Quand le savoir d’une professeur agrégée, docteur ès lettres, ne fait plus autorité

19 décembre 2012

Que faire quand une classe de 1ère STMG (1) a une moyenne de 6,86 en français pour ce premier trimestre ?  Que faire quand seulement 4 élèves sur 26 ont la moyenne en français ?

Que faire pour que ces vingt-six apprentis bacheliers débutants  (niveau cours élémentaire) réussissent l’épreuve de  français en juin 2013,  avec trois heures de français par semaine ?

♦ Pour les élèves et leurs  parents, la seule solution est de dénoncer la professeur de français de 1ère STMG .  On se  frotte les yeux, on n’est pourtant plus en 1942, où, sous le régime de Pétain, pour obéir aux nazis, il fallait dénoncer les professeurs juifs et/ou communistes de son lycée… 

Cependant, l’Éducation nationale a obéi aux ordres des élèves,  menacés par le danger (sic) que représenterait une professeur agrégée. Elle a appliqué  le « principe de précaution (sic)  », afin que la professeur ne soit plus en contact avec les élèves de 1ère STMG.

On  appellera cela  « la procédure  d’Orléans»  :  ou  « la professeur adapte les contenus et la notation» au niveau 6 de moyenne de la classe ou  elle est considérée comme dangereuse (sic)  pour les élèves.

L’Éducation nationale a suspendu immédiatement la professeur. Le rectorat  l’a déclarée  « interdite d’accès dans son lycée jusqu’au 20 décembre 2012 », sans concertation préalable, sans lui accorder la  moindre « présomption d’innocence» , celle que l’on octroie généreusement aux criminels récidivistes , sans  aucun entretien préalable avec elle, en présence du ou de la proviseur du lycée et d’un représentant syndical etc.  Dans l’urgence, une enquête a été diligentée.
Pour éclairer les « enquêteurs» sur le danger que représente la professeur, le proviseur adjoint du lycée Pothier a demandé, aux délégués de la 1ère STMG, de rédiger un texte explicitant leur dénonciation.  Il aura ainsi  rapidement une idée sur les efforts que devront fournir ces élèves pour obtenir la moyenne à leur bac de français.

Ainsi va à la dérive l’Éducation nationale. Le savoir n’y fait plus autorité. La création des zones d’éducation prioritaire il y a trente ans, n’a apporté que désillusions, refus des apprentissages et décrochages avec un absentéisme et des violences  que l’on n’avait  jamais vus auparavant.

♠ L’Éducation nationale a-t-elle à ce point  peur de menaces ou de  représailles de lycéens ignorants et de leurs parents ?
La question est posée au ministre et à l’Assemblée nationale :  la seule solution contre l’illettrisme des apprentis bacheliers des classes de 1ère STMG   est-elle la dénonciation, l’accusation et l’exclusion de leurs professeurs de français ? Est-ce avec  le principe de délation que M.Peillon « refondera » l’école ?
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NB
1 Baccalauréat STMG  Sciences et Technologies du Management et de la Gestion

 ♠ Voici le témoignage d’un professeur, lecteur de la République du Centre 16.12.12
« Je suis prof, agrégé, et j’ai longtemps enseigné en STMG. La plupart du temps, on a 50% d’élèves en difficulté, 40% qui sont là pour en faire le moins possible. Le moindre travail est considéré comme une atteinte à la dignité humaine, et il est littéralement impossible de sanctionner vraiment les absences, retards, travaux non faits, moyennes catastrophiques et manquements à la discipline et au respect car trop nombreux. La situation est aggravée par les profs démissionnaires qui achètent la paix sociale. »
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Les faits sont extraits de l’article / Une professeur de français suspendue au lycée Pothier / Aurore Malaval / La République du Centre /13.12.2012.
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♠♠ Autre exemple du respect que l’on témoigne envers ses professeurs  dans une ville du Val d’Oise ; on y remarquera la croix gammée des nazis que reproduisent à l’envi -partout dans nos villes- les vandales antisémites … (et le s serait-il pour salafiste (?).

Cette municipalité du Val d’Oise, la directrice de l’Académie de Versailles, SOS racisme – et tous les « indignés (sic) »  auront-ils,  face à ces injures ignominieuses, le courage de porter plainte pour défendre l’honneur et la dignité des professeurs, pour s’indigner de l’antisémitisme et  de la dégradation des biens publics ?

Quelles leçons, le ministre « refondateur » M. Peillon, en retiendra-t-il  en 2013 ?
♦ Je doute fort que la morale civique et laïque soit une priorité, aussi urgente (sic) pour le président F. Hollande et son ministre de l’Éducation nationale, que leur très opportuniste mariage homosexuel.

                             Photo Olivier Corsan. Le Parisien.fr 13.12.2012

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