Paris, ville de l’obscurantisme ou ville lumière ?

28 août 2011

               

On a vu  M. Vaillant (1) (maire PS du XVIIIème arrondissement), grand adorateur du haschisch et de l’islam – version radicale du Hamas et des Frères musulmans.  M. Delanoë,  plus grandiose encore, s’est fait adorateur de toutes les divinités présentes dans la capitale.

Le maire PS de Paris  déclare que le budget de la  ville (2) « participe à des manifestations traditionnelles concernant les différentes confessions ou communautés représentées à Paris »

Et pour lui, la soirée de fête de fin de ramadan [ il n’y a , bien sûr, que les vilain(e)s laïques pour y voir une référence religieuse ] « organisée traditionnellement par la ville depuis 2001 »  n’est qu’une aimable sauterie du mercredi 24 août et ne coûte que la bagatelle de 100 000 euros (soit 1 100 000  euros  en 11 ans).

Pas jaloux, Bouddha et Yahvé sont  aussi bien lotis qu’Allah.
Le budget municipal « offrandes aux divinités »  aura dépassé  les 4 millions d’euros en 11 ans
.
Bref, le maire de Paris se concilie  tous les dieux exotiques,  sachant que les finances locales ont participé à la résurrection du collège des bernardins pour redorer le blason catholique du dieu indigène.
Paris dont la candidature a échoué pour les Jeux Olympiques de 2012  est  maintenant, par la grâce tutélaire du PS, la ville de tous les dieux de l’Olympe et d’ailleurs.

  Une autre vision plus éclairée  aurait été –  sur ces fonds publics – de doter en priorité les écoles publiques et laïques parisiennes afin qu’elles assistent  à  un concert, à une pièce de théâtre, qu’elles multiplient les visites au musée du Louvre etc. sachant que les enfants de toutes les religions auraient également bénéficié de cette fête culturelle.                 

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 NB   Nous attendons de M. Boubakeur depuis la grande mosquée de Paris, et de ses amis de L’UOIF et du CFCM – qui savent si bien demander à la République,
1 million d’euros pour quadrupler les aumôniers musulmans dans les prisons – attendu qu’en Ile de France, à Lyon, Marseille et Lille – les prisonniers musulmans représentent 70% des prisonniers – qu’ils proclament par une fatwa mémorable :

    la fête de la fin des incendies rituels de voitures   à Noël, au jour de l’an et au 14 juillet,

     la fête de la fin des violences rituelles faites aux jeunes filles et aux femmes, aux médecins, infirmières, enseignant(e)s et élèves,

•     la fête de la fin du port rituel du voile islamique (3),

•    la fête de la fin des délinquances rituelles liées aux trafics de drogues et d’armes.

 

                    
En éduquant  leurs croyants au respect citoyen, et en condamnant officiellement dans leurs prêches et dans les médias, tous les actes de délinquance, tous les homicides  punissables par les lois républicaines, avec le nom des auteurs,  M. Boubakeur et ses amis agiraient  eux-mêmes en citoyens (4).
Il y aurait moins de prisonniers musulmans et  moins de risque d’islam radical.

  Nous pourrions  alors fêter ensemble  la  recomposition de notre société française laïque, libérée du communautarisme religieux  créateur de ghettos et de guérillas urbaines
.

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note du 4.04.2011 La Goutte-d’Or, perle de l’islamisme ?

Citations du maire extraites de l’article La mairie de Paris maintient sa soirée de rupture du jeûne du ramadan.  /lemonde.fr 24.08.2011
voir la note Friandises, chocolats ou caoutchouc brûlé au pétrole ?  du 8.01.2011

3        
   «       
 Il faut libérer le monde de toutes les enterrées vivantes qui le peuplent, ces femmes en niqab ou en burqa, privées de visage, de lumière et de respiration. (…) La burqa est une croix gammée, une lapidation potentielle. Toutes deux sont porteuses d’un message clair : « Donne-moi la liberté que je la tue. » A moins d’accepter cette sentence de mort, un [une] démocrate doit se défendre.      »         
Yadh Ben Achour auteur de La deuxième Fâtiha
L’islam et la pensée des droits de l’homme p. 24  Puf  2011.
Il est Tunisien, professeur de droit public et philosophie du droit, membre de l’institut de droit international. Au lendemain de la Révolution du jasmin, il a été nommé président de la commission de réforme politique de la Tunisie.

