La mariée serait-elle trop belle ?

Sociologiquement les homosexuel(le)s représentent plutôt une couche sociale favorisée, cultivée, diplômée, avec de bons revenus ;  cadres dirigeant(e)s (public/privé) dans la politique, les médias, les arts et spectacles ou la finance, ils (elles) sont « aux affaires ».

Plutôt « à gauche » aussi, ils (elles) sont d’ailleurs chouchouté(e)s par la gauche PS. Bref, ils (elles) sont beaucoup moins concerné(e)s par la crise que l’ensemble de la population salariée, au chômage ou retraitée.

Ils (elles) ont des enfants et leurs enfants (n’) ont (que) deux pères ou deux mères, qui, n’en doutons-pas, vont bientôt goûter aux charmes du mariage et du divorce.

Alors la mariée serait-elle trop belle ? Oui, car ils (elles) se retournent, lors de leur Gay Pride 2008 contre l’école, qu’ils jugent homophobe. Pour avoir considéré ladite école depuis les promesses miterrandiennes de 1981, j’ai surtout observé les inégalités flagrantes entre les écoles rurales et les écoles urbaines ; j’ai vu les énormes gaffes psychosociologiques et pédagogiques accomplies depuis vingt-cinq ans ; j’ai vu la violence ordinaire* meurtrir élèves et professeurs, la banalisation de l’usage du tabac, des drogues et de l’alcool s’installer dans les collèges et les lycées, encouragée par le laxisme ministériel  ; et j’ai entendu parmi les propos sexistes et/ou injurieux** qui sont quasiment devenus l’ordinaire du langage jeune, des propos homophobes,  puisque comme on le sait, toutes les injures ont des connotations sexuelles. 

L’arc- en- ciel, propriété (?) symbolique des homosexuel(le)s pourrait peut-être signaler une éclaircie pour la défense commune de l’école laïque, la seule qui puisse mettre à égalité de droits et de devoirs tou(te)s les professeurs, et à égalité de droits et de devoirs tou(te)s les élèves ? 

N’exacerbons pas sans fin nos différences. Que l’Interassociative LGBT*** rejoigne simplement en tant qu’association citoyenne responsable et influente, les défenseurs de l’école laïque. Retrouvons-nous sur ce qui doit nous unir, nous serons plus forts ensemble.

                                                                          

* l’expression à elle seule est un vrai déni du rôle premier et protecteur de l’école.  cf ma note Les collégiens sensibles d’Aubervilliers  du 21 avril 2008.

** L’injure grossière  » nique ta mère  » maternophobe s’il en est, n’a semble-t-il choqué personne, tout en faisant la fortune de certains, fort prisés du ministre de la Culture J. Lang, de B.H. Lévy et de… O. Besancenot ( sur Canal + le 16.09.08).

*** (lesbienne,gai, bi et trans) 

“Munich pédagogique” et “travail de gribouille”

A vrai dire ce qui m’étonne le plus à la lecture de l’article d’Antoine Prost*   » Un Munich pédagogique  » sur la semaine de quatre jours, c’est son étonnement indigné devant «  la complicité générale  » , tout comme celui qu’il exprimait en juillet 1992 dans son article  » Week-end « **  » Laisser faire pour ne pas avoir d’histoires serait criminel et lourd de conséquences. « 

En effet, celui qui a été conseiller spécial, chargé de l’éducation, auprès du Premier ministre, Michel Rocard /10.05.1988- 14.05.1991/, n’a pas pu ne pas voir passer sur le bureau de Lionel Jospin alors ministre de l’Education nationale, les documents préparatoires  du décret du 14 mars 1990 sur les conditions dans lesquelles le calendrier national peut être adapté par les recteurs, complété par la fatale circulaire du 24 avril 1991 sur l’organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires et les aménagements que peut apporter l’IA-DSDEN -Inspecteur d’Académie. Directeur des services départementaux de l’Education nationale- (année, semaine, journée scolaires). 

Cette circulaire donnait carte blanche aux IA. C’est ainsi que celui des Côtes d’Armor fit  promptement basculer son département dans la semaine de quatre jours, dès la rentrée 1992, au risque de se dédire et de se contredire entre le mois de mars et le mois de juin de ladite année…

Mais cet inspecteur n’était pas à l’initiative. Il obéissait simplement avec trop de zèle, au pouvoir. MM Rocard et Jospin savaient pertinemment que la tendance lourde exprimée par les familles (plutôt favorisées) au sein des Conseils d’école*** serait la semaine de quatre jours.

