Les fabricants de jeux vidéo diront merci

Sur le vif /  « L’addiction aux jeux vidéo est rare«  / Propos (en italique) *de Serge Tisseron, psychiatre.

Cher Serge Tisseron,

Dans votre rôle de psychiatre conseiller, quand les parents sont  » terrifiés par la violence de certains jeux [vidéo] « , vous pensez donc qu’ils ont tort, et que cette violence, qui s’ajoute à celle de la télévision, du cinéma et de la Toile est excellente pour la santé mentale des chers petits ? Avec en prime  la drogue à l’adolescence **?

Et tant pis pour tout le temps de vraie vie volé aux jeunes. La fabrique de petits robots fonctionne déjà à plein régime. Les fabricants de décervelage ne manqueront pas de vous dire merci. 

NB Tout esprit rationnel se régalera de  » L’addiction aux jeux vidéo est un phénomène rare  » qu’il rapprochera de la dernière phrase  » Il faut bien sûr mener une prévention auprès des jeunes mais aussi une bataille pour que les fabricants fassent des jeux moins addictifs. » De qui se moque le psychiatre ?

                               *Propos recueillis par Martine Laronche Le Monde 7.01.09

   **cf. Le désarroi des parents face au danger du cannabis Martine Laronche Le Monde 27.01.09

Black Blanc Beur, ou tous citoyens ?

2 novembre 2008 – 28-29 mai – 16 juin 2018  
note remise en avant le 26 juillet 2020le 29 novembre 2020

Note remise en avant pour le premier match  de l’équipe de France de football pour la Coupe du monde 2018 … Je gage que M. Macron se réjouira « du pognon de dingue » que cela rapporte aux riches qui savent s’enrichir, comme il s’est indigné « du pognon de dingue » que l’on donne aux pauvres qui ne savent que rester pauvres. (en direct du salon vert de l’Élysée le 12 juin 2018).

Note revue le 28 mai 2018, alors que M. Macron, président de la République française se définit comme « un mâle blanc ».
Non seulement, le langage de M. Macron n’est qu’un radotage de – formule -raciste- éculée- de- couleur- de- peau, mais c’est encore un flagrant déni de la Déclaration des droits de l’homme et de la femme, et de notre Constitution républicaine.
Le peuple souverain   accordera-t-il  à M. Macron d’En- Marche, un « blanc-seing » pour concocter avec tous les  communautarismes des  castes et des  monothéismes, une nouvelle constitution bafouant les droits à la liberté, à l’égalité et à la fraternité laïque des citoyens de ce pays, pour glorifier leurs communautarismes, leurs dieux, leurs religieux et leurs riches ?
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Black  Blanc  Beur
  l’expression  « sonnait » bien ; on l’avait associée à la victoire de l’équipe de France de football en 1998.
C’était bien dans le tempo du rap avec une pointe d’anglais et une pointe de verlan ; SAUF que le choix de ces mots-là, plombait l’avenir et brouillait le sens du mot « égalité »  /en pointant des « différences » / dans l’esprit des plus jeunes.

Alors que nous sommes définitivement toutes et tous une seule humanitéune seule espèce humaine avec une origine commune, Black et Blanc exacerbaient encore entre nous avec la différence de couleur, la notion erronée et si tragiquement utilisée de race ; Beur, arabe (en argot verlan) nommant une langue (1).

Nous n’étions plus ni égaux  ni citoyen(ne)s d’une même nation, nos seules apparences physiques et/ou la langue de nos ancêtres prédominaient et nous (re)divisaient en  « ethnies ».

Black  Blanc  Beur nous classait à la manière d’une anthropologie pré-scientifique, avec un maximum de préjugés racistes.

De telle façon qu’en 2008, pour des collégiennes et des collégiens d’Epinay-sur-Seine (2) , né(e)s en France, l’idée d’être Français ou Française n’est acquise que pour quatre d’entre eux. Et que penser d’ailleurs de la présentation des élèves, par le journaliste du Monde, Mustapha K., assistant à leur cours d’instruction civique : « un seul Blanc, une Asiatique, les autres sont des Maghrébins et des Noirs » ?

C’est dire qu’il faudra encore beaucoup d’instruction civique et morale pour qu’enfin au collège et au lycée, on ne se traite plus de « sale Black – sale Blanc – sale Beur …etc.» ; pour que soient écartées toutes ces insultes automatiques, générées par l’habitude du « classement ethnique » et l’absence de respect réciproque ; pour qu’enfin les jeunes retiennent les idées d’égalité et de fraternité avec celle de citoyenneté française (droits et  devoirs).

Black  Blanc  Beur  plus qu’une erreur grave était une entrave au droit à l‘égalité citoyennedroit républicain qu’il convient de toujours proclamer pour le conquérir pleinement.

