La  » loi du mâle  » n’est pas la loi républicaine

 

    note du 10 septembre 2010 complétée le 29 septembre 2010                

En marge de la future programmation sur Arte du documentaire, le 29 septembre 2010 à 21h35 « La cité du mâle * », j’ai lu avec intérêt les commentaires ** de deux lycéens de terminale, Julie et Amid /pseudonymes/ à Vitry-sur-Seine, auxquels on l’a présenté en avant-première.
Les propos de Julie et d’Amid permettent de saisir  -sur le vif- le fonctionnement  de ce que nous appellerons « la loi – ou code d’honneur – du mâle ».

On s’aperçoit vite que Julie a tellement été formatée mentalement par ce code, tout au long de sa scolarité dans la mixité du collège et du lycée, qu’elle est incapable d’en discerner la vulgarité, l’injustice et la cruauté ; elle utilise d’ailleurs comme Amid,  le terme de « chienne » pour désigner une jeune fille.

Amid a sa géographie personnelle de Vitry ; et il assure que Paris et Vitry sont « deux mondes différents, on n’appartient pas au même monde… je sais que chez nous  [à Vitry]… » Amid définit précisément comment Vitry est son territoire, où vit sa communauté, et dans sa logique, chez lui , à Vitry,  la loi, c’est définitivement la loi du mâle, dictée par la force du traditionalisme des coutumes et de la religion et qui  l’emporte, depuis des décennies, sur les valeurs de la République.

Dans un entretien, Malika Sorel *** explique courageusement la réalité sociologique  : « Du fait de l’importance des flux migratoires, il était hautement prévisible, en raison même du fonctionnement de ces populations, qu’elles reformeraient leurs sociétés d’origine sur la base de leurs propres normes collectives. »

On apprend que chez Amid, à Vitry-sur-Seine »,  il existerait un  monde de mâles dit « des mecs de banlieue »  qui aurait le pouvoir absolu sur  des jeunes filles dites « des meufs de banlieue ».
Chez Amid,  le sujet de conversation est en permanence :   « Savoir si la fille l’a déjà fait ou pas. »  Cette obsession de l’acte sexuel, accompli par une jeune fille  s’inscrit dans  la coutume  qui veut qu’elle soit vierge à son mariage, et que cela conditionne l’honneur du mari et des familles.

Cette obsession fondamentale des mecs de banlieue déclenche chez eux la suspicion,  qui engendre à son tour la méfiance et une haine instinctive  des meufs.
C
ette obsession est le fondement de la loi du mâle ; elle légalise  leurs contrôles permanents de la  »  bonne  » tenue vestimentaire des jeunes filles –  avec notamment l’interdiction de la jupe -, la  surveillance monomaniaque de leur allées et venues etc.  avec pour seul et unique but : les humilier et les soumettre à la loi du mâle.C’est  au nom des traditions ancestrales et religieuses qui veulent des femmes sans droits, soumises aux maris, que «  des mecs de banlieue »  s’autoproclament  »  juges suprêmes « , et que « leur  tribunal-  selon- le- code- d’honneur -du -mâle »  a tout prévu pour infliger  » aux meufs de banlieue   » des maltraitances, des viols en réunion, des  exécutions par étranglement, égorgement, par le feu ou la lapidation.

Chez « les mecs de banlieue »  où la normalité ancestrale pour les hommes est de n’être pas vierges quand ils se marient, tous les mecs de banlieue  l’ont  « déjà fait »  et selon leur vocabulaire, c’était forcément  avec des chiennes, des traînées ou des putes…mais cela n’a pas souillé « leur idéal de pureté ».
Les mecs de banlieue  ne pensent pas être devenus des chiens ou des prostitués ; selon la loi du mâle, leur honneur et celui de leur famille est toujours intact.
Evidemment, il serait inconcevable, toujours selon la loi du mâle, que la jeune fille, elle, dise qu’elle se sente souillée d’épouser un mec de banlieue pas vierge,  que son honneur et son « idéal de pureté »  sont bafoués.

              On l’aura compris la loi du mâle condamne définitivement la femme à l’inégalité, à l’infériorité et à la soumission. Mais en France,  la loi du mâle est  hors-la-loi ; elle n’est pas tolérable auprès de la loi républicaine de l’égalité des droits et des devoirs entre les hommes et les femmes.

