Les neuf César stupéfiants

            

Ce sont quelques milliers de professionnels à jour de leur cotisation de membres de l’Académie des arts et techniques du cinéma qui ont porté en triomphe le film Un prophète de J. Audiard avec neuf César dont un double pour l’acteur principal Tahar Rahim.

Ces nanti(e)s , producteurs, distributeurs, industriels, réalisateurs, metteurs en scène, acteurs et autres attachés de presse etc. ont voulu signifier très officiellement à la population française quelle fascination était la leur,  face à  la fabrication d’un petit chef mafieux assassin, dont la belle réussite d’un système de  » go fast Maroc-Marbella- Paris « ,  dès sa sortie de prison, leur a réjoui le coeur.

 Les journalistes, lors de la sortie du film étaient déjà apparus comme hallucinés (sic) par une telle merveille. Il n’y avait pas assez de mots pour en faire la louange. Certains y avaient même vu   » une rare  figure de  héros arabe « * tout en se  faisant les censeurs, après tant d’autres penseurs et philosophes anarcho-libertaires, et selon la vision de Jacques Audiard dans le film, d’une administration pénitentiaire  jugée seule coupable.

On sait combien le renversement des valeurs morales a la faveur des créateurs géniaux d’événements artistiques, mais de là à vouloir nous faire croire que le mot diversité  rime avec criminalité me chagrine d’autant plus que je lui préfère sa rime avec citoyenneté ; et que pour excellent acteur que soit Tahar Rahim, la sombre appartenance de son personnage à l’univers de la délinquance n’en fait pas pour autant, et fort heureusement, le représentant exclusif de la diversité en France.

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*  cf. la note  Un prohète de mauvais augure   et la note 2010 Record des saisies de cannabis, de cocaïne et d’héroïne – mise à jour du 10.12.2010  

 

Un prophète de mauvais augure


Note revue le 15 février 2013            

Un an après Gomorra, film courageux parce que sans pitié pour la mafia qui n’a de pitié pour personne, le film Un prophète de Jacques Audiard se replace dans la perspective de la fabrication du « héros* » (sic) mafieux, dans la re- création du mythe cinématographique du parrain à la  sauce napolitaine,  sicilienne,  ou américaine.

La distribution des rôles est  parfaitement réaliste ; elle donne un aperçu de l’actuelle population carcérale. Celle qui a voulu échapper à toute éducation, à toute morale civique, à tout enseignement… jusqu’à la case prison. C’est ainsi et c’est redoutable  d’ignorance et de sauvagerie.

Entre la communauté-gang corse et la communauté-gang barbue (islamistes), Malik ** 19 ans n’aura pas la liberté d’évoluer dans le bon sens, ni de se poser les bonnes questions ; et le cinéaste nous impose d’emblée  sa vision d’une administration pénitentiaire totalement à la solde des assassins.

Malik apprend à coudre, à lire et … à tuer selon le manuel du parfait sale petit mafieux. Il apprend comment on devient un chef et il prépare sa réinsertion (sic) en mettant en place, à l’insu des Corses et des barbus mais grâce à eux, son premier système de  « go fast » entre Marbella et l’Ile-de-France : l’apprenti mafieux sait que « d’honnêtes citoyens français (sic) »,  en attente pathologique de leur drogue, seront vite ses plus fidèles clients, ses meilleurs complices.

Cf. ma note du 18 juillet 2012 : A Nanterre, procès du petit peuple stupéfiant de la « culture » et des médias

                   L’art de J. Audiard consiste à nous dévoiler un univers carcéral qui fonctionnerait « hors la loi  »  prêt à accoucher régulièrement de nouveaux monstres. Je me garderais bien de trouver  « exaltant » ***  un tel parcours, mais le cinéaste nous livre un  documentaire réaliste, en prophète de mauvais augure.

