« Faut bien la préparer votre fête de mécréants »

Note du 9 décembre 2015 revue le 28 décembre 2015 
              ⇒   Note remise en avant le 5 janvier 2019 en pensant à l’année sanglante que fut 2015 en France

 Note mise en avant par L’ingénue le 29.12.2018, après les nuits de violences incendiaires et dévastatrices de « purge djihadiste » des forces de l’ordre, par des dizaines de cagoulés islamistes pour « fêter » Halloween en novembre 2018, à la veille de la Toussaint, et pour « fêter  Noël, la fête des mécréants » le 25 décembre 2018, à Joué -lès- Tours, « en hommage » au tueur Chérif Chekatt du marché de Noël, le 11 décembre 2018, à Strasbourg.
On remarquera que M. Castaner parle de Chérif Chekatt comme M. Cazeneuve parlait de Bertrand
(Bilal) Nzohabonayo.

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« …Faut bien la préparer votre fête de mécréants »avait écrit Bertrand (alias Bilal) Nzohabonayo sur sa page facebook, le matin du 18 décembre 2014 – deux jours avant de tenter d’égorger trois policiers – aux cris d’allah akbar  – dans le commissariat  de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) ;  et il avait mis,  à côté de sa photo, le drapeau salafiste de l’État islamique.

Le drapeau des salafistes EST le drapeau de l'Etat islamique
Bertrand Nzohabonayo

Selon M. Cazeneuve, ministre de l’Intérieur qui s’était déplacé à Joué :  » Il était connu pour des actes de délinquance (3) ;  il n’était  pas connu pour son implication dans des actes terroristes et sa situation n’avait pas été judiciarisée ; il ne faisait pas l’objet d’un suivi particulier. »

Mais ce que M. Cazeneuve savait et qu’il tut :

– c’était  que son frère Brice Nzohabonayo était  fiché S par la DGSI, qu’ils se rendaient tous les deux souvent en Afrique. Le Service national de renseignement (SNR) du Burundi avait, dès 2013  « signalé  les deux frères – comme « suspects » à leurs homologues français, en raison de leur intégrisme religieux (3) ;
C’est d’ailleurs le SNR qui interpella le 20 décembre 2014, le jour même, Brice Nzohabonayo à Bujumbura. Il avait quitté la France avant le passage à l’acte de Bilal. Le SNR  et la police burundaise les surveillaient afin d’anticiper une préparation d’attentat sur leur sol.

– c’était que l’imam Mohamed François (4) de la mosquée de Joué, lieu de prières de la fratrie, était connu pour ses prêches haineux contre les mécréants, ses invitations d’imams radicaux, autant d’appels au djihad « local ».

Sur le moment,  l’enquête ouverte par le  procureur de la République de Tours, Jean-Luc Beck, s’était orientée  vers un attentat « motivé par l’islamisme radical (2), avec  la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire,  la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et  la direction interrégionale de la PJ d’Orléans pour « des chefs de tentative d’assassinat et d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste « …

 Et…  il y eut la semaine sanglante du 7 au 9 janvier  2015

Que fit la Justice de M. Hollande et de Mme Taubira ? Rien.
Elle n’instruisit pas le dossier Nzohabonayo avec les trois directions de sécurité intérieure.
La Justice voulut  passer sous silence le parcours de l’agresseur français de 20 ans, chrétien converti et radicalisé à Joué,  et la gravité de l’attaque de  trois policiers blessés dans leur commissariat.
Elle fit semblant d’ignorer l’existence  des milliers d’autres Merah- Kouachi et Nzohabonayo  convertis et/ou radicalisés dans les quartiers « sensibles » et dans les prisons.
Et  le jeudi 2 juillet 2015, le procureur de la République de Tours  annonça  qu’il classait  l’affaire sans suite.

Alors que tous les signaux d’alerte étaient allumés, la Justice de M. Hollande et de Mme Taubira n’était que non-assistance à citoyens en danger.

Mais aussi, quel bel encouragement pour les islamistes de Tours, après l’ordre de l’État islamique sur facebook  d’« exporter la guerre dans les rues en France ».
Cela ne tarda pas.
À l’approche de la fête nationale, dans la nuit du vendredi 10 juillet 2015, un  incendie  embrasa  des tas de vieilles traverses  sous le pont de chemin de fer de l’avenue de Grammont à Tours, supprimant toute circulation de trains, voitures, trams et bus et occasionnant des travaux qui durèrent jusqu’en septembre pour un montant en millions d’euros (5).

C’est ainsi que le même procureur de la République de Tours, neuf jours après avoir classé l’enquête  sur l’attaque islamique de Joué, ouvrit une nouvelle enquête.
On ne trouvera aucune occurrence de cette enquête, ni d’une quelconque recherche des incendiaires. Le procureur  dira tout comme Noémie G. dans son article de France bleu.fr « Le feu est parti des traverses de bois » (6). L’affaire sera classée sans suite….

….. Cependant nous connaissons la suite sanglante de cette guerre contre nous, les mécréants, dans la nuit du vendredi 13 novembre 2015  dans les rues de Paris, les cafés, les restaurants, les terrasses, au Bataclan  et à Saint-Denis,  et qui  fit  480 victimes.

