Chronique de Petiteville en France – épisode 4 et épilogue 1

12 mai 2009

 

                    Chronique de Petiteville en France                     

ou  Comment faire pour assurer une meilleure protection anti-drogue à la jeunesse née depuis 1989 ( les dix/vingt ans de 2009) ?

                             Episode 4                Hiver  2008-2009

 

             J’avais pris acte de l’absence de réponse de M. le Maire de Petiteville à ma deuxième lettre ainsi qu’à ma deuxième demande d’entretien ; ce qui ne laissait pas de m’étonner, ayant souvent  pu apprécier la capacité d’accueil et d’écoute de quelques autres maires …
En décembre 2008, j’avais pu noter la continuation  de l’activité des revendeurs-livreurs de drogues sur scooters, pendant les vacances de Noël ;  et en janvier 2009, ils reprenaient leurs habitudes du mercredi et du samedi.
Il n’y avait plus en cette saison froide, à partir de 23h en fin de semaine, que quelques hurlements grossiers dûs aux abus d’alcool et autres drogues, et quelques  saccages  de panneaux Petiteville, mais j’observais que toutes ces nuits étaient marquées de 23h à 4h du matin, par la circulation de dizaines de voitures, probablement  vers des lieux fixés pour d’autres trafics.
              Je l’écrivis donc dans une troisième lettre adressée au maire de Petiteville, le 19 janvier 2009 (copie à l’adjoint et à la conseillère municipale qui m’avaient reçue, ainsi qu’au commandant de gendarmerie)
 
            Epilogue 1   (annonce de la création d’un CLSPD)     Printemps 2009   

Six mois après ma première lettre, je reçus une réponse de M. le Maire de Petiteville qui tenait à m’informer le 2 mars 2009 que  » dans sa séance du 9 février 2009, le Conseil municipal, à l’unanimité, avait décidé la création d’un Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) dont la composition sera fixée par  arrêté du Maire. « 

 

           Le CLSPD fera-t-il une  analyse lucide de la situation ? Lira-t-il le document Tendances n°64 janvier 2009 Alcool, tabac et cannabis à 16 ans de L’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) qui fait le point sur les recherches en cours  ? Trouvera-t-il  les moyens d’être efficace ?  et à partir de quand ?  Pensera-t-il  à créer un conseil  de jeunes citoyens, collégiens et lycéens de Petiteville qui pourront s’impliquer auprès de leurs pairs ? etc. 

            Le CLSPD de Petiteville sera confronté, selon les données préfectorales pour 2008, à l’évolution de la délinquance dans le département  en zone gendarmerie.
En progression : .. 
Affaires de stupéfiants + 28,22 %  / Délits stupéfiants +40,55 % 
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   Du côté de l’Education Nationale       aucun signe fort ne venant du Rectorat et de l’Inspection Académique en 2008-2009l’information-prévention sur l’offre et l’usage des mélanges de drogues licites et illicites n’est pas à l’ordre du jour des conseils d’administration du collège et du lycée ;  le principe des trois petits singes : ne rien  voir – ne rien entendre – ne rien dire – semble faire l’unanimité.

 

            Il faut avoir présent à l’esprit que deux générations déjà ont vécu leur jeunesse sous l’emprise de l’offre de drogues. Notre société, entraînée par les catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP+), et le laxisme politique des années 1980-90  (on se souvient de la  formule inepte de « drogues douces »), est devenue  « poreuse » au contact  du milieu des pourvoyeurs de drogues.
Enfreindre les lois est devenu  un sport national  (chic?) . Cela fait naître  une hostilité sourde envers les policiers et les gendarmes. Cela fournit toujours plus d’argent sale aux réseaux mafieux  internationaux. Cette complicité avec les truands et les barbares est forcément dangereuse pour nous tous.
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Où l’on retrouve Sacajawea

                     

Ma sympathie pour l’histoire de L’Ingénu de Voltaire trouve son écho  dans celle que j’éprouve pour l’histoire de la Nouvelle-France, du Canada et de  ses habitant(e)s,  parmi lesquel(le)s j’aime à penser que j’ai  des cousin(e)s, issu(e)s comme moi de Normandie, de Picardie ou d’Artois, de Franche-Comté ou du Dauphiné, d’Anjou ou du Languedoc, ou … du Bade-Wurtemberg ;-) 

C’était à  Saint-Malo, cent cinquante-quatre ans plus tôt,  qu’avait eu lieu l’embarquement de Jacques Cartier en 1535 pour son deuxième voyage* commandité par Francois Ier et dont la relation en vieille langue française est aussi un régal de découvertes… sur le Canada des Iroquois :  » Et au parmy (milieu) d’icelles champaignes ( de ces campagnes) est scituee et assise la ville de Hochelaga pres et joignant une montaigne (…). Nous nommasmes icelle montaigne le mont Royal.  » Hochelaga deviendra Montréal.

