Principe de précaution : veiller sur les plus fragiles

            

10 janvier 2009 – note précisée  /Nouveau numéro d’ Écoute cannabis/le 18 mars 2018

Dans l’espace public fermé, la loi a réussi à redonner aux fumeurs le respect des autres, et tout particulièrement des enfants beaucoup plus fragiles qu’eux.

Mais c’est aussi à  nous, parents, de veiller  sur la santé  de nos adolescents ;  une santé que peuvent fragiliser l’alcool et le tabac, auxquels s’ajouteraient désormais, en une chimie redoutable pour le corps et pour l’esprit, le cannabis et la cocaïne fabriqués par les esclaves des mafias au Maroc et en Colombie.

Pour parler franc, avec  ces dernières substances, nos adolescents courent le risque de fréquenter des délinquants et de glisser à la fois dans la multidépendance, l’échec scolaire et la complicité.

Il nous faut appliquer le principe de précaution :
* en les protégeant, en ne les laissant pas seuls sous l’ influence  des mensonges des publicitaires et  des revendeurs
* en rétablissant  la vérité sur cette culture dite jeune que la société marchande – licite ou illicite- veut leur imposer pour décupler ses ventes, et qui les met si gravement en danger.

Si nos adolescents nous font sincèrement confiance, ils pourront apprendre à résister à ces marchands d’illusions, apprendre à être (à nouveau) responsables et fiers d’eux-mêmes.

            

NB            Les parents doivent SAVOIR que,  tous  médias confondus (presse magazine, radio, tv, cinéma, internet, jeux vidéo etc.),   chacun(e) de leurs enfants a été, est ou sera confronté(e) à la violence , à la pornographie, à la pédophilie, aux publicités mensongères sur les drogues etc.  Ainsi dans LA VRAIE VIE  en   France, il n’y a plus aucun espace où l’enfance puisse se vivre paisiblement. Je sais, c’est terrible, c’est affligeant, mais le nier serait ajouter l’aveuglement à l’inacceptable..   

            Les parents doivent SAVOIR que  lorsqu’ils LAISSENT leurs filles ou leurs fils de 13 à 18 ans, SORTIR le vendredi soir, le samedi soir et pendant les longues vacances scolaires jusqu’à 4 heures du matin, ils devraient être eux-aussi prêts pour la promenade,  ils découvriraient tout près de chez eux, la drôle de vie  noctambule de leurs enfants….

Info    Un joint de cannabis  jusqu’à 5 fois plus nocif qu’une cigarette :
… »La consommation de cannabis est associée à une dégradation du fonctionnement des bronches, avec obstruction respiratoire, ce qui sollicite davantage les poumons. Les fumeurs de joint souffrent de respiration sifflante, de toux, d’oppression de la poitrine, d’expectorations.
Cette étude [de l’Institut de recherche médicale de Nouvelle-Zélande], publiée dans la revue spécialisée Thorax, a été réalisée sur 339 patients adultes répartis en quatre groupes : les fumeurs de cannabis, les fumeurs de tabac, les fumeurs de tabac et de cannabis, et les non-fumeurs. Chaque participant a été soumis à des examens de tomodensitométrie des poumons (scanner à rayons X assisté par ordinateur) et à des tests respiratoires.
L’équivalence entre un joint et « 2,5 à 5 cigarettes » est cohérente avec les niveaux de goudron et de carboxyhémoglobine qui sont de trois à cinq fois plus élevés pour un joint que pour une cigarette. La carboxyhémoglobine est une forme d’hémoglobine associée au monoxyde de carbone qui est un gaz très toxique.  (Lemonde.fr avec Reuters 31.07.2007)

L’INPES (Institut national de Prévention et d’Éducation pour la santé) et la MILDT 2009 ont produit d’excellentes vidéos :  Paroles vraies sur les drogues illicites avec  Et si ton dealer te disait la vérité ? 

Ces vidéos ont été supprimées « à la demande d’un « ayant -droit (sic)« ….  À nous de chercher ceux qui « ont droit » à l’argent des drogues … et qui ont du « pouvoir » … on en trouvera plus d’un.   

UNAF – Colloque du 24 janvier 2009  » Le cannabis : ce n’est pas seulement les enfants des autres « 

               Ecoute cannabis de 8h00 à 2h00 7j/7
Vrai-Faux : la cocaïne                  

Les fabricants de jeux vidéo diront merci

Sur le vif /  « L’addiction aux jeux vidéo est rare«  / Propos (en italique) *de Serge Tisseron, psychiatre.

Cher Serge Tisseron,

Dans votre rôle de psychiatre conseiller, quand les parents sont  » terrifiés par la violence de certains jeux [vidéo] « , vous pensez donc qu’ils ont tort, et que cette violence, qui s’ajoute à celle de la télévision, du cinéma et de la Toile est excellente pour la santé mentale des chers petits ? Avec en prime  la drogue à l’adolescence **?

Et tant pis pour tout le temps de vraie vie volé aux jeunes. La fabrique de petits robots fonctionne déjà à plein régime. Les fabricants de décervelage ne manqueront pas de vous dire merci. 

NB Tout esprit rationnel se régalera de  » L’addiction aux jeux vidéo est un phénomène rare  » qu’il rapprochera de la dernière phrase  » Il faut bien sûr mener une prévention auprès des jeunes mais aussi une bataille pour que les fabricants fassent des jeux moins addictifs. » De qui se moque le psychiatre ?

