Erasme et l’aimable Philautie

11 août 2015

On sait le  succès fou du suffixe « phobie » dans islamophobie et homophobie * à notre époque de montée en puissance de communautarismes revendicatifs, voire menaçants jusqu’à massacrer de paisibles citoyens depuis 2012.
Le sens premier, selon le radical grec,  phobos est crainte/ angoisse.

L’extension  créée – par- la-nouvelle- mode -islamiste- et -homosexuelle, vers un sens d’aversion / d’hostilité, leur donnerait-elle le droit de nous accuser ? Le droit de  faire du prosélytisme indigne avec des menaces  de procès ou de mort, déniant toute liberté d’expression, pour motif que nous n’appartiendrions pas à « la diversité de l’espèce humaine » ?

Certes, le suffixe « phil » quand il désigne un pédophile, exprime aussi un tragique contresens entre sa signification première, aimer et le crime du violeur d’enfants.

Enfin, on peut encore librement dire de nos compatriotes qu’ils sont philanthropes, francophiles, bibliophiles ou philosophes sans crainte d’être fustigé.
Quoique, il se pourrait bien qu’un francophobe portât plainte pour usage de langue française dans la « diversité de sa non-identité nationale d’islamophile » ! En Outre-République, la langue française est bannie.

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Aussi, quel plaisir de lire sans crainte, sous la plume dÉrasme dans son Éloge de la Folie (1508), l’éloge de la Philautie ♥ !

[XLII].- « (…) Mais pourquoi citer tel ou tel exemple, alors qu’en tous lieux Philautie (l’Amour-Propre) répand merveilleusement le bonheur ?
Celui-ci, plus laid qu’un singe, se voit beau comme Nirée ♥ ; celui-là se juge un Euclide ♥ pour trois lignes qu’il trace au compas ; cet autre croit chanter comme Hermogène ♥, alors qu’il est l’âne devant la lyre et que sa voix sonne aussi faux que celle du coq mordant sa poule. (…)

Pour les artistes de profession, qu’est-il besoin d’en parler ? Chacun d’eux a sa Philautie particulière et cèderait plutôt son champ paternel que son talent.
C’est surtout le cas du Comédien, du Chanteur, de l’Orateur et du Poète. Moins il a de valeur et plus il a de prétention et d’impertinence, plus il se rengorge et plastronne.
Et tous trouvent à placer leur marchandise, car c’est toujours ce qu’il y a de plus inepte qui rencontre le plus d’admirateurs. Le pire plaît nécessairement au plus grand nombre, la majorité des hommes étant asservie à la Folie.
Puisqu’aussi bien le plus inhabile est aussi le plus satisfait de lui-même et le plus admiré, à quoi bon s’attacher au vrai savoir, qui est pénible à acquérir, rend ennuyeux et timide et n’est apprécié, en somme, que de si peu de gens ?

[XLIII].- Si la nature fait naître chaque homme avec cette Philautie, qui est amour de soi, elle en a muni également chaque nation et chaque cité.
D’où suit que les Anglais revendiquent, entre autres dons, la beauté physique, le talent musical et celui des bons repas (…) ; les Français prennent pour eux l’urbanité ; les Parisiens s’arrogent presque le monopole de la science théologique ; les Italiens, celui des bonnes lettres et de l’éloquence (…).
Dans ce genre de félicité, les Romains l’emportent et s’enchantent encore du rêve de l’antique Rome. (…) Les Turcs, ce ramassis de barbares, prétendent à la meilleure religion et raillent les Chrétiens, qu’ils traitent de superstitieux. (…) Les Allemands sont fiers de leur haute taille et de leurs connaissances en magie.