 

4  Nous avons  l’exemple contraire avec l’imam Ali ALLAOUI, prêcheur dans les quartiers nord de Marseille qui, avec trois complices dont Salim ACHIRAFI,  avait organisé l’attaque à main armée de la Poste de Notre-Dame-Limite (sic) dans le 15 ème arrondissement de Marseille , et « préparé également l’attaque de plusieurs distributeurs de billets à l’explosif  ».

Conclusion :  trois prisonniers musulmans de plus à Marseille.
 Les juges de la République donneront-ils à l’imam délinquant, le droit de prêcher en prison  ?

(Le Provençal.com 14 septembre 2011)

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Défilé militaire, Marseillaise, et ciseaux affûtés de M.Bergé

            

 Les anecdotes toutes plus piquantes les unes que les autres seraient nombreuses à raconter. L’ Anastasie dumonde.fr a  le regard aiguisé et les ciseaux tranchants, dès que l’abonné(e) ne suit pas le droit fil de la toile de M. Bergé.

  Après le démarrage en fanfare d’un présumé candidat PS  à la magistrature suprême qui l’avait conduit tout droit devant un tribunal de New York et qui m’avait valu quelques coupures ; voilà qu’à peine désignée, la candidate verte à l’élection présidentielle trouve utile pour sa campagne de critiquer vertement notre fête nationale. Le défilé militaire lui fait aimablement comparer la France à la Corée du Nord.  On peut légitimement penser qu’elle nous en réserve d’autres  aussi vertes que  pas mûres !  Mécontent

  Sur ce sujet d’actualité, lemonde.fr du 15 juillet 2011 intitula  son article : « 14 – Juillet : Tollé politique après la proposition d’Eva Joly » et fit un joli score parmi les abonnés avec 210 réactions (publiées)

  Un abonné, M….  L….  prolongeant le même discours, émit l’autre proposition non encore formulée par Mme Joly*, à savoir qu’il faudrait aussi supprimer La  Marseillaise. 

Comme je me pique  de défendre  les Marseillais qui, les premiers la chantèrent bravement en 1792,  j’envoie une réponse brodée de points et de virgules  à  M….  L…. :

              Du XVIII ème  au  XX ème siècle, de l’armée révolutionnaire de Dumouriez et de Kellermann, victorieuse à Valmy, le 20 septembre 1792, contre les troupes monarchistes de Brunswick, aux Résistants chantant la Marseillaise en 1941 avant d’être fusillés par les nazis, notre hymne national représente, toujours haut et fort, au XXI ème siècle, notre volonté citoyenne de lutter contre les terroristes sanglants aux lois infâmes, qui mènent  l’assaut contre nos démocraties.

Devinez ce qu’il advint ?
les ciseaux affûtés de M. Bergé coupèrent le sifflet de M…. L…. contre La Marseillaise,  avec mon petit couplet  !    

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*   Eva Joly en remplacement de La Marseillaise, pourrait choisir  Il pleut Bergère, chansonnette  qui réhabiliterait du même coup,  Marie-Antoinette et les armées prussienne et autrichienne  – et rêver de restaurer en France la royauté comme     …                 en Norvège.

« Les gredins de capitulards ont mitraillé les communards »

Note complétée le 5 août 2011

                                    LA   COMMUNARDE  ( J. B. Clément)

« Jean-Baptiste CLÉMENT (1836-1903) fut poète et chansonnier, opposant à l’Empire, membre de la Commune, militant socialiste et fondateur du syndicalisme ardennais. Exilé à Londres (1871-1880).
A chanter sur l’air de La Carmagnole, « La Communarde a été publiée sur feuille volante en 1883, et distribuée par les soins du journal «Le Prolétariat ». Quelques dix années plus tard, nous la retrouvons dans le département des Ardennes. Le titre alerta le Préfet, qui alerta le le ministre de l’intérieur qui alerta le directeur de la Sûreté générale… Souvenir de la Commune, souvenir subversif … » *

Comme des rats dedans Paris
Par trahison on nous a pris ;
Le macadam et les pavés
De notre sang furent lavés,
     Lavés et tant lavés
     Qu’ils en sont déjointés.

     Dansons la communarde
     Et tenons bon ! (bis)
     Dansons la communarde
     Et tenons bon ;
      Nom de nom !

