de l’État islamique, contre les djihadistes, afin de démanteler leurs réseaux criminels en France ?

Qu’attendez-vous Messieurs, pour diffuser auprès de vos jeunes un vrai message de paix, de fraternité et de respect des autres (qui ont le droit imprescriptible d’être athée, agnostique, ou d’une autre religion que la vôtre),  car,
Messieurs, puisque vous l’ignorez encore,  la France revendique la fraternité dans la laïcité.


Le temps est venu pour vous, MM. les représentants des organisations islamiquesde cesser de nous accuser d’ « islamophobie », alors que, comme des dizaines de pays musulmans,  la France est menacée de mort par un calife néo-hitlérien.

La République française et ses citoyens libres et laïques exigent que vous cessiez votre double langage, car votre  harcèlement idéologique contre nous et nos valeurs laïques,  révèle votre lâche complicité avec le calife de Bagdad, donc avec les futurs massacreurs qu’il commande.

Dans cette instance de dialogue,  manifestez votre respect de nos lois républicaines, signez notre Charte de la laïcité.

L’histoire écoute, disait Victor Hugo ; elle vous jugera.
____________________

28 juin 2015

Après
 
l’attentat djihadiste à Sousse (38 morts) de ce vendredi 26 juin du ramadan 2015, le gouvernement tunisien a décidé de fermer plus de 80 mosquées suspectées de radicalisation des croyants.

Et en France
, après l’attentat et l’égorgement d’un homme dont la tête a été accrochée au grillage de l’usine à Saint-Quentin (Isère) ce même vendredi 26 juin, que vont décider les organisations islamiques ?

Vont-elles toujours exiger les 2000 mosquées à  livrer aux  intégristes ou vont-elles commencer – avec la justice française- par exclure et expulser 2000  d’entre eux ?
____________________
  
23 mai 2015

De 2012 à 2014, avec M. Rachid Zouhhad, directeur du département- techniques de commercialisation de l’IUT de Saint-Denis, les six cents étudiant(e)s ont vu leur cursus universitaire se dégrader et leur avenir compromis. Quand il fut démis de ses fonctions, suite aux dysfonctionnements graves relevés dans le rapport de deux inspecteurs généraux de l’administration de l’Éducation nationale et de la recherche (IGAENR), se sont déchaînées depuis février 2014 des violences intolérables (menaces de mort – agression…) contre M. Samuel Mayol, actuel directeur. Ce sont désormais avec lui, depuis le 17 mai 2015, six autres personnes de l’IUT qui sont menacées de mort ; cinq d’entre elles ont fait valoir leur droit de retrait.

En attendant que les organisations islamiques signent la charte de la laïcité et du respect des personnes à l’IUT, Mme Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale et M. Valls, premier ministre,  vont-ils enfin assumer leur mission de   défense des personnels et des étudiant(e)s de l’IUT  afin que tous puissent travailler et étudier dans le calme et la sécurité que doit la République  à ses établissements scolaires ? Ou bien le département de Seine-Saint-Denis est-il déjà – depuis 2012- Outre- République laïque ?
—————————————
15 mai 2015

Le harcèlement djihadiste continue sa monstrueuse besogne. Les menaces de mort comme celles reçues depuis des années par les journalistes de CHARLIE HEBDO  persistent, s’amplifient, gagnent en cruauté et en sauvagerie.  Zineb El Rhazoui en témoigne sur BFMTV.
♠ M. Lasfar , M. Boubakeur,
combien de temps laisserez-vous terroriser cette jeune femme et sa famille ? Qu’attendez-vous pour les rassurer, les protéger ? Mais quelles valeurs morales sont les vôtres  ? Oserez-vous longtemps prétendre faussement respecter  nos principes de fraternité et de laïcité ?
____________________________________

À quand la signature de la Charte de la Laïcité, MM. Lasfar et Boubakeur de l’Union des Organisation islamiques de France et du Conseil français du culte musulman ? Ou bien l’envoyé spécial des frères musulmans, Tariq Ramadan, est-il  votre conseiller en djihad , votre unique maître à penser ?