                               *Propos recueillis par Martine Laronche Le Monde 7.01.09

   **cf. Le désarroi des parents face au danger du cannabis Martine Laronche Le Monde 27.01.09

Une tarte à la crème

          … à mettre dans le corbillon du réveillon             

 Avec cet extrait du dialogue entre Arnolphe/  (rôle tenu par Molière -l’auteur- et son ami Chrysalde (Acte I Scène 1) dans L’Ecole des femmes -1662

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 (v. 73) Arnolphe
 Mon Dieu, notre ami, ne vous tourmentez point ;
Bien huppé qui pourra m’attraper sur ce point.
Je sais les tours rusés et les subtiles trames
Dont pour nous en planter* savent user les femmes,
Et comme on est dupé par leurs dextérités ;
Contre cet accident j’ai pris mes sûretés ;
Et celle que j’épouse a toute l’innocence
Qui peut sauver mon front de maligne influence.

Chrysalde
Et que prétendez-vous qu’une sotte, en un mot…

Arnolphe
Epouser une sotte est pour n’être point sot.
(…)   Moi, j’irais me charger d’une spirituelle
Qui ne parlerait rien que cercle et que ruelle,
Qui de prose et de vers ferait de doux écrits,
Et que visiteraient marquis et beaux esprits,
Tandis que sous le nom du mari de Madame,
Je serais comme un saint que pas un ne réclame ?
Non, non, je ne veux point d’un esprit qui soit haut,
Et femme qui compose en sait plus qu’il ne faut.
Je prétends que la mienne, en clartés peu sublime,
Même ne sache pas ce que c’est qu’une rime ;
Et s’il faut qu’avec elle on joue au corbillon
Et qu’on vienne à lui dire à son tour :  » Qu’y met-on ?  »
Je veux qu’elle réponde :  » Une tarte à la crème  » ;
En un mot, qu’elle soit d’une ignorance extrême ;
Et c’est assez pour elle, à vous en bien parler,
De savoir prier Dieu, m’aimer, coudre et filer.

Chrysalde
Une femme stupide est donc votre marotte ?

Arnolphe
Tant, que j’aimerais mieux une laide bien sotte
Qu’une femme fort belle avec beaucoup d’esprit.
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……….fin de la scène 1 : Chrysalde s’en allant
Ma foi, je le tiens fou de toutes les manières. 

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 * des cornes 

                                                                                                     

                                          

 

Et en prime, une nouvelle année !

      Pour fêter cette nouvelle année offerte si gracieusement par le temps qui passe, voilà une délicieuse recette de syllogisme qui nous permettra de garder les idées claires :

   D’après Goethe :  » L’homme est éternellement à sa place  » et selon Spinoza :  » L’homme malheureux est parfaitement malheureux « …

… C’est donc à nous tou(te)s qui sommes si parfaitement et si éternellement malheureux à notre place, que je souhaite une parfaite année 2009       

                                                                                        

Le musée dans tous ses états

27 novembre2008

Classé sèchement à la rubrique  » On peut éviter « (1)  sans aucun commentaire, le film  Musée haut Musée bas de Jean-Michel Ribes devrait-il passer pour cela directement aux oubliettes ?

J.M. Ribes a su croquer pour ce musée imaginaire des tableaux bien vivants, hauts en couleurs, avec une verve rabelaisienne qui m’a mise en joie. N’en déplaise au grincheux (2) !

Haut lieu, regroupant dans un cadre magnifique,  ce qui fut possédé pour son unique jouissance et pendant des siècles par la société d’en haut, le musée s’ouvre à nous et déborde pour notre plus grand plaisir de toute la richesse de notre culture. Chacun(e) y ajoutera sa touche personnelle, ses impressions, ses ombres et ses lumières.

      Le portrait du ministre de la culture en rose, prompt aux louanges devant les photos de sexes masculins est à la mesure de la farce (3)comme celui du conservateur en rouge qui le chaperonne, et le rassure sur la qualité de la prochaine exposition de nains de jardin :  » certains poussent des brouettes  » !

◊  Le tableau des têtards et des crapauds dans les toilettes, quand on a aperçu l’urinoir de Marcel Duchamp au milieu des autres, vaut aussi son pesant d’or… et de rire !

  ◊  La comedia dell’arte se poursuit… avec l’entrée des artistes  :
le duo aux costumes fleuris qui s’autoproclame œuvre d’art,
le créateur à l’absence géniale qui compose  le groupe  (filmé !) de neuf visiteurs – dont un critique, dans une salle vide,
et pour finir, José et le Family Art ou l’art  de mettre sa mère (Josiane Balasko)  dans un aquarium  rempli de formol (4).

Tout cela baigne dans une atmosphère où les mythes teintent en sombre ce que le jaillissement de la nature verdira. Mais comme il faut que chaque visiteur puisse créer sa propre vision de l’art, je laisse planer le mystère …
Y aura-t-il un miracle à l’apparition de toutes les madones du musée ?

             

1   Le Monde 19.11.08

Le préféré aussi de David Fontaine -dans Le Canard enchaîné 19.11.08-  qui classe le film parmi  » les films que l’on peut ne pas voir « .

3  Cf. par L’ingénue  :  C’est de l’art ?      Paroles de critiques      Jeu de piste dans l’histoire de l’art du XXème siècle

Comme un veau de Damien Hirst !

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