Pour terminer sur l’incendie du pont, il faut savoir qu’il se trouve dans le quartier du Sanitas (sensible, comme classé S par la DGSI ) qui a connu des émeutes et des voitures brûlées fin 2012. On y trouve le même islam radical qu’à Joué, à La Riche, à Saint-Pierre-des-Corps etc. Les salafistes  et les prédicateurs du Tabligh y font partout du porte à porte (1). Les femmes en burqa et voiles noirs sont leurs étendards djihadistes ambulants.

Et l’on trouve avec Mohamed François, l’exemple d’un imam qui prêche pour  déchaîner cette fureur incendiaire, à l’approche d’une fête nationale, ou  d’un jour férié lié à nos traditions chrétiennes, ou simplement le 31 décembre et la nouvelle année fêtée partout dans le monde.
Ainsi dans sa vidéo « information culte musulman / ICM – avec le titre : « Qu’as-tu préparé pour ton réveillon ? » (4)
L’imam brandit la menace. Il rappelle la fatwa dans les pays musulmans : « Sachez que la célébration d’une fête qui n’est pas la nôtre (…) fait de nous des gens qui appartiennent à une autre communauté. (…) Comment peux-tu oser fêter une fête qui n’est pas la tienne et qui ne correspond en rien à tes références religieuses ?

Donc, mon frère, ma sœur, je te conseille (…) la crainte d’allah en ce 31 décembre, ne réveillonne pas, ne fais pas partie des gens qui célèbrent cette fête, par laquelle dieu n’a fait descendre aucun texte, ni aucune preuve. (…)     Sinon ?
Rappelle-toi qu’il y a trois fêtes : l’aïd-el-fitr (…) l’aïd oul afta (…) et l’aïd oul aouzbour (…)  aucune autre fête n’est légiférée en islam, ceci est un rappel pour toi mon frère et toi ma sœur. »    Sinon ?

Voilà un prêche explicite, illustré par la séquence au début de la vidéo, où l’on voit d’abord une voiture qui flambe, puis un mécréant (ou koufar), se servant un verre, ensuite de bons musulmans hurlant allah akbar, suivi d’un fondu enchaîné pour suggérer le lancement d’un cocktail Molotov sur une voiture qui s’enflamme !

L’imam ne l’a pas dit mais  il rappelle que le devoir du musulman est de brûler et tuer ce qui est d’une autre communauté – notre nation française donc chrétienne- alors qu’elle est laïque-  qu’il doit haïr et dévaster.

Voilà le message fort  des imams des mosquées, des rues, et des prisons.
Voilà ce que les chefs religieux des organisations islamiques de France nomment dans leur double langage  « leur bien vivre ensemble en France » mais sans nous.
 Se  pourrait-il  encore que les djihadistes « locaux et/ou envoyés »  nous préparent bien  Noël, et bien le 31 décembre 2015 ? …en attendant de nous souhaiter une bien bonne année 2016 mais  sans nous,  façon an 3 de la terreur islamique ?

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Sources :

1   À Tours, les renseignements surveillent une quinzaine d’extrémistes potentiellement dangereux  /Pierre-Alexandre Bouclay   22.12.2014 Valeurs actuelles

Portrait de Bilâl Nzohabonayo, l’auteur de l’attentat contre trois policiers de Joué-lès-Tours   /Jean-Patrick Grumberg  21.12.2014 Dreuz.info

3   Le frère de l’assaillant de Joué-lès-Tours arrêté au Burundi /  Libération AFP 22.12.2014
Nota  Les chefs d’inculpation de Bertrand Nzohabonayo étaient  : « Trafic de stupéfiants, extorsion, vol et recel »  –  comme les fils des ministres Fabius, Taubira, Touraine, et celui de l’ex-favorite Trierweiler.  Cela expliquerait aussi  les manquements graves d’une justice  aux ordres du pouvoir.

4   La grande mosquée de Joué-lès-Tours, où le terroriste Bilal Nzohabonayo s’est radicalisé   / Alain Léger  Dreuz.info  21.12.2014
« Qu’as-tu préparé pour ton réveillon ? »
demande l’imam Mohamed François.

5   L’incendie d’un pont isole Tours sur la route des vacances  /La Nouvelle République.fr Synthèse Denis Daumin, enquête François Bluteau   12.07.2015

6   La circulation va rester perturbée après l’incendie qui endommage le pont de Verdun  /France Bleu Touraine  Noémie Guillotin 11.07.2015

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Hommage aux 480 victimes des djihadistes de l’Etat islamique

30 novembre 2015 /  3 décembre 2015 / note revue et mise en avant le 13 novembre 2018◊

 

L’hommage national aux  victimes des attaques islamiques du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis a eu lieu dans l’immense cour glaciale de l’Hôtel des Invalides, le 27 novembre 2015.

♠ Il s’agissait d’évoquer, pour leur rendre hommage, les drames vécus par les 480 victimes (dont 130 décédées) et par leurs familles, de tirer les leçons de cette soirée tragique qui survenait 10 mois après la semaine sanglante de janvier 2015.

Dès le début de son discours F. Hollande fait une description floue de  l’attaque : ♦ « un acte de guerre organisé de loin » (Paris, Saint-Denis, France ?, Belgique ?, Allemagne ?)exécuté par une horde d’assassins (…) au nom d’une cause folle et d’un dieu trahi ».

