Les paradoxes du sociologue et du recteur

                 

Malgré son extrême prudence Fahrad Khosrokhavar* nous le confirme :  » la burqa  n’a aucun ancrage dans les communautés musulmanes de la France où l’écrasante majorité est d’origine nord-africaine.  »
Voilà un consensus immédiat puisque dans l’histoire de France, le port d’un voile qui dissimulerait les cheveux et la beauté des femmes pour des raisons religieuses n’a absolument aucun ancrage. Mais à la question de Laura :  » Etes-vous pour ou contre la burqa ?  »  F. Kosrokhavar répond par une habile esquive :  » Un simple foulard  me semble correspondre aux exigences de la loi religieuse dans une interprétation orthodoxe. » 

Il exprime ainsi sa demande  de  » reconnaissance conditionnelle du foulard  » par la République, en l’appuyant de son opposition à une loi sur la burqa. Autrement dit, le voile sous toutes ses formes deviendrait un piège, puisque cédant une première fois aux injonctions d’une loi religieuse fondamentaliste, la République laïque n’aurait plus par la suite qu’à subir la loi salafiste de la burqa. Le sociologue en oublie même qu’en France le président ne jure pas sur une bible et il nous cite (comme exemple ?) une conseillère aux affaires religieuses (sic) de Barack Obama portant un foulard à la Maison Blanche.

Son argumentation  paradoxale agite la menace de représailles : soit la République reste muette et sans loi devant la charia islamiste de la burqa  -alors  que  »  l’expansion de la burqa n’est pas  totalement autonome  de celles des groupes fondamentalistes « – soit  la société française risque de subir à nouveau  » les formes extrêmes de fondamentalisme … des formes insoupçonnées de fondamentalisme… de ces groupes de néosalafistes [qui] ont renoncé, du moins jusqu’à nouvel ordre,  à la violence dans la lutte contre les démocraties européennes.  »  Ainsi,  non seulement les terroristes d’hier et d’aujourd’hui  prendraient les femmes musulmanes en otages pour assurer leur ascension politique, mais il faudrait que notre société républicaine se laisse bâillonner par la menace de représailles !

Et le sociologue persiste qui affirme :  » l’argument d’une autorité religieuse dénonçant la burqa me semble plus dangereux que la burqa elle-même, parce qu’elle enfermerait le musulman  dans un rapport de soumission à une autorité religieuse  » ,  comme si  la burqa n’était pas une soumission dangereuse de la musulmane à une autorité religieuse.
D’autant plus qu’ il suggère  que ce soit justement des musulmanes,  celles qu’il appelle des «  républicaines en foulard [qui] puissent s’opposer à celles qui portent la burqa.  »    Pourquoi l’opposition républicaine à la burqa des musulmanes laïques  sans foulard  et des  musulmans laïques  est-elle  ignorée du sociologue  ?
 Mécontent   Faut-il penser que les chefs religieux **ne sont pas  » républicains « ,  qu’ils ont moins de courage que les laïques pour s’opposer à la burqa  ?  …  ou  pire encore que ce sont eux qui soufflent sur les braises ?          
                 

 Le sociologue démontre ainsi le paradoxe des responsables religieux quand ils nous accusent d’islamophobie  croissante  alors que c’est leur inertie croissante  qui laisse  le champ libre aux extrémistes intégristes endoctrinant les jeunes, les femmes, forces vives de  notre société  – ils s’en font ainsi leurs complices et ils le savent. 

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Notre anti-islamo-intégrisme décroîtra en fonction de leur courage à dénoncer l’intégrisme, en fonction de leur  respect des droits à l’identité et à l’égalité citoyennes des femmes musulmanes sur le territoire français.
En  nous prouvant qu’ils sont républicains, les responsables musulmans
quitteront enfin leur position paradoxale, pour permettre l’intégration, en toute loyauté, des musulman(e)s  dans la laïcité républicaine.    

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 * » chat  » débat en direct de Fahrad Khosrokhavar, sociologue, directeur d’études à l’EHESS /propos en italique / Lemonde.fr 21.10.09

** Betoula Fekkar-Lambiotte (La double présence Seuil 2008) a démissionné du CFCM en février 2003 parce qu’elle refusait de voir la majorité laïque des musulmans de France  » représentée  » par les obscurantistes de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) / Marianne 26.03.07
 
                             NB             28 octobre 2009  

Lors de son audition devant la commission parlementaire * sur la burqa présidée par André Gérin, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur a fait également usage du paradoxe pour son argumentation. Au motif de l’absence de vigilance du gouvernement français face à  » la montée du fondamentalisme « ,  il a déclaré  qu’il était «  trop tard  » pour lutter contre le voile intégral. Ce serait la conséquence de   » l’aboulie** générale  » de la société française. 