Il y eut cette année le débat sur l’identité nationale où il fut si difficile de faire valoir la force et la valeur de nos idéaux républicains, suivi du débat sur l’interdiction de la burqa et de la nécessité d’une loi pour redonner le droit à la dignité et à l’égalité de la femme citoyenne  en France.

Il y aura encore beaucoup à réfléchir avec les élus, les familles, et les enseignants sur ce qui demeure notre devoir impératif pour un futur démocratique : la formation intellectuelle,♦ culturelle et citoyenne de  notre jeunesse.
Pour cela nous devons être fiers de nos idéaux, et il se peut, si nous sommes déterminés que nous arrivions à faire comprendre aux mecs des banlieues qu’ils habitent en France.
Avec nous, ils ont comme nous, les mêmes droits, mais aussi comme nous, les mêmes devoirs citoyens, dont celui de respecter la dignité et l’égalité des femmes.

 

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* Documentaire de Cathy Sanchez Arte  /.  Théma : « Femmes : pourquoi tant de haine ? »

**  Entretien de Chloé Leprince pour Rue89 /31.08.10./ citations d’Amid en italique.

*** Dans son entretien avec David Garzon (Arte.tv). Malika Sorel est membre du Haut conseil à l’intégration, ingénieur de l’Ecole polytechnique d’Alger et diplômée de Sciences-politiques. Elle a publié « Le puzzle de l’intégration – les pièces qui vous manquent » Ed. Mille et une nuits.

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NB ♦ L’école, le collège et le lycée sont les endroits idéaux pour  partager les trésors de notre patrimoine culturel  avec celles et ceux qui en sont privés, et qui ne peuvent écouter que du rap et ne voir que des graffitis  ;  il y a une autre culture après le hip-hop ! Les élèves ont tellement besoin de leurs professeurs pour  conquérir leur droit à la culture, s’éveiller à  cette beauté, en découvrir toute la richesse.

La nullité stupéfiante des médias face à la dangerosité du cannabis

29 juin 2010 / modifiée le 29.09.10 –  ♦ le 8.10.10                            

Note remise en début de bloc-notes le 26 janvier 2011 et le 25 juin 2012 

♦Actualité MILDT ♦ Etude : deux fois plus de problèmes mentaux chez les fumeurs de cannabis
Selon une étude de l’Office central néerlandais des statistiques (CBS) et rendue publique le lundi 4 octobre 2010,  » le pourcentage de personnes ayant une moins bonne santé mentale est deux fois plus élevé chez les consommateurs de cannabis que chez les non-consommateurs. »

Bilan

En 2010, il y a 45 % des jeunes de  15 à 24 ans  qui fument et on sait qu’avant  l’âge de  16 ans : 31 % ont bu de l’alcool, 27 % ont déjà fumé et bu de l’alcool et 29 % ont déjà expérimenté le tabac et l’alcool et le cannabis ;  ce qu’une journaliste du quotidien Le Monde traduit faussement et sur le ton rigolard :  » A 16 ans, les jeunes préfèrent trinquer plutôt que fumer« .

Face à ce bilan désastreux,  on retiendra de cette première décennie du XXI ème siècle, l’incapacité flagrante des grands médias à fournir une vraie information documentée sur la dangerosité des drogues. Ni la presse écrite /papier-toile/, ni les radios, ni les télévisions n’auront été à la hauteur de cet enjeu de santé publique.

L’impact des drogues sur la santé physique et mentale, d’autant plus fort que les usages sont précoces, n’aura jamais été précisément et régulièrement explicité aux adolescents et aux familles,  comme si, à l’omerta des mafias de trafiquants, il fallait ajouter l’emprise forte d’ une idéologie gauchisante et libertaire sur le silence assourdissant * des comités de rédaction.     

Un regard en arrière

En 2001 est effectué un premier bilan de la loi Evin de 1991, sachant que,  de MM. Jospin, Kouchner et Lang  à MM. Balladur, Juppé et Bayrou, on n’a pas su (voulu) en voir  les ambiguïtés, notamment la mention contradictoire dans le décret d’application de 1992   » d’emplacements (locaux ou espaces) mis à la disposition des fumeurs » qu’ enseignants et lycéens  traduisirent immédiatement par :  » on peut fumer dans la cour du lycée « , alors que l’article 16 de la loi Evin interdisait de fumer dans l’enceinte (couverte et non-couverte) des établissements scolaires. Depuis février 2007, les termes de l’interdiction de fumer sont sans équivoque**.