Écoutez-le,  écoutez M. Ramadan chanter pour le djihad en France  / 31 juillet 2017 – compte You tube clôturé pour cette vidéo djihadiste de T. Ramadan/afin que « son dieu frappe les ennemis de sa religion» [nous, les laïques républicains et non islamistes] dans notre pays !  C’est pour cela qu’il était au rendez-vous du Bourget au congrès de l’UOIF du 3 au 6 avril 2015 avec vous, MM.Lasfar et Boubakeur.

Grand choix de burqas à la mode de Ryad. Voilà la future femme française rêvée par l’UOIF et Tariq Ramadan ! Ils sont à des années- lumière de notre République !

 Ryad-en Seine-Saint-Denis. Congrès de l'UOIF (Frères musulmans) 6 avril 2015

Le Bourget ou  Ryad-en -Seine-Saint-Denis ? Congrès de l’UOIF (Frères musulmans)  6 avril 2015 / photo C. Chanbraud  le Monde.fr

Et c’est encore M. Lasfar qui apporte, le 16 juin 2015,  le soutien de l’UOIF à Mohamed Morsi, président égyptien du parti islamique et conservateur des Frères musulmans, au nom  « des valeurs de la liberté et la démocratie (?) »,  alors que c’est le peuple égyptien et ses partis laïques qui s’est insurgé, dès le 30 juin 2012, contre l’islamisation du pouvoir par Morsi, usurpateur du Printemps arabe égyptien.

♠ Et l’appel au djihad en France contre les chrétiens et les juifs, ne serait-ce pas du racisme ? Il me semble MM. Hollande et Valls,  que vous avez déjà oublié les paroles des tueurs de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015,  et que vous êtes bien sourds quand Tariq Ramadan chante l’appel au djihad !

Votre nouveau plan d’État a une grave lacune car il oublie  la haine des djihadistes et de l’État islamique envers la France.

Voyez Amar Lasfar, hilare,  le 6 avril 2015 ! Le recteur  des piscines pour femmes voilées et  de la mosquée de Lille fêtait le troisième mois de la semaine djihadiste sanglante du 7 au 9 janvier 2015, en commandant à la République française laïque, en chœur avec  Dalil Boubakeur « 2000 mosquées cathédrales» ! 
 ________________________________

Je suis Charlie

 En  mémoire

Du massacre à Paris par les frères Kouachi, djihadistes de la mosquée Adda’wa (Paris 19 ème – imam :  Larbi Kerchat)

le 7 janvier 2015

Des dessinateurs de CHARLIE HEBDO : CHARB  CABU  WOLINSKI  TIGNOUS  HONORÉ,  des collaborateurs  Mustapha OURRAD, Elsa CAYAT, Frédéric BOISSEAU, du journaliste Bernard MARIS, de l’invité Michel RENAUD, des policiers Franck BRINSOLARO  Ahmed MERABET. ______________________________________


Note mise en avant du bloc le 21 novembre 2015 

M. Hollande, sa République, son vieux corset et … son changement

  Note du 2 juin 2015 – complétée le 18 décembre 2015  (mise en résonance de trois discours « socialistes »)

…  C’était le 27 mai 2015, l’heure était grave et devant le Panthéon, le président Hollande compara solennellement  la République à un vieux corset !

On le sait, le président a “des plumes” qui lui écrivent ses discours – admettons, mais devant le Panthéon, pour rendre hommage à quatre Résistants,  était-il obligé de dire une idiotie pareille ?

Certes, c’était la fin de son discours ; l’homme avait marché et il voulait aller souper – voire se divertir- promptement ; mais quand même, avant de quitter Geneviève de Gaulle Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay et de s’exclamer  » Vive la République et vive le France »,  devait-il nous dire que « La République n’est pas figée. Ce n’est pas un corset dont il faudrait régulièrement recoudre les boutons » ?

Était-ce vraiment une bonne idée ? Était-ce vraiment la bonne définition négative de surcroît de notre République ?