Dans cette « horde d’assassins », il y a six Français : Brahim AbdeslamIsmaïl Omar MostefaïSamy Aminour /ancien conducteur de bus RATP/ Salah Abdeslam–  Bilal HadfiMohamed Amriet une Française : Hasna Aït Boulahcen.

Et quand ils crient « allah akbar », « c’est un dieu trahi »  / par qui ?
« C‘est l’obscurantisme d’un islam dévoyé » / Dans quel but ? 
« C’est la culture de la mort«  / Qui  propage une telle culture, de tels dogmes infâmes  dans nos villes ?
«  C’est la haine qui tue »Qui dirige cet endoctrinement criminel dans les mosquées et les prisons ?
 « C‘est le fanatisme qui veut soumettre l’homme à un ordre inhumain » / Qui  veut triompher et nous dominer ?


Quand et comment retrouverons-nous  l’ordre paisible, l’ordre citoyen,  la paix civile et la fraternité  dans nos villes ?

 

⇒ C’est clair, M. Hollande n’a pas dit les noms, n’a pas prononcé les paroles qui « offenseraient » l’UOIF et le CFCM,  les noms qui désigneraient  les imams dévoyés de Paris, de la prison de Fresnes, de Saint-Denis et ceux de cent autres mosquées, tous complices de la subversion islamique.

⇒ Il n’a pas dit que tous les Français de l’attaque du 13 novembre étaient des djihadistes de l’État islamique, créature  de la monstrueuse guerre des États-Unis et du Royaume Uni  pour le pétrole irakien, – financé par les émirs d’Arabie et du Qatar, avec la complicité frauduleuse du président turc- qui sont tous les meilleurs amis du président Hollande ◊ et le 13 novembre 2018 du président Macron – absent de la cérémonie officielle d’hommage aux victimes .

⇒ Il le sait mais il n’a pas dit non plus que  » les fous dévoyés«  par les barbus salafistes ou frères musulmans, vont continuer à générer « l’ordre inhumain« , à mettre le feu aux voitures et aux poubelles, aux établissements publics (écoles publiques, gymnases, postes, point sécu … aux ponts, aux voies de chemin de fer, etc.(1) au nom d’allah et au nom de « la haine qui tue«  nos principes, nos valeurs républicaines.

♠ Le gouvernement de la République laissera-t-il les hordes d’imams « fous dévoyés du dieu trahi », décerveler des centaines d’autres Français (?) qui prendront la relève de l’équipe de Molenbeek ?
Pour l’instant, le président ne demande pas aux organisations islamiques de se mettre en conformité avec la loi républicaine et la laïcité.

Non, c’est à nous, les pacifiques, les paisibles laïques, les victimes  et  leurs familles qu’il déclare :  
« C’est
chaque Français et chaque Française qui doit faire preuve de vigilance, de résolution, d’humanité, de dignité ».

⇒  On croirait entendre Pétain qui conseillait aussi aux Français en 1940, d’être « polis » avec les nazis ; l’insupportable trahison pétainiste voulait instaurer  le « vivre ensemble » avec la Wehrmacht et la gestapo.
◊ 13 novembre 2018  M. Pétain reste un modèle de « grand homme » pour le président Macron qui se disait gaulliste.

♠ Et  le président du « changement- laïque- inch’allah » se permet de nous faire la même leçon de morale lors de cette nouvelle tragédie du  mourir ensemble.

Enfin, comme chaque discours du président, celui-ci était ponctué   d’un aphorisme ambigu :

« La liberté ne demande pas à être vengée mais à être servie » (?).  Le président nous ressert encore sa lâcheté en reniant  le dernier couplet de notre Marseillaise (2).
C
omme Mme Taubira, il préfère se servir d’une Justice qui laisse la liberté aux djihadistes de nous assassiner au nom d’allah !

♠ Mais quelle est cette Justice qui  ne veut ni sauvegarder ni défendre notre Liberté , notre Laïcité républicaine, hors de tous ces dogmes religieux, despotiques,  sanglants, archaïques ?
Au niveau d’alerte où nous sommes,  on s’aperçoit combien la Justice fait défaut, combien elle nous trahit.

♠ Il est clair qu’il faudrait au gouvernement PS, à  l’actuelle ministre de la Justice, à l’École de la magistrature et  au Syndicat du « mur des cons », comme aux chefs religieux des organisations islamiques (créatures des pays arabes où la charia est dans la constitution) une solide et longue formation laïque et citoyenne, pour retrouver la raison … qu’ils ont perdue.

Le  suffrage universel  le leur rappellera bientôt.
◊ 13 novembre 2018  En 2022 ? car l’on sait désormais que la laïcité républicaine et le retour à la paix civile seront les grands absents de la « politique multilatéraliste »  du président Macron  … tout comme une bonne politique économique et sociale en France.

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♦ « entre guillemets » les extraits du discours présidentiel.