Le bilan 2001, hélas prévisible, fut désastreux : 45% des lycéens de 18 ans étaient  devenus des fumeurs quotidiens

               … et prédictif du non moins désastreux bilan 2010 : 45 % des lycéens de 18 ans ont déjà fumé du cannabis.

Et, c’est dans cette situation si préoccupante d’ une loi équivoque  qui avait échoué à protéger les plus fragiles de la dépendance tabagique,  que des conseillers de M. Kouchner ne trouvèrent rien de mieux que de s’ opposer  à une loi interdisant la vente de cigarettes aux moins de 16 ans, préparant en cela la demande de  dépénalisation des drogues  du Conseil national du Sida  dans son rapport du 21 juin 2001   La  dangerosité du tabac ne sufisant pas, il aurait fallu, selon ces  soi-disants experts,  encourager l’usage du cannabisUn comble !  

Toujours le même message irresponsable

En 2001,   Le Monde titrait  » La banalisation de l’usage du cannabis relance le débat sur sa dépénalisation « 

               et le 4 juin 2010, s’inspirant du modèle californien, le même journal  dans une double page «  Contre-enquête Économie  »  interroge :   » Faut-il légaliser le cannabis ? Où en est le débat en France ?  » et un sociologue  nous explique combien notre  » vision morale  » nous aveugle et qu’il est temps d’ouvrir des coffee shops en Franceau moment même où le modèle hollandais est pris en flagrant délit de collusion avec les mafias de la drogue, comme en témoigne le procès  du propriétaire d’un coffee shop, pourvoyeur depuis des dizaines d’années de clients français revendeurs sur tout notre territoire.

               A noter qu’en 2009, le journaliste  emploie encore l’expression  drogue douce – récusée par les scientifiques-  pour le cannabis.

Les points d’accord entre les scientifiques

Or, depuis l’audition des scientifiques (Académie nationale de Médecine -INSERM), le 13 février 2003, devant l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et technologiques (OPECST), les journalistes étaient parfaitement informés de la dangerosité du cannabis.
– ♦ Le Professeur De Witte avait présenté l’expertise collective de l’INSERM  et expliqué   » comment l’alcool et la nicotine sont deux drogues liées, comment  le cannabis induit la prise d’alcool, et comment le cannabis étant fumé comme la nicotine, quand on prend du cannabis – dont le taux en THC*** est de plus en plus élevé- on augmente en même temps l’accrochage à toutes ces drogues « . D’où la poly-expérimentation avant 16 ans puis la poly-consommation régulière à 19 ans et plus ****.

– ♦ Le Professeur Nordmann (Académie nationale de Médecine) avait souligné aussi que «le cannabis est une substance qui agit sur le système nerveux central et  détermine une neurotoxicité essentiellement fonctionnelle, essentiellement cognitive.  Les effets psychoactifs négatifs sont immédiats. Il y a  des troubles de la mémoire à court terme ou du langage, de l’attention, de la coordination perceptivo-motrice… Les effets immédiats sont suivis d’effets à long terme qui modifient la qualité de la vie. Le cannabis démotive, déconnecte, désocialise. Les premiers signes sont un désintéressement vis-à-vis de l’entourage, et une diminution des performances scolaires ou professionnelles.»

– ♦ Le Professeur Roques (INSERM) avait déclaré que c’est   » grâce à des collaborations avec des généticiens, des biologistes moléculaires qu’on a réussi à montrer qu’il y a une sorte de réseau entre les drogues nicotine, alcool et cannabis. (…) Le cannabis a un effet particulier, parce que, non seulement il agit au niveau des neurones, mais également comme la cocaïne, l’ecstasy et les amphétamines, au niveau de la fente synaptique ;  il augmente le temps de vie de la dopamine à cet endroit. Il a donc un double effet. On doit pouvoir maintenant le considérer comme un second système opioïde. Il a une action très forte. »

– ♦ Le Professeur Costentin (neuropharmacologue faculté de médecine de Rouen) a décrit  également  » les effets psycholeptiques du THC  potentialisés par les effets psycholeptiques de l’alcool. »  Il a redit  » les effets extraordinairement détériorants du cannabis sur les capacités cognitives et mnésiques « , et souligné à son tour   » les relations entre la dépendance à l’héroïne et l’usage du cannabis. »

Pour mieux comprendre les souffrances physiques et psychologiques qu’inflige le piège infernal : tabac-alcool-cannabis puis opiacés quand il se referme sur une adolescente de 15 ans, écoutez Alice *en consultation avec la Docteur Emmanuelle Peyret du service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Robert Debré (Paris)./ Merci pour ce témoignage émouvant à France Cuture Les pieds sur terre 12.07.10 / rediffusion du 31.03.04/

            – ♦ Le Professeur Got a cité  une étude qui mettait en évidence  » une augmentation du risque de  développer une dépression ou une anxiété  et/ou de voir survenir des  troubles psychotiques chez les sujets consommateurs de cannabis.  » etc. etc.

