L’Irakien et le Tibétain

  La perversion criminelle de la politique de MM Bush père et fils et des milliardaires de l’armement et du pétrole américain l’avait tellement abusé de mensonges, que le peuple américain avait fini par croire que bombarder Bagdad, c’était  bon pour les droits de l’homme des Irakiens

…Mais depuis la grande sensibilisation des citoyens américains aux droits de l’homme des Tibétains, telle qu’on l’a vue à San Francisco, et entendue dans une prise de parole de Barack Obama*, on pourrait s’attendre à un très prochain et spectaculaire élan de solidarité du peuple américain envers le peuple irakien au vu des souffrances qui lui sont infligées par l’occupation américaine depuis cinq terribles années.

 Pour le peuple tibétain sans pétrole, donc sans intérêt stratégique, le risque de  » se faire démocratiser  » à l’américaine est faible. La leçon de morale adressée au peuple chinois suffira.

                              

*  Si les Chinois ne prennent pas de mesures pour contribuer à empêcher le génocide au Darfour et pour respecter la dignité, la sécurité et les droits de l’homme des Tibétains, le président devrait boycotter la cérémonie d’ouverture, a dit le sénateur de l’Illinois, en déplacement en Pennsylvanie… “

Théo, Bassma, Michal, Orly et les autres

24 mars 2008

Rarement aussi belle occasion aura été offerte à Israël et à son Président Shimon Pérès,  Prix Nobel de la paix avec Yasser Arafat et Itzhak  Rabin en 1994 : celle de faire du Salon du Livre de Paris 2008, en l’honneur d’Israël, une rencontre de paix entre écrivains israéliens de langue hébraïque et écrivains israéliens de langue arabe 1 – sachant que beaucoup d’entre nous les liront en traduction française chez les éditeurs présents au Salon 2008.

Mais, même avec son Centre Pérès pour la paix qu’il a ouvert en octobre 1997 à Tel Aviv, il ne semble  avoir pu donner l’impulsion nécessaire. Le quotidien tragique et les blocages politiques ont fait le reste.

Alors il y eut ce Salon et tous ces absents et cet après-midi du 14 mars – salle Eliezer Ben Yehuda- une table ronde avec Sayed Kashua*, Boris Zaidman** et Naim Araidi *** , sur le thème  » Je suis né dans une autre langue  » animée en hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech. Tous les trois ont expliqué comment, issus d’une minorité linguistique en Israël, ils écrivaient en hébreu pour se faire accepter, pour exister. Ils ont dit leur vie simplement. Et je ne pouvais m’empêcher de penser aux autres, à tous les autres qui, en langue arabe, en Israël et dans les Territoires d’une Palestine déchirée, écrivent et racontent aussi leur vie.

Le même jour, dans son émission Bibliothèque Médicis, Jean-Pierre Elkabbach recevait  Théo Klein *  disant pourquoi Israël devait sortir du ghetto où il s’était enfermé et  Bassma Kodmani ** demandant aux pays arabes du Proche-Orient d’ abattre les murs  » ceux qui font miroir au ghetto « .

Michal Govrin *** a parlé de ses lectures des auteurs palestiniens traduits en hébreu. Orly Castel-Bloom ****, sûre à la naissance de son fils en 1993 de la paix toute proche, voit arriver avec terreur le temps où il sera soldat…

Voilà… Shimon Pérès était reparti. Les murs avaient été si hauts que la colombe de la paix ne s’était posée sur aucun livre. Elle était restée absente… comme les autres. 

