Quand le PS et le PC fêtent le terroriste Salah Hamouri

 Note du 16 avril 2012 complétée le 21 novembre 2012         

 

Salah Hamouri fêté par le maire de Paris avril 2012

 

              En pleine campagne présidentielle, le PS et le PC ont fait rapidement leur deuil des trois militaires, du professeur et des trois enfants  de l’école juive Ozar Hatorah (*),  assassinés  au cri de « allah akbar » à Montauban et à Toulouse par le djihadiste Mohamed Merah.

Sans le moindre respect pour leur mémoire, le sénat (majorité PS) accueille Salah Hamouri en  « héros (?)».
Et  dans  les Hôtels de Ville de Paris, de Seine-Saint-Denis ou de  Saint-Pierre-des Corps, on félicite l’homme qui a ourdi un attentat contre le rabbin Ovadia Yossef  avec deux complices ,  qui a été pris les armes à la main, qui a reconnu les faits et qui déclarait en décembre 2011 à l’agence Reuters : « Ovadia Yossef n’a pas le droit de vivre. »

             Suivra une tournée triomphale de ce double de Mohamed Merah dans toute la France. Comme dans le XVIII ème arrondissement de Paris, on ne fera qu’exacerber l’antisémitisme en criant encore – comme au temps des nazis – « Mort aux juifs » sans indigner personne … puisque M. Stéphane Hessel fait partie du comité de parrainage de Salah  Hamouri, avec  entre autres «Les femmes en noir ( c’est-à-dire en burqa )»  de Strasbourg, Mouloud Aounit  du MRAP,  et Mohamed Bechari président  de la Fédération nationale des musulmans de France – secrétaire général de la conférence islamique européenne.

              Les dirigeants du  PS, leurs alliés communistes, gauchistes et du Front de gauche, jouent un jeu fort dangereux relayé par  Oumma TV, au générique évocateur de tirs des mitraillettes des terroristes et des mafieux, pour souffler sur les braises d’un printemps islamiste dans les banlieues.

La seule vraie certitude  est que la paix entre Palestiniens et Israéliens ne se fera pas dans la terreur des  attentats de Mohamed Merah et de Salah Hamouri pour « venger les enfants palestiniens ».

La paix sera l’œuvre de celles et de ceux qui, refusant l’obscurantisme barbare de la terreur, de la charia et de la loi du  talion, s’inscriront délibérément dans la  perspective démocratique de construction d’un État palestinien. 

 

Salah Hamouri fêté par la sénatrice-maire PC St Pierre des Corps avril 2012
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Épilogue

Ce matin, 16 avril 2012, en arrivant devant la mairie de Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et- Loire),  j’ai cru voir sur la façade, dans le portrait géant de Salah Hamouri,  le visage de Mohamed Merah  …    malaise 

Voir sur BFMTV publié le 12.11.12  19h Ruth Elkrief   Entretien avec Abdelghani Merah et Mohamed Sifaoui

♣ Mon frère,  ce terroriste  de  Abdelghani Merah et Mohamed Sifaoui (Calmann-Lévy)

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* Tuerie de l’école juive à Toulouse en 2012 :  »Myriam, mon amie, je ne t’oublierai jamais » 

  

par L’ingénue  9 avril 2012
 Avant le perron de l’Élysée, la photo de Toulouse

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Gaza, un temps de plomb

17 janvier 2009

         Soixante ans après la création de l’État d’Israël, en décembre 2008, le territoire palestinien de Gaza est sous les bombes de « Plomb durci ».  La couleur du temps me fait relire  Chant de saison de Paul Eluard et Chant d’automne de Charles Baudelaire.  

                  Chant de saison

Aux plateaux cernés de nuages
Comme aux derniers sentiers du jour
Les apparences se dispersent
Mains de peines et mains de joies
Sous l’ancien ciel ce faux bijou
Se ferment pour se réchauffer

Glaciers et brumes redoutables
Miroirs brouillés de l’inhumain
Les yeux qui furent l’équilibre
Regardent à travers leurs larmes
Le soleil vêtu de haillons
Comme un oiseau dans des chardons
……………
Sur la terre désenchantée
Plus rien à vaincre que le temps.
Paul Eluard

                  Chant d’automne

Bientôt 
 nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours. 

Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé.
(…) Charles Baudelaire

Lire aussi le poète Mahmoud Darwich 

                                                Mars 2009

Coup de cœur pour le livre Les Palestiniens d’Elias Sanbar
La photographie d’une terre et de son peuple de 1839 à nos jours   2004  Editions  Hazan. L’introduction d’Elias Sanbar, Hors du lieu, hors du  temps, est un hommage rendu à sa terre natale, un hommage comme ceux qui vous nouent la gorge et vous font monter les larmes aux yeux.

                 Photos de Gaza, la ville nouvelle p.56  et de Gaza, la vieille ville p.96 faites par Francis Frith en 1857.    A quand  les prochaines photos de paix dans l’Etat palestinien ?

                  » Closed zone «   Le blocus de Gaza par l’armée israélienne en animation  
 

 film  produit par l’ONG israélienne Gisha/   L’animation  est  de Yoni Goodman, directeur de l’animation de  » Valse avec Bachir « . Le personnage du film est  » un peu enfant, un peu adulte, un peu arabe et un peu juif  » explique-t-il dans le making of de Closed zone.                                                              

                        Récits du temps de plomb   par des conscrits israéliens

 

Le « plomb durci » de soixante [-dix] ans de guerre

Article publié le 13 janvier 2009 – mis en avant le 8 décembre 2017
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En nommant  Plomb durci  la guerre dans Gaza, l’état-major israélien n’a fait que poursuivre  l’implacable  durcissement du conflit depuis soixante ans sous l’égide des États-Unis et de  l’ONU.

La paix n’étant pas au programme des futures élections israéliennes, l’opération Plomb durci rendra plus complexe l’ouverture d’un dialogue de paix, tant elle aura infligé  de souffrances, d’humiliations et de deuils aux Palestiniens les plus démunis ; tant elle aura  parachevé  la rupture politique entre Gaza et la Cisjordanie,  fragilisant toujours plus l’Autorité palestinienne. Mais n’était-ce pas le but recherché ? *

Depuis soixante ans, le  » plomb durci  »  de la guerre de partage de la Palestine n’a cessé de foudroyer  les corps et les esprits. La colombe de la paix et son rameau d’olivier sont ensevelis sous les  ruines et les cendres. Il y aura un après  » Plomb durci « , et  les peuples palestinien et israélien contempleront avec horreur  l’abomination de la désolation  dans ce minuscule fragment de terre palestinienne.

On ne sait pas encore quand les  » bâtisseurs de ruines  » s’arrêteront, mais la diplomatie française se grandirait si  grâce à  elle et à l’Europe,  le peuple palestinien bénéficiait enfin d’une aide politique loyale des États-Unis et de  l’ONU. Ce peuple magnifique pourrait alors  construire un État totalement libéré de l’occupation israélienne,  et devenir, avec une aide internationale – non volatilisée en permanence par les bombardements –   aussi prospère que l’État israélien.

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        *cf  M. Abbas : Israël cherche à anéantir le peuple palestinien  /Lemonde.fr avec AFP 13.01.09

         L’Union juive française pour la paix  a une analyse particulièrement lucide et courageuse de la guerre : Pourquoi y a-t-il la guerre à Gaza ? A cause du sionisme Pierre Stambul ( Bureau national de l’UJFP) .

Lire aussi la lettre de Rima Tarazi   de l’Union générale des femmes palestiniennes  au sénateur Mitchell (26.02.09)
Extrait : » (…)  L’Union générale des femmes palestiniennes représente des milliers de femmes en Palestine et à l’étranger. Fortement engagées pour l’établissement d’un monde harmonieux et juste où nos enfants pourraient connaître la paix et la sécurité aux côtés des autres enfants du monde, nous sommes très inquiètes pour l’avenir de l’humanité si la situation actuelle perdure. C’est pourquoi, nous comptons sur vous, M. Mitchell, pour comprendre la profondeur de la colère et du désespoir qui remplit les cœurs de notre peuple, surtout chez les jeunes.
Cela fait soixante ans que notre peuple se bat pour rétablir ses droits et pour faire régner la justice. Générations après générations, on s’est adressé aux Nations Unies pour honorer les résolutions. (…) »