Notre société française du XXIème siècle :
le Parlement, le gouvernement et le président de la République,
l’Éducation nationale, la Justice,  les partis politiques,
toutes les assemblées élues
, tous les services publics,
toutes les entreprises publiques ou privées et leurs dirigeants,
tous les médias/ presse/radio/tv et autres réseaux sociaux.

TOUS et TOUTES, nous avons le devoir
 d’assurer cette (re)conquête politique et morale.

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1 Le mot arabe désigne la langue arabe qui est une langue sémitique (comme l’hébreu) – par extension celles et ceux qui parlent cette langue, et en aucun cas leur nationalité ou leur religion.

2  Ceux qui se sentent (sic) français, levez le doigt  citation en italique Article de Mustapha Kessous  – Le Monde 19/20.10.08

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Apostille

4 novembre 2008 :  Le peuple américain a élu le sénateur démocrate Barack Obama, président des Etats-Unis. Le peuple américain marque ainsi sa volonté de réagir avec celui qui aurait le meilleur programme : « yes we can »   face au désastre humanitaire sur la planète des années Bush.
Puisse cette maturité politique se concrétiser en message de paix et de respect pour les autres peuples ! Puisse cette élection signifier pour demain plus de fraternité sur notre planète !

 … Cependant, j’ai lu et entendu partout dans les médias français que M. Obama est le premier président noir ; avec un père noir et une mère blanche, il est aussi noir que blanc, aussi blanc que noir.
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Lisons et relisons  encore  Martin Luther King :   I have a dream

J’ai un rêve. C’est un rêve profondément enraciné dans le rêve américain. Je fais le rêve qu’un jour cette nation se lève et vive sous le véritable sens de son credo : « Nous considérons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes ont été créés égaux … Je fais le rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés pour la couleur de leur peau, mais pour le contenu de leur personne. Je fais ce rêve aujourd’hui !  »  (extrait de son discours du 28 août 1963 à Washington).
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Mai 2008 : où en est la mixité scolaire ?

Le mois de mai 2008 fut rude dans Le Monde pour la gent masculine. Après l’article de Luc Bronner le 3 – Délinquance : le problème, c’est l’homme – nous eûmes le 28 celui de Martine Laronche – A l’école, les filles battent (sic) les garçonsCes statistiques, ces études sociologiques en renforcent d’autres. Les faits sont têtus ; les garçons n’arrivent pas à égaler les filles : elles travaillent mieux et plus, elles ont une meilleure maîtrise de leurs pulsions agressives.

Une révolution culturelle pourrait-elle enfin éclore ?  La mixité scolaire doit être repensée lucidement en terme d’égalité des droits et des devoirs entre les garçons et les filles. C’est elle en effet qui sera un des leviers de la nécessaire parité,  le nouvel humanisme du XXI ème siècle.

Depuis quatre décennies les garçons et les filles ne se quittent plus  ; c’est la mixité scolaire avec sa convivialité et ses émotions, mais aussi ses difficultés et ses injustices. Dans sa note du 24.10.2000 intitulée   A l’école, au collège et au lycée : de la mixité à l’égalité *, le ministre J. Lang exposait  » ce noble et difficile combat : libérer nos sociétés d’un de ses carcans les plus archaïques et parvenir à une parfaite égalité de conditions entre les hommes et les femmes. Parce qu’elle a en charge la formation de futurs citoyens, l’école est aux avant-postes. »

Suivait un document dont je recommande

– le chapitre 4 L’évaluation   où deux  »  scénarios  » évoquent  les stéréotypes d’enseignant dévalorisant la fille :  » Julie a fourni de gros efforts, travail sérieux. Continuez. » alors qu’elle a la même moyenne en mathématiques que le garçon :  » Christophe est en-dessous de ses possibilités. Pourrait être un élève brillant s’il travaillait plus régulièrement. «  ; et le conseil de classe refusant à la fille la 1ère scientifique qu’elle souhaitait, alors qu’avec la même moyenne, il l’accorde au garçon.

–  le chapitre 6 L’éducation à la santé, à la sexualité et à la prévention des violences sexistes et sexuelles où le  constat  stéréotypé  tel  que  » La consommation d’alcool est souvent considérée comme un rite de passage de l’adolescence à l’âge adulte, communément accepté socialement pour et par les garçons.  » Questions : Faut-il pour autant banaliser une consommation régulière d’alcool  ? Faut-il interpréter différemment l’alcoolisation des garçons et des filles ?  » 

La réponse de M. Lang est un morceau d’anthologie du laxisme éducatif, de la déclaration d’impuissance  :  » La permissivité engendre les abus, les risques de violences, et met en danger la santé et la sécurité des adolescents. L’interdiction formelle induit des conduites de transgression. » Comme si les adolescents en apportant des bouteilles d’alcool, ne savaient pas déjà qu’ils transgressent ; comme si on ne pouvait pas, avec la bonne autorité protectrice qui est le devoir de l’enseignant et de l’éducateur, à la fois faire réfléchir et interdire –donc sanctionner !