C’est avant 1991 que M. Antoine Prost aurait pu être de bon conseil et poser les bonnes questions aux deux ministres – voire au président, les fameuses questions de l’article de l’été 92 :  » Où est dans ce travail de gribouille, le service public de l’éducation ? Quels textes autorisent ces libertés ? Que fait le ministère ? Est-il dupe ou complice ? « **

        De là à penser que le  » travail de gribouille  » de MM Jospin et Mitterrand aurait préparé le  » Munich pédagogique  » de MM Darcos et Sarkozy…

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 * Historien de l’éducation – Débats Le Monde 29 mai 2008

** Le Monde 2 juillet 1992

*** sur le même sujet cf ma lettre au président Sarkozy du 1.10.2007.

Ni le cannabis ni la cocaïne ne rendent intelligent

 Conseil à nos futur(e)s lauréat(e)s    Note du 13 juin 2008  revue le 8 juin 2015         


  À vous, Cher Ulysse et Chère Pénélope, vous qui abordez l’Odyssée 2015 du baccalauréat ou du brevet, j’espère que  vous n’avez pas  écouté les Sirènes qui vous susurraient à l’oreille, depuis la 5ème, les délices du cannabis  (1) et de la cocaïne  (2). Ce sont de drôles de Sirènes qui n’auraient fait qu’engraisser avec votre argent (celui de votre famille) les requins du terrorisme international.

D’ailleurs, vous vous en doutiez un peu, la régulière et exorbitante cotisation à la Grande Truanderie de la drogue ne remboursera pas vos futures dépenses de santé. Pour cela vous ne pourrez compter que sur la bonne vieille Sécurité sociale … Tiens, si vous révisiez l’histoire du syndicalisme et des luttes sociales en France ?

Bref, Cher Ulysse et Chère Pénélope, vous l’aviez compris,  le cannabis, la cocaïne etc. ne remplaceront jamais une bonne année de travail opiniâtre. Et si l’on comptait sur la drogue pour devenir intelligent, on aurait déjà tout faux. Les Sirènes, on le sait, ne racontent que des bobards. L’esprit s’embrouille, la mémoire immédiate disparaît avec la concentration, et la révision devient mission impossible.

Vous êtes beaucoup trop malins pour penser que la drogue changera le candidat ignorant en petit génie. Renifler la poudre, fumer l’herbe ne vous souffleront ni l’inspiration ni le savoir, devant le sujet de français, de philosophie ou de mathématiques. Le génie, c’est apprendre à réfléchir et à travailler régulièrement afin de réussir, tout en évitant  les sombres écueils   “ des troubles psychiques … des délires paranoïdes et …des attaques de panique.”

      Alors bon vent à vous !  
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Pourquoi la consommation de cannabis est dangereuse ?
 Professeur Jean Costentin  – Unité neuropsychopharmacologie, faculté de médecine et de pharmacie de Rouen.
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 Voir aussi OFDT Observatoire français des drogues et des toxicomanies)
Les drogues à 17 ans. Analyse de l’enquête ESCAPAD  2014
“ En 2014, près de 9 adolescents de 17 ans sur 10 ont déjà bu de l’alcool (89,3%)
– près  de 7 sur 10 ont déjà fumé une cigarette (68,4%)
–  près  de 5 sur 10
ont déjà fumé du cannabis  (47,8%)”.
  Conclusion : Un jeune français de 17 ans sur deux a donc déjà expérimenté l’alcool, le tabac et le cannabis dès le collège

 Bon à savoir : l’effet « lourdingue » de la cocaïne :        

Témoignage de C. décoratrice de 35 ans : « … C. a vite compris le revers de la médaille en voyant ses collègues, ses patrons ou ses clients sous l’emprise de la cocaïne : « Les effets négatifs, on ne les voit pas sur soi, mais sur les autres, c’est criant. Un type sous coke se met à raisonner en boucle, il devient lourdingue. Il est de plus en plus surexcité, impatient. Hyper-sensible aussi, un rien l’agace. Puis il devient arrogant, parano, agressif. Il a toujours raison, les autres sont des cons, point. » La dépendance psychologique s’installe rapidement…  » Enquête La cocaïne au quotidien Yves Eudes Le Monde 13.04.2006
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…    Du 13 juin 2008 au 6 juin 2015

 Roberto Saviano  (
Gomorra/ Gallimard 2007) sur France 5, accueilli par François Busnel dans La Grande Librairie le jeudi 27 novembre 2008 / à voir ou à revoir dimanche 30 novembre à 9h 50.  
 » …Toute la cocaïne française est traitée à travers les cartels italiens qui traitent avec les cartels d’Amérique du Sud … » R.S.          