Etait-il  trop tard  le 15 mars 2004 quand, sous le gouvernement Raffarin avec François Fillon comme  ministre de l’Education nationale, une loi  fut promulguée  interdisant «  en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics, [pour marquer] la volonté très largement partagée de réaffirmer l’importance de ce principe indissociable des valeurs d’égalité et de respect de l’autre. « 
Il n’était pas trop tard en 2004 et le gouvernement français n’a pas été aboulique puisqu’il a réaffirmé sa volonté.

Etait-il  trop tard  en 2007 pour que Dalil Boubakeur affiche sa volonté de  » construire un islam de France « ,  défende le droit à la liberté d’expression, et s’oppose aux fondamentalistes du CFCM et de l’UOIF ? Il n’était pas trop tard et pourtant il s’est  joint à eux dans leur procès perdu contre Charlie Hebdo.

         Cher M. Boubakeur, c’est vous qui ne voulez pas affronter les fondamentalistes, vous parlez de traiter  le port de la burqa  » au cas par cas « . Avez-vous imaginé ce que cela signifie ? Comment ces femmes se rendront-elles seules, librement à l’entretien ?  Elles ne peuvent ni passer le permis ni conduire. Elles voient mal, entendent mal et on les entend mal. Elles refuseront d’enlever leur burqa parce que leurs imams salafistes le leur auront interdit. Elles ne pourront pas prouver leur identité. On ne pourra pas savoir si elles souffrent, si elles sont maltraitées voire droguées ou terrorisées. etc. et ce sera le retour à la case fondamentaliste, les extrémistes auront juste encore gagné du temps. 
 Dernier paradoxe, vous parlez d’une   » loi de sécurité publique  » – comme celle sur le port de la cagoule pour les truands et les émeutiers. S’il est vrai que les terroristes islamistes, en obligeant les femmes à porter la burqa,  se donnent le moyen criminel en  se cachant eux-mêmes sous des burqas, de transporter des  armes, des ceintures d’explosifs, de la  drogue etc., serait-il trop tard aussi pour vous,  de reconnaître qu’elle ne sont que les innocentes  victimes du fondamentalisme, et non les coupables ?

 Il n’est pas trop tard pour la loi républicaine parce qu’elle éclaire l’avenir, parce qu’elle peut rétablir à chaque fois qu’il est violé, le droit des femmes à vivre en France égales aux hommes, sans marquage religieux sexiste, infâmant et invalidant. L’Assemblée nationale et le gouvernement Fillon  auront la volonté de légiférer à nouveau pour qu’aucune religion ne vienne en France faire la loi, pour que les musulmanes comme les autres, aient le droit à l’identité citoyenne et le devoir de respecter  l’égalité laïque.

 » La bête immonde est toujours féconde « , elle a pris la forme du fondamentalisme et de l’intégrisme islamistes. Il n’est pas trop tard pour la vaincre. 

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* Lemonde.fr et AFP
** perte de la volonté  (Grand Robert de la langue française)
Cette note ainsi que  la précédente, L’égalité citoyenne sans le voile et sans la burqa, ont été envoyées à M. André Gérin, député PCF du Rhône et président de la commission parlementaire sur la burqa.         

Chronique de Petiteville en France – épisode 5

8 octobre 2009
                     Chronique de Petiteville en France                     

ou  Comment faire pour assurer une meilleure protection anti-drogue à la jeunesse née depuis 1989 ( les dix/vingt ans de 2009) ? 

 

Episode 5                                Eté 2009

L’épilogue 1 a rapporté qu’à sa séance du 9 février 2009, le Conseil municipal à l’unanimité, avait décidé la création d’un Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) dont la composition serait fixée par arrêté du Maire.

Cinq mois après, dans Petiteville – la lettre municipale (1)  il serait vain d’en chercher p.2 à la rubrique Conseil municipal une quelconque allusion. Cependant, à la page suivante, on lit un article sur  » la cérémonie de la citoyenneté organisée à l’Hôtel de Ville le 24 avril dernier (…) pour tous les jeunes Petitevillais nés en 1991.
Inscrite dans le code électoral depuis février 2007, [elle] est destinée à développer le sentiment civique des jeunes qui viennent d’atteindre leur majorité (2). Le maire-adjoint chargé des affaires scolaires, de la jeunesse et de la citoyenneté (… ) entouré de nombreux élus petitevillais ont remis leur toute première carte d’électeur aux jeunes citoyens, ainsi qu’un livret récapitulant les principaux droits et devoirs civiques.  »

 

Qu’attend le Conseil municipal pour créer un Conseil Local des Jeunes où ils pourraient cultiver concrètement cette citoyenneté ?