Réflexion

La loi de 2009 sur l’ interdiction de vente d’alcool et de tabac aux moins de 18 ans est une loi importante.
Elle assure une cohérence forte avec  la loi de 2006 qui interdit de fumer au collège et au lycée.
Pour continuer de protéger nos adolescents, il  faut opposer un NON énergique  aux propositions californiennes des intellectuels en «  think tank « , des journalistes, des professionnels et des publicitaires de la mode, du cinéma et du spectacle, des cadres politiques, et autres énarques, conseillers d’État en poppers et  patrons des médias  pour coffee shops, il  faut opposer un NON énergique  à leurs propositions de légalisation  de poisons  tels que  le cannabis, la cocaïne et l’ héroïne , qu’avec eux, des filières mafieuses, terroristes et/ ou islamistes veulent nous imposer pour ruiner notre société démocratique.

          NB  Un décret publié au Journal Officiel du 22 novembre 2007 a interdit la fabrication, l’importation, l’exportation, la mise en vente et la distribution de produits contenant des nitrites d’alkyle, comme le poppers. Toutefois le 15 mai 2009, le Conseil d’État a annulé ce décret.

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*Silence assourdissant – sauf, quand il s’agit, après l’offensive de juin 2010  sur la légalisation du cannabis de se positionner en septembre 2010 en faveur des «salles de consommation  de drogues»  » / dans leur jargon :  «  salles de shoot« .
Sur le site de la MILDT : Drogues : Guette l’info Traque l’intox         Si ton dealer te disait la vérité ?

** Cependant Cf. la note  Qui laisse sortir les lycéens pour qu’ils fument sur les  trottoirs ?   à la merci des revendeurs de drogues.

*** THC : tétrahydrocannabinol

****  » Les enquêtes en population étudiante nous montrent déjà que les consommateurs à risque d’alcool sont aussi consommateurs d’autres produits. Aux premiers rangs desquels le cannabis, la cocaïne et l’héroïne « . Philippe Batel psychiatre alcoologue / dialogue  (chat) sur lemonde.fr 3 mars 2009

  Nos étudiants  sont les « bébés » de la loi Evin (PS). Sinistre bilan.  

Stéphane Guillon, le vrai petit bobu tout craché !

                    

Je n’avais pas écouté France Inter ce matin du 13 avril 2010 … mais il y a une séance de rattrapage vidéo de «  l’humeur » du jour  de M. Stéphane Guillon  sur le site de cette radio.

On connaît la  cruelle prédilection de M. Guillon  pour les critiques sur l’apparence physique des personnes, ce qui ne me semble pas être une preuve d’humour ni de  finesse d’esprit… mais c’est son style, et les rieurs sont de son côté, tant cela doit soulager d’être méchants par procuration.

Ce matin-là, M. Guillon, au mieux de sa forme, c’est-à-dire au comble de l’excitation, avait choisi de  » faire rire  »  non plus sur  l’apparence du Président de la République, mais sur sa mort, et racontait, se trémoussant sur son siège, agitant frénétiquement les bras, son rêve (sic) du «  crash de N. Sarkozy « .

On avait eu le rappeur qui  » mettait un billet sur la tête d’Eric Zemmour  » ;  là on avait  » l’humoriste  » qui  nous annonçait que l’avion présidentiel  s’était crashé,  et décrivait dans une tirade réjouie, la cérémonie officielle autour du  » cercueil d’enfant  » (sic) .
Comme rien ne l’arrête, et qu’il avait mis dans l’avion crashé tous ceux qu’il soigne, il eut une délicatesse  particulière pour M. Eric Besson et l’Association de défense des fouines.

Bref, de bon matin,  un Stéphane Guillon arrogant, surexcité et gesticulant de façon compulsive comme à son habitude, et forcément fier* de lui ! Le vrai petit bobo bobu tout craché !