Le lent travail de pourrissement de notre société démocratique se poursuit. (Cf. ma note Cadres (privé / public) et cocaïne du 27 janvier 2008).  Les gangs et les mafias redoutables qui les approvisionnent sont actifs sur tout notre territoire  (Cf. ma note Du trafic de cannabis ? en ( Ile-de) France ?  du 10 octobre 2008).

♦ Voir  la page l’INSERM et les jeunes face au délire de Terra Nova -6 juin 2015

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L’articulite

  *      Note augmentée le 3 août 2010
  
              
En commentaire à l’article de Patrick Jarreau* sur le Monde.fr,

Daniel M. écrivait :  » Que Mme Dati démissionne, ou ne soit pas reconduite dans des fonctions ministérielles lors d’un futur remaniement, sincèrement, on s’en tape. S’il vous plait, Mesdames et Messieurs du Monde, arrêtez dans vos articles de dire « Mme la Ministre ». Mme le Ministre est l’expression exacte. Que plus personne dans mon journal préféré n’écrive : « Mme la proviseure », Mme l »écrivaine », Mme « la députée ». J’en passe et des meilleures. Et vous vous étonnez que Le Monde perde des lecteurs, et soit en déficit?

  Après avoir naïvement réagi à l’article :  » Le comble de la bêtise et de l’injustice serait qu’un homme borné, pris en flagrant délit de répudiation pour cause de non conformité de son épouse à un dogme religieux, soit le prétexte pour Mme Guigou et les siens de réclamer la démission de la ministre de la Justice !  »
…………………………je n’ai pas su résister au plaisir de répondre à Daniel M. :

               » … Cher Daniel M. Il semble que vous souffriez de l’articulite ; c’est une irritation douloureuse de l’humeur, causée par l’emploi de l’article défini féminin singulier la, et de l’article indéfini féminin singulier une. Cela fait très mal au début ; mais lorsque l’on sait que notre belle langue française accorde le genre féminin à la table et à la chaise**, l’on se calme grammaticalement et l’on met l’article la devant le mot ministre… quand c’est réellement une femme ! « 

 Comme ce sujet est intéressant à débattre, j’avoue que je préfèrerais pour l’élégance, conserver la forme primitive du mot masculin quand il existe déja un nom au féminin avec la même terminaison – exemples   la mainune écrivain. De même comme on dit et écrit , la fleur – une soeur, pourquoi ne pas dire et écrire, la professeur –  une procureur – la proviseur – une docteur ?

Mais les puristes ajoutent la terminaison e (tellement féminine que je ne citerai pas ici tous les noms masculins qui se terminent par e ) qui m’apparaît comme superfétatoire, mais peut fort bien se justifier… puisque c’est en effet la marque grammaticale du féminin, ainsi écrit-on un employé – une employée, pourquoi alors se priver d’une députée pour un député ? 😉

 Sans féminisme sauvage et caricatural,  il s’agit là de professions et de fonctions nouvellement assurées par des femmes, d’où le malaise linguistique de Daniel M. La parité peu à peu cisèle et polit notre langage. Elle lui donnera le bel éclat de l’égalité.

                  

                                            

* Rachida Dati a failli devenir ministre 6.6.2008

** Et comme l’a remarqué finement Jacques Prévert  dans  Spectacle :    » Pourquoi dites-vous la virilité ?  »
 
NB  Il y a aussi le mot putain, juron favori des Français, qui désigne sans aucun doute une entité féminine. Qui  pour faire encore plus féminin proposera  une  putaine   ? 
 On pourra interroger l’Académie française et Mme Carrère d’Encausse qui revendique le titre masculin attaché à sa fonction de  » secrétaire perpétuel  » Mécontent  sur le fait que notre belle langue française accorde plus facilement le genre féminin au mot putain qu’au mot écrivain ;  elle qui, dans un entretien radiophonique ajoutait volontiers au dictionnaire le mot  » meuf  » ,  femme en argot vache et mufle des truands …   

  *   

Lu dans Le Monde du 3 août 2010 p.6 (AFP.) :

 » Le président pakistanais [Asif Ali Zardari] veuf de l’ancien premier ministre Benazir Bhutto, assassinée en décembre 2007…  »
 
Pour le ou la journaliste de l’AFP,  écrire  » l’ancienne première ministre  » eût été un crime de lèse- grammaticalité politique, alors que Benazir Buttho a bien le droit d’ être assassinée au féminin..  

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Mai 2008 : où en est la mixité scolaire ?