[XLIV].- N’allons pas plus loin ; vous voyez, je pense combien Philautie procure de satisfaction à tous et à chacun. (…) »

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* Phobie : si ce mot est inconnu du Littré, le Grand Robert le signale vers 1880 : didact. Cour. Peur, crainte angoissante spécialement liée à certains objets, certains actes, certaines situations, certaines idées (…)

« Sur la question des peurs morbides, actuellement désignées sous le nom de phobies, il existe un très grand nombre d’observations, notes, mémoires, qui ne font que s’accroître chaque jour (…) J. Falret et Westphal (dans un traité sur l’agoraphobie, 1872) paraissent les premiers qui soient entrés dans cette voie. À la peur des espaces de Westphal et à la crainte du contact de Falret, s’en ajoutent bientôt d’autres et l’on traverse une première période, où se produit une véritable inondation de phobies, ayant chacune son nom spécial (…) Toute manifestation morbide de la crainte est aussitôt dénommée par un vocable grec ou réputé tel et nous avons (…) jusqu’à (…) la triakaidekaphobie (peur du nombre 13 !). Th. Ribot, Psychologie des sentiments, 1896, p.220.

 

♥ Philautie : Mot connu du seul Littré : Terme didactique,  Amour de soi-même, complaisance vicieuse de soi-même.
Nous ne nous faisons point justice,
Et la philautie est un vice
Dont le plus sage est entaché,
Fût-il sans tout autre péché. Scarron

♥ Nirée :« Le plus beau des Grecs devant Troie » Homère
♥  Euclide d’Alexandrie (323-283 av. notre ère), fondateur de l’école mathématique d’Alexandrie.
♥ Hermogène : M. Tigellius Hermogenes, chanteur célèbre protégé par Auguste, et qu’Horace appelle optimus cantator et modulator.

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Vive le Collectif des femmes sans voile …. et les Algériennes en bikini !

  Note du 15 juillet 2015  mise en avant le 2 août 2017

2-3 août 2017

Vive « les opérations bikini » sur les plages en Algérie !

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Vive la magnifique détermination et le beau courage de  milliers de femmes algériennes qui disent NON à l’esclavage de la loi islamique qui génère en plus  le harcèlement sexuel !

On lit dans Le Parisien.fr du 3 août 2017 :
« Plage de Sidi-Fredj, près d’Alger (Algérie). Porter un bikini sur la plage n’est pas interdit dans le pays. Mais c’est mal vu (sic) et la pression sociale (sic) s’intensifie. »

Le même harcèlement ou « loi du mâle »  sévit dans tous nos quartiers islamisés – en Seine-Saint-Denis, dans les quartiers nord de Paris ou de Marseille … dans toute la France.

Vive le Collectif des femmes sans voile  et son Comité Laïcité République !

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Cf. En Algérie, les femmes organisent « la révolte du bikini » BFMTV  Clothilde Bru 26.07.2017
Sur les plages algériennes, le bikini pourrait faire évoluer les mentalités   La Croix  Salomé Parent 19.07.2017
 Des « opérations bikini » contre le harcèlement sexuel en Algérie  Le Figaro Mylène Bertaux  20.07.2017

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15 juillet 2015

Et si les vraies citoyennes « féministes » françaises du XXI ème siècle étaient dans le Collectif des femmes sans voile d’Aubervilliers  ?

Par leur volonté, leur ténacité, leur persévérance, leur courage quand elles affrontent seules les intégristes, frères musulmans ou salafistes de Seine-Saint-Denis, elles sont exemplaires.