Même page, à la rubrique Dites-nous … monsieur le maire , une question lui est posée  :  » Les statistiques de la gendarmerie le prouvent : Petiteville est une ville calme. Pourtant, comme partout, le bris de mobilier urbain ou de panneaux de signalisation est parfois (3) à déplorer, de même que la violation d’un local municipal ou la tentative de destruction d’un matériel sportif … remplacer ou réparer le matériel dégradé, combien ça coûte ?

 

Dans sa réponse monsieur le maire prend facilement le ton rigolard :

 » Certes, la destruction d’un panneau de signalisation n’a rien de dramatique en soi. Il faudrait cependant que les auteurs de ces dégradations réalisent (comment ?) que le coût des réparations… est financé par les impôts des contribuables petitevillais et peut atteindre 250 euros hors taxes. En 2009, le montant des réparations atteint déjà les 8 000 euros de matériel, sans compter la pose. La dernière nuit de la Saint-Sylvestre a coûté à elle seule près de 4 800 euros à la collectivité !  

Nul doute pour lui,  les auteurs sont  » quelques écervelés ( poubelles brûlées (4) clôtures coupées ou arrachées, vitres d’abris bus brisées )  d’autres structures encore plus coûteuses connaissent parfois le même sort. Je pense notamment aux 2 mètres carrés de terrain de football synthétique qui ont été brûlés (1 000 euros de réparation), au tapis de saut en hauteur qui a été totalement dépecé (1 400 euros), au club house de foot et à l’Espace Jeunes qui ont été visités, dégradés et cambriolés à plusieurs reprises et au skate park dont les panneaux de bois sont régulièrement arrachés ( 6 400 euros pour un module neuf).  »

Tiens tiens ! monsieur le maire ne rigole plus :  » Certains vandales (il est vraiment fâché) ont été jusqu’à casser ou voler des arbres !… Un acte totalement irresponsable et irrespectueux de la nature qui a aussi un coût : de 150 à 1 100 euros pour un arbre adulte. Une ardoise un peu élevée pour quelques secondes de rigolade à la gratuité toute relative ! « 

 C’est donc cela le plus important pour monsieur le maire de Petiteville : les arbres adultes et le respect de la nature. Quand on lui parle de protection et de prévention anti-drogue des jeunes de 10 à 18 ans, de l’avenir de nos adolescents, des jeunes adultes, il répond simplement :
                                                                    Touche pas à mon arbre !

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 NB   Ce leitmotiv   » écologique  » permettrait-il d’échapper à la réalité ? Serait-il une dérobade, l’arbre qui cache la forêt des menaces que font peser sur notre jeunesse la consommation et le trafic de drogues ?

Pour y voir clair, j’invite nos jeunes et futurs citoyens, leurs familles et leurs amis, à ouvrir les yeux sur le site de la MILDT : Drogues / guette l’info   traque l’intox // Et si ton dealer te disait la vérité ?

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1 Juillet 2009 

2 souligné par moi

3 on remarquera dans les citations la progression façon  » Tout va très bien Madame la Marquise !… pourtant il faut que je vous dise …  » Le coût pour la collectivité des vols et des vandalismes commis dans le collège public et le coût des réparations d’ abribus de Petiteville sont passés sous silence …

