La langue française est le génie du peuple

10 octobre 2008

  « Le premier instrument du génie d’un peuple, c’est sa langue. »  Stendhal

Autour du film « Entre les murs « -Palme d’or 2008 à Cannes  » d’après le livre de François Bégaudeau.

Le père de François Bégaudeau, fils d’ouvrier, était devenu professeur ; mais c’était il y a longtemps, au vieux temps où l’on faisait de la grammaire à l’école primaire, et pas encore de  » l’observation réfléchie de la langue  » chère à MM Lang et Ferry, (L’O.R.L. en jargon d’IUFM).

C’était la vieille école laïque, grâce à laquelle on avait  » le droit  » *     d’entendre parler à l’école le français  » académique «  et le  » devoir  » *     de le parler, 5 jours sur sept, même si on ne l’entendait ni ne le parlait  à la maison.

Maintenant,  observe l’écrivain (et ancien professeur) F. Bégaudeau le jeune  :  » on parle oral (sic) « ! Et pour la promotion d’  » Entre les murs « -Palme d’or 2008 à Cannes « ,  film de Laurent Cantet adapté de son roman éponyme, il a déclaré avec délicatesse :   » C’est plutôt un film à destination des vieux ». Ceux qui ont parlé français à l’école ? 

 

          Comment un esprit si fin ne peut-il faire la différence, entre le parler familier ponctué d’argot, d’interjections drôles et/ou (souvent) grossières etc. que nous pratiquons tous,
– et le français langue universelle ayant déjà exprimé depuis quelques siècles, quelques belles et bonnes idées…et qui est celui à partager généreusement avec les collégiens et les lycéens
   


Pour parler vrai, entre les  murs de l’école et du collège,  il y a un trésor que tous les jeunes doivent découvrir et posséder :  le français  » académique  » parlé et écrit. Ce sera le plus puissant et le plus génial tremplin de leurs réussites futures.

 

La parole est d’or, quand elle éveille l’intelligence et qu’elle respecte l’autre.                                          

                                                                                              

 

Du trafic de cannabis ? en (Ile-de-)France ?

ÎÎÎ**                5 octobre 2008

Souvenez-vous ! c’était en avril 2008 et des questions* pouvaient se poser suite à l’opération menée par la police et la justice à Sevran. Pourquoi de si maigres résultats ? Alors certains ( devinez lesquels ) avaient ironisé, jubilé ou fanfaronné ! D’autres avaient même cherché à ridiculiser la police et … le procureur de Bobigny.  En fait, pour qui suit l’évolution des trafics illicites en Ile-de-France comme sur tout le territoire, on avait assisté là, à une mise en scène « ordinaire » de truands habiles (si informés- par qui ?) à dissimuler les preuves de leurs méfaits.

Mais la réalité redevient visible **au travers du procès qui s’est ouvert le 23 septembre 2008 au tribunal correctionnel de Bobigny. On y apprend le fonctionnement du trafic « ordinaire » de cannabis dans la bonne ville de      Sevran       (mais que tou(te)s les maires des 36000 communes*** de France en soient informé(e)s, cela se passe de la même façon chez eux).
L. Bronner nous décrit donc les coulisses sordides d’un trafic « ordinaire » de cannabis : « plus de 200 kg de résine de cannabis, en blocs ou en plaquettes dans des valises, des sacs plastique, des cartons, des sacs de sport. Un total de 185 000 euros au fond des placards ou dans des coffres-forts. Des talkies-walkies utilisés par les guetteurs. Des armes de guerre. »
Il est question de la lourde emprise des trafiquants sur leur voisinage. Par des menaces, des violences, des voitures incendiées etc. et/ou des sortes de  salaires « quelques dizaines ou centaines d’euros, accompagnés, parfois, de « barrettes de cannabis gratuites », ils constituent une organisation qui ressemblerait fort à celle de la camorra.****
On assiste ainsi à la gestation d’une mafia, avec des « nourrices », nom donné à celles et ceux « amenés à stocker de la drogue, de l’argent et des armes dans leurs appartements pour déjouer les surveillances policières», et un parrain.

