Les talibans et l’enfance sacrifiée

25 août 2009

Les objectifs politiques des talibans sont clairs :  instaurer avec l’argent des trafics d’héroïne et des réseaux criminels, dans le sang, par les armes, leur régime de terreur islamique  en Afghanistan et au Pakistan.
Déjà, ils occupent toute la région frontalière côté Pakistan.
Ces   » zones tribales  »  servent de base arrière aux talibans du mollah Omar comme aux terroristes d’Al-Qaida parmi lesquels leur chef  Oussama Ben Laden, commanditaire des attentats de New-york du 11 septembre 2001, jouit d’une totale liberté  (grâce à quelle complicité politique internationale ?). C’est là qu’ils cachent leur arsenal d’armes et de munitions .

Le programme scolaire voulu par les talibans pour les enfants pakistanais, comme pour les jeunes afghans est conforme à leurs principes et fonctionne comme une mécanique monstrueuse pour atteindre leurs objectifs politiques :

         Pour les filles ( les jugeraient-ils trop promptes à devenir plus savantes et plus intelligentes qu’eux ?), la charia – loi divine qui sert de droit pour les talibans-  programme  la destruction systématique de leurs écoles, puis leur enfermement à la maison ou sous la burqa.

Avec  la journaliste pakistanaise  Sharmeen Obaid-Chinoy * nous rencontrons deux fillettes devant leur école en ruines** ; autrefois 400 jeunes filles y étaient scolarisées. Elles ont courageusement accepté de témoigner. Z… dit en pesant chaque mot :  » Je suis un peu en colère. Je me fais du souci, notre école a été détruite.  » R… ajoute :  » Ce n’est pas juste.  » Z… reprend :  » L’enseignement, c’est un rayon de soleil. J’ai envie de bénéficier de ce rayon de soleil !  »

         Pour les garçons, et tout particulièrement  les plus pauvres, les talibans ouvrent des écoles coraniques où ils sont nourris et logés. Les garçons  y apprennent à réciter par coeur le coran – en arabe, langue sémitique qu’ils ignorent -, à considérer les filles et les femmes comme des êtres inférieurs à soumettre par la violence,  à  » utiliser un fusil mitrailleur, des roquettes, des grenades anti-chars, des bombes, et  à préparer des attentats-suicides  » ***.

Cependant à entendre un   » professeur taliban  » de Karachi  «  les écoles coraniques jouent un rôle positif ; il n’y a ni haine ni terrorisme, mais amour, paix et harmonie.  » C’est ce que pourrait faire croire une vidéo de propagande où l’on voit des garçons de 12-14 ans psalmodier le coran en se balançant. La vérité est tout autre et hors caméra le mufti se dévoile : «  Nous avons le combat dans le sang. Les musulmans voient cette guerre comme le moyen de devenir martyrs. Quand on voit la mort comme une bénédiction, on devient invincible. »
Comme il faut que ces garçons perdent vite  le goût de la vie, les talibans leur suppriment les jeux. Ainsi dans un camp de Peschawar, un garçon de 14 ans qui a grandi dans une ferme de la région tribale de Bajaur raconte à la journaliste :  » Notre village était très beau. J’avais plein de copains avec qui je jouais au foot et au cricket, et puis les talibans sont arrivés et ils ont interdit les jeux. On a continué en cachette. Les talibans nous ont repérés et ils nous ont tiré dessus, ils nous ont interdit de jouer, et là  on a arrêté.  »

Quand Sharmeen montre la vidéo à K. Abdullah  » formateur taliban  » il dit :  » Les miens sont plus jeunes, ils ont  5, 6 ou 7 ans. Ils viennent à nous car nos armes leur plaisent. Il sont encore très petits. Les enfants sont les instruments qui permettent d’accomplir la volonté d’Allah. Il faut être prêt à des sacrifices. Cela est juste.  »

           Il serait temps que les bombardements des armées américaine et pakistanaise ne prennent plus pour cibles les villages en semant le désespoir  parmi les populations pauvres déjà victimes des crimes des islamistes radicaux. Ces bombardements aveugles et injustes renforcent  la cause terroriste des talibans et leur doctrine de haine.

            Il serait temps que tous les grands stratèges militaires piègent véritablemnt les talibans et les terroristes d’Al-Qaida, leurs chefs ; ce sont eux les véritables criminels, les véritables assassins, ceux qui sacrifient les enfants.