4 Pour nommer  les   » écervelés  » qui brûlent poubelles, terrain synthétique, abribus et voitures, ne pourrait-on pas dire   plutôt  » têtes brûlées  » ?  Ceux qui benoîtement appellent les délinquants  des  » gamins  » doivent savoir  que cela fait bien rigoler les  » gamins  » qui ne collectionnent plus depuis longtemps les billes mais les armes de guerre.

 ~~~   [ Grandeville est le préfecture du département]

Saisie record de 36,5 kilos d’héroïne par la police judiciaire de Grandeville en juillet 2009

Saisie record de 310 kg de cocaïne au sud de Grandeville par les douaniers, le 21.10.09.

17.11.09  Saisie par le GIGN de 300 kg de cannabis en provenance de Marseille au sud de Grandeville

7.12.09  Saisie par le services des douanes de 130 kg de résine de cannabis au sud de Grandeville dans le sens province Paris

17.12.09  Saisie de plus de deux tonnes de cannabis au sud de Grandeville.

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                          22.11.2009                            
Et à Petiteville,  la noria  nocturne des automobilistes continue  vendredi et samedi  de 23h à 5h du matin …

          Chroniques de Petiteville   2ème saison ….
Où l’on étudiera le Plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les toxicomanies 2008 -2011 -. Rapport au Premier ministre  de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT).

Exemple  :

Chapitre I Prévenir, communiquer, informer
fiche n°1-3 Relégitimer les adultes dans leur rôle de principal acteur de prévention.

Sont désignés comme Administrations/ partenaires
MILDT, Drogues Alcool Tabac Info Service (DATIS), Institut National de Prévention et d’Education à la Santé, (INPES)  ministère de l’Education nationale, ministère de l’Agriculture et de la Pêche, ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, ministère du Logement et de la Ville, secrétariat d’Etat à la Famille, associations de parents d’élèves, Union Nationale des Associations Familiales (UNAF), Familles Rurales, Caisse Nationale des Allocations Familiales, Service d’Information du Gouvernement (SIG).

Ainsi, ni les  élu(e)s au suffrage universel, ni les responsables des partis politiques, ni les patrons des médias ne sont  considérés comme des adultes à relégitimer dans leur rôle de prévention. Pourquoi  ? Ce devoir citoyen leur incombe également, c’est leur  laxisme qui a installé une telle incurie.

               

Exemple dans la presse :
On ne peut que s’interroger et déplorer le placement quasiment introuvable  de l’annonce de la nouvelle campagne antidrogue de la MILDT et de l’INPES  par la rédaction du journal Le Monde : court article de Martine Laronche, tout en bas de la page 28 (7.10.09), juste avant les rubriques nécrologiques.

  Qu’attend M. Schweitzer président de la Halde, et  président du comité de surveillance du journal, pour  lutter contre  cette inégalité discriminatoire de traitement éditorial de l’information  concernant le droit à la santé de notre jeunesse ?              

 NB                    1909-2009, centième anniversaire de la première convention internationale sur les stupéfiants.

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Un prophète de mauvais augure


Note revue le 15 février 2013            

Un an après Gomorra, film courageux parce que sans pitié pour la mafia qui n’a de pitié pour personne, le film Un prophète de Jacques Audiard se replace dans la perspective de la fabrication du « héros* » (sic) mafieux, dans la re- création du mythe cinématographique du parrain à la  sauce napolitaine,  sicilienne,  ou américaine.

La distribution des rôles est  parfaitement réaliste ; elle donne un aperçu de l’actuelle population carcérale. Celle qui a voulu échapper à toute éducation, à toute morale civique, à tout enseignement… jusqu’à la case prison. C’est ainsi et c’est redoutable  d’ignorance et de sauvagerie.

Entre la communauté-gang corse et la communauté-gang barbue (islamistes), Malik ** 19 ans n’aura pas la liberté d’évoluer dans le bon sens, ni de se poser les bonnes questions ; et le cinéaste nous impose d’emblée  sa vision d’une administration pénitentiaire totalement à la solde des assassins.

Malik apprend à coudre, à lire et … à tuer selon le manuel du parfait sale petit mafieux. Il apprend comment on devient un chef et il prépare sa réinsertion (sic) en mettant en place, à l’insu des Corses et des barbus mais grâce à eux, son premier système de  « go fast » entre Marbella et l’Ile-de-France : l’apprenti mafieux sait que « d’honnêtes citoyens français (sic) »,  en attente pathologique de leur drogue, seront vite ses plus fidèles clients, ses meilleurs complices.

Cf. ma note du 18 juillet 2012 : A Nanterre, procès du petit peuple stupéfiant de la « culture » et des médias