Alors qu’elles sont ignorées par les médias nationaux, presse- radios -télévisions privées ou publiques – régentés par des godillots  PS,

Alors qu’elles sont indignement lâchées  par un gouvernement Valls qui a fait « l’erreur 404 » d’effacer  de son site la belle présentation de  La  République se vit à visage découvert  : « Pour plus d’informations, un site internet est à votre disposition : www.visagedecouvert.gouv.fr. »
 

Alors que dans son rapport remis au Premier ministre en juin 2015, M. Malek Boutih écrit, p. 35 que
« le djihadisme est la partie la plus avancée de la radicalité politico-religieuse de l’islamisme« , que
« les islamistes ont élaboré une méthode pour s’implanter, élargir leur sphère d’influence et recruter sur tout le territoire » et p. 36 que
« la première étape du mécanisme de la radicalisation islamiste est de commencer par planter un drapeau, autrement dit afficher ouvertement l’existence d’individus radicalisés. C’est là le rôle du voile puis de la burqa ou des barbes non taillées et des vêtements traditionnels, voire de codes comme le port permanent de pantalons courts laissant voir les chevilles. » (…)

Aussi, le député de l’Essonne comme l’ancien maire d’Évry * savent-ils  depuis longtemps qu’autour de chaque femme en voile ou en burqa gravite une sphère d’influence islamiste et qu’une bonne application de la loi aurait mis au jour, dès les massacres de Merah en 2012, les réseaux de radicalisation.

Mais on le voit, le double langage des organisations islamiques de France a déteint sévèrement sur le député et le Premier ministre ; le premier ne tire aucun enseignement pour conseiller la plus grande fermeté vis à vis du respect des lois sur le voile et la burqa  qu’il nomme cependant  « drapeaux de l’islamisme », le second rejette la loi hors de son site parce qu’il a donné l’ordre de ne  pas l’appliquer.

Reniant la Déclaration des droits de l’homme et de la femme et les lois de la République, complice des frères musulmans et des salafistes de l’UOIF et du CFCM, le gouvernement laisse libre cours à l’islamisation ciblant les femmes, alors qu’il sait, comme nous, comment arrivés au pouvoir,  les talibans, Al-Qaïda, l’État islamique ou Boko Haram  les  traitent : après la burqa, les viols, la séquestration, le mariage forcé, l’esclavage sexuel, le vitriol pour celles qui veulent étudier, la lapidation, la pendaison… la mort.

Ce gouvernement depuis 2012, trahit les femmes laïques, libres, égales et fraternelles, qui défendent les lois républicaines et se battent contre ces « drapeaux de l’islamisme » en France.
Elles sont la fierté de la République française !
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*  Cf. « L’une à Kandahar, l’autre à Évry / 27.12.2009

Enfin,  l’on a retrouvé notre belle Marianne  illustrant la loi du 11 octobre 2010 entrée en vigueur le 11 avril 2011.

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27 juillet 2015     Apostille
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♠ C’est l’été, pensez ! un 22 juillet 2015,  dans le beau parc Léo Lagrange de Reims !
Comment imaginer qu’une jeune femme en maillot de bain interpellée aux cris de « Allez vous rhabiller, c’est pas l’été (sic) »  ait été agressée si brutalement par cinq filles,  qu’elle se retrouve au CHU souffrant de blessures justifiant quatre jours d’incapacité totale de travail  ?
Banale affaire pour la commissaire de permanence qui a précisé  à l’AFP que  c’est parce que « la femme ainsi interpellée ne s’est pas laissée faire [que] cela a dégénéré en violences.» Ben voyons ! quand on vous tape dessus, il faut se laisser faire !
Et le parquet de Reims affirme à la presse locale qu’il n’y a eu « ni mobile religieux [ni] mobile moral qui aurait déclenché l’altercation», donc pas de  bonne raison (sic). (Sources Le Figaro.fr 27.07 et Libération.fr 26.07.2015)

J’en conclus  simplement que cinq filles (musulmanes mais tolérantes – nous dit-on(!) qui voient une fille en maillot de bain ont une vraie mauvaise raison pour pratiquer un lynchage en règle de cette dernière : c’est pour la punir.
Et à Reims comme à Téhéran, le juge et la commissaire donnent raison aux matrones de la police des mœurs.

Et une fois de plus, un journaliste de Libération.fr épingle  la « fachosphère »- c’est-à-dire nous CHARLIE, citoyens fraternels –  qui pensons que faire mal pour faire peur et soumettre est une pratique criminelle de la terreur islamique.
Elle se met en place à Reims comme à Aubervilliers.