NB
◊ 13 novembre 2018
et tout particulièrement 
Pour les pseudo- écologistes, comme Ségolène Royal et Nicolas Hulot qui pensent plus aux loups qu’aux hommes, et cet autre D. Cohn-Bendit qui lançait l’ordre de brûler les voitures dans le Quartier latin en mai 1968 :

En ce temps de réunion à Paris de la Conférence des Parties ou COP 21 sur le réchauffement climatique, M. Hollande – comme la grenouille de la fable s’enfle d’orgueil. Pourtant, il n’est pas sans savoir que chaque incendie djihadiste  de voiture, au nom du dieu de la haine qui tue, chaque fin de semaine et à chaque fête,  produit 8 kg de CO2 pour chaque pneu, soit 40 kg de CO2 pour les 5, donc environ 80 kg  de CO2 pour l’ensemble du véhicule qui comporte beaucoup de plastiques.
⇒ Et, s’il compte par milliers, l’ensemble des incendies criminels par an, cela fait  des milliers de tonnes de CO2…

2    la Marseillaise  (dernier couplet ou le triomphe de la liberté  interprété lors de la cérémonie)

 » Amour sacré de la patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux, que la victoire
Accoure à tes mâles accents
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !

Aux armes citoyens … »

Au fait, qui a dit qu’il fallait que la Marseillaise plaise aux djihadistes et aux intégristes ?

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« Ami, entends-tu
Le vol noir des corbeaux
Sur nos plaines
…………………
Sifflez, Compagnons
Dans la nuit la liberté
Nous écoute. »
 Le Chant des Partisans 
Paroles de Joseph Kessel et Maurice Druon Musique d’Anna Marly
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Le droit au calme, à la beauté et au savoir à l’école

22-29 novembre 2015

  On a vu comment la fameuse Refondation de  l’école, claironnée depuis 2012 par MM. Hollande, Peillon, Hamon et Mmes Pau-Langevin et Vallaud-Belkacem, n’avait consisté qu’à faire financer, de façon ruineuse pour les municipalités, le remplacement du temps scolaire par des activités périscolaires – autrement dit un appauvrissement des apprentissages fondamentaux.

On a vu comment l’apprentissage des valeurs morales et laïques avait été reporté à la rentrée 2015, afin de privilégier en 2013 et 2014 leur idée fixe :  la « notion de genre  »  justifiant  le mariage homosexuel (seule promesse tenue du candidat) – diversion programmée pour laisser prêcher le djihad dans les mosquées en France et fermer les yeux sur la radicalisation des organisations islamiques.

On a vu comment Mme Vallaud-Belkacem achève bien le collège avec sa réforme qui supprime encore de précieuses heures d’apprentissage pour des activités dites transversales (pure chimère, quand on sait la faiblesse des acquisitions en langue française / vocabulaire-orthographe- conjugaison- syntaxe et compréhension en lecture/ des élèves de 6ème) et les fleurons que sont les langues fondatrices de notre français : le latin et le grec.

On a vu comment l’ École de la République – (di)version Hollande Peillon Hamon Vallaud-Belkacem- a laissé filer la laïcité en n’appliquant pas la loi ; et si les collégiens français sont à 15 ans moins instruits et moins vifs que ceux de 24 autres pays [Pisa 2013] , les niveaux de violence dans les collèges et les lycées atteignent par contre des records … Je ne refais pas ici la liste interminable des actes criminels commis en milieux scolaires – sur les élèves, sur les professeurs – principaux et proviseurs …

… ♥ Or, la première condition de réussite scolaire et intellectuelle est le calme qui permet l’attention et la concentration, donc le travail intelligent dans une classe, où chacun(e) aurait pris conscience de la nécessité de ce calme pour la réussite de tous, c’est-à-dire lorsque chacun(e) commence à se penser citoyen(ne).

…   Et, dans la refondation du calme intelligent, le port de la  blouse serait une bonne approche qui gommerait  l’apparence vestimentaire et son marquage socio-culturel  et  diminuerait  les réactions  et les excitations   sur les  différences entre les élèves, qui sont à l’origine des troubles continuels (cris, insultes, menaces, harcèlements, coups etc.) qui dévastent les journées de classe.

…♥ Et quoi de mieux pour apaiser, que la beauté et l’harmonie de la musique classique aux horaires d’entrée, de sortie, de pauses et d’interclasses  ?
Cette découverte quotidienne d’un univers musical exceptionnel ne serait-elle pas  une vraie chance de culture, pour la plupart des collégiens et des lycéens ?
   ♥ Entendre ensemble, pour la première fois, un concerto pour luth  et mandoline de Vivaldi  ? Une symphonie de Haydn ? Une sonate pour violon et piano de Fauré ? Un  quatuor de Beethoven ? Des airs d’opéras de Mozart ?  Ce serait simplement  du bonheur !

♥ Ainsi  à l’école, au collège et au lycée, ce serait déjà l’ébauche d’une chance d’avoir le droit au calme et à la beauté pour mieux apprendre – et même apprendre « à la perfection »   disait Édouard Glissant * !

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* Source :  Un siècle d’écrivains France 3 /1996
Édouard Glissant Écrivain poète (1928 Sainte-Marie en Martinique -2011 Paris)

…………………………à suivre … 
Redonner  aux collégiens et aux lycéens le calme  et la paix  dans leurs établissements scolaires est la responsabilité politique du gouvernement.
Face à la tragédie islamique qui ensanglante  la France  et le monde, l’éveil à la compréhension de la gravité de la situation actuelle rend encore plus impérative la nécessité d’apprendre  …. 