*** Fadela Amara le disait le 11.02.08 : « Et il y a aussi, vous le savez, des jeunes dans les quartiers qui ne veulent pas que la police revienne car ils sont en train d’organiser l’économie parallèle. Et ils ont pris en otage tout le monde. Je fais partie de ces gens qui veulent faire péter ces économies parallèles et permettre aux gens des cités de vivre  librement et tranquillement. »

  LA LOI du SILENCE imposée par les systèmes mafieux aux habitants de nos villes, pour les soumettre et garantir leurs monstreux profits de centaines de millions d’euros, est le début d’une subversion criminelle contre notre démocratie républicaine

***   Pour éviter le pire, il en est encore temps, saurons-nous voir, entendre

                                                    et… PARLER  ? 

   Un an plus tard … Attention danger !                 

  Sevran  10 août 2009 : L ‘incendie avec deux départs de feu au 1er et au 7ème étage dans un immeuble des Beaudottes a fait cinq morts (deux enfants, un nourrisson et deux hommes) et 27 personnes intoxiquées.            

              La phase prévisible de la guerre entre chefs mafieux avec la terreur barbare qu’ils veulent instaurer dans leurs « territoires »  se met-elle en place  ?

Selon le maire Stéphane Gatignon, cet immeuble en partie brûlé est  au centre d’un  « système carrément mafieuxC’est un trafic à grosse échelle qui met en jeu d’importantes sommes d’argent. »
extrait
de l’article d’Yves Bordenave Incendie de Sevran : la piste d’un règlement de comptes est privilégiée     Le Monde 12.08.09

                   

 * cf mes notes Questions sur le trafic de drogue du 25.04.08, Ni le cannabis ni la cocaïne ne rendent intelligent du 13.06.2008 et Cadres (privé/public) et cocaïnedu 27.01.2008.

** Luc Bronner  Le procès d’un trafic de cannabis à Sevran illustre l’enracinement du  » business » dans les quartiers. Le Monde 4.10.08

*** car ils/elles doivent savoir que « la demande annuelle de cette drogue en France s’élève à 208 tonnes ».  En italique,  information du commissaire divisionnaire Jean-Michel Colombani, chef de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants ( OCRTIS ). Cela fait beaucoup d’argent. « Le montant issu de la vente de haschisch s’établirait entre 746 et 832 millions d’euros ». Extrait de l’article de Mustapha Kessous Cannabis Trafic, réseaux et profits Le Monde 15.02.08

**** Lire  Gomorra de R. Saviano (re)voir  Gomorra, le film de M. Garrone –   ma note du 29.08.08

*** Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la ville, lors du débat organisé par  » Le Monde  » le 11 février 2008.

      Roberto Saviano sur France 5 – il est accueilli par François Busnel dans La Grande Librairie, le jeudi 27 novembre 2008 / à voir ou à revoir dimanche 30 novembre à 9h 50.

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Arte THEMA  sur les deux autres mafias : n’drangheta et cosa nostra

                         Mafia et antimafia  16.12 2008 / 18.12.2008

1- Main basse sur l’Europe n’drangheta (mafia calabraise) réalisatrice Agnès Gattegno

2- Halte à la mafia – cosa nostra (mafia sicilienne) réalisateur Jorge Amat / « Comment en Sicile, la société civile a commencé à se dresser contre la mafia et contre le pizzo (racket) ».

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Et le tableau d’honneur pour les lycéen(ne)s de Clichy-sous-Bois !

     Le film  » Chaque enfant qu’on instruit est un homme que l’on gagne.  » 45′* raconte la belle aventure de lycéen(ne)s du lycée Alfred Nobel de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en mai 2008.   Avec leurs enseignant(e)s, ils(elles) ont réalisé un projet solidarité pour l’école primaire de Skoura au Maroc. 

        Ecoutons-les :  » Le deuxième jour, nous sommes attendu(e)s avec impatience et avec joie à l’école de Skoura, la plus vieille école de la palmeraie. Les enfants nous accueillent par une haie d’honneur. Nous sommes tellement impressionné(e)s que nous n’osons la franchir. Nous prenons conscience de l’importance de la réussite du projet.  »

 Belles images du Maroc et de l’ énergie mise au service de l’éducation pour tous.   Avec une conclusion aussi sensible que juste : 

           » Vivre un projet solidarité, ce n’est pas seulement une question de moyens, de finances ou de logistique, c’est avant tout faire preuve de qualités humaines, c’est faire preuve d’intelligence, l’intelligence de l’esprit et surtout l’intelligence du coeur. « 

                                          Bravo !                                        

 Bravo à M. Daniel Peletier, proviseur et à M. Zaki Kadri, enseignant en sciences économiques et sociales, membre du conseil d’administration du lycée Alfred Nobel et coordinateur de l’expérimentation. 