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♠  2.08.2017 Ajout de la note du  31 décembre 2016 dans  « La Seine-Saint-Denis, c’est comme au bled. »

Je ne pouvais finir l’année 2016
sans évoquer le naufrage de l’égalité des droits des femmes en Seine-Saint-Denis, et partout où s’est imposée par la menace de mort, la loi islamique de la soumission des femmes.

♠♠ Au moment où l’on apprend qu’en Afghanistan – à Latti, dans la province de Sar-e-Pul, au nord du pays, sous contrôle taliban- une  femme de 30 ans a été décapitée par une bande armée, « au motif qu’elle se promenait, seule, dans un magasin« (1) ; deux femmes avaient filmé à Sevran ♦(en caméra cachée) l’interdit qui leur était opposé  de s’asseoir dans un café.
Et pour qu’elles comprennent qu’elles n’étaient plus en France (sic) et n’avaient pas le droit d’être dans un lieu public,  le patron leur avait asséné la formule :  » Dans le 93, c’est comme au bled. »
À Sevran donc, un patron de café pour hommes musulmans, obéit exactement et en même temps,  à la même logique barbare que les talibans de Latti : aucune femme dans un lieu public.

Ainsi, à la question que je posais, le 19 novembre 2013 : « La Seine-Saint-Denis est-elle déjà un territoire d’Outre-République laïque? »(2), le patron (3) et ses clients avaient répondu OUI.
À Sevran, la loi républicaine ne s’applique plus,  c’est l’islam intégriste, c’est la loi du bled qui l’ont supplantée, et malheur à celles qui n’obéiront pas !

Ce soir,  F. Hollande  nous présentera  pour la cinquième et dernière fois, ses vœux de président,  on constatera une fois de plus, combien il excelle dans l’art de la tartufferie.
C’était déjà le cas, dans  ses confessions de coquefredouille sur sa pratique du pouvoir (4),  avec sa sentence sur  » la femme voilée d’aujourd’hui [qui] sera la Marianne de demain ».
Mais il a fait tout le contraire ; par l’absence de volonté républicaine assumée, et sur le détestable modèle de l’Arabie saoudite,  il les a laissées se soumettre à l’obligation du port du voile, quand ce n’est pas à celui de la burqa, alors que les menaces salafiste et frériste devenaient de plus en plus violentes.

Il faut bien constater l’impuissance de cette majorité de gouvernement PS depuis 2012, et se tourner vers l’exécutif du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, exclusivement PS-PC-EELV sous la présidence de M. Troussel PS, avec ses sept vice-présidents PS, et ses quatre vice-présidents PC-Front de gauche pour une transformation sociale et écologique.

Il y a bien une vice-présidente chargée de la jeunesse et de la lutte contre les discriminations et une conseillère départementale déléguée chargée de l’égalité femmes-hommes et de l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes, mais nulle part, n’ont été défendues  l’idée que la citoyenneté des femmes est menacée, l’idée d’une « transformation sociale » vers  plus de liberté et d’égalité pour les femmes. L’exécutif en Seine-Saint-Denis a été et demeure totalement impuissant face au pouvoir des intégristes.

Pour la Primaire de la gauche de janvier 2017, où se présentent ceux qui ont contribué à ce déni de la République fraternelle et laïque, on attendra qu’ils nous déclarent :
… si,  oui ou non, en Seine-Saint-Denis, mais aussi partout en France, avec un président PS,  ils veulent pour notre avenir, que les femmes françaises, déjà exclues à Sevran,  subissent le même sort que cette jeune Afghane en décembre 2016, à Latti, chez les talibans …

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1   28.12.2016  Une Afghane décapitée  Baptiste Erondel   Le Figaro.fr

2 La Seine-Saint-Denis est-elle déjà un territoire d’Outre-République laïque?     19.11.2013

Le serment du Jeu de Paume – 20 juin 1789

20 juin 2015 – 21 octobre 2018


XVIIIème siècle
Château de Versailles 
juin 1789

Il avait fallu trouver un nom qui assurerait au Tiers État sa légitimité, « le caractère national des Communes » face aux privilégiés.