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NB      Survol d’une Refondation PS type- Hollande-Peillon- Hamon- Pau-Langevin- Vallaud-Belkacem :

En copie à M.Peillon et au comité de pilotage 8 juillet 2012

Les apostilles de la « refondation de l’Ecole de la République »  14 septembre 2012

M. Peillon et son double langage sur la morale et le haschisch  15 octobre 2012

Des hussards noirs de la Troisième République … 19 février 2013

La notion de genre ? Vous avez dit bizarre ? 3 février 2014

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11 novembre 1940 : la jeunesse citoyenne donnait l’exemple

11 novembre 2015

C’était il y a 75 ans dans un pays appelé « État français » gouverné depuis le 16 juin 1940 par le maréchal Pétain (1) qui s’était « engagé dans la voie de la collaboration » avec le caporal Hitler pour en finir avec la République française, bâillonner et affamer son peuple, le livrer à la barbarie nazie et à ses nervis de la Milice.

Les armées hollandaise, belge, luxembourgeoise, britannique et française n’avaient pu s’opposer  à l’offensive allemande. La « Bataille de France »  dura 45 jours, du 10 mai au 14 juin 1940, jour mémorable où les soldats de la Wehrmacht et leurs blindés défilèrent dans Paris, ville ouverte.

Le 17 juin,  Pétain décréta le cessez-le-feu et demanda l’armistice tandis que le même jour, le général de Gaulle (2) s’envola pour l’Angleterre où le lendemain 18 juin 1940, il devait par son Appel à tous les Français fonder le premier acte de Résistance.  Le 22 juin, l’armistice était signé à Rethondes et le 10 juillet, dans le casino de Vichy,  sur les 666 présents, 569 députés et sénateurs votèrent les pleins pouvoirs à Pétain , 80 (SFIO- radicaux  et divers) votèrent contre et 17 s’abstinrent. (les  députés communistes ayant été déchus de leurs mandats).
Après cette séance parlementaire inaugurale de la collaboration , Pierre Laval pouvait dire à de la Pommeraye : « Et voilà, mon cher, comment on renverse une République ! », et Jacques Doriot, crier en pleine rue de Vichy, à Marx Dormoy (3) :  » Nous aurons ta peau , ça ne tardera pas ! »

Le 24 octobre 1940, Pétain fut si réjoui de sa poignée de main au bourreau nazi à Montoire qu’il la conta ainsi le 30 octobre à Radio Paris :  » Français, j’ai rencontré jeudi dernier le chancelier du Reich. C’est librement (sic) que je me suis rendu [dans le Loir-et-Cher !] à l’invitation du Führer ».
La terrible collaboration était scellée.

L’arrestation par la gestapo le 30 octobre 1940 des professeurs Langevin et Rivet à l’École supérieure de physique et de chimie, relevés de leurs fonctions et emprisonnés, fut dans le milieu enseignant et étudiant l’autre signal fort pour entrer en Résistance.

Et quand Pétain  supprima  le jour férié  du 11 novembre et interdit toutes cérémonies commémoratives  « pour ne pas offenser la Wehrmacht »,  les étudiants, toutes tendances confondues, rédigèrent un tract exemplaire de lucidité, de courage et de citoyenneté :
Étudiant de France
Le 11 novembre est resté pour toi jour de
         Fête nationale
Malgré l’ordre des autorités opprimantes
           il sera
         Jour de Recueillement
Tu n’assisteras à aucun cours
Tu iras honorer le Soldat Inconnu
Le 11 novembre 1918 fut le jour
        d’une grande victoire
Le 11 novembre 1940 sera le signal
          d’une plus grande encore (…)

Le 11 novembre 1940  fut une journée historique pour la France ; une journée de « la Montée à l’Étoile » où les 3000 enseignants, lycéens et étudiants furent rejoints par des milliers de personnes en fin d’après-midi et entonnèrent tous ensemble, sous l’Arc de Triomphe, une formidable Marseillaise ; une journée qui augurait par son enthousiasme, sa ferveur et sa jeunesse, tout ce que notre peuple allait entreprendre et souffrir, pour se libérer, pour vaincre, pour retrouver sa dignité et sa République.

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1  Président du conseil nommé par Albert Lebrun, dernier Président de la Troisième République.
2  Secrétaire d’État à la Défense.
3 Ancien ministre de l’Intérieur – proche de Léon Blum. Il sera assassiné à Montélimar dans l’explosion d’une bombe, le 25 juillet 1941.
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Sources
La Résistance Chronique illustrée 1930-1950 Tome 2 et Tome 3 Alain Guérin Livre Club Diderot 1973
Documentaire  Les Rebelles du 11 novembre 1940  G.-M. Benamou

1915 avec le brancardier H. Barbusse

20 -21-  29 octobre 2015   


En cette fin d’ année 2015
qui débuta par le massacre de dix-sept femmes et hommes – au nom du prophète, au nom du dieu de la terreur islamique, aux ordres de l’État islamique et des salafistes des mosquées- massacre perpétré par les frères Kouachi et A. Coulibaly, lors des jours sanglants des 7, 8 et 9 janvier (1),

En ce temps de toussaint lié au souvenir des morts et à l’officielle mémoire de la fin de la première guerre mondiale 1914-1918,  le 11 novembre, jour de l’armistice,

En ce centenaire de l’année 1915 de la première guerre mondiale,

En pensant à mon grand-père « Pacific »(2)  Émile, englouti à 41 ans, le 27 septembre 1915, à Tahure, sous la terre de Champagne, il me semble que la lecture du livre Le Feu d’Henri Barbusseengagé volontaire à 41 ans,  peut nous ouvrir les yeux sur les souffrances innommables que les  hommes tout-puissants en politique, en capitaux, en religion, en ignominie, ont pu, et peuvent encore infliger à notre humaine condition, pour rester les maîtres du monde.