Les gredins de capitulards
Ont mitraillé les communards,
Mais devant messieurs les Prussiens,
Tremblants comme des petits chiens,
     Ils ont vendu leur peau,
     Leur pays, leur drapeau.
   

             Dansons la …

Tous les Thiers, tous les Mac-Mahon,
Pour se laver de leur affront,
Ont voulu prendre un bain de sang
Ils l’ont pris en nous égorgeant.
     Mais ils en ont tant pris
     Qu’ils en sont avachis.

     Dansons la …

Mais avec eux, ce n’est pas tout,
Les bons bourgeois ont fait le coup.
Et comme en juin, tous les premiers,
Ils ont traqué les ouvriers.
     Et nous savons qu’alors
     Trent’-cinq mille en sont morts !
   

       Dansons la  …

Pour faire bien sans être long,
La mitrailleuse avait du bon.
Qu’on en soit ou qu’on n’en soit pas,
Ils les ont fusillés au tas !
     Pour eux un ouvrier
     N’est qu’un bon à tuer.

     Dansons la …

Tous les bagnes, tous les pontons,
Tous les forts, toutes les prisons,
Ont regorgé de malheureux
A moitié nus, le ventre creux ;
     Pendant que leurs bourreaux
     Mangeaient de bons morceaux
.

     Dansons la  …

Avec les bourgeois aujourd’hui,
entre nous tout est bien fini.
Quant aux gendarmes, aux roussins,
Aux fusilleurs, aux assassins,
     Leur compte sera bon
     Au jour du rigodon !

     Dansons la …

Que voulions-nous : la Liberté
Et le bien de l’humanité.
Pour nous venger des chenapans
Il nous faut faire des enfants,
      En faire des gaillards
      Et de francs communards !
    

    Dansons la communarde
     Et tenons bon ! (bis)
     Dansons la communarde,
     Et tenons bon
      Nom de nom ! 

 ____________________

* D’après le texte de Pierre Jonchères pour le disque :  Chants de la commune  par le groupe «17»/Le Chant du monde LDX 74 447

NB  Le 140 ème anniversaire de la Commune est passé inaperçu dans les médias, c’est dire si, quasi inexistante dans les programmes scolaires, elle fait encore peur aux classes dirigeantes.
Et les Thiers, les Mac-Mahon et les Goncourt d’aujourd’hui  ne l’évoquent pas non plus quand ils dissertent sur « le Printemps arabe de 2011 » … et pourtant dans ces révoltes du Proche et du Moyen-Orient, où l’on crie  à la trahison des pouvoirs politique, judiciaire, médiatique et religieux … il y a bel et bien un air de Commune,  un appel à une nouvelle Internationale des Travailleurs ; c’est encore une fois ce courage, cette  lucidité, cette dignité des plus pauvres qui réclament leur citoyenneté dans un pays démocratique. 

En France, à Paris,  il ne faut pas compter sur le journal Le Monde … qui aura juste écrit une rubrique, dans son supplément publicitaire de l’ultra-luxe M du 4 novembre 2010,  sous le titre Parfum de révolution (sic) pour  faire vendre le parfum Cologne 1871 ( lourde  allusion versaillaise à l’eau de Cologne 4711 et au siège de Paris par l’ armée de Bismarck)  et la bougie Commune de Paris (resic)….

Ainsi dans les beaux quartiers, en reniflant ces odeurs, on se réjouira encore et sans vergogne des milliers de Parisiens massacrés au printemps 1871  …   
                           … Mais … « L’histoire écoute »   (Victor Hugo)

La Goutte-d’Or, perle de l’islamisme ?

  4 avril 2011

                

Et pour faire bonne mesure, et montrer que son sujet sera parfait pour le vernissage à l’Institut des cultures d’islam, Martin Parr, le photographe,  a  trouvé  à la Goutte d’Or « des musulmanes en foulard »  !  Etonnant, non ?

En effet, comment la culture d’islam se concevrait-elle  autrement en France ?
Et… pour longtemps encore –  à en croire (sic) les prêches des imams du XVIII ème arrondissement  de Paris (1) –  les femmes resteront  affublées du  foulard et de la burqa, les esclaves de leurs maris, et  prieront « dans les endroits réservés aux femmes ».

Car les imams en Goutte d’Or ont la bénédiction du maire PS, de Tariq Ramadan et des frères musulmans, de « Respect Mag » et des bobos (2)  qui, préparant leurs vacances au Maroc, y  font du tourisme culturel,  et s’émerveillent de ce petit peuple , qui  accepte,  depuis des siècles, l’insupportable injustice du dogme islamique, tant il est accablé de menaces et de terreurs.