                   L’art de J. Audiard consiste à nous dévoiler un univers carcéral qui fonctionnerait « hors la loi  »  prêt à accoucher régulièrement de nouveaux monstres. Je me garderais bien de trouver  « exaltant » ***  un tel parcours, mais le cinéaste nous livre un  documentaire réaliste, en prophète de mauvais augure.

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David Fontaine (Le Canard enchaîné  26.08.09) est dans cette mouvance, fasciné par ce qu’il appelle « une rare figure de héros arabe » (sic).
Pourquoi cet abêtissement  à ne voir de « héros »  que  dans la délinquance criminelle qu’il s’agisse de Mesrine ou de mafieux, alors que ce ne sont que des brutes malfaisantes ?
** L’acteur Tahar Rahim est excellent. On lui souhaite d’autres films pour échapper à cette sordide image.
*** Article de Thomas Sotinel A l’ombre des murs, une épopée criminelle violente et exaltante (sic) Le Monde 26.08.09

Un prophète     Festival de Cannes 2009

Voir ma dernière note de 2010 :   
La gent stupéfiante des médias et de la culture

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M. Pinault, les milliardaires et Paul McCarthy

           Note du 8.09.2009   complétée le 26 octobre 2014   et  le 27 juillet 2017  

M. F. Pinault, milliardaire français n’a pas peur des artistes contemporains. Il nous le prouve avec sa collection rassurante de 2 000 œuvres. Et s’il avait commencé par fuir l’île Seguin à Boulogne- Billancourt,  ce n’était pas par peur du  fantôme du  prolétariat, mais parce que  « la François Pinault  Foundation »  faisait une meilleure affaire en  achetant le bâtiment des douanes de Venise.

Non, ce qui fait peur à M. Pinault, c’est l’ignorance stupide des foules qui n’ont rien compris ni aux «pigeons qui chient» sur un bel escalier du Louvre, de Jan Fabre,  ni au « veau d’or » dans le formol de Damien Hirst, ni au homard de Jeff Koons à Versailles, ni à la truie gonflable de Paul McCarthy ;  l’ignorance de  ceux qui ne savent pas si c’est du         doll’art * ou du cochon.

Alors, comme un brave milliardaire dont la mission  est de renchérir en permanence la cote de ses placements artistiques, M. Pinault ne craint pas de dire que pour lui  «l’art n’est pas un luxe parce que l’appréhension  de l’art exige un engagement » ** ;  traduisez pour les visiteurs de ses expositions l’engagement de payer le   billet d’entrée / même pas de gratuité pour les moins de 26 ans / en échange de quoi il promet « d’éveiller leur intérêt ».

Le milliardaire ne craint pas le partage : « le désir de possession né lors de mon premier contact avec l’art s’est transformé en un profond besoin de partager » ;  aussi a-t-il eu le besoin de faire la même année une exposition à Moscou au Garage-center for contemporary art, au Palazzo Grassi, à la pointe de la Douane à Venise et à Dinard au Palais des arts.

On l’a bien compris, l’exposition de Dinard intitulée  Qui a peur des artistes ?  « encouragera le visiteur à dépasser ses propres appréhensions pour s’engager dans une véritable expérience de l’art.» ***

         Si je ne suis restée dans le hall que l’instant de voir la truie en plastique rose gonfler et  dégonfler sur la machine  Mechanical Pig  2005 Paul McCarthy♦ section humilité (sic) et humour, c’est sûrement, cher M. Pinault, que j’ai eu peur de rire aussi de la section peur de la mort avec le mannequin de Jean Paul II La Nona ora 1999 Maurizio Cattelan … peur de rire avec les artistes contemporains qui se moquent de moi, rassurés qu’ils sont d’être aimés  des milliardaires  comme vous  ! 

    à suivre …       

* néologisme personnel à partir du jargon de milliardaire :          le « doll »  vaut un million de dollars.

** Vivre à Dinard n°54 – juin 2009 – le guide de l’été citations de F.P.

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Caroline Bourgeois, commissaire de l’exposition. Il est intéressant de noter le double sens du  mot appréhension  tel qu’il est utilisé par le milliardaire et la commissaire … sachant qu’il y a l’appréhension sans l’appréhension mais aussi l’appréhension de l’appréhension ou doute réflexif, sans oublier  l’appréhension de l’ appréhension ou  peur d’avoir peur.

 NB   Puisque « Tel est son bon plaisir » le milliardaire rassuré par ses multiples alliés politiques, se verrait bien « investissant »  le Louvre, Versailles  et nos autres châteaux de la République, des créations de ses  favoris, tel un nouveau monarque  nous privant de la liberté de jouir sereinement du fruit du travail et du génie de nos ancêtres bâtisseurs, artisans d’art et artistes qui ont accompli des chefs-d’œuvre  et qui ont transmis aux générations suivantes leur savoir-faire et le goût du beau.