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1 N’avait-il pas répondu à Yasser Arafat qui avait dit son « espoir que la paix soit  » fondée sur la justice et le respect de l’autre « , n’avait-il pas dit à la tribune du palais des Congrès de Grenade, le jeudi 9 décembre 1993 :  » La paix réussira. Rien ne nous arrêtera. » [et cité] dans la langue de Mahomet un vieux proverbe arabe :  » Al Salam Yasbuq Al kalam » ( la paix précède les mots) avant d’ajouter :  » Maintenant, la paix a besoin de mots. » Extrait de l’article de Jean-Pierre Langellier « La paix le jour d’après » Le Monde 11.12.1993

* Et il y eut un matin (Points)  ** Hemingway et la pluie des oiseaux morts (Gallimard)

*** poète druze -non inscrit sur la liste officielle –   

 * Sortir du ghetto (Ed Liana Lévi) **  Abattre les murs (Ed Liana Lévi)

*** Sur le vif (Ed Sabine Wespieser) **** Textile (Actes Sud)

……………et entre tant d’autres : Poème (Ne t’excuse pas) de Mahmoud Darwich et Le Bien des Absents d’Elias Sanbar (Actes Sud )   

La maternité et la paternité selon J. Attali

 

6  mars  2008    3  septembre  2019           

 

Le futur est décidément ce que Jacques Attali connaît le mieux. Il hésite juste un peu entre le Meilleur des Mondes et Matrix, pour déclarer finalement que cela pourrait plutôt ressembler au Paradis terrestre, tel que les rédacteurs de la Bible nous l’ont concocté, il y a 2800 ans. C’est dire si pour M. Attali  tout est dans tout et si sa conversation d’avenir[s] (1) sur la maternité m’a laissée songeuse.

Il aura suffi à Stéphanie Bonvicini d’une donnée chiffrée, à savoir que 50,5% des enfants naissent hors mariage, pour que J. Attali puisse d’un ton magistral nous annoncer que  la maternité, l’allaitement et la famille ne seront bientôt plus qu’un (mauvais ?) souvenir. Et de citer pour preuve de modernité, les sociétés archaïques, où il n’y a pas de liens entre l’enfant et les parents.

D’après lui, on se marierait parce que l’on a un enfant (ce que vient contredire le nombre grandissant de familles monoparentales) , sachant que l’on se quitte aussi lorsque l’on a un enfant – et même plusieurs. Il me semble plutôt que la chance des enfants de voir leurs parents se marier est encore plus faible que celle  de voir leurs parents mariés ne pas divorcer.


    Le même qui défend la valeur de ses 300 décisions pour la libération de la croissance, les juge là si peu applicables et/ou efficaces qu’il avoue que  » ça coûtera de plus en plus cher d’avoir un enfant (sic). » Si bien qu’il prévoit que les parents seront de plus en plus  » tardifs « , l’enfant devenant leur signe extérieur de richesse. Il assure ainsi que l’avenir appartiendra  aux jeunes de vingt ans qui auront des pères octogénaires !

 

Mais l’avenir, tel que  M. Attali  nous le souhaite, se réalisera  lorsque  » la femme pourra mettre en réserve un ovule et créer les conditions de sa maternité artificielle en se débarrassant de la contrainte de cette maternité et ça, c’est une affaire de quelques décennies mais pas plus. »
A nous d’imaginer la silhouette solitaire du (de la)   « père-mère « «  qui se profilera devant la vitre de l’utérus artificiel, pendant la visite au foetus du week-end …

D’après J. Attali, l’affaire est tout bénéfice, pour la femme comme pour l’homme informés qu’ils sont de « la durabilité…précaire (sic) du couple », définitivement séparés mais égaux.  Surtout dans nos sociétés de consommation  » à l’américaine » où il suffira de payer un laboratoire pour avoir l’enfant artificiel de son choix.

♦ Les autres milliards d’hommes et de femmes – les pauvres !- gardant la fâcheuse habitude de la procréation à l’ancienne.

En fait, derrière cette fausse bonne idée qu’une maternité totalement artificielle serait  la  libération des femmes, la vision d’avenir de M. Attali se cale uniquement sur le succès commercial de la procréation artificielle. Son adultocentrisme  égoïste  d’homme d’affaires m’effraie.