… Quant à l’histoire de Sacajawea que raconte Serge Bouchard dans  la série De remarquables oubliés** sur Radio-Canada, elle nous reporte au début du XIX ème siècle, quand Napoléon Bonaparte, pour financer ses guerres, vend en 1803 la Louisiane (et un peu plus) 15 millions de dollars au président Thomas Jefferson. C’est la fin de la Nouvelle-France en Amérique … et cependant, c’est grâce à Sacajawea et à Toussaint Charbonneau son époux, que l’expédition Lewis et Clark en 1804 …

… mais écoutez  plutôt !                            

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 * Jacques Cartier Voyages au Canada  LUX 2002  Montréal Québec
** Entendue la première fois dans l’émission Tout un monde de Marie-Hélène Fraïssé sur France Culture.

la-vente-de-la-louisiane-et-un-peu-plus-en-1803  La carte est un document Wikipédia

Chronique de Petiteville en France – épisode 3

1er mai 2009

                    Chronique de Petiteville en France                     

ou  Comment faire pour assurer une meilleure protection anti-drogue à la jeunesse née depuis 1989 ( les dix/vingt ans de 2009) ?

                                    Episode 3 (récidives)             Automne 2008

    Le profond silence feutré de la mairie avait-il été troublé par l’actualité  du 13 octobre 2008 avec sa nuit de récidives ? 

          J’en doutais si fort que j’adressais le 14 octobre 2008  une  nouvelle lettre au maire ; en voici quelques extraits :

 »  (…) Il se trouve qu’à échanger sur  » la vie en société   » à Petiteville, je m’aperçois que chaque personne concernée est volubile en petit comité, mais opte carrément pour le silence et ne souhaite pas témoigner. S’agit-il de peur ? et si oui, pourquoi ?

C’est en effet la question qu’il faut se poser. Et c’est pourquoi je regrette qu’à la dernière réunion du conseil municipal du 29 septembre 2008, ni la majorité ni la minorité n’ait fait inclure à l’ordre du jour, une déclaration concernant les actes de vandalisme de la fin août.

(…)  Pourquoi les unes et les autres avez-vous eu peur de dire ce qui s’était passé, la gêne causée aux usagers du bus qui se sont sentis méprisés par les casseurs ?
Pourquoi les unes et les autres n’avez-vous pas dit, écrit, où en était la recherche des auteurs des dégradations, le montant des réparations etc. ?
Pourquoi les unes et les autres n’avez-vous pas affirmé, dit, écrit, combien vous étiez vigilant(e)s et sensibles aussi à l’environnement  social* ?

Dire également que la consommation de drogues est en pleine expansion parmi les jeunes Petitevillais(es) aurait été une façon courageuse de signifier votre attention au problème.
Car enfin, je ne peux croire que ni les unes ni les autres, vous n’ayez entendu les vacarmes nocturnes de cet été, ou marchant **dans les rues et les chemins de Petiteville, vous n’ayez jamais surpris des petits groupes  » fumant « , se passant des doses, discutant des prix etc etc.

(…) En tant que maire, la loi relative à la prévention de la délinquance du 5 mars 2007 vous place au coeur du dispositif. Cette loi vous donne les moyens  » d’anticiper ou de détecter les évolutions de la délinquance « .

Vous disposez de l’aide des services de police, de gendarmerie, des services judiciaires, ainsi que des ressources de services sociaux. Les comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) des établissements scolaires***, les associations de parents d’élèves ( école, collège, lycée ) seraient aussi de bons leviers de prévention etc.
C’est maintenant qu’il faut en débattre en conseil municipal. C’est maintenant qu’il faut agir avec lucidité et responsabilité (…)  »

Lettre adressée en copie aux adjoint(e)s, et aux deux anciens maires, actuellement conseillers municipaux ( l’un est dans la minorité municipale et l’autre conseiller général)

* lu dans Petiteville Magazine n°20 septembre 2008 :  » Petiteville prend soin de son environnement.  »
**  Dois-je en conclure que les élus se déplacent exclusivement en voiture et ne se promènent jamais dans leur charmante Petiteville ?
*** le maire est membre de droit des conseils d’école et des conseils d’administration des établissements scolaires de sa commune.

Silence en guise de réponse….