Silence ! Dans le quartier de la Goutte d’Or !

                   Ici La religion fait son obscure et vieille besogne dans les esprits et dans les mœurs.

Silence !  Ceux qui veulent parler d’égalité, de citoyenneté et de  laïcité !

                   Ici  on ne veut entendre que  les prêches intégristes des Frères musulmans le vendredi.

Silence la République !

                  Ici on reste muet devant  le communautarisme islamiste qui a sa  loi anti-républicaine,  la « charia ». 

La Goutte d’Or fera-t-elle déborder le vase ?

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1« L’imam avait «briefé» (sic) ses fidèles à l’avance » : Martin Parr s’infiltre à la Goutte d’Or  / dixit Claire Guillot /Article du Monde 3-4 /04/2011
2   bobos qui en profitent d’ailleurs pour rapporter haschisch et cocaïne à  leurs bons amis et autres gogos parisiens.

Victor Hugo et Garibaldi – Mars -Avril 1871

Note publiée le 23 mars 2011 pour le 140 ème anniversaire de la Commune


   Bordeaux ASSEMBLÉE  NATIONALE – séance du 1er mars 1871

Présidence de M. Jules Grévy.
M. Le Président. La parole est à M. Victor Hugo (1).

 M. Victor Hugo.  « L’empire a commis deux parricides, le meurtre de la République en 1851, le meurtre de la France en 1871. Pendant dix-neuf ans, nous avons subi – pas en silence – l’éloge officiel et public de l’affreux régime tombé ; mais, au milieu des douleurs de cette discussion poignante, une stupeur nous était réservée, c’était d’entendre ici, dans cette assemblée, bégayer la défense de l’empire, devant le corps agonisant de la France assassinée. (…)

Messieurs, Paris en ce moment est sous le canon prussien ; rien n’est terminé et Paris attend ; et nous, ses représentants, qui avons pendant cinq mois vécu de la même vie que lui, nous avons le devoir de vous apporter sa pensée.

Depuis cinq mois, Paris combattant fait l’étonnement du monde ; Paris en cinq mois de République, a conquis plus d’honneur qu’il n’en avait perdu en dix-neuf ans d’empire.

Ces cinq mois de République ont été cinq mois d’héroïsme. Paris a fait face à toute l’Allemagne ; une ville a tenu en échec une invasion ; dix peuples coalisés, ce flot des hommes du nord qui, plusieurs fois déjà, a submergé la civilisation, Paris a combattu cela. Trois cent mille pères de familles se sont improvisés soldats. Ce grand peuple parisien a créé des bataillons, fondu des canons, élevé des barricades, creusé des mines, multiplié ses forteresses, gardé son rempart : et il a eu faim, et il a eu froid ; en même temps que tous les courages, il a eu toutes les souffrances. Les énumérer n’est pas inutile, l’histoire écoute.

Plus de bois, plus de charbon, plus de gaz, plus de feu, plus de pain ! Un hiver horrible, la Seine charriant quinze degrés de glace, la famine, le typhus, les épidémies, la dévastation, la mitraille, le bombardement. Paris, à l’heure qu’il est, est cloué sur sa croix et saigne aux quatre membres….»

 

           BordeauxASSEMBLÉE  NATIONALE – séance du 8 mars 1871 (1)

M. Le Président.   M. Victor Hugo a la parole.

M. Victor Hugo. « Je ne dirai qu’un mot.  La France vient de traverser une épreuve terrible, d’où elle est sortie sanglante et vaincue. On peut être vaincu et rester grand ; la France le prouve. (…)

De toutes les puissances européennes, aucune ne s’est levée pour défendre cette France qui, tant de fois, avait pris en main la cause de l’Europe… pas un roi, pas un état, personne ! un seul homme excepté (2).