D’autant plus que chacun sait, hormis un président « dilettante et désinvolte » (1), que le corset se lace ou s’agrafe avec des crochets…

Qu’importe ! Lui président, tout ignorant  qu’il soit de la République, de la France… et des corsets, se croyait le meilleur…  et cela lui suffisait.
________________

     En 1848, au club socialiste des Acacias, un autre orateur se croyait aussi fin et  lyrique : « les asticots, c’est nous ! »            

En cette fin d’année 1848 qui voit l’élection de Louis Bonaparte comme président de la République, Victor Hugo* est attentif et écoute avec intérêt le  » peuple des faubourgs « , le  » peuple de la banlieue « , les gamins de Paris  et les hommes politiques. C’est ainsi qu’il note :

«  Je suis entré l’autre jour, rue Saint-Antoine, près l’église Saint-Paul, dans le club socialiste des Acacias, au moment où l’orateur prononçait cette phrase au milieu d’applaudissements frénétiques :
 » Il y a une vieille peau de lièvre mangée par les asticots. La peau de lièvre, c’est la société ; les asticots, c’est nous !  »
_______________
1  Un peu de sociologie / Paris 4 mai 1968

* Œuvres complètes  Édition chronologique publiée sous la direction de Jean Massin Le Club français du livre Tome VII

_______________________                 

18 décembre 2015  /  Sur Boulevard Voltaire.fr  :

À propos du  discours électoral de M. Hollande – candidat à la présidence de la République en 2012 – intitulé :

Le changement, c’est maintenant !

 

Il y a 130 ans, le 19 mai 1885, Victor Hugo écrivait la dernière ligne

19 mai 2015

Le mardi 19 mai 1885, Victor Hugo quoique très affaibli depuis quelques jours, par une congestion pulmonaire, eut encore la force  d’écrire  une dernière ligne : « Aimer, c’est agir. »*
Et nous avons à la toute fin de sa vie, comme témoignage de l’affection qu’il portait à ses petits-enfants, alors adolescents, Georges (17 ans) et Jeanne (16 ans), le récit émouvant de Georges. **  :
« – Mes enfants, mes bien-aimés ! Il sortit de sous le drap sa main déjà toute maigre ; son vieil anneau d’or brillait à son doigt sur sa peau mate. Il nous fit un signe imperceptible, et quand nous fûmes agenouillés : – Tout près de moi… plus près encore… Il nous baisa d’un lent baiser avec des larmes aux lèvres.
Ses yeux nous riaient sous son beau front tranquille.
Le grand soleil de mai entrait par la fenêtre ouverte : il se blottit dans ses couvertures comme s’il eût eu très froid. Sa voix devint plus câline que jamais, et plus tendre.

– Soyez heureux… pensez à moi… aimez-moi… Ses yeux souriaient toujours. Encore une faible étreinte de ses mains lisses qui tremblent, un baiser de sa bouche brûlante.
– Mes chers petits ! Et le dernier regard de Papapa fut sa dernière bonté.  »
——————-

Victor Hugo mourut le vendredi 22 mai 1885.  Ses funérailles nationales eurent lieu pendant deux jours :
Le 31 mai, tout un peuple défila et veilla devant le catafalque dressé sous l’Arc de triomphe et le cercueil, « surélevé de douze marches (…). À la base un grand médaillon de la République »…
et le 1er juin 1885, le cortège  suivant « le corbillard des pauvres, le corbillard demandé par le poète dans son testament … avec  pour tout ornement, deux petites couronnes de roses blanches apportées par Georges et Jeanne« , rejoignit le Panthéon en passant par les Champs-Élysées, les boulevards St-Germain et St-Michel et la rue Soufflot.  ***

  Autin, Capelle. Victor Hugo et son petit-fils Georges Hugo, dernière photographie prise en 1885. Paris, Maison de Victor Hugo.
Victor Hugo et son petit-fils Georges Hugo, dernière photographie prise en 1885.
Autin,Capelle. Paris, Maison de Victor Hugo.