          Point de vue très émouvant parce que profondément humaniste : Effacez le nom de mon grand-père à Yad Vashem de Jean-Moïse Braitberg  Écrivain  (Le Monde 29.01.09 )

«Monsieur le Président de l’État d’Israël*,

Je vous écris pour que vous interveniez auprès de qui de droit afin que l’on retire du Mémorial de Yad Vashem dédié à la mémoire des victimes juives du nazisme, le nom de mon grand-père, Moshe Brajtberg, gazé à Treblinka en 1943, ainsi que ceux des autres membres de ma famille morts en déportation dans différents camps nazis durant la seconde guerre mondiale. Je vous demande d’accéder à ma demande, monsieur le président, parce que ce qui s’est passé à Gaza, et plus généralement, le sort fait au peuple arabe de Palestine depuis soixante ans, disqualifie à mes yeux Israël comme centre de la mémoire du mal fait aux juifs, et donc à l’humanité tout entière.

Voyez-vous, depuis mon enfance, j’ai vécu dans l’entourage de survivants des camps de la mort. J’ai vu les numéros tatoués sur les bras, j’ai entendu le récit des tortures ; j’ai su les deuils impossibles et j’ai partagé leurs cauchemars.

Il fallait, m’a-t-on appris, que ces crimes plus jamais ne recommencent ; que plus jamais un homme, fort de son appartenance à une ethnie ou à une religion n’en méprise un autre, ne le bafoue dans ses droits les plus élémentaires qui sont une vie digne dans la sûreté, l’absence d’entraves, et la lumière, si lointaine soit-elle, d’un avenir de sérénité et de prospérité.

Or, monsieur le président, j’observe que malgré plusieurs dizaines de résolutions prises par la communauté internationale, malgré l’évidence criante de l’injustice faite au peuple palestinien depuis 1948, malgré les espoirs nés à Oslo et malgré la reconnaissance du droit des juifs israéliens à vivre dans la paix et la sécurité, maintes fois réaffirmés par l’Autorité palestinienne, les seules réponses apportées par les gouvernements successifs de votre pays ont été la violence, le sang versé, l’enfermement, les contrôles incessants, la colonisation, les spoliations.

Vous me direz, monsieur le président, qu’il est légitime, pour votre pays, de se défendre contre ceux qui lancent des roquettes sur Israël, ou contre les kamikazes qui emportent avec eux de nombreuses vies israéliennes innocentes. Ce à quoi je vous répondrai que mon sentiment d’humanité ne varie pas selon la citoyenneté des victimes.

Par contre, monsieur le président, vous dirigez les destinées d’un pays qui prétend, non seulement représenter les juifs dans leur ensemble, mais aussi la mémoire de ceux qui furent victimes du nazisme. C’est cela qui me concerne et m’est insupportable. En conservant au Mémorial de Yad Vashem, au cœur de l’Etat juif, le nom de mes proches, votre Etat retient prisonnière ma mémoire familiale derrière les barbelés du sionisme pour en faire l’otage d’une soi-disant autorité morale qui commet chaque jour l’abomination qu’est le déni de justice.

Alors, s’il vous plaît, retirez le nom de mon grand-père du sanctuaire dédié à la cruauté faite aux juifs afin qu’il ne justifie plus celle faite aux Palestiniens. Veuillez agréer, monsieur le président, l’assurance de ma respectueuse considération.

Shimon Peres – Président d’Israël depuis 2007 – Prix Nobel de la Paix 1994 avec Yasser Arafat et Yitzhak Rabin
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Cf.  Gaza, un temps de plomb 17.01. 2009

Le droit de vivre en paix

Octobre 2008 -et pendant deux mois- sur Arte.tv, un documentaire quotidien :

           Gaza  Sderot        la vie malgré tout        

                            la vie à Gaza (Palestine) et la vie à Sderot (Israël) 

Deux vidéos par jour qui ouvrent une fenêtre sur des destins douloureusement entrecroisés depuis 1947/ Partage de la Palestine et 1948/ Création de l’Etat d’Israël.

Six voire sept générations déjà ont vécu et/ou vivent sans la paix.