Extraits du chapitre deuxième : Dans la terre

 1915  …  / dans la France du Nord-Est …
« Depuis plus de quinze mois, depuis cinq cents jours,… »

« Le grand ciel pâle se peuple de coups de tonnerre : chaque explosion montre à la fois, tombant d’un éclair roux, une colonne de feu dans le reste de nuit et une colonne de nuée dans ce qu’il y a déjà de jour.
Là-haut, très haut, très loin, un vol d’oiseaux terribles, à l’haleine puissante et saccadée, qu’on entend sans les voir, monte en cercle pour regarder la terre.

La terre ! Le désert commence à apparaître, immense et plein d’eau, sous la longue désolation de l’aube. Des mares, des entonnoirs, dont la bise aiguë de l’extrême matin pince et fait frissonner l’eau ; des pistes tracées par les troupes et les convois nocturnes dans ces champs de stérilité et qui sont striées d’ornières luisant comme des rails d’acier dans la clarté pauvre ; des amas de boue où se dressent ça et là quelques piquets cassés, des chevalets en X, disloqués, des paquets de fil de fer roulés, tortillés, en buissons. Avec ses bancs de vase et ses flaques, on dirait une toile grise démesurée qui flotte sur la mer, immergée par endroits. Il ne pleut pas, mais tout est mouillé, suintant, lavé, naufragé, et la lumière blafarde a l’air de couler.
On distingue de longs fossés en lacis où le résidu de nuit s’accumule. C’est la tranchée. Le fond en est tapissé d’une couche visqueuse d’où le pied se décolle à chaque pas avec bruit, et qui sent mauvais autour de chaque abri, à cause de l’urine de la nuit. Les trous eux-mêmes, si on s’y penche en passant, puent aussi, comme des bouches.

Je vois des ombres émerger de ces puits latéraux, et se mouvoir, masses énormes et difformes : des espèces d’ours qui pataugent et grognent. C’est nous.
Nous sommes emmitouflés à la manière des populations arctiques. Lainages, couvertures, toiles à sac, nous empaquettent, nous surmontent, nous arrondissent étrangement. Quelques-uns s’étirent, vomissent des bâillements. On perçoit des figures rougeoyantes ou livides, avec des salissures qui les balafrent, trouées par les veilleuses d’yeux brouillés et collés au bord, embroussaillées de barbes non taillées ou encrassées de poils non rasés.

Tac ! Tac ! Pan ! Les coups de fusil, la canonnade. Au-dessus de nous, partout, ça crépite ou ça roule, par longues rafales, ou par coups séparés. Le sombre et flamboyant orage ne cesse jamais, jamais. Depuis plus de quinze mois, depuis cinq cents jours, en ce lieu du monde où nous sommes, la fusillade et le bombardement ne se sont pas arrêtés du matin au soir et du soir au matin. On est enterré au fond d’un éternel champ de bataille ; mais comme le tic-tac des horloges de nos maisons d’autrefois, dans le passé quasi légendaire, on n’entend cela que lorsqu’on écoute.
(…)

Nos âges ? Nous avons tous les âges. Notre régiment est un régiment  de réserve que des renforts successifs ont renouvelé en partie avec de l’active, en partie avec de la territoriale. Dans la demi-section , il y a des R.A.T (réservistes de l’armée territoriale)., et des demi-poils. Fouillade a quarante ans. Blaire pourrait être le père de Biquet qui est un duvetier de la classe 13. Le caporal appelle Marthereau « grand-père » ou « vieux détritus » selon qu’il plaisante ou qu’il parle sérieusement. Mesnil Joseph serait à la caserne s’il n’y avait pas eu la guerre. Cela fait un drôle d’effet quand nous sommes conduits par notre sergent Vigile, un gentil petit garçon qui a un peu de moustache peinte sur la lèvre, et qui, l’autre jour, au cantonnement, sautait à la corde, avec des gosses. (…)