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David Fontaine (Le Canard enchaîné  26.08.09) est dans cette mouvance, fasciné par ce qu’il appelle « une rare figure de héros arabe » (sic).
Pourquoi cet abêtissement  à ne voir de « héros »  que  dans la délinquance criminelle qu’il s’agisse de Mesrine ou de mafieux, alors que ce ne sont que des brutes malfaisantes ?
** L’acteur Tahar Rahim est excellent. On lui souhaite d’autres films pour échapper à cette sordide image.
*** Article de Thomas Sotinel A l’ombre des murs, une épopée criminelle violente et exaltante (sic) Le Monde 26.08.09

Un prophète     Festival de Cannes 2009

Voir ma dernière note de 2010 :   
La gent stupéfiante des médias et de la culture

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Revoir  » La Journée de la Jupe « , l’excellent film de J-P Lilienfeld

 Note du 25.03. 2009   –  complétée le 3.06.2014  et le 19 octobre 2014 

À revoir sur Arte le mercredi 22 octobre 2014 (13h30) et sur ARTE +7

« La Journée de la Jupe » permettra peut-être aux ministres de l’Education nationale – du PS à l’UMP confondus (sic)  qui se sont succédés depuis 25 ans, rue de Grenelle –/ beau quartier/ de  prendre la mesure de la lâcheté , du laxisme et de l’impuissance de leur politique éducative.
Comment ont-ils pu faire semblant d’ignorer tou(te)s ces enseignant(e)s blessé(e)s, agressé(e)s, injurié(e)s, humilié(e)s ?
Comment ont-ils pu accepter toutes ces années scolaires gâchées pour tant de lycéen(ne)s, tant de collégien(ne)s ♦♦,  tous ces apprentissages rendus impossibles par les perturbations et les violences permanentes d’une poignée d’élèves, toujours les mêmes, toujours incontrôlables ? 

Ce film de Jean-Paul Lilienfeld, interprété remarquablement – comme  à la Comédie-Française  – par Isabelle Adjani, Denis Podalydès et de très bon(ne)s jeunes actrices et acteurs est un extraordinaire plaidoyer en faveur de l’urgence d’un retour au savoir-vivre ensemble, au  devenir-citoyen ensemble* dans les établissements d’enseignement, pour que les professeurs puissent à nouveau, enseigner.

Film poignant où toutes les vérités sont dites
, où Sonia Bergerac, la professeur de français révèle l’hypocrisie  des garçons sur la virginité des jeunes filles, qu’ils disent « respecter» en ne s’asseyant pas à leur côté, alors qu’ils se passent en boucle  le film du viol collectif de l’une d’elles, qu’ils viennent de commettre ;  ce faisant, alors même qu’ils lui débitent leur chapelet d’injures sexistes obsessionnelles, elle met au jour la misogynie  millénaire des dogmes monothéistes ;  elle,  la femme savante en jupe, est « leur victime  désignée » , celle qu’il faut  humilier,  dépouiller de tout pouvoir, de toute autorité.

            

Quand rien, ni personne, ne peut plus arrêter les comportements brutaux et  compulsifs de  garçons de seize/ dix-sept ans …  quand ils se savent encouragés par le dogme islamo-intégriste de la soumission des femmes quand ils emploient toutes leurs forces et leur vocabulaire  obscène  à   s’imposer en « chefs » de la professeur et des jeunes filles … quand ils apportent leurs drogues et leurs armes dans les établissements scolaires…

… Ce n’est plus alors une comédie de Molière que l’on peut répéter avec plaisir dans l’auditorium du lycée, c’est la tragédie du naufrage de la transmission des valeurs laïques et culturelles ; c’est l’enlisement dans l’injustice, l’ignorance, la violence, bref le crétinisme.

On nous annonçait le retour du religieux au XXI ème siècle. Il est bien là, avec son sinistre cortège  de violences faites aux femmes ; avec partout dans le monde, le retour au  pouvoir de l’obscurantisme et de la terreur.

Après avoir voulu imposer en France, le port du voile islamique à l’école laïque,  la chape de plomb du dogme intégriste est toujours là, pour écraser les jeunes filles et les femmes.
Si j’entends dire par les féministes  que le port du pantalon a été  « une  grande victoire »  pour les femmes, je veux penser que face aux islamistes, la République saura défendre leur liberté et leur droit de porter  aussi … une jupe.

       OUI aux journées de la jupe ;  une façon aussi élégante que  féminine de  dire NON aux apprentis-talibans.      