A quand l’encombrant Mechanical Pig  de Paul McCarthy devant La Liberté guidant le peuple de Delacroix au Louvre ?

       M. Pinault milliardaire intrépide, aura-t-il peur de nous l’ imposer  ? …
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Paul McCarthy  … Suite  ……  le 26  octobre   2014

L’inspiration
scatologique, pornographique et homosexuelle de l’artiste ne pouvait que séduire le gai petit monde des milliardaires qui s’agite et s’impose (fortune oblige) au Comité Vendôme pour orner notre place Vendôme à Paris et les salons de notre Hôtel  de la Monnaie en cette fin d’octobre 2014, pour la Foire (sic)  internationale d’art contemporain.

Cet extrait du texte de l’AFP / 24.10.2014/  est d’une grande clarté :

« (…)  Sous les dorures du salon d’honneur de l’hôtel de la Monnaie, situé au cœur de Paris, près de la Seine, la « Chocolate Factory » de Paul McCarthy produit à la chaîne des répliques en chocolat de deux célèbres œuvres de cet artiste controversé : « Tree » [ pour la place Vendôme ], dont la forme conique évoque davantage un plug anal qu’un arbre, et « Santa Claus », gnome barbu [copie de nain de Blanche-Neige de Walt Disney ] portant une cloche et un plug surdimensionné, créé en 2001 à Rotterdam (Pays-Bas).
Symboles d’un productivisme outrancier, les moulages – impropres à la consommation – sont stockés sur des étagères dans les 1.000 m2 de salons en enfilade du premier étage de l’aile Est du bâtiment du XVIIIème siècle. L’odeur, combinée à la projection répétitive d’une vidéo de l’artiste écrivant et déclamant d’une voix rauque et lancinante « Are you the artist ? Fuck you in the asshole ! », produit une sensation proche de l’écœurement. (…) »

Le président , Christophe Beaux, laisse une notice plus flatteuse sur les site de  l’Hôtel de la Monnaie et dans son « book shop »  nous vend une médaille de « Santa » en bronze florentin, le livre de 160 pages  « entièrement conçu par l’artiste autour de l’imaginaire de Noël à Paris (sic) …)» et les sculptures en chocolat noir « Tree »  et « Santa » de l’artiste, sorties de la chocolaterie de  Guy Savoy.

Consolons-nous en pensant que nous avons échappé à cette autre création de l’artiste américain sur la place Vendôme :


«Complex Pile». Hong Kong, avril 2013. AFP

que M. Beaux aurait déclinée, pour le plus grand bonheur des bobos parisiens, de M. Arnault, de Mme Hidalgo et du président Hollande,  en médaille de bronze (sic),  et M. Savoy, en délicatesses chocolatées de 300 grammes à (s’)offrir pour Noël  !

Décidément l’art contemporain est « du dernier bourgeois »  !

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En guise de conclusion provisoire,  je propose à Mme Jennifer Flay, directrice artistique de la FIAC,  de remercier le fringant M. Paul McCarthy (1),  en lui offrant,  au nom de l’Internationale des milliardaires,  des marchands d’art et  des présidents des Hôtels des ventes, un billet d’entrée au Crazy Horse pour le spectacle de Conchita Wurst, l’ homme si féminine qu’elle « incarne la femme sublimée et sensuelle. »
 ♥ Et qui sait ?  Gai ! Gai ! Marions-les  !  Quel beau mariage ce serait après la Foire !
Après la cérémonie dans la cathédrale de verre de M. Arnault, la signature dans notre bel Hôtel de Ville de Paris en présence de tous nos ministres de la culture !
La mariée serait très beau dans la robe de J.P. Gaultier, sa barbe fleurie par un figaro de luxe, le buffet offert par M. Bergé  et pour l’attraction,  je verrais bien une apparition du président  Hollande qui viendrait faire un beau discours électoral du genre (2) : La France et moi sommes aux côtés de Paul  McCarthy et de Conchita Wurst. 

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1)  Paul McCarthy
–    Présentation officielle de La Monnaie de Paris :
« Figure majeure de la scène artistique internationale et une source d’inspiration pour de nombreux artistes, toutes générations confondues, Paul McCarthy insuffle l’énergie et la capacité de réinvention permanente propre à Los Angeles dans cette première exposition personnelle dans une institution française.(…) Invité par Chris Burden, Paul McCarthy a enseigné à l’Université de Californie à Los Angeles de 1992 à 1999, en charges du département « Nouveaux Genres. » 
–    Présentation   de Francetvinfo /avec Télérama et Le New York Times :
« Né en 1945 à Salt Lake City (Utah),  il commence sa carrière artistique par des performances et des vidéos. En 1974, il utilise son corps comme pinceau et de la mayonnaise, du ketchup, de la viande et des excréments comme peinture. (…) En 1976, il fait des « choses impliquant des poupées Barbie, des saucisses, de la vaseline et ses orifices corporels ou ceux des autres (…).»