Nos races ? Nous sommes toutes les races. Nous sommes venus de partout. Je considère les deux hommes qui me touchent : Porteloo, le mineur de la fosse Calonne, est rose ; ses sourcils sont jaune paille, ses yeux bleu de lin ; pour sa grosse tête dorée, il a fallu chercher longtemps dans les magasins la vaste soupière bleue qui le casque ; Fouillade, le batelier de Sète, roule des yeux de diable dans une maigre face de mousquetaire creusée aux joues et couleur de violon. Mes deux voisins diffèrent, en vérité, comme le jour et la nuit.
Et non moins, Cocon, le mince personnage sec, à lunettes, au teint chimiquement corrodé par les miasmes des grandes villes, fait contraste avec Biquet, le Breton pas équarri, à peau grise, à mâchoire de pavé ; et André Mesnil, le confortable pharmacien de sous-préfecture normande, à la jolie barbe fine, qui parle tant et si bien, n’a pas grand rapport avec Lamuse, le gras paysan du Poitou, aux joues et à la nuque de rosbif. L’accent faubourien de Barque, dont les grandes jambes ont battu dans tous les sens les rues de Paris, se croise avec l’accent quasi belge  et chantant de ceux de « ch’Nord » venus du 8 ème territorial, avec le parler sonore, roulant sur les syllabes comme sur des pavés, que nous versa le 144 ème, avec le patois s’exhalant des groupes que forment entre eux, obstinément, au milieu des autres, comme des fourmis qui s’attirent, les Auvergnats du 124… je me rappelle la première phrase de ce loustic de Tirette, quand il se présenta :  » Moi, mes enfants, j’suis d’Clichy-la- Garenne ! Qui dit mieux ? » , et la première doléance qui rapprocha Paradis de moi :  » I’s’foutions d’moi parce que j’sommes Morvandiau… » (…)
Oui, c’est vrai, on diffère profondément. Mais pourtant on se ressemble.
Malgré les diversités d’âge, d’origine, de culture, de situation, et de tout ce qui fut, malgré les abîmes qui nous séparaient jadis, nous sommes en grandes lignes les mêmes. À travers la même silhouette grossière, on cache et on montre les mêmes mœurs, les mêmes habitudes, le même caractère simplifié d’hommes revenus à l’état primitif.
Le même parler, fait d’un mélange d’argot d’atelier et de caserne, et de patois assaisonné de quelques néologismes, nous amalgame comme une sauce, à la multitude compacte d’hommes, qui depuis des saisons, vide la France pour s’accumuler au Nord-Est.

(…) ….. à suivre……………..

 » les journalistes, touristes des tranchées :  « – Ah ! Voilà des poilus !….

 » Les tabors de la Division marocaine……….

 » Voilà la dix-huitième ! »

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1 Contre l’horreur islamique le peuple français est entré en Résistance

De la Pacific 231 au Ravin des Mûres

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21 octobre 2015

« (…) Cependant, il se produit un brouhaha sur notre droite, et, subitement, on voit déboucher un groupe mouvant et sonore où des formes sombres se mêlent à des formes coloriées… Biquet s’est aventuré pour reconnaître…
– Eh ! les poteaux, v’nez mirer ça. des gens.
– Des gens ?
– Oui, des messieurs, quoi. Des civelots avec des officiers d’état-major.
– Des civils ! Pourvu qu’ils tiennent !
C’est la phrase sacramentelle. Elle fait rire bien qu’on l’ait entendue cent fois, et qu’à tort ou à raison, le soldat en dénature le sens originel et la considère comme une atteinte ironique à sa vie de privations et de dangers.
Deux personnages s’avancent ; deux personnages à pardessus et à cannes ; un autre habillé  en chasseur, orné d’un chapeau pelucheux et d’une jumelle.
Des tuniques bleu tendre sur lesquelles reluisent des cuirs fauves ou noirs vernis suivent et pilotent les civils.
De son bras où étincelle un brassard de soie bordé d’or et brodé de foudres d’or , un capitaine désigne la banquette de tir… et engage  les visiteurs à y monter pour se rendre compte. (…)
Du groupe, des têtes se tournent de notre côté. Un monsieur se détache vers nous, en chapeau mou et en cravate flottante. Il a une barbiche blanche et semble un artiste. Un autre le suit, en pardessus noir avec un melon noir, une barbe noire et un lorgnon.
– Ah ! ah ! fait le premier monsieur, voilà des poilus… Ce sont de vrais poilus, en effet.
Il s’approche un peu de notre groupe, un peu timidement comme au Jardin d’Acclimatation, et tend la main à celui qui est le plus près de lui, comme on présente un bout de pain à un éléphant.
– Hé, hé, ils boivent le café, fait-il remarquer.
– On dit le « jus », rectifie l’homme-pie.
– C’est bon mes amis ?
Le soldat, intimidé lui aussi par cette rencontre étrange et exotique, grogne, rit et rougit, et le monsieur dit  » Hé, hé ! »
Puis il fait un petit signe de la tête, et s’éloigne à reculons.
– C’est très bien, c’est très bien, mes amis. Vous êtes des braves ! … On a entendu un officier dire :  » Nous avons encore beaucoup à voir, messieurs les journalistes. »
(…)
Cependant, les heures s’écoulent, et le soir commence à griser le ciel et à noircir les choses ; il vient se mêler à la destinée aveugle, en même temps qu’à l’âme obscure et ignorante de la multitude qui est là, ensevelie.
Dans le crépuscule, un piétinement roule ; une rumeur ; puis une autre troupe se fraye un passage.
– Des tabors.
Ils défilent avec leurs faces bises, jaunes ou marron, leurs barbes rares, ou drues et frisées, leurs capotes vert-jaune, leurs casques frottés de boue qui présentent un croissant à la place de notre grenade. Dans les figures épatées ou , au contraire anguleuses et affûtées, luisantes comme des sous, on dirait que les yeux sont des billes d’ivoire et d’onyx. De temps en temps, sur la file, se balance, plus haut que les autres, le masque de houille d’un tirailleur sénégalais. Derrière la compagnie, est un fanion rouge avec une main verte au milieu.
On les regarde et on se tait. On ne les interpelle pas, ceux-là. Ils imposent et même font un peu peur.
Pourtant ces Africains paraissent gais et en train. Ils vont, naturellement, en première ligne. C’est leur place, et leur passage est l’indice d’une attaque très prochaine. Ils sont faits pour l’assaut.
– Eux et le canon 75, on peut dire qu’on leur z’y doit une chandelle ! On l’a envoyée partout en avant dans les grands moments, la Division marocaine ! (…) »
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29 octobre 2015
Chapitre troisième   La descente

