La visite de l’Oncle Sam

 Ainsi, ayant attendu sept longues années pour se pencher sur  le dossier d’Israël et de la Palestine, la diplomatie républicaine ficelle depuis Annapolis une sorte d’ultimatum d’un an pour aboutir au traité de paix.

Avec sept ans de déni total des problèmes humanitaires dans les territoires palestiniens jusqu’à  la catastrophique scission politique entre Gaza et la Cisjordanie, et une sanglante guerre en Irak, l’Oncle Sam en viendrait-il  à considérer que sa politique internationale est un brûlot permanent qu’il s’agirait éteindre ?

Le miracle annoncé que serait une paix-éclair  » à l’américaine », pourrait bien n’être qu’un mirage. De fait, sa visite au Proche-Orient le montre tel qu’il est, un poisson dans le pétrole du désert arabique. Sa  tournée vise surtout à caler son éventuelle intervention en Iran – les marchands de bombes s’en frottent déjà les mains – sales.  

Il en est un qui ne semble pas confondre M. Bush  avec un messager de paix. C’est Mgr Elias Chakkour, palestinien, israélien, archevêque Grec-catholique de Galilée, chargé  d’accompagner le président au Mont des Béatitudes – à la demande du gouvernement israélien et de l’ambassade des Etats-Unis en Israël- :  » Nous sommes une voix qui crie dans le désert, et nous voulons crier avec l’espérance qu’il y a encore une pièce de terrain fertile dans sa conscience, pour qu’il comprenne que ce n’est pas comme cela qu’on régit le monde, en éliminant une nation, en oppressant une autre nation, en favorisant une troisième nation. C’est pas comme cela que l’histoire s’écrit *… »

* propos recueillis par Xavier Sartre pour Radio Vatican.

NB  Et pour les affamés de fraternité, il y a aussi « La Visite de la Fanfare » !

Salam Shalom

Note du 25 décembre 2007 à 21 h

Quel temps faisait-il ce samedi 29 novembre 1947 à New York  ? Peu importe à vrai dire,  mais ce fut le jour du vote du Plan de Partage de la Palestine et le déclenchement d’un vent de tempête qui  brise  des vies depuis trois générations. La cruelle diplomatie internationale de 1947 n’ayant pu concevoir l’installation du «septième million» * survivant du drame de la Shoah, qu’au prix de l’exode, des souffrances et des humiliations de 800 000 Palestiniens.

Des 45% de la Palestine sous mandat britannique qui furent attribués aux Palestiniens, en 1947,  il ne reste plus que 22% – densité 612 hab/km2  (environ la superficie du département d’Indre- et- Loire – densité 90 hab/km2). 22%, serait-ce encore trop ?

Shalom Salam, deux mots magnifiques pour dire la paix en hébreu et en arabe, deux mots magnifiques de la belle famille des langues sémitiques, deux mots magnifiques pour deux peuples si proches, filles et fils d’une même terre que l’on dit « trois fois sainte et sacrée».

Mais deux mots encore inaudibles, alors que les solutions concrètes existent. Il suffirait que cesse le vacarme des armes,  que s’arrêtent les machines qui  construisent un mur et des colonies, pour que l’on entende enfin la voix des Justes israéliens et palestiniens**, la voix de ceux  qui oeuvrent  inlassablement pour la paix, pour l’avenir de leurs enfants… ailleurs qu’en enfer.

     

 *Titre du livre et du film de Tom Seguev 

** la voix de ceux qui œuvrent inlassablement pour la paix comme   La Paix Maintenant.