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 * Chez nous à la campagne, on dit  « excité comme une puce » et «  fier comme un pou ».  Dans le Littré on trouve : «  Il se carre comme un pou sur une gale ». C’est méchant aussi 😉

 voir Les bobos et les bobus       Petit concours anti-bobu        Ou comment être bobu(e)

 Le Petit Bobu franco-anglais

Paris, samedi 4 mai 1968


       
    Dans le journal Le Monde du samedi 4 mai 1968, dans son billet Au jour le jour, Robert Escarpit sous le titre La faute à Voltaire ? rédigeait une note à la lucidité aiguë :

   »  Ils ont fermé Nanterre, est-ce la faute à Voltaire ? Dans la mesure où le nom de Voltaire symbolise ici – bien imparfaitement d’ailleurs – une certaine forme de la contestation révolutionnaire et du  » mauvais esprit  » politique, il semble qu’on doive le mettre hors de cause.
    Rien n’est moins révolutionnaire, rien n’est plus conformiste que la pseudo-colère d’un casseur de carreaux, même s’il habille sa mandarinoclastie d’un langage marxiste ou situationniste.
    A vrai dire, ce sont les jeunes gens en colère qui font les meilleurs mandarins. Les autres qui veulent vraiment changer l’état des choses et bouleverser la règle du jeu, ont besoin de tout leur sang-froid et de toute leur énergie, surtout s’ils doivent continuer à désirer le changement.
    Lorsque dans dix ou vingt ans, M. Daniel Cohn-Bendit et ses amis seront doyens, recteurs, ministres ou l’équivalent sous quelque autre nom, je leur souhaite d’affronter la révolte de leurs propres étudiants avec autant de modération qu’on en fait preuve à leur égard, aujourd’hui, à Nanterre. »
           Le regard des sociologues P. Bourdieu et J.C. Passeron sur les étudiants parisiens était tout aussi aigu…

 

   C’était juste avant 1968…  P. Bourdieu et J-C. Passeron  faisaient paraître Les Héritiers – les étudiants et la culture en 1964 aux Editions de Minuit.

Pour l’année scolaire 1961-1962, les statistiques de  l’INSEE sur l’origine sociale des étudiant(e)s avaient indiqué que pour 18% de filles et fils de salariés agricoles, d’agriculteurs, de personnel de service, d’ouvriers et d’employés, il y avait 82% de fils et filles de patrons de l’industrie et du commerce, de cadres moyens, de professions libérales et de cadres supérieurs –  82% d’étudiant(e)s  d’origine bourgeoise.

  Le chapitre 2  Jeu sérieux et jeux du sérieux éclaire les choix politiques des étudiants parisiens juste avant 1968.
Lisons à la page 69 ce qui fit leur particularisme politique en ce mois de mai 1968 pour mieux comprendre comment des fils et  des filles de bourgeois  jouèrent aux communards, sachant – et heureux de savoir-  qu’ils ne seraient pas dans la ligne de mire d’un  M. Thiers, protégés qu’ils étaient par la proximité du pouvoir de leurs pères, qu’ils ou elles rejoindraient bientôt. 

   » Faut-il s’étonner si les étudiants en lettres de Paris présentent une image idéal-typique, c’est-à-dire à la fois accomplie et caricaturale, de l’étudiant comme novice intellectuel, tenu de faire ses preuves d’intellectuel autonome, en s’exerçant au jeu qui fait de l’art de décevoir les attentes le mode privilégié de l’exercice de la liberté individuelle ?

 (…) bien que l’Université de Paris compte la proportion la plus forte d’étudiants d’origine bourgeoise, la part des étudiants qui se disent à gauche y est plus forte qu’en province, où les opinions politiques de gauche sont très fortement liées à l’appartenance aux classes défavorisées. C’est encore à Paris que la part des étudiants qui, se disant de gauche, refusent de se reconnaître dans un parti de gauche est la plus forte ; et ceux qui, pour se définir politiquement, éprouvent le besoin de se forger des étiquettes originales, telles que  » trotzkisme rénové « ,  » anarchisme constructif « ,  » néo-communisme révolutionnaire « , sont parisiens pour les deux-tiers.

Plus généralement (…) les étudiants parisiens sont et se veulent en rupture, s’ils s’engagent et entendent s’engager à contre-courant et à contre-pente, obéissant au conformisme de l’anti-conformisme, c’est que les valeurs de dilettantisme et de désinvolture que les étudiants bourgeois importent dans le milieu étudiant et qui s’imposent, surtout à Paris, à l’ensemble du milieu étudiant, sont en affinité avec les valeurs qui entrent dans l’idéal intellectuel de l’intelligence sans attache et sans racine.  »

… et (re)naissait en ce printemps 1968 , l’idéologie  gauchisante … des rejetons de la vieille droite…

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Citoyens ou guignols des mafias-unies ?