                                                                                                                                                                      

* Dans son  très intéressant documentaire Pakistan, l’étau des talibans  diffusé sur Arte les 8 et 13.08.09

**  Dans la vallée de Swat, surnommée autrefois au XXème siècle,  » la Suisse pakistanaise « . C’était une région touristique dans les montagnes himalayennes,  autrefois,  avant l’arrivée des talibans. Les touristes ont fui, mais  aussi 500 000 habitants qui vivent leur misère et soignent leurs blessures dans les camps de Peshawar ( 1 500 000 Pakistanais  réfugiés : 30 000 personnes dans chaque camp dont 15 000 enfants).
Comme le gouvernement pakistanais,  en février 2009,  a accordé aux talibans, (par lâcheté ou par complicité (?),  le droit d’imposer  la charia à toute la population de la vallée de Swat , on ne trouve plus maintenant que ruines et désolation,  avec des   » places sanglantes  » pour les flagellations et  les exécutions publique. Les policiers – tous musulmans-  sont massacrés et plus de 200 écoles de filles ont été détruites. Pour les talibans, tuer des musulman(e)s est leur droit puisqu’ils sont leurs maîtres ; on devine le sort qu’ils entendent réserver aux » infidèles « .
*** Le garçon de 14 ans qui énumère ses  » apprentissages  »  est prêt à  devenir à son tour un martyr en   commettant  un attentat- suicide ;  il veut  » anéantir le mal pour la plus grande gloire de l’islam et rendre Allah heureux   » en faisant mieux que S… qui s’est fait sauter en tuant 6 personnes, mieux que S…. qui a tué 22 personnes, mieux que M… qui a entraîné 28 personnes dans la mort  » et il ajoute :  » Nous sommes des milliers. Beaucoup de combattants sont plus jeunes que moi.  »          Dans les 10 000 écoles coraniques, il y a 1 500 000 garçons…

NB Nous assistons aussi à une conférence de presse du nouveau représentant  du Ht Commandement des talibans devant (encore) les ruines d’une école de filles.          Hakimullah Mehsud commence ainsi :  » Qu’Allah protège Oussama ! Qu’Allah protège le mollah Omar ! Y-a-il des gens plus valeureux qu’eux ? »  Questionné sur Barack Obama, il répond : «  Chez nous, il y a un proverbe qui dit Le chien noir est le frère du chien blanc, Obama est un infidèle, si Allah le veut nous nous débarrasserons rapidement de lui. « 

 28.08.09 Retour en France   
La charia islamiste sur la burqa n’a aucune légalité dans notre pays républicain.
Les femmes qui portent la burqa en France savent-elles qu’elles ne font qu’obéir aveuglément aux talibans afghans, aux salafistes égyptiens ou algériens, aux criminels terroristes  ?
Savent-elles qu’avec les talibans elles n’auraient pas eu le droit d’aller à l’école,  de poursuivre leurs études à l’université, mais seulement le droit d’être vitriolées ou lapidées ?
Savent-elles que ces hommes qui les commandent les sacrifient, les mettent hors-la-loi comme eux, en font leurs complices ?
Savent-elles qu’elles trahissent ainsi la cause de millions de femmes qui, en terre islamique, veulent conquérir le droit au  » rayon de soleil de l’enseignement «  ( comme le dit si bien Z…), le droit à la liberté, à l’égalité,  à la citoyenneté ?
        Pour redonner force et courage aux plus faibles, la loi républicaine doit s’appliquer ; une pétition adressée au président de la République s’ouvre avec Riposte laïque.
_____________________

  NB         En   mémoire de  Gilles  JACQUIER   tué d’un tir d’obus de mortier de 81 mm venu d’un quartier sunnite rebelle  lors d’un reportage pour Envoyé spécial  à Homs (Syrie) le 11 janvier 2012).
3.09.09 Carnet de route en Afghanistan Ecoles, un tableau noir
          Reportage de Gilles Jacquier – France 2 Envoyé spécial dans la province de Kandahar, quand les talibans s’opposent par leur charia à la scolarisation des filles, vitriolant 16 jeunes filles qui allaient à l’école  sous la burqa, assassinant les femmes professeurs les unes après les autres, brûlant les écoles…  A l’hôpital, Shamsia 16 ans qui souffrait d’atroces brûlures au visage disait :  » Moi de toute façon je veux retourner à l’école, je veux reconstruire mon pays.  »
_____________________

Les commentaires sont clos.