Remplacer ainsi la maternité, la famille et son devoir d’éducation par un projet industriel rentable, correspond à un bouleversement du droit des jeunes enfants à la sécurité affective, au déni de la nécessité vitale pour chacun(e)  de s’enraciner dans sa vraie histoire, dans son humanité, tout simplement. Quelles seront les valeurs humanistes d’une société fascinée par le  « tout médical scientifique payant » ?

 

Enfin, écoutons-le encore dire la merveille des merveilles : le cerveau -des riches- pourra se développer à l’infini !

M. Attali se réjouit à l’avance de la facilité avec laquelle l’homme du futur – fabriqué dans un utérus artificiel – pourra  « porter un cerveau de 2 à 3 kilos « .
Il semble penser que
l’intelligence est proportionnelle au poids  du cerveau . . . mais cela lui fait dire une grosse bêtise  . . .   car ce n’est pas le poids du cerveau qui fait l’intelligence !

       
  1 Conversation d’avenirs la maternité Jacques Attali/ citations en italique – Stéphanie Bonvicini  Public Sénat 22/02/08

Cf. la facette du donneur de leçon du PS, à la page L’exemple du « think tank » de M.Attali ou la finance toxique des PDG

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Salam Shalom

Note du 25 décembre 2007 à 21 h

Quel temps faisait-il ce samedi 29 novembre 1947 à New York  ? Peu importe à vrai dire,  mais ce fut le jour du vote du Plan de Partage de la Palestine et le déclenchement d’un vent de tempête qui  brise  des vies depuis trois générations. La cruelle diplomatie internationale de 1947 n’ayant pu concevoir l’installation du «septième million» * survivant du drame de la Shoah, qu’au prix de l’exode, des souffrances et des humiliations de 800 000 Palestiniens.

Des 45% de la Palestine sous mandat britannique qui furent attribués aux Palestiniens, en 1947,  il ne reste plus que 22% – densité 612 hab/km2  (environ la superficie du département d’Indre- et- Loire – densité 90 hab/km2). 22%, serait-ce encore trop ?

Shalom Salam, deux mots magnifiques pour dire la paix en hébreu et en arabe, deux mots magnifiques de la belle famille des langues sémitiques, deux mots magnifiques pour deux peuples si proches, filles et fils d’une même terre que l’on dit « trois fois sainte et sacrée».

Mais deux mots encore inaudibles, alors que les solutions concrètes existent. Il suffirait que cesse le vacarme des armes,  que s’arrêtent les machines qui  construisent un mur et des colonies, pour que l’on entende enfin la voix des Justes israéliens et palestiniens**, la voix de ceux  qui oeuvrent  inlassablement pour la paix, pour l’avenir de leurs enfants… ailleurs qu’en enfer.

     

 *Titre du livre et du film de Tom Seguev 

** la voix de ceux qui œuvrent inlassablement pour la paix comme   La Paix Maintenant.

                                                              

La loi du talion, du silence et de la burqa à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise)

 

    Note du 30 novembre 2007 revue le 1er septembre 2009  et le 6 juillet 2010

Un tragique accident de moto  où deux adolescents ont trouvé la mort  a été le déclencheur de deux nuits d’émeute à Villiers-le-Bel .
Leur moto étant entrée en collision avec une voiture de police, il s’agissait pour « une centaine de garçons bien organisés ( 1)«  de se transformer en  justiciers, selon la loi du talion « œil pour œil, dent pour dent ».

Il s’agissait dès lors de tuer (lyncher) deux policiers et/ou d’en blesser le plus grand nombre possible, « dès qu’un policier est touché, les garçons fêtent ça, les bras levés au ciel. (1)«    Et   pour faire bonne mesure on   incendiait,  on saccageait,  on pillait …

Inutile de se contrôler, inutile de réfléchir à la gravité et aux conséquences de ses actes pour la collectivité. On a hurlé que la cause était juste, la haine salutaire,  la vengeance  légitime … on savait que les armes et les munitions étaient prêtes dans les caves, et les projectiles sur les toits des immeubles.