Comme j’assistais à la cérémonie du 11 novembre 2008 – étant petite-fille d’un jeune homme mort dans la boue de la seconde bataille de  Champagne avec 135 000 autres , entre le 25 septembre et le 10 octobre 1915 -,  je tins à venir saluer M. le Maire.
–  « Ah ! dit-il,  je me demandais quelle tête avait Mme …  !  »
Il put ainsi vérifier que j’avais une tête …  a-t-il aussi deviné  ce que je pensais ?

à suivre……………..

                                                                                                  

Chronique de Petiteville en France – épisode 2

28 avril 2009

 

                    Chronique de Petiteville en France                     

ou  Comment faire pour assurer une meilleure protection anti-drogue à la jeunesse née depuis 1989 ( les dix/vingt ans de 2009) ?

                                    Episode 2               Automne 2008

           M.le maire et Mmes et MM. les conseillers municipaux lurent  peut-être ma lettre du 1er septembre 2008,  mais se tinrent cois …  muets comme des carpes… Point de réponse.

Au conseil municipal de rentrée du 29 septembre 2008, ce fut l’occasion pour le nouveau maire d’en découdre avec quelques fâcheux qui n’étaient pas de son avis ; c’était bien plus important pour lui que  de prévoir une communication sur  les débordements dûs à l’alcool et à la drogue dans les rues de Petiteville. Et puis, s’il ne prenait pas le bus, pourquoi aurait-il eu besoin d’abribus ?

M. le maire demanda cependant à deux élus de me recevoir le 2 octobre. Comme M. le maire, ni l’une ni l’autre n’ étaient à Petiteville cet été-là …Comme M. le maire, ils n’avaient rien entendu, rien vu, ne savaient rien, personne ne leur avait signalé la moindre broutille ;  ils  n’avaient donc aucune raison valable de m’écouter ; bref, c’était un entretien qui ne servait à rien.

J’en conclus que les trafics nocturnes tonitruants et autres vandalismes de l’été 2008 s’étaient déjà métamorphosés dans leurs bureaux en un profond silence feutré, et que la première réponse de l’institution  serait l’ indifférence polie.

 … la rubrique faits divers… 
La presse locale annonçait le 17 septembre 2008 qu’un gros trafic de drogue ( cocaïne, résine de cannabis, héroïne ) était démantelé à Châteauville. La probabilité de « contacts » entre Petiteville et Châteauville ne saurait être écartée.

Je pensais que le silence de la municipalité encouragerait les récidives.
Elles eurent lieu le 13 octobre 2008.
           .

…………à suivre

                  

La Halde entre montre et burqa

  26 avril 2009

 

                   Quand   » Le regard de Plantu  » ,  à la une du journal Le Monde du 24 mars 2009,  illustre les statistiques ethniques, ce n’est plus un regard,  mais un drôle de double clin d’oeil.

Et tout d’abord jetons  un coup d’oeil sur le mot ethnie / du grec ethnos peuple  / qui voudrait nous épingler comme des papillons dans les boîtes du Muséum d’Histoire naturelle,  et nous étiqueter peuples différents, alors que,  apprenant et/ou parlant le français et  vivant en France, on est tous un même peuple ;  comme la République française, le peuple de France est un et indivisible.

                   Suivons donc le regard de Plantu ; il  glisse  des personnages entre beige et ocre,  aux deux fonctionnaires gris  qui s’activent à classer tout ce petit monde *;  l’un  remarque  avec une loupe, que  l’homme  beige  en vêtement de travail  bleu avec une casquette blanche n’a pas de montre  :   » Chef !!  il n’a pas de R___x  **! On le classe dans quelle catégorie ?  Le chef alors, notant sur son carnet dit,  » Heu !…: Pauvre type « . Ainsi, du bout de son crayon, Plantu a pointé  « LA »  grande classification ethno-sociale de l’espèce Homo sapiens, qu’en notre balbutiant XXI ème siècle,  un ethno-riche-type publicitaire***, anthropologue au  petit pied, a redit avec ses mots, c’est la montre qui fait l’homme !

         En fait, Il n’y aurait besoin que de deux boîtes ethniques pour nous classer : celle pour les ethno -pauvres- types  sans R___x,  et celle pour les ethno- riches – types  avec R___x.

Mais le  second clin d’oeil  est que le journal Le Monde a  justement  un lectorat  » haut de gamme « , comme l’indiquait sa publicité du 20 septembre 2008 :  » On peut être exigeant et plaire au plus grand nombre. Le Monde/ quotidien /magazine / internet est la 1ère marque de presse quotidienne sur les CSP+ ****avec 2 860 000 lecteurs ou internautes  devant l’Equipe – 20 minutes – Le Figaro – Libération.  » Ce qui signifie que côté montre le lectorat   du journal Le Monde***** sait  ce que R___x veut dire.