Lisons dans le tome 1 La Constituante  1789-1791  de Jean Jaurès (1) :

« Au fond, la motion de Sieyès proclamait le droit souverain du Tiers État : seul, malgré l’absence des autres ordres, il avait pu vérifier les mandats des députés, et, au contraire, la vérification à laquelle les autres ordres avaient procédé séparément était nulle.

Il y avait un ordre qui portait en lui la Nation, c’était le Tiers ; et les autres,  s’ils ne se rattachaient pas au Tiers, n’étaient que néant.

Les Communes hésitèrent encore pendant les séances du 15 et du 16 juin : mais dépassant en clairvoyance et en courage leurs chefs les plus renommés, elles comprirent qu’elles ne se sauveraient que par la netteté dans l’audace et, sur la motion de Legrand, député du Berry, elles décidèrent enfin, le 17 juin, que «la seule dénomination qui leur convenait était celle d’Assemblée nationale».

Le même jour, l’Assemblée, avec une décision admirable, fait acte de souveraineté. Elle déclare que tous les impôts existants sont illégalement perçus, mais qu’elle leur donne une légalité provisoire seulement « jusqu’au jour de la première séparation de cette Assemblée, de quelque cause qu’elle puisse provenir ».
Ainsi, tout acte de violence contre l’Assemblée faisait tomber du coup la légalité de l’impôt et constituait tous les citoyens à l’état de légitime résistance. (…)
Jamais plus admirable combinaison d’habileté et d’audace, de sagesse et d’héroïsme n’illustra l’action humaine. (…)
Soulevé au-dessus de ses craintes par l’audace du Tiers, le bas clergé, (par 149 voix contre 137) le 19 juin, décide de se réunir au Tiers pour la vérification commune.
(…) Bouleversés, le cardinal de la Rochefoucauld et l’archevêque de Paris courent à Marly où était le roi ; et là, le coup d’État royal est décidé.

Le lendemain 20 juin à 9 heures du matin, quand Bailly, président de l’Assemblée nationale, et les deux secrétaires se présentent à la porte de l’entrée principale (2), ils la trouvent gardée par des soldats ! L’officier de garde dit qu’il avait ordre d’empêcher l’entrée de la salle à cause des préparatifs qui s’y faisaient pour une séance royale.

Le président proteste et déclare « la séance tenante ». (…)
Les députés, sous la pluie battante cherchent une enceinte, où ils puissent délibérer. Un local assez vaste servait pour le jeu de paume : c’était une grande salle vitrée, dont les murs étaient coupés à mi-hauteur par des galeries en bois.

C’est là que s’installe la Nation, et c’est là que tous les députés, sauf un, Martin Dauch, font sur la proposition de Mounier, le serment de ne se séparer que quand la Constitution sera faite.

C’est le grand légiste Target qui a rédigé le texte : « L’Assemblée nationale, considérant qu’appelée à fixer la Constitution du royaume, opérer la régénération de l’ordre public et maintenir les vrais principes de la monarchie, rien ne peut empêcher qu’elle continue ses délibérations dans quelque lieu qu’elle soit forcée de s’établir, et qu’enfin, partout où ses membres sont réunis, là est l’Assemblée nationale.
« Arrête que tous les membres prêteront, à l’instant, serment solennel de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides, et que ledit serment étant prêté, tous les membres et chacun d’eux en particulier confirmeront, par leur signature, cette résolution inébranlable ».