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Depuis, il s’est lancé dans le croquis des dites performances. On verra et on appréciera dans son exposition à Londres, Galerie Hauser & Wirth , le niveau de la « figure majeure » dans  l’art du dessin  et  « la capacité de réinvention permanente propre à Los Angeles ».

2)  Lors de l’inauguration de la fondation Louis Vuitton de Bernard Arnault, le 20 octobre 2014, le président Hollande déclara : «La France sera toujours aux côtés des artistes, comme je suis aux côtés de Paul McCarthy.»
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27  juillet 2017   Le président Macron et sa première dame confirment :  La France sera toujours aux côtés des artistes,  comme nous sommes aux côtés des milliardaires de la chanson : Bono /U2 le 24 juillet 2017 et  Rihanna le 26 juillet 2017 pour financer leurs fondations … avec notre nouveau prélèvement sur les retraites des Français.

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Les talibans et l’enfance sacrifiée

25 août 2009

Les objectifs politiques des talibans sont clairs :  instaurer avec l’argent des trafics d’héroïne et des réseaux criminels, dans le sang, par les armes, leur régime de terreur islamique  en Afghanistan et au Pakistan.
Déjà, ils occupent toute la région frontalière côté Pakistan.
Ces   » zones tribales  »  servent de base arrière aux talibans du mollah Omar comme aux terroristes d’Al-Qaida parmi lesquels leur chef  Oussama Ben Laden, commanditaire des attentats de New-york du 11 septembre 2001, jouit d’une totale liberté  (grâce à quelle complicité politique internationale ?). C’est là qu’ils cachent leur arsenal d’armes et de munitions .

Le programme scolaire voulu par les talibans pour les enfants pakistanais, comme pour les jeunes afghans est conforme à leurs principes et fonctionne comme une mécanique monstrueuse pour atteindre leurs objectifs politiques :

         Pour les filles ( les jugeraient-ils trop promptes à devenir plus savantes et plus intelligentes qu’eux ?), la charia – loi divine qui sert de droit pour les talibans-  programme  la destruction systématique de leurs écoles, puis leur enfermement à la maison ou sous la burqa.

Avec  la journaliste pakistanaise  Sharmeen Obaid-Chinoy * nous rencontrons deux fillettes devant leur école en ruines** ; autrefois 400 jeunes filles y étaient scolarisées. Elles ont courageusement accepté de témoigner. Z… dit en pesant chaque mot :  » Je suis un peu en colère. Je me fais du souci, notre école a été détruite.  » R… ajoute :  » Ce n’est pas juste.  » Z… reprend :  » L’enseignement, c’est un rayon de soleil. J’ai envie de bénéficier de ce rayon de soleil !  »

         Pour les garçons, et tout particulièrement  les plus pauvres, les talibans ouvrent des écoles coraniques où ils sont nourris et logés. Les garçons  y apprennent à réciter par coeur le coran – en arabe, langue sémitique qu’ils ignorent -, à considérer les filles et les femmes comme des êtres inférieurs à soumettre par la violence,  à  » utiliser un fusil mitrailleur, des roquettes, des grenades anti-chars, des bombes, et  à préparer des attentats-suicides  » ***.

Cependant à entendre un   » professeur taliban  » de Karachi  «  les écoles coraniques jouent un rôle positif ; il n’y a ni haine ni terrorisme, mais amour, paix et harmonie.  » C’est ce que pourrait faire croire une vidéo de propagande où l’on voit des garçons de 12-14 ans psalmodier le coran en se balançant. La vérité est tout autre et hors caméra le mufti se dévoile : «  Nous avons le combat dans le sang. Les musulmans voient cette guerre comme le moyen de devenir martyrs. Quand on voit la mort comme une bénédiction, on devient invincible. »
Comme il faut que ces garçons perdent vite  le goût de la vie, les talibans leur suppriment les jeux. Ainsi dans un camp de Peschawar, un garçon de 14 ans qui a grandi dans une ferme de la région tribale de Bajaur raconte à la journaliste :  » Notre village était très beau. J’avais plein de copains avec qui je jouais au foot et au cricket, et puis les talibans sont arrivés et ils ont interdit les jeux. On a continué en cachette. Les talibans nous ont repérés et ils nous ont tiré dessus, ils nous ont interdit de jouer, et là  on a arrêté.  »

Quand Sharmeen montre la vidéo à K. Abdullah  » formateur taliban  » il dit :  » Les miens sont plus jeunes, ils ont  5, 6 ou 7 ans. Ils viennent à nous car nos armes leur plaisent. Il sont encore très petits. Les enfants sont les instruments qui permettent d’accomplir la volonté d’Allah. Il faut être prêt à des sacrifices. Cela est juste.  »