          Tout comme  M. Louis Schweitzer, président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) et président du conseil de surveillance du Monde. En tant qu’administrateur,  parmi les  ethno-riches- types avec R___x,  il  peut  aisément   » lutter  contre les discriminations  » en faisant un rapport sur   »  leurs inégalités  »  avec les ethno-pauvres- types  sans R___x.

        Ainsi, je lui suggère une statistique ethno-riche-type avex R___x,  pour les administrateurs de sociétés et autres membres de la Halde, afin que nous sachions,  par exemple,  combien sans discrimination  ont fréquenté l’école publique et /ou combien sans discrimination y ont inscrit leurs enfants ?  ou encore une statistique ethno- riche-type avec burqa   pour savoir qui est prêt  sans discrimination,  parmi les ethno-riches,  à porter la burqa  ?
C’est en effet à  M. Louis Schweitzer  de la Halde que les préfets renvoient désormais les dossiers ;  c’est en effet la Halde qui déciderait (?) que les femmes  en France  peuvent en toute soumission à l’islamo-intégrisme de leurs maris, se déplacer avec leur linceul sur la tête.

       C’est pourquoi, avant de décider que le port de la burqa est conforme à l’égalité républicaine entre les hommes et les femmes, je propose  à M. Louis Schweitzer et à ses collègues de la Halde de  porter sans discrimination la burqa, régulièrement pendant leurs séances et pendant leurs sorties en ville.
S’ils  pensent toujours que c’est juste et bon pour eux, donc bon pour les femmes, qu’ils obligent alors les hommes à être les égaux de leurs épouses et à  porter également, sans discrimination de sexe, la burqa.       

 Hélas !   De la discrimination sociale millénaire entre les pauvres et les riches, à la discrimination dogmatique et religieuse entre les hommes et les femmes, la Halde apparaît bien incompétente pour décider seule et en ethno-riche, hors-débat législatif   du sort des ethno-pauvres.
Sa vision étriquée, manipulée par de puissants communautarismes,  fait que des ethno-riches-types avec R___x  pourraient sans discrimination, condamner  des  ethno-pauvres-femmes-sans- R___x à porter toute leur vie, l’inhumaine  burqa
Avec la Halde, Haute Autorité de Lutte Anti-Laïque,  le  » toilettage  » anti- laïque s’installera-t-il durablement ? 

      

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*    » le petit monde  »  renvoie au  » grand monde  » ou au  » beau monde  » que la vulgate médiatique traduit dans son jargon par  » beautiful people  » ou  mieux encore par les tellement chics  » beautiful  » ou   » people  »  » marqueurs  de  la  » branchitude  » française, signes de la niaiserie ambiante de la riche société du spectacle.

**  marque Rolex en toutes lettres dans la bulle du dessin de Plantu.
*** Jacques Séguéla :  » Si à 50 ans on n’a pas une R_x, on a quand même raté sa vie « . / France 2 – 13 février 2009
****Catégories socio-professionnelles supérieures

*****L’austère journal de M. Hubert Beuve-Méry est livré depuis  » les années J-M. Colombani/ E. Plenel « , à la déferlante publicitaire du luxe à pleines pages, ciblant, flattant, fidélisant  les précieuses CSP+ .

     Dès la page 2 de ce même Monde du 24 mars 2009,  nous attend le second clin d’oeil :  une publicité pour la montre R…e de N….s de B…..t ; suivra le supplément de 59 pages Spécial montres du jeudi 26 mars 2009, avec  en double page  une R___x ; à la une du Monde du 27 mars … une publicité pour la montre R___x,   et toute la dernière page est pour la R___x.

      Dans le M, supplément mensuel consacré à l’art de vivre ethniquement riche du 2 avril 2009, on a le  choix ethno –bling-bling dans toute sa splendeur pour  »  ethno -riches- types   » avec la nouvelle Porsche Cayenne (qui séduit tant les chefs de gangs mafieux) et des montres  où  » le caractère viril (sic) du dessin de l’instrument  » s’enorgueillit chez  H….t  de  544 diamants baguette noirs etc. etc.

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cf ma note de novembre 2007 : Se souvient-on de ce portrait de femme ? L’imam égyptien Abou Omar laisse voir sa montre, mais pas sa femme qu’il garde sous le linceul.
NB          Les talibans mettent la burqa quand il s’agit de venir prélever manu militari leur part sur les ventes d’héroïne. / Opium War film de l’Afghan Siddiq Barmak – 2008 / cité par Tahar Ben Jelloun dans son excellent article : Afghanistan : l’opium et  l’obsession de la sexualité féminine. Le Monde 10.04.09 p.19