              

On a vu comment le jury expert des César 2010 a récompensé le film Un prophète de Jacques Audiard… et comment Malik le prophète avait déjà planifié en prison, par des crimes  pendant ses journées dites de  » réinsertion « (sic), l’organisation de son juteux trafic de drogues.

Des événements récents pourraient fournir à M. Audiard un scénario pour Un prophète 2 et lui permettre sans nul doute de triompher une seconde fois.

Le tournage aurait lieu  dans la bonne ville de Lyon qui vit les débuts cinématographiques prometteurs des frères Lumière. C’est là en effet, que des récidivistes* viennent d’être arrêtés après avoir transporté depuis la Hollande, une autre plaque tournante du trafic européen,  dans une luxueuse voiture de sport, 110 kg d’héroïne et 54 kg de cocaïne ; l’un des supects ayant à son domicile 190 kg d’héroïne et 3 kg de cocaïne entreposés.

Le commisssaire divisionnaire de la Direction inter-régionale de police judiciaire de Lyon sait que dans la région, à l’instar de la région parisienne, marseillaise etc.,   » il y a une demande forte « .  Nul doute que les 120 000 doses d’héroïne vont manquer aux 120 000 complices consentant(e)s qui les attendaient impatiemment avec leurs billets de banque.

Après avoir réintroduit les loups et les ours dans nos pâturages, la société chic des bobos des beaux quartiers va pouvoir – avec la bonne image des drogues que  ses médias  imposent-  «  militer  » pour la construction de belles prisons confortables pour ses pourvoyeurs de poisons , «  exiger  » la dépénalisation du trafic,  »  revendiquer  » la construction d’établissements spécialisés pour sevrer les centaines de milliers de toxicomanes, auxquel(le)s  la Sécurité sociale remboursera aussi les millions de doses de méthadone et de subutex.

Sachant que, plus les acheteurs de cannabis, de cocaïne et d’héroïne deviennent définitivement dépendants, plus les mafias-unies deviennent puissantes,   le gouvernement  des mafias-unies d’Europe  se met  en place  ; sa devise est «  droguer, tuer, empocher« , et sur son drapeau noir, ses valeurs sûres :   » une seringue, une AK 47,  une liasse de billets , un lance-roquettes     « .  La religion ne sera plus seule à être l’opium des peuples, on le leur servira aussi directement – avec les compliments des talibans et des banquiers des paradis fiscaux Mécontent pour les abrutir, les asservir, les soumettre… encore et toujours…

Comment imaginer qu’un peuple de drogués  puisse encore défendre ses droits et accomplir ses devoirs citoyens ? Cela nous permettrait-il de mieux comprendre pourquoi le débat sur la citoyenneté française a tant déplu à certain(e)s ? 

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* Saisie record Lyon leprogres.fr

NB Dans le palmarès des mafias-unies, la région parisienne se distingue. Après le reportage « Mes voisins sont des dealers » de l’émission Haute définition de TF1 le 29.03.10, Le directeur adjoint de la Police judiciaire de Paris* a déclaré : «  On a arrêté 600 trafiquants de stupéfiants sur la Seine-Saint-Denis l’année dernière et 3 000 pour toute la région parisienne ».
A Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) la police venait de démanteler un réseau en saisissant environ 1 million d’euros en petites coupures. Le trésor de guerre des mafias-unies de la région parisienne pour une même période serait donc au minimum de 3 milliards d’euros … et, en réalité  bien plus encore. On imagine facilement à quoi cela leur sert : à la corruption, au blanchiment d’argent, au trafic d’armes  etc.
 
                 Dans une telle situation qui tend à prendre de l’ampleur sur tout le territoire national, dans une telle situation où  les honnêtes citoyens  sont sordidement pris en otages par les crapules des mafias-unies qui leur pourrissent la vie,  Mme Fadela Amara, notre ministre courage de la politique de la ville devra être soutenue loyalement par le gouvernement et le parlement qui  lui accorderont un supplément budgétaire, ainsi que par la solidarité active de ses collègues ministres, et évidemment – comment en douter ? – celle du PS, afin d’oeuvrer ensemble à redonner à nos banlieues la vie paisible qu’elles méritent.______________________________              

 

*Lemonde.fr avec AFP 29.03.10