           Il serait temps que les bombardements des armées américaine et pakistanaise ne prennent plus pour cibles les villages en semant le désespoir  parmi les populations pauvres déjà victimes des crimes des islamistes radicaux. Ces bombardements aveugles et injustes renforcent  la cause terroriste des talibans et leur doctrine de haine.

            Il serait temps que tous les grands stratèges militaires piègent véritablemnt les talibans et les terroristes d’Al-Qaida, leurs chefs ; ce sont eux les véritables criminels, les véritables assassins, ceux qui sacrifient les enfants.

                                                                                                                                                                      

* Dans son  très intéressant documentaire Pakistan, l’étau des talibans  diffusé sur Arte les 8 et 13.08.09

**  Dans la vallée de Swat, surnommée autrefois au XXème siècle,  » la Suisse pakistanaise « . C’était une région touristique dans les montagnes himalayennes,  autrefois,  avant l’arrivée des talibans. Les touristes ont fui, mais  aussi 500 000 habitants qui vivent leur misère et soignent leurs blessures dans les camps de Peshawar ( 1 500 000 Pakistanais  réfugiés : 30 000 personnes dans chaque camp dont 15 000 enfants).
Comme le gouvernement pakistanais,  en février 2009,  a accordé aux talibans, (par lâcheté ou par complicité (?),  le droit d’imposer  la charia à toute la population de la vallée de Swat , on ne trouve plus maintenant que ruines et désolation,  avec des   » places sanglantes  » pour les flagellations et  les exécutions publique. Les policiers – tous musulmans-  sont massacrés et plus de 200 écoles de filles ont été détruites. Pour les talibans, tuer des musulman(e)s est leur droit puisqu’ils sont leurs maîtres ; on devine le sort qu’ils entendent réserver aux » infidèles « .
*** Le garçon de 14 ans qui énumère ses  » apprentissages  »  est prêt à  devenir à son tour un martyr en   commettant  un attentat- suicide ;  il veut  » anéantir le mal pour la plus grande gloire de l’islam et rendre Allah heureux   » en faisant mieux que S… qui s’est fait sauter en tuant 6 personnes, mieux que S…. qui a tué 22 personnes, mieux que M… qui a entraîné 28 personnes dans la mort  » et il ajoute :  » Nous sommes des milliers. Beaucoup de combattants sont plus jeunes que moi.  »          Dans les 10 000 écoles coraniques, il y a 1 500 000 garçons…

NB Nous assistons aussi à une conférence de presse du nouveau représentant  du Ht Commandement des talibans devant (encore) les ruines d’une école de filles.          Hakimullah Mehsud commence ainsi :  » Qu’Allah protège Oussama ! Qu’Allah protège le mollah Omar ! Y-a-il des gens plus valeureux qu’eux ? »  Questionné sur Barack Obama, il répond : «  Chez nous, il y a un proverbe qui dit Le chien noir est le frère du chien blanc, Obama est un infidèle, si Allah le veut nous nous débarrasserons rapidement de lui. « 

 28.08.09 Retour en France   
La charia islamiste sur la burqa n’a aucune légalité dans notre pays républicain.
Les femmes qui portent la burqa en France savent-elles qu’elles ne font qu’obéir aveuglément aux talibans afghans, aux salafistes égyptiens ou algériens, aux criminels terroristes  ?
Savent-elles qu’avec les talibans elles n’auraient pas eu le droit d’aller à l’école,  de poursuivre leurs études à l’université, mais seulement le droit d’être vitriolées ou lapidées ?
Savent-elles que ces hommes qui les commandent les sacrifient, les mettent hors-la-loi comme eux, en font leurs complices ?
Savent-elles qu’elles trahissent ainsi la cause de millions de femmes qui, en terre islamique, veulent conquérir le droit au  » rayon de soleil de l’enseignement «  ( comme le dit si bien Z…), le droit à la liberté, à l’égalité,  à la citoyenneté ?
        Pour redonner force et courage aux plus faibles, la loi républicaine doit s’appliquer ; une pétition adressée au président de la République s’ouvre avec Riposte laïque.
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  NB         En   mémoire de  Gilles  JACQUIER   tué d’un tir d’obus de mortier de 81 mm venu d’un quartier sunnite rebelle  lors d’un reportage pour Envoyé spécial  à Homs (Syrie) le 11 janvier 2012).
3.09.09 Carnet de route en Afghanistan Ecoles, un tableau noir
          Reportage de Gilles Jacquier – France 2 Envoyé spécial dans la province de Kandahar, quand les talibans s’opposent par leur charia à la scolarisation des filles, vitriolant 16 jeunes filles qui allaient à l’école  sous la burqa, assassinant les femmes professeurs les unes après les autres, brûlant les écoles…  A l’hôpital, Shamsia 16 ans qui souffrait d’atroces brûlures au visage disait :  » Moi de toute façon je veux retourner à l’école, je veux reconstruire mon pays.  »
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