Echec massif  des dirigeants politiques et de l’ONU qui s’accompagne d’un souverain mépris pour celles et ceux qui souffrent toujours plus. 

Echec des lois et de la morale des trois monothéismes quand elles inspirent crimes et violences.

Echec de la pensée démocratique quand sont bafoués quotidiennement les droits de l’homme et de la femme.

Sur quel(s) livre(s) est-il écrit que seule la guerre est bonne pour l’humanité ? 

La jeunesse du monde n’a besoin que de paix.

      

NB Le mercredi 10 décembre 2008, jour du soixantième anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme fut un jour sans vidéos. /   Cf ma note  Stéphane  Hessel  Son plus mauvais souvenir de militant des droits de l’homme 15.12.08 

Théo, Bassma, Michal, Orly et les autres

24 mars 2008

Rarement aussi belle occasion aura été offerte à Israël et à son Président Shimon Pérès,  Prix Nobel de la paix avec Yasser Arafat et Itzhak  Rabin en 1994 : celle de faire du Salon du Livre de Paris 2008, en l’honneur d’Israël, une rencontre de paix entre écrivains israéliens de langue hébraïque et écrivains israéliens de langue arabe 1 – sachant que beaucoup d’entre nous les liront en traduction française chez les éditeurs présents au Salon 2008.

Mais, même avec son Centre Pérès pour la paix qu’il a ouvert en octobre 1997 à Tel Aviv, il ne semble  avoir pu donner l’impulsion nécessaire. Le quotidien tragique et les blocages politiques ont fait le reste.

Alors il y eut ce Salon et tous ces absents et cet après-midi du 14 mars – salle Eliezer Ben Yehuda- une table ronde avec Sayed Kashua*, Boris Zaidman** et Naim Araidi *** , sur le thème  » Je suis né dans une autre langue  » animée en hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech. Tous les trois ont expliqué comment, issus d’une minorité linguistique en Israël, ils écrivaient en hébreu pour se faire accepter, pour exister. Ils ont dit leur vie simplement. Et je ne pouvais m’empêcher de penser aux autres, à tous les autres qui, en langue arabe, en Israël et dans les Territoires d’une Palestine déchirée, écrivent et racontent aussi leur vie.

Le même jour, dans son émission Bibliothèque Médicis, Jean-Pierre Elkabbach recevait  Théo Klein *  disant pourquoi Israël devait sortir du ghetto où il s’était enfermé et  Bassma Kodmani ** demandant aux pays arabes du Proche-Orient d’ abattre les murs  » ceux qui font miroir au ghetto « .

Michal Govrin *** a parlé de ses lectures des auteurs palestiniens traduits en hébreu. Orly Castel-Bloom ****, sûre à la naissance de son fils en 1993 de la paix toute proche, voit arriver avec terreur le temps où il sera soldat…

Voilà… Shimon Pérès était reparti. Les murs avaient été si hauts que la colombe de la paix ne s’était posée sur aucun livre. Elle était restée absente… comme les autres. 

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1 N’avait-il pas répondu à Yasser Arafat qui avait dit son « espoir que la paix soit  » fondée sur la justice et le respect de l’autre « , n’avait-il pas dit à la tribune du palais des Congrès de Grenade, le jeudi 9 décembre 1993 :  » La paix réussira. Rien ne nous arrêtera. » [et cité] dans la langue de Mahomet un vieux proverbe arabe :  » Al Salam Yasbuq Al kalam » ( la paix précède les mots) avant d’ajouter :  » Maintenant, la paix a besoin de mots. » Extrait de l’article de Jean-Pierre Langellier « La paix le jour d’après » Le Monde 11.12.1993

* Et il y eut un matin (Points)  ** Hemingway et la pluie des oiseaux morts (Gallimard)

*** poète druze -non inscrit sur la liste officielle –   

 * Sortir du ghetto (Ed Liana Lévi) **  Abattre les murs (Ed Liana Lévi)

*** Sur le vif (Ed Sabine Wespieser) **** Textile (Actes Sud)

……………et entre tant d’autres : Poème (Ne t’excuse pas) de Mahmoud Darwich et Le Bien des Absents d’Elias Sanbar (Actes Sud )