 ______________________________

*  p. 1079 Tome XV-XVI/2  1870-1885 /Victor Hugo Œuvres complètes Édition chronologique publiée sous la direction de Jean Massin
**  p. 939 id. Georges Hugo Mon grand-père / « Nous l’appelions Papapa… La légende veut, – il nous entourait de légendes !-  qu’un matin d’autrefois à Hauteville-House (…) petit Georges entrât et dit : – Bonjour, Papapa !… » 
Florence janvier 1902
*** pp. 953-960 ib.
__________________

Ouvrons L’Art d’être grand-père  (première édition 1877)
Dans la tourmente de l’exil à Guernesey  Jeanne fait son entrée Hauteville-House,
5 juillet 1870  
(Bibliothèque nationale de France /édition numérique)
____________________

Quinze ans plus tôt, le 5 septembre 1870 -(la République avait été proclamée le 4 septembre et les Prussiens victorieux marchaient sur Paris)- Victor Hugo -(exilé depuis dix-neuf ans)- arrivait à Paris par le train de Bruxelles à dix heures du soir. Il s’adressa ainsi à la foule qui l’attendait à la gare du Nord :

Les paroles me manquent pour dire à quel point m’émeut l’inexprimable accueil que me fait le généreux peuple de Paris.
Citoyens, j’avais dit : le jour où la République rentrera, je rentrerai. Me voici.
Deux grandes choses m’appellent. La  première, la République. La seconde, le danger.
Je viens ici faire mon devoir.
Quel est mon devoir ?
C’est le vôtre, c’est celui de tous.
Défendre Paris, garder Paris.
Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde.
Paris est le centre même de l’humanité. Paris est la ville sacrée.
Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain.
Paris est la capitale de la civilisation qui n’est ni un royaume, ni un empire, et qui est le genre humain tout entier dans son passé et dans son avenir. Et savez-vous pourquoi Paris est la ville de la civilisation ?
C’est parce que Paris est la ville de la révolution.
Qu’une telle ville, qu’un tel foyer de lumière, qu’un tel centre des esprits, des cœurs et des âmes, qu’un tel cerveau de la pensée universelle puisse être violé, brisé, pris d’assaut, par qui ? par une invasion sauvage ? cela ne se peut. Cela ne sera pas. Jamais, jamais, jamais !
Citoyens, Paris triomphera parce qu’il représente l’idée humaine et parce qu’il représente l’instinct populaire.
L’instinct du peuple est toujours d’accord avec l’idéal de la civilisation.
Paris triomphera, mais à une seule condition, c’est que vous, moi, nous tous qui sommes ici, nous ne serons qu’une seule âme ; c’est que nous ne serons qu’un seul soldat et un seul citoyen, un seul citoyen pour aimer Paris, un seul soldat pour le défendre.
À cette condition, d’une part la République une, d’autre part le peuple unanime, Paris triomphera.
Quant à moi, je vous remercie de vos acclamations, mais je les rapporte toutes à cette grande angoisse qui remue toutes les entrailles, la patrie en danger.
Je ne vous demande qu’une chose, l’union !
Par l’union, vous vaincrez.
Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles.
Serrons-nous tous autour de la République en face de l’invasion, et soyons frères. Nous vaincrons.
C’est par la fraternité qu’on sauve la liberté.

_______________________

 

Ni Nafissatou ni Tristane

               _________________

Enfin, nous voilà rassurés. La vérité a jailli une fois de plus d’une télévision commerciale, en même temps que les gains publicitaires.

Le 18 septembre 2011 devant des millions de Français, M. Strauss-Kahn a déclaré solennellement que  ni Nafissatou, ni Tristane ne l’avaient violenté. Enfin une bonne nouvelle pour l’ex-candidat aux primaires du PS : ces dames ne lui ont jamais fait mal.
Dans la chambre d’hôtel à New York  avec Nafissatou « ce qui s’est passé ne comprend ni violence, ni contrainte, ni agression, ni aucun acte délictueux * » et dans l’appartement parisien avec Tristane « il n’y a eu aucun acte d’agression, aucune violence *».  D’ailleurs il en veut pour preuves qu’il  n’a ni «traces, ni blessures* ».

               En fait la seule dame qui pourrait se fâcher est son épouse milliardaire. On comprend qu’il lui présente ses excuses, étant donné les bénéfices qu’il en tire. On comprend aussi qu’il ait eu une pensée émue pour toutes ces Françaises, avec lesquelles il avait rendez-vous en 2012, et  qui lui auraient fait tant de bien … en l’élisant  président de la République.