* Merci à Thomas Romain et au Bondy Blog pour les extraits du film

Le prix d’excellence pour le campus Condorcet d’ Aubervilliers ?

6 juillet 2008

La distribution des prix aura lieu le 11 juillet 2008

             Si c’est le projet Paris-Aubervilliers *qui l’emporte, quel bel encouragement ce sera  pour tout le département de Seine-Saint-Denis, étant donné l’enthousiasme et la persévérance avec lesquels ont oeuvré les élu(e)s et celles et ceux qui souhaitaient y développer leurs enseignements et leurs recherches !

            Quel bel hommage de la République aussi, à toutes celles et à tous ceux  qui   travaillent avec un dévouement inlassable pour l’avenir et la réussite des collégien(ne)s  » sensibles  » et des lycéen(ne)s   » voraces  » de Seine-Saint-Denis, sans oublier son valeureux Conseil de la jeunesse **!

*avec l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), l’Ecole pratique des hautes études (EPHE), l’Ecole des Chartes, l’Institut national des études démographiques (Ined), l’Ecole d’économie de Paris, - le CNRS, Paris I Panthéon-Sorbonne, Paris VIII Saint-Denis et Paris XIII Villetaneuse.

** cf ma note Sous la loupe du conseil de la jeunesse de Seine-Saint-Denis du 18 janvier 2008.

  11 juillet 2008 

   Bravo Aubervilliers ! Bravo la Seine-Saint-Denis ! Vive le campus Condorcet  !    

“Munich pédagogique” et “travail de gribouille”

A vrai dire ce qui m’étonne le plus à la lecture de l’article d’Antoine Prost*   » Un Munich pédagogique  » sur la semaine de quatre jours, c’est son étonnement indigné devant «  la complicité générale  » , tout comme celui qu’il exprimait en juillet 1992 dans son article  » Week-end « **  » Laisser faire pour ne pas avoir d’histoires serait criminel et lourd de conséquences. « 

En effet, celui qui a été conseiller spécial, chargé de l’éducation, auprès du Premier ministre, Michel Rocard /10.05.1988- 14.05.1991/, n’a pas pu ne pas voir passer sur le bureau de Lionel Jospin alors ministre de l’Education nationale, les documents préparatoires  du décret du 14 mars 1990 sur les conditions dans lesquelles le calendrier national peut être adapté par les recteurs, complété par la fatale circulaire du 24 avril 1991 sur l’organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires et les aménagements que peut apporter l’IA-DSDEN -Inspecteur d’Académie. Directeur des services départementaux de l’Education nationale- (année, semaine, journée scolaires). 

Cette circulaire donnait carte blanche aux IA. C’est ainsi que celui des Côtes d’Armor fit  promptement basculer son département dans la semaine de quatre jours, dès la rentrée 1992, au risque de se dédire et de se contredire entre le mois de mars et le mois de juin de ladite année…

Mais cet inspecteur n’était pas à l’initiative. Il obéissait simplement avec trop de zèle, au pouvoir. MM Rocard et Jospin savaient pertinemment que la tendance lourde exprimée par les familles (plutôt favorisées) au sein des Conseils d’école*** serait la semaine de quatre jours.

C’est avant 1991 que M. Antoine Prost aurait pu être de bon conseil et poser les bonnes questions aux deux ministres – voire au président, les fameuses questions de l’article de l’été 92 :  » Où est dans ce travail de gribouille, le service public de l’éducation ? Quels textes autorisent ces libertés ? Que fait le ministère ? Est-il dupe ou complice ? « **

        De là à penser que le  » travail de gribouille  » de MM Jospin et Mitterrand aurait préparé le  » Munich pédagogique  » de MM Darcos et Sarkozy…

                                                   ****************

 * Historien de l’éducation – Débats Le Monde 29 mai 2008

** Le Monde 2 juillet 1992

*** sur le même sujet cf ma lettre au président Sarkozy du 1.10.2007.