Ainsi, tous les élus du Tiers, à cette heure de grand péril, se lient les uns envers les autres et tous ensemble à la Nation d’une chaîne sacrée. Ils peuvent affronter la séance royale annoncée pour le 22 juin et le coup d’État ; ils portent en eux la double majesté de la Nation et du serment.

Le lendemain, 21 juin étant un dimanche, l’Assemblée ne siégea point ce jour- là. »…
(…)
Le vent de la Révolution commençait à souffler en tempête quand le roi, mené par les princes et le haut clergé, tenta de lui opposer son coup d’État du 23″.

……………………… la Révolution était en marche…

C’était dans la salle du jeu de paume……………..

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Pendant ce temps-là, le 15 juin 1789, le marquis de Ferrières (3), député de la noblesse, écrivait à sa femme pour lui dire … son ennui  !
« (…) dans le fond, c’est un triste métier que nous faisons. Il y a peu d’espoir que les Ordres se réunissent. On ne conçoit rien à la conduite de la Cour ; à celle de Necker. Plus je vais, et moins je connais même les membres qui composent notre chambre. Il y a trois brouillons qui mènent tout ; ce qui est certain, c’est qu’ils agissent d’après une impulsion étrangère (sic). (…)
Le Roi est à Marly : les uns disent pour quatre jours, les autres pour trois semaines. Cela rend Versailles encore plus ennuyeux. »(…)

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XXIème siècle
Château de Versailles 
juin 2015

Je suppose que c’est le même ennui que celui du marquis qui saisissait Catherine Pégard, présidente de Versailles depuis 2011, quand elle entrait dans la salle du jeu de paume.
Mais elle savait, en choisissant Anish Kapoor pour l’été 2015,  qu’en poussant la porte, il aurait une idée qui lui plairait (sic) : il eut celle de  reprendre son « Shooting into the corner » de 2009.
Et, parole de présidente, il paraît que cela « nous entraîne  dans une histoire cachée  » du 20 juin 1789 à Versailles.

C’est ainsi que « l’élite culturelle du ministère (sic) « , au temps des milliardaires Arnault, Pinault et leurs consorts, sous la mandature de F. Hollande, voudrait masquer la vérité historique de cette journée du serment de l’ Assemblée nationale.
… La Révolution de 1789 n’a plus la cote au « château » présidentiel.
Les pseudo génies de l’art contemporain hautement spéculatif, comme Anish Kapoor, sont leurs serviteurs zélés, avec leurs aberrations industrielles lourdingues, scatologiques et/ou pornographiques, que je nommerais Laids-Arts.

 

Salle du jeu de paume juin 2015 A. Kapoor

Photo Le Figaro.fr

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1 Jean Jaurès  Histoire socialiste de la Révolution française   Tome 1 La Constituante  1789-1791  pp.380-387    –  Éditions sociales

2 Salle des Menus Plaisirs du roi
Depuis 1987, l’Hôtel des Menus Plaisirs accueille  le Centre de Musique Baroque de Versailles (associé à l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles) qui a organisé, en 2014,  le fabuleux 250 ème anniversaire de Rameau (1683-1764).

3 Le marquis de Ferrières Correspondance inédite 1789, 1790, 1791  pp. 68-69 publiée et annotée par Henri Carré, Armand  Colin, 1932.  Les Classiques de la Révolution française sous la direction d’Albert Mathiez.
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par L’ingénue  21.10.2018
J’ai revu et réécrit les sept dernières lignes.

M. Hollande, sa République, son vieux corset et … son changement

  Note du 2 juin 2015 – complétée le 18 décembre 2015  (mise en résonance de trois discours « socialistes »)

…  C’était le 27 mai 2015, l’heure était grave et devant le Panthéon, le président Hollande compara solennellement  la République à un vieux corset !

On le sait, le président a “des plumes” qui lui écrivent ses discours – admettons, mais devant le Panthéon, pour rendre hommage à quatre Résistants,  était-il obligé de dire une idiotie pareille ?