Ah ! les puissances, comme on dit, n’intervenaient pas ; eh bien, un homme est intervenu, et cet homme est une puissance. Cet homme, messieurs, qu’avait-il ? son épée, et cette épée avait déjà délivré un peuple… et cette épée pouvait en sauver  un autre. Il l’a pensé ; il est venu, il a combattu. (…)

Je ne veux blesser personne dans cette assemblée, mais je dirai qu’il est le seul des généraux qui ont lutté pour la France, le seul qui n’ait pas été vaincu.» ~~~~M. le vicomte de Lorgeril,  M. de Jouvenel, M. le général Ducrot, M. Richier l’interrompent,
et encore M. de Lorgeril :
« L’Assemblée refuse la parole à M. Victor Hugo, parce qu’il ne parle pas français. » ~~~~(?)~~~~~~

M. Victor Hugo. « Je vais vous satisfaire, messieurs et aller plus loin que vous. Il y a trois semaines, vous avez refusé d’entendre Garibaldi. ~~~ une voix. il avait donné sa démission !  Aujourd’hui, vous refusez de m’entendre. Cela me suffit. Je donne ma démission. »

 

          Caprera – 11 avril 1871

« Mon cher Victor Hugo, 

J’aurais dû plus tôt vous donner un signe de gratitude pour l’honneur immense dont vous m’avez décoré à l’Assemblée de Bordeaux.
Sans manifestation écrite, nos âmes se sont cependant bien entendues, la vôtre par le bienfait, et la mienne par l’amitié et la reconnaissance que je vous consacre depuis longtemps.
Le brevet que vous m’avez signé à Bordeaux suffit à toute une existence dévouée à la cause sainte de l’humanité, dont vous êtes le premier apôtre.
Je suis pour la vie,
Votre dévoué
 GARIBALDI. »

____________________                        

1 Élections à l’Assemblée Nationale – Scrutin du 8 février 1871. SEINE.
Victor Hugo est élu avec 214 169 suffrages ; il est deuxième après Louis Blanc /216 471 et juste avant Garibaldi / 200 065.
2  Garibaldi

33          Sur le manuscrit du 8 mars 1871, Victor Hugo, sous le titre : LA  LUTTE  ( autre titre  A. G[Garibaldi ], reprend cette séance parlementaire :

LA  LUTTE

« Hélas ! c’est l’ignorance en colère. Il faut plaindre
Ceux que le grand rayon du vrai ne peut atteindre.
D’ailleurs, qu’importe, ami ! L’honneur est avec nous.
Oui, plains ces insulteurs acceptant à genoux
L’horrible paix qui prend la France en sa tenaille.
Que leur ingratitude imbécile s’en aille
Devant l’histoire, avec ton dédain et le mien.
(…) Leur œil myope a peur de l’aube. Ils sont ainsi.
Est-ce leur faute ? Non. A Naples, à Rome, ici,
Toujours, partout, il est tout simple que des êtres
Te jalousent soldats et te maudissent prêtres,
Etant, les uns vaincus, les autres démasqués.
Les glaçons que j’ai vus cet hiver, de nos quais,
Pêle-mêle passer, nous jetant un froid sombre,
Mais fuyant et fondant rapidement dans l’ombre,
N’étaient pas plus haineux et n’étaient pas plus vains.
Toi qui jadis, pareil aux combattants divins,
Venais seul, sans armée, et délivrais des villes,
Laisse hurler sur toi le flot des clameurs viles.
Qu’est-ce que cela fait ? Viens, donnons-nous la main.
Et moi le vieux français, toi l’antique romain,
Sortons. C’est un lieu triste où l’on est mal à l’aise.
Et regagnons chacun notre haute falaise
Où si l’on est hué, du moins c’est par la mer ;
Allons chercher l’insulte auguste de l’éclair,
La fureur jamais basse et la grande amertume,
Le vrai gouffre, et quittons la bave pour l’écume.»

             ANNEXE  

« Ce groupe dans son coin fait rage. On parle, il hue ;
Ils seraient le chaos s’ils n’étaient la cohue.
C’est l’injure, le bruit, l’ignorance ; un ramas
Des pires passions dans les moindres formats ;
C’est un abîme et c’est petit. Toute la haine
Possible à ceux en qui l’absurde se déchaîne,
Est là, montrant le poing, grinçant, injuriant ;
Des hiboux qu’on voudrait tourner vers l’orient
Ne pousseraient pas plus de cris ; au nom de l’ordre,
Cela patoise, braille et glapit, et veut mordre.
Que nous importe ami ? L’honneur est avec nous.
Honte à ces insulteurs adorant à genoux
L’infâme paix qui prend la France en sa tenaille ! »

                         L’ANNÉE  TERRIBLE . MARS 1871


__   Tome XV -XVI/1 V. HUGO  Œuvres complètes sous la direction de J. Massin