 » L’aube grisâtre déteint à grand-peine sur l’informe paysage encore noir. Entre le chemin en pente qui, à droite, descend des ténèbres, et le nuage sombre du bois des Alleux (…) s’étend un champ. Nous sommes arrivés là, ceux du 6ème Bataillon, à la fin de la nuit. Nous avons formé les faisceaux, et, maintenant, au milieu de ce cirque de vague lueur, les pieds dans la brume et la boue, en groupes sombres à peine bleutés ou en spectres solitaires, nous stationnons, toutes nos têtes tournées vers le chemin qui descend de là-bas. Nous attendons le reste du régiment : le 5ème Bataillon, qui était en première ligne et a quitté les tranchées après nous…
Une rumeur…
– Les voilà ! (…)
Enfin ! Elle est finie, cette relève maudite qui a commencé hier à six heures du soir et a duré toute la nuit ; et à présent, le dernier homme a mis le pied hors du dernier boyau.
Le séjour aux tranchées a été, cette fois-ci, terrible. La dix-huitième compagnie était en avant. Elle a été décimée : dix-huit tués et une cinquantaine de blessés, un homme sur trois de moins en quatre jours ; et cela sans attaque, rien que par le bombardement. (…)
Je gagne la route et vais au-devant des hommes de la dix-huitième qui dévalent. Les uniformes de ces rescapés sont uniformément jaunis par la terre (…). Le drap est tout raidi par la boue ocreuse qui a séché dessus ; les pans des capotes comme des bouts de planche qui ballottent sur l’écorce jaune recouvrant les genoux. Les têtes sont hâves, charbonneuses, les yeux grandis et fiévreux. La poussière et la saleté ajoutent des rides aux figures.
Au milieu de ces soldats qui reviennent des bas-fonds épouvantables, c’est un vacarme assourdissant. Ils parlent tous à la fois, très fort, en gesticulant, rient et chantent.

Voici la deuxième section, avec son grand sous-lieutenant dont la capote est serrée et sanglé autour du corps raidi comme un parapluie roulé. Je joue des coudes tout en suivant la marche, jusqu’à l’escouade de Marchal, la plus éprouvée : sur onze compagnons qu’ils étaient et qui ne s’étaient jamais quittés depuis un an et demi, il ne reste que trois hommes avec le caporal Marchal.
Celui-ci me voit. (…)
– Alors, mon pauvre vieux, ça c’est mal passé…
Il s’assombrit, prend un air grave.
Eh oui, mon pauv’vieux, ça a été affreux, cette fois-ci … Barbier a été tué. (…)
  – C’est samedi, à onze heures du soir. Il avait le dessus du dos enlevé par l’obus, dit Marchal, et comme coupé par un rasoir. Besse a eu un morceau d’obus qui lui a traversé le ventre et l’estomac. Barthélémy et Baubex ont été atteints à la tête et au cou. On a passé la nuit à cavaler au galop dans la tranchée, d’un sens à l’autre pour éviter les rafales. Le petit Godefroy, tu le connais ? le milieu du corps emporté; il s’est vidé de sang sur place, en un instant, (…) il a fait un ruisseau d’au moins cinquante mètres dans la tranchée. Gougnard a eu les jambes hachées par des éclats. On l’a ramassé pas tout à fait mort. Ça, c’était au poste d’écoute. Moi, j’y étais de garde avec eux. Mais quand c’t’obus là est tombé, j’étais allé dans la tranchée demander l’heure. J’ai retrouvé mon fusil, que j’avais laissé à ma place, plié en deux comme une main, le canon en tire-bouchon, et la moitié du fût en sciure. Ça sentait le sang frais à vous soulever le cœur.
  – Et Mondain, lui aussi, n’est-ce-pas ?…
  – Lui, c’était le lendemain matin – hier par conséquent – dans la guitoune qu’une marmite a fait s’écrouler. Il était couché et sa poitrine a été défoncée. T’a-t-on parlé de Franco, qui était à côté de Mondain ? L’éboulement lui a cassé la colonne vertébrale ; il a parlé après qu’on l’a eu dégagé et assis par terre ; il a dit, en penchant la tête sur le côté : « Je vais mourir », et il est mort. Il y avait aussi Vigile avec eux : lui, son corps n’avait rien, mais sa tête s’est trouvée complètement aplatie, aplatie comme une galette, et énorme ; large comme ça. A le voir étendu sur le sol, noir et changé de forme, on aurait dit que c’était son ombre, l’ombre qu’on a quelquefois par terre quand on marche la nuit au falot.
  – Vigile qui était de la classe 13, un enfant ! Et Mondain et Franco, si bons types malgré leurs galons !… Des chics vieux amis en moins, mon vieux Marchal.
  – Oui, dit Marchal.

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