Pour jouer aux guerriers, les « garçons  » ont eu besoin des « petits » certains n’ont même pas dix ans » (1 ) .  Les   « garçons » ont pris le risque qu’ils soient blessés, traumatisés.
Mais c
omme les   « garçons »   ont toujours raison,  ils savent ce qui est bien pour les   « petits ».  Ils deviennent les  « grands frères » et plus besoin de l’école ou du collège !
Ils savent que pour  l’éducation des petits, il faut brûler leurs écoles laïques, leurs bibliothèques municipales, leurs gymnases.
Les  « grands frères »   ont de  » grands projets  »  pour l’avenir de la  » communauté  » de Villiers-le-Bel.
Pour le moment, les  « petits frères »   doivent apprendre à guetter, à repérer et  à jeter des cocktails Molotov.

Jusqu’à quand laisserons- nous aux seuls  « grands frères »   le monopole de l’éducation de la jeunesse, hors la loi républicaine ?  
 
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1  Citations extraites de l’article de Mustapha Kessous et Ariane Chemin
– Le Monde 28/11/07
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                    1er septembre 2009

La loi du talion, mais aussi pendant l’enquête judiciaire sur les émeutes, la loi du silence  (menaces et agressions de  témoins) et …

                la loi de la  burqa  ( » l’épouse d’un des accusés n’a pas pu être auditionnée par les policiers, celle-ci s’étant présentée  » vêtue entièrement d’une burqa dont elle refusait de dévoiler le haut pour permettre la vérification de son identité « .(2)  La loi du silence règne à Villiers-le-Bel article de Luc Bronner citation en italique Le Monde 10.07.09

La « communauté  des émeutiers  » de Villiers-le-Bel  oppose désormais à la justice française, la charia des talibans, en se cachant derrière la burqa de leurs épouses, de leurs sœurs et de leurs mères.
Jusqu’à quand la loi communautariste du talion, la loi mafieuse du silence et la loi islamiste de la burqa remplaceront-elles dans nos banlieues la loi républicaine ?

 

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6 juillet 2010

Des comptes-rendus du procès des accusés : Abdheramane Kamara, Adama Kamara, Ibrahima Sow, Maka Kante et Samuel Lambalamba, meneurs des émeutiers de Villiers-le-Bel qui ont blessé  » des dizaines de policiers « (1) en novembre 2007, on retiendra la peur des témoins des tirs.

Les témoins qui auront eu malgré tout le courage de venir dans la cour d’assises de Pontoise sont restés cachés, leurs voix étant déformées.  Ces preuves accablantes des menaces reçues n’empêchent pas le journaliste (2) de prendre le ton de la dérision et l’avocat d’un accusé, Me Konitz, de « rigoler « .

(3) Et pourtant, des témoins qui ont peur de parler, cela en dit long sur l’emprise qu’ont les accusés et leurs complices sur leurs voisins de quartier. Cela en dit long sur ce qui est imposé comme violences – encore maintenant– à toute une population par une centaine d’émeutiers qui  veulent toujours  faire régner  » leur loi  » à Villiers-le-Bel. Les peines de prison de 3 à 15 ans  rappellent à tous que la loi républicaine protège autant les victimes qu’elle punit les coupables.

 

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1 Lemonde.fr avec AFP et Reuters ne peuvent en  donner le nombre exact 4.07.10.

En 2017, des émeutes de Villiers-le-Bel, ces policiers n’ont rien oublié.
  En 2017, on savait que quatre-vingt-dix policiers avaient été blessés par arme à feu lors des violences urbaines qui éclatèrent après la mort de deux jeunes, en novembre 2007.  Le Parisien 24.11.2017 

2 Franck Johannès : «  Procès de Villiers-le-Bel : les témoins font faux bond, l’accusation est fragilisée  »  Le Monde 30.06.10

Mon commentaire a été censuré par Lemonde.fr le 5 juillet 2010

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