                Ni Nafissatou, ni Tristane ne l’ont blessé,  mais chez celui qui rêvait tout haut de revenir aux affaires (sic),  en pensant à l’Élysée chaque matin en se rasant, la peine d’orgueil et l’aveu final d’impuissance politique  laisseront des traces.

________________________________

* Verbatim  «J’ai manqué mon rendez-vous avec les Français» lemonde.fr Extraits de l’intervention de M. Strauss-Kahn sur TF1 

Victor Hugo et Garibaldi – Mars -Avril 1871

Note publiée le 23 mars 2011 pour le 140 ème anniversaire de la Commune


   Bordeaux ASSEMBLÉE  NATIONALE – séance du 1er mars 1871

Présidence de M. Jules Grévy.
M. Le Président. La parole est à M. Victor Hugo (1).

 M. Victor Hugo.  « L’empire a commis deux parricides, le meurtre de la République en 1851, le meurtre de la France en 1871. Pendant dix-neuf ans, nous avons subi – pas en silence – l’éloge officiel et public de l’affreux régime tombé ; mais, au milieu des douleurs de cette discussion poignante, une stupeur nous était réservée, c’était d’entendre ici, dans cette assemblée, bégayer la défense de l’empire, devant le corps agonisant de la France assassinée. (…)

Messieurs, Paris en ce moment est sous le canon prussien ; rien n’est terminé et Paris attend ; et nous, ses représentants, qui avons pendant cinq mois vécu de la même vie que lui, nous avons le devoir de vous apporter sa pensée.

Depuis cinq mois, Paris combattant fait l’étonnement du monde ; Paris en cinq mois de République, a conquis plus d’honneur qu’il n’en avait perdu en dix-neuf ans d’empire.

Ces cinq mois de République ont été cinq mois d’héroïsme. Paris a fait face à toute l’Allemagne ; une ville a tenu en échec une invasion ; dix peuples coalisés, ce flot des hommes du nord qui, plusieurs fois déjà, a submergé la civilisation, Paris a combattu cela. Trois cent mille pères de familles se sont improvisés soldats. Ce grand peuple parisien a créé des bataillons, fondu des canons, élevé des barricades, creusé des mines, multiplié ses forteresses, gardé son rempart : et il a eu faim, et il a eu froid ; en même temps que tous les courages, il a eu toutes les souffrances. Les énumérer n’est pas inutile, l’histoire écoute.

Plus de bois, plus de charbon, plus de gaz, plus de feu, plus de pain ! Un hiver horrible, la Seine charriant quinze degrés de glace, la famine, le typhus, les épidémies, la dévastation, la mitraille, le bombardement. Paris, à l’heure qu’il est, est cloué sur sa croix et saigne aux quatre membres….»

 

           BordeauxASSEMBLÉE  NATIONALE – séance du 8 mars 1871 (1)

M. Le Président.   M. Victor Hugo a la parole.

M. Victor Hugo. « Je ne dirai qu’un mot.  La France vient de traverser une épreuve terrible, d’où elle est sortie sanglante et vaincue. On peut être vaincu et rester grand ; la France le prouve. (…)

De toutes les puissances européennes, aucune ne s’est levée pour défendre cette France qui, tant de fois, avait pris en main la cause de l’Europe… pas un roi, pas un état, personne ! un seul homme excepté (2).

Ah ! les puissances, comme on dit, n’intervenaient pas ; eh bien, un homme est intervenu, et cet homme est une puissance. Cet homme, messieurs, qu’avait-il ? son épée, et cette épée avait déjà délivré un peuple… et cette épée pouvait en sauver  un autre. Il l’a pensé ; il est venu, il a combattu. (…)

Je ne veux blesser personne dans cette assemblée, mais je dirai qu’il est le seul des généraux qui ont lutté pour la France, le seul qui n’ait pas été vaincu.» ~~~~M. le vicomte de Lorgeril,  M. de Jouvenel, M. le général Ducrot, M. Richier l’interrompent,
et encore M. de Lorgeril :
« L’Assemblée refuse la parole à M. Victor Hugo, parce qu’il ne parle pas français. » ~~~~(?)~~~~~~