Avec cette note de 2000, le ministre J. Lang gardait la même posture uniquement permissive héritée des  » enragés  » de 1968. Et pourquoi, le scénariste en chef de la rue de Grenelle n’évoquait-il  pas aussi la drogue ?  La consommation de cannabis, depuis ce temps-là, a atteint un jeune de 17 à 25 ans sur deux. M. Lang, pour l’alcool, la drogue, comme pour la laïcité ( tolérance du port d’insignes religieux, tel  le voile islamique), n’a pas été  » aux avant-postes « .

            Les lycéens, encore plus que les lycéennes, ont fragilisé leur santé,  gaspillé  leur précieuse jeunesse, temps fort d’apprentissage des savoirs et de la citoyenneté, détourné l’argent de leurs familles. Quant aux collégiennes et aux lycéennes, elles subissent en permanence des propos sexistes forcément insultants de la part des garçons. Voilà un bilan que l’histoire jugera.

Nul doute qu’il faille revoir un meilleur usage de la mixité, afin que les garçons puissent comprendre auprès des filles, la nécessité d’un travail  régulier sans excès de langage, de substances toxiques et de comportements violents et/ou perturbateurs, et que les filles puissent comprendre auprès des garçons, la nécessité de la confiance en soi et de l’ambition personnelle ;  tout cela grâce à la ferme volonté éducative de l’institution, dans un environnement scolaire à nouveau paisible.

          

* Bulletin Officiel du ministère de l’Education Ntionale et du ministère de la Recherche. HS n° 10 du 2 novembre 2000

 

                                                                                                           

 

« Hyper réac la morale… » ?

27 avril 2008 – 8 avril 2018 – 14 avril 2019

Dixit un professeur d’école en formation à l’IUFM de Livry-Gargan (1) (Seine-Saint-Denis) qui juge le lexique des nouveaux programmes « hyper réac ». Il y a lu les mots « morale », « instruction civique », « éducation à la citoyenneté  » qui sont, pour lui, de vilaines notions hyper régressives et hyper répressives, forcément désastreuses pour des enfants nés au XXI ème siècle.

Préfèrerait-il laisser aux seuls curés, imams, rabbins et autres pasteurs, l’apprentissage aux enfants de commandements et de lois  » dictés  » par des dieux, par des prophètes, ou par un seul mais pas le même, et qui nous font la « morale » depuis des millénaires en nous infligeant leur obscurantisme dogmatique, leurs pouvoirs de « droit divin », la stigmatisation des femmes, les anathèmes, les menaces de mort aux « mécréants », aux « incroyants », les guerres de religion, le terrorisme des communautarismes fondamentalistes ? (2) etc.

N’aurait-il pas une petite idée de ce qu’un professeur d’école peut apprendre à ses élèves par son propre exemple, sa tenue, son langage, son calme et sa fermeté ? Ne pense-t-il pas qu’il peut assurer par sa bonne autorité, leur attention et leur concentration ? Ne pense-t-il pas qu’il peut prévenir les violences pendant les récréations pour en faire – comme il se doit – des moments paisibles ?

Ne pourrait-il pas savoir que son devoir d’enseignant est  d’encourager les élèves  à fournir chaque jour des efforts pour respecter le règlement scolaire, mieux se contrôler,  respecter les camarades de classe et les professeurs,   respecter les locaux, simplement parce que d’autres enfants après eux en auront besoin ? etc.

En fait, cet apprentissage de la tenue, de la politesse et du bon comportement, avec la sévérité nécessaire pour imposer le respect, c’est bien ce que réclament les collégiens « sensibles » d’Aubervilliers ; et les 18-21 ans des centres Défense Deuxième Chance ne les contrediront pas, quand ils reconnaissent qu’ils viennent tout juste d’apprendre à dire « bonjour » et à se lever le matin pour travailler …

Alors, instruction civique et morale,  éducation à la citoyenneté … mais avant 18 ans, ce serait quand même mieux … et cela ferait des millions d’euros d’économie !

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1 Panorama vidéo Ce que les professeurs des écoles reprochent au ministère de l’éducation nationale   Le Monde.fr 15.04.08
En 2016   Site ESPE  Créteil
2 C’est dire si le professeur laïque d’école, de collège et/ou de lycée peut mieux faire que le curé, l’imam, le rabbin , le pasteur …et tous les gourous sectaires. N’en déplaise au président.

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