Certes, c’était la fin de son discours ; l’homme avait marché et il voulait aller souper – voire se divertir- promptement ; mais quand même, avant de quitter Geneviève de Gaulle Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay et de s’exclamer  » Vive la République et vive le France »,  devait-il nous dire que « La République n’est pas figée. Ce n’est pas un corset dont il faudrait régulièrement recoudre les boutons » ?

Était-ce vraiment une bonne idée ? Était-ce vraiment la bonne définition négative de surcroît de notre République ?

D’autant plus que chacun sait, hormis un président « dilettante et désinvolte » (1), que le corset se lace ou s’agrafe avec des crochets…

Qu’importe ! Lui président, tout ignorant  qu’il soit de la République, de la France… et des corsets, se croyait le meilleur…  et cela lui suffisait.
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     En 1848, au club socialiste des Acacias, un autre orateur se croyait aussi fin et  lyrique : « les asticots, c’est nous ! »            

En cette fin d’année 1848 qui voit l’élection de Louis Bonaparte comme président de la République, Victor Hugo* est attentif et écoute avec intérêt le  » peuple des faubourgs « , le  » peuple de la banlieue « , les gamins de Paris  et les hommes politiques. C’est ainsi qu’il note :

«  Je suis entré l’autre jour, rue Saint-Antoine, près l’église Saint-Paul, dans le club socialiste des Acacias, au moment où l’orateur prononçait cette phrase au milieu d’applaudissements frénétiques :
 » Il y a une vieille peau de lièvre mangée par les asticots. La peau de lièvre, c’est la société ; les asticots, c’est nous !  »
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1  Un peu de sociologie / Paris 4 mai 1968

* Œuvres complètes  Édition chronologique publiée sous la direction de Jean Massin Le Club français du livre Tome VII

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18 décembre 2015  /  Sur Boulevard Voltaire.fr  :

À propos du  discours électoral de M. Hollande – candidat à la présidence de la République en 2012 – intitulé :

Le changement, c’est maintenant !

 

Il y a 130 ans, le 19 mai 1885, Victor Hugo écrivait la dernière ligne

19 mai 2015

Le mardi 19 mai 1885, Victor Hugo quoique très affaibli depuis quelques jours, par une congestion pulmonaire, eut encore la force  d’écrire  une dernière ligne : « Aimer, c’est agir. »*
Et nous avons à la toute fin de sa vie, comme témoignage de l’affection qu’il portait à ses petits-enfants, alors adolescents, Georges (17 ans) et Jeanne (16 ans), le récit émouvant de Georges. **  :
« – Mes enfants, mes bien-aimés ! Il sortit de sous le drap sa main déjà toute maigre ; son vieil anneau d’or brillait à son doigt sur sa peau mate. Il nous fit un signe imperceptible, et quand nous fûmes agenouillés : – Tout près de moi… plus près encore… Il nous baisa d’un lent baiser avec des larmes aux lèvres.
Ses yeux nous riaient sous son beau front tranquille.
Le grand soleil de mai entrait par la fenêtre ouverte : il se blottit dans ses couvertures comme s’il eût eu très froid. Sa voix devint plus câline que jamais, et plus tendre.

– Soyez heureux… pensez à moi… aimez-moi… Ses yeux souriaient toujours. Encore une faible étreinte de ses mains lisses qui tremblent, un baiser de sa bouche brûlante.
– Mes chers petits ! Et le dernier regard de Papapa fut sa dernière bonté.  »
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Victor Hugo mourut le vendredi 22 mai 1885.  Ses funérailles nationales eurent lieu pendant deux jours :
Le 31 mai, tout un peuple défila et veilla devant le catafalque dressé sous l’Arc de triomphe et le cercueil, « surélevé de douze marches (…). À la base un grand médaillon de la République »…
et le 1er juin 1885, le cortège  suivant « le corbillard des pauvres, le corbillard demandé par le poète dans son testament … avec  pour tout ornement, deux petites couronnes de roses blanches apportées par Georges et Jeanne« , rejoignit le Panthéon en passant par les Champs-Élysées, les boulevards St-Germain et St-Michel et la rue Soufflot.  ***