M. Victor Hugo. « Je vais vous satisfaire, messieurs et aller plus loin que vous. Il y a trois semaines, vous avez refusé d’entendre Garibaldi. ~~~ une voix. il avait donné sa démission !  Aujourd’hui, vous refusez de m’entendre. Cela me suffit. Je donne ma démission. »

 

          Caprera – 11 avril 1871

« Mon cher Victor Hugo, 

J’aurais dû plus tôt vous donner un signe de gratitude pour l’honneur immense dont vous m’avez décoré à l’Assemblée de Bordeaux.
Sans manifestation écrite, nos âmes se sont cependant bien entendues, la vôtre par le bienfait, et la mienne par l’amitié et la reconnaissance que je vous consacre depuis longtemps.
Le brevet que vous m’avez signé à Bordeaux suffit à toute une existence dévouée à la cause sainte de l’humanité, dont vous êtes le premier apôtre.
Je suis pour la vie,
Votre dévoué
 GARIBALDI. »

____________________                        

1 Élections à l’Assemblée Nationale – Scrutin du 8 février 1871. SEINE.
Victor Hugo est élu avec 214 169 suffrages ; il est deuxième après Louis Blanc /216 471 et juste avant Garibaldi / 200 065.
2  Garibaldi

33          Sur le manuscrit du 8 mars 1871, Victor Hugo, sous le titre : LA  LUTTE  ( autre titre  A. G[Garibaldi ], reprend cette séance parlementaire :

LA  LUTTE

« Hélas ! c’est l’ignorance en colère. Il faut plaindre
Ceux que le grand rayon du vrai ne peut atteindre.
D’ailleurs, qu’importe, ami ! L’honneur est avec nous.
Oui, plains ces insulteurs acceptant à genoux
L’horrible paix qui prend la France en sa tenaille.
Que leur ingratitude imbécile s’en aille
Devant l’histoire, avec ton dédain et le mien.
(…) Leur œil myope a peur de l’aube. Ils sont ainsi.
Est-ce leur faute ? Non. A Naples, à Rome, ici,
Toujours, partout, il est tout simple que des êtres
Te jalousent soldats et te maudissent prêtres,
Etant, les uns vaincus, les autres démasqués.
Les glaçons que j’ai vus cet hiver, de nos quais,
Pêle-mêle passer, nous jetant un froid sombre,
Mais fuyant et fondant rapidement dans l’ombre,
N’étaient pas plus haineux et n’étaient pas plus vains.
Toi qui jadis, pareil aux combattants divins,
Venais seul, sans armée, et délivrais des villes,
Laisse hurler sur toi le flot des clameurs viles.
Qu’est-ce que cela fait ? Viens, donnons-nous la main.
Et moi le vieux français, toi l’antique romain,
Sortons. C’est un lieu triste où l’on est mal à l’aise.
Et regagnons chacun notre haute falaise
Où si l’on est hué, du moins c’est par la mer ;
Allons chercher l’insulte auguste de l’éclair,
La fureur jamais basse et la grande amertume,
Le vrai gouffre, et quittons la bave pour l’écume.»

             ANNEXE  

« Ce groupe dans son coin fait rage. On parle, il hue ;
Ils seraient le chaos s’ils n’étaient la cohue.
C’est l’injure, le bruit, l’ignorance ; un ramas
Des pires passions dans les moindres formats ;
C’est un abîme et c’est petit. Toute la haine
Possible à ceux en qui l’absurde se déchaîne,
Est là, montrant le poing, grinçant, injuriant ;
Des hiboux qu’on voudrait tourner vers l’orient
Ne pousseraient pas plus de cris ; au nom de l’ordre,
Cela patoise, braille et glapit, et veut mordre.
Que nous importe ami ? L’honneur est avec nous.
Honte à ces insulteurs adorant à genoux
L’infâme paix qui prend la France en sa tenaille ! »

                         L’ANNÉE  TERRIBLE . MARS 1871


__   Tome XV -XVI/1 V. HUGO  Œuvres complètes sous la direction de J. Massin