LÆTITIA RERUM

 LÆTITIA  RERUM  ou  « La joie qu’il y a dans les choses »

Mais aussi la joie dans la beauté d’une Polonaise de Chopin ou d’un tableau de Véronèse … dans l’amour vrai … dans notre idéal humaniste et fraternel … dans la certitude qu’il sera le plus fort … Souhaitons-nous une bonne année 2016, lucide, forte, courageuse, qui éclairera le futur proche !

Tout est pris d’un frisson subit.
L’hiver s’enfuit et se dérobe.
L’année ôte son vieil habit ;
La terre met sa belle robe.

Tout est nouveau, tout est debout ;
L’adolescence est dans les plaines ;
La beauté du diable, partout,
Rayonne et se mire aux fontaines.

L’arbre est coquet ; parmi les fleurs
C’est à qui sera la plus belle ;
Toutes étalent leurs couleurs,
Et les plus laides ont du zèle.

Le bouquet jaillit du rocher ;
L’air baise les feuilles légères ;
Juin rit de voir s’endimancher
Le petit peuple des fougères.

C’est une fête en vérité ;
Fête où vient le chardon, ce rustre ;
Dans le grand palais de l’été
Les astres allument le lustre.

On fait les foins. Bientôt les blés,
Le faucheur dort sous la cépée* ;
Et tous les souffles sont mêlés
D’une senteur d’herbe coupée.

(…)

On voit rôder l’abeille à jeun,
La guêpe court, le frelon guette ;
À tous ces buveurs de parfum
Le printemps ouvre sa guinguette.

Le bourdon, aux excès enclin,
Entre en chiffonnant sa chemise ;
Un œillet est un verre plein,
Un lys est une nappe mise.

La mouche boit le vermillon
Et l’or dans les fleurs demi-closes,
Et l’ivrogne est le papillon,
Et les cabarets sont les roses.

De joie et d’extase on s’emplit,
L’ivresse, c’est la délivrance ;
Sur aucune fleur on ne lit :
Société de tempérance.

Le faste providentiel
Partout brille, éclate et s’épanche,
Et l’unique livre, le ciel,
Est par l’aube doré sur tranche.

Enfants, dans vos yeux éclatants
Je crois voir l’empyrée** éclore ;
Vous riez comme le printemps
Et vous pleurez comme l’aurore.

 Victor Hugo      L’Art d’être grand-père   VIII     18 juillet  1859
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*  cépée : Terme de chasse. Bois d’un an ou deux. Touffe de bois sortant d’une même souche. (Littré)

** empyrée : de l’adj. lat. ecclés. empyrius, grec empur(i)os « en feu, de feu ». (mythologie grecque) la plus élevée des quatre sphères célestes, qui contenait les feux éternels, c’est-à-dire les astres, et qui était le séjour des dieux.  (Robert)

♥    Écoutons  alors ce poème mis en musique pour  le roi soleil  en sa cour de Versailles :

Ombre de mon amant  1689   Michel Lambert (1610-1696)

Ombre de mon amant, ombre toujours plaintive,
Hélas! Que voulez-vous ? Je meurs.
Soyez un moment attentive
Au funeste récit de mes vives douleurs.
C’est sur cette fatale rive
Que j’ai vu votre sang couler avec mes pleurs.
Rien ne peut arrêter mon âme fugitive,
Je cède à mes cruels malheurs.
Ombre de mon amant, ombre toujours plaintive,
Hélas! Que voulez-vous ? Je meurs.

Hasnaa Bennani (soprano),
Ensemble Stravaganza – Domitille Gilon & Thomas Soltani, dir. 
New album ‘muso’ – Ariane & Orphée, French Baroque Cantatas – October 2015

1er janvier 2016
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28 mars / 8 avril 2016   

L
a  musique, lien fraternel … universel …

Laissons-nous inviter aussi  par  le Festival d’Ambronay le 25 septembre 2015 *  et le Concert Étranger (direction Itay Jedlin)  pour la Passion selon St Marc de Bach, où l’on retrouve Hasnaa Bennani parmi d’autres merveilleux talents !

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*  Festival d’Ambronay  25 septembre 2015

La rediffusion du concert assurée par France Télévisions jusqu’au 2 octobre 2016 est  précédée … souvent… de trois publicités criardes.

        AMBRONAY ________________________