Le mois de mai 2008 fut rude dans Le Monde pour la gent masculine. Après l’article de Luc Bronner le 3 – Délinquance : le problème, c’est l’homme – nous eûmes le 28 celui de Martine Laronche – A l’école, les filles battent (sic) les garçonsCes statistiques, ces études sociologiques en renforcent d’autres. Les faits sont têtus ; les garçons n’arrivent pas à égaler les filles : elles travaillent mieux et plus, elles ont une meilleure maîtrise de leurs pulsions agressives.

Une révolution culturelle pourrait-elle enfin éclore ?  La mixité scolaire doit être repensée lucidement en terme d’égalité des droits et des devoirs entre les garçons et les filles. C’est elle en effet qui sera un des leviers de la nécessaire parité,  le nouvel humanisme du XXI ème siècle.

Depuis quatre décennies les garçons et les filles ne se quittent plus  ; c’est la mixité scolaire avec sa convivialité et ses émotions, mais aussi ses difficultés et ses injustices. Dans sa note du 24.10.2000 intitulée   A l’école, au collège et au lycée : de la mixité à l’égalité *, le ministre J. Lang exposait  » ce noble et difficile combat : libérer nos sociétés d’un de ses carcans les plus archaïques et parvenir à une parfaite égalité de conditions entre les hommes et les femmes. Parce qu’elle a en charge la formation de futurs citoyens, l’école est aux avant-postes. »

Suivait un document dont je recommande

– le chapitre 4 L’évaluation   où deux  »  scénarios  » évoquent  les stéréotypes d’enseignant dévalorisant la fille :  » Julie a fourni de gros efforts, travail sérieux. Continuez. » alors qu’elle a la même moyenne en mathématiques que le garçon :  » Christophe est en-dessous de ses possibilités. Pourrait être un élève brillant s’il travaillait plus régulièrement. «  ; et le conseil de classe refusant à la fille la 1ère scientifique qu’elle souhaitait, alors qu’avec la même moyenne, il l’accorde au garçon.

–  le chapitre 6 L’éducation à la santé, à la sexualité et à la prévention des violences sexistes et sexuelles où le  constat  stéréotypé  tel  que  » La consommation d’alcool est souvent considérée comme un rite de passage de l’adolescence à l’âge adulte, communément accepté socialement pour et par les garçons.  » Questions : Faut-il pour autant banaliser une consommation régulière d’alcool  ? Faut-il interpréter différemment l’alcoolisation des garçons et des filles ?  » 

La réponse de M. Lang est un morceau d’anthologie du laxisme éducatif, de la déclaration d’impuissance  :  » La permissivité engendre les abus, les risques de violences, et met en danger la santé et la sécurité des adolescents. L’interdiction formelle induit des conduites de transgression. » Comme si les adolescents en apportant des bouteilles d’alcool, ne savaient pas déjà qu’ils transgressent ; comme si on ne pouvait pas, avec la bonne autorité protectrice qui est le devoir de l’enseignant et de l’éducateur, à la fois faire réfléchir et interdire –donc sanctionner !

Avec cette note de 2000, le ministre J. Lang gardait la même posture uniquement permissive héritée des  » enragés  » de 1968. Et pourquoi, le scénariste en chef de la rue de Grenelle n’évoquait-il  pas aussi la drogue ?  La consommation de cannabis, depuis ce temps-là, a atteint un jeune de 17 à 25 ans sur deux. M. Lang, pour l’alcool, la drogue, comme pour la laïcité ( tolérance du port d’insignes religieux, tel  le voile islamique), n’a pas été  » aux avant-postes « .

            Les lycéens, encore plus que les lycéennes, ont fragilisé leur santé,  gaspillé  leur précieuse jeunesse, temps fort d’apprentissage des savoirs et de la citoyenneté, détourné l’argent de leurs familles. Quant aux collégiennes et aux lycéennes, elles subissent en permanence des propos sexistes forcément insultants de la part des garçons. Voilà un bilan que l’histoire jugera.

Nul doute qu’il faille revoir un meilleur usage de la mixité, afin que les garçons puissent comprendre auprès des filles, la nécessité d’un travail  régulier sans excès de langage, de substances toxiques et de comportements violents et/ou perturbateurs, et que les filles puissent comprendre auprès des garçons, la nécessité de la confiance en soi et de l’ambition personnelle ;  tout cela grâce à la ferme volonté éducative de l’institution, dans un environnement scolaire à nouveau paisible.

          

* Bulletin Officiel du ministère de l’Education Ntionale et du ministère de la Recherche. HS n° 10 du 2 novembre 2000