Friandises, chocolats ou caoutchouc brûlé au pétrole ?

    8  janvier  2011          

Il fut un temps où il suffisait de voir briller les yeux des enfants à Noël, et de s’embrasser sous le gui de l’an neuf, en se souhaitant une bonne année.

               

C’était un temps, où l’on ne pouvait imaginer, que quelques décennies plus tard, on courrait se mettre aux abris à Noël, ou dans la nuit de la Saint-Sylvestre.

Et pourtant, c’est maintenant la réalité, même si elle ressemble à un cauchemar. Les journalistes ne racontent plus les repas, concerts, spectacles et réjouissances tranquilles qui mettent de la gaieté et de la douceur autour de nous. Maintenant, les journalistes se disputent sur le nombre de voitures calcinées, ou sur le nombre de voitures de pompiers qui ont été caillassées. Ce sont les nouvelles coutumes barbares,  et ces mêmes journalistes, loin des flambées rituelles, parlent niaisement de  » banalisation  » ; comme si la sauvagerie imbécile était un fait de société acceptable dans notre pays.

La fête paisible n’est plus qu’un bon souvenir ; elle est interdite désormais par la loi des incendiaires haineux. C’est leur loi qui instaure les règles du jeu de leur fête à eux,  basée sur deux principes :  gâcher définitivement la vie et la fête paisible et familiale  des braves gens,  et  s’entraîner en  jouant  aux petits soldats …  ou aux petits talibans.

Si dans la chrétienté, les puissants de l’église avaient le pouvoir d’imposer une   » trêve de dieu  »  aux armées combattantes,  les chefs religieux des incendiaires haineux semblent laisser faire. S’en  réjouissent-ils ?

Si la  » trêve de dieu  » était jadis un  » cessez- le- feu ; abandon, suspension d’hostilités « *,  on pourra dire Feu notre trêve des confiseurs,  elle  est partie en fumée dans la détestable reprise d’hostilités des incendiaires.

En guise de vœux pour la nouvelle année, ils nous disent :  » Vous reprendrez bien du caoutchouc brûlé au pétrole ?  »  Pendant encore combien d’années ?

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* Le Grand Robert de la langue française tome VI pp. 1467-1468

Une tarte à la crème

          … à mettre dans le corbillon du réveillon             

 Avec cet extrait du dialogue entre Arnolphe/  (rôle tenu par Molière -l’auteur- et son ami Chrysalde (Acte I Scène 1) dans L’Ecole des femmes -1662

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 (v. 73) Arnolphe
 Mon Dieu, notre ami, ne vous tourmentez point ;
Bien huppé qui pourra m’attraper sur ce point.
Je sais les tours rusés et les subtiles trames
Dont pour nous en planter* savent user les femmes,
Et comme on est dupé par leurs dextérités ;
Contre cet accident j’ai pris mes sûretés ;
Et celle que j’épouse a toute l’innocence
Qui peut sauver mon front de maligne influence.

Chrysalde
Et que prétendez-vous qu’une sotte, en un mot…

Arnolphe
Epouser une sotte est pour n’être point sot.
(…)   Moi, j’irais me charger d’une spirituelle
Qui ne parlerait rien que cercle et que ruelle,
Qui de prose et de vers ferait de doux écrits,
Et que visiteraient marquis et beaux esprits,
Tandis que sous le nom du mari de Madame,
Je serais comme un saint que pas un ne réclame ?
Non, non, je ne veux point d’un esprit qui soit haut,
Et femme qui compose en sait plus qu’il ne faut.
Je prétends que la mienne, en clartés peu sublime,
Même ne sache pas ce que c’est qu’une rime ;
Et s’il faut qu’avec elle on joue au corbillon
Et qu’on vienne à lui dire à son tour :  » Qu’y met-on ?  »
Je veux qu’elle réponde :  » Une tarte à la crème  » ;
En un mot, qu’elle soit d’une ignorance extrême ;
Et c’est assez pour elle, à vous en bien parler,
De savoir prier Dieu, m’aimer, coudre et filer.

Chrysalde
Une femme stupide est donc votre marotte ?

Arnolphe
Tant, que j’aimerais mieux une laide bien sotte
Qu’une femme fort belle avec beaucoup d’esprit.
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……….fin de la scène 1 : Chrysalde s’en allant
Ma foi, je le tiens fou de toutes les manières. 

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 * des cornes 

                                                                                                     

                                          

 

Et en prime, une nouvelle année !

      Pour fêter cette nouvelle année offerte si gracieusement par le temps qui passe, voilà une délicieuse recette de syllogisme qui nous permettra de garder les idées claires :

   D’après Goethe :  » L’homme est éternellement à sa place  » et selon Spinoza :  » L’homme malheureux est parfaitement malheureux « …

… C’est donc à nous tou(te)s qui sommes si parfaitement et si éternellement malheureux à notre place, que je souhaite une parfaite année 2009