  Autin, Capelle. Victor Hugo et son petit-fils Georges Hugo, dernière photographie prise en 1885. Paris, Maison de Victor Hugo.
Victor Hugo et son petit-fils Georges Hugo, dernière photographie prise en 1885.
Autin,Capelle. Paris, Maison de Victor Hugo.

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*  p. 1079 Tome XV-XVI/2  1870-1885 /Victor Hugo Œuvres complètes Édition chronologique publiée sous la direction de Jean Massin
**  p. 939 id. Georges Hugo Mon grand-père / « Nous l’appelions Papapa… La légende veut, – il nous entourait de légendes !-  qu’un matin d’autrefois à Hauteville-House (…) petit Georges entrât et dit : – Bonjour, Papapa !… » 
Florence janvier 1902
*** pp. 953-960 ib.
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Ouvrons L’Art d’être grand-père  (première édition 1877)
Dans la tourmente de l’exil à Guernesey  Jeanne fait son entrée Hauteville-House,
5 juillet 1870  
(Bibliothèque nationale de France /édition numérique)
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Quinze ans plus tôt, le 5 septembre 1870 -(la République avait été proclamée le 4 septembre et les Prussiens victorieux marchaient sur Paris)- Victor Hugo -(exilé depuis dix-neuf ans)- arrivait à Paris par le train de Bruxelles à dix heures du soir. Il s’adressa ainsi à la foule qui l’attendait à la gare du Nord :

Les paroles me manquent pour dire à quel point m’émeut l’inexprimable accueil que me fait le généreux peuple de Paris.
Citoyens, j’avais dit : le jour où la République rentrera, je rentrerai. Me voici.
Deux grandes choses m’appellent. La  première, la République. La seconde, le danger.
Je viens ici faire mon devoir.
Quel est mon devoir ?
C’est le vôtre, c’est celui de tous.
Défendre Paris, garder Paris.
Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde.
Paris est le centre même de l’humanité. Paris est la ville sacrée.
Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain.
Paris est la capitale de la civilisation qui n’est ni un royaume, ni un empire, et qui est le genre humain tout entier dans son passé et dans son avenir. Et savez-vous pourquoi Paris est la ville de la civilisation ?
C’est parce que Paris est la ville de la révolution.
Qu’une telle ville, qu’un tel foyer de lumière, qu’un tel centre des esprits, des cœurs et des âmes, qu’un tel cerveau de la pensée universelle puisse être violé, brisé, pris d’assaut, par qui ? par une invasion sauvage ? cela ne se peut. Cela ne sera pas. Jamais, jamais, jamais !
Citoyens, Paris triomphera parce qu’il représente l’idée humaine et parce qu’il représente l’instinct populaire.
L’instinct du peuple est toujours d’accord avec l’idéal de la civilisation.
Paris triomphera, mais à une seule condition, c’est que vous, moi, nous tous qui sommes ici, nous ne serons qu’une seule âme ; c’est que nous ne serons qu’un seul soldat et un seul citoyen, un seul citoyen pour aimer Paris, un seul soldat pour le défendre.
À cette condition, d’une part la République une, d’autre part le peuple unanime, Paris triomphera.
Quant à moi, je vous remercie de vos acclamations, mais je les rapporte toutes à cette grande angoisse qui remue toutes les entrailles, la patrie en danger.
Je ne vous demande qu’une chose, l’union !
Par l’union, vous vaincrez.
Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles.
Serrons-nous tous autour de la République en face de l’invasion, et soyons frères. Nous vaincrons.
C’est par la fraternité qu’on sauve la liberté.

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