 ♠ Au collège de Fenouillet (Haute-Garonne) une professeur de mathématiques a été grièvement poignardée vendredi 15 mai 2009 par un élève de 13 ans. (…) un collège sans  aucun signalement de violences. AFP 16.05.09

                         

♦♦ Voir « la Communication en Conseil des ministres :  les résultats de l’enquête Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) Brève (sic) – Vincent Peillon – 04/12/2013  qui conclut : « Il faut s’occuper des 20% d’élèves en difficulté, et réaffirmer que l’aide aux élèves les plus faibles ne nuit ni aux meilleurs, ni aux moyens. (…) Toute l’action du Gouvernement répond à cet impératif : mieux venir en aide aux élèves en difficulté pour élever le niveau de tous. Au-delà de ces actions, Pisa invite (sic) à accélérer les réformes qui permettent de redresser le système éducatif français en lançant le deuxième acte de la refondation de l’École. »
 «Pisa invite » ! C’est bien la preuve que le ministre, le président et son entourage n’ont jamais prêté la moindre attention aux rapports de l’Inspection générale depuis trente ans ! Quel cynisme !
Après  le premier acte médiocre d’une réforme ratée des rythmes scolaires dont on voit  avec M. Hamon, en cette rentrée 2014, qu’elle n’est qu’aménagement de « temps périscolaire » toujours à la charge des municipalités,  et confortant la permanente réduction  du temps des apprentissages fondamentaux, par conséquent l’impossibilité d’améliorer les acquis de 20 % d’élèves.
♦ La refondation (sic) façon PS ne fera que fragiliser un peu plus l’édifice Éducation nationale.
Il s’en lave déjà les mains le président Hollande, et son «  changement, c’est maintenant » vire au même royal mépris de la France qu’avait Louis XV  avec son « après moi le déluge » !


*La loi du 15 mars 2004 sur la laïcité le rappelle avec vigueur : (…) « En protégeant l’école des revendications communautaires, la loi conforte son rôle en faveur d’un vouloir-vivre ensemble. »

 

La Journée de la Jupe     Arte                     La Journée de la Jupe   le site               

  Revue de presse      Le Monde  de  mars 2009

Deux journalistes ont travaillé sur le film. La première, Macha Séry dans le supplément TV daté du 15/16 mars 2009, le second, Jacques Mandelbaum dans Le Monde du 25.03.09 / version longue dans lemonde.fr du 24.03.09.

Macha Séry présente le film pour sa première diffusion du 20.03.09 sur Arte.
Le titre de son enquête sur trois pages
 : Fiction Mixité Egalité Laïcité donne le ton de son approche très documentée qui va à l’essentiel. Des propos de son entretien avec Isabelle Adjani, elle met en conclusion ces mots de l’actrice :  « J’espère que ce film aura une résonance chez les jeunes et leurs parents. Je suis sûre que ne donnant pas de leçon, il va contribuer à la réflexion. »
Il y eut 2 245 000 spectateurs pour voir ce film sur Arte…

Jacques Mandelbaum choisit le ton détaché de celui qui semble peu concerné par ce « lycée de banlieue à problèmes, du genre où les élèves terrorisent les enseignants. » La dérision l’emporte dans son commentaire, où il ne voit dans ce film qu’un « prétexte tragi-comique à une laborieuse leçon de morale civique. »
Dans sa version longue, le ton de la dérision ostentatoire revient  avec les formules « surf  habile entre farce et drame, gros numéro d’actrice  ». En fait  « le problème » pour lui est que cette jupe-là est cousue de fil blanc (sic).
Toute cette morale l’importune, d’après lui  – le meilleur cinéma est celui de « l’ambiguïté morale »,  et il estampille le film d’un ambigu « pourquoi pas », pour sa sortie en salles.

     Il faut croire que l’article de Jacques Mandelbaum a été jugé, plus  éditorialement correct  que celui de Macha Séry par la rédaction du journal,  puisque lui seul est archivé et accessible aux lecteurs sur lemonde.fr, en ce 30.03.09.

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19 mai 2014    ministère Hamon  /  directive LGBT du 7 février 2013

Où l’on voit  que l’opération « Ce que soulève la jupe » du ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche n’a rien de commun avec le film La journée de la Jupe.
Il s’agit désormais pour M. Hamon, ministre, de
demander aux garçons et aux filles de venir en jupe dans leurs lycées de l’académie de Nantes, pour dire  » non au sexisme » , et aux professeurs de prendre une heure de cours pour parler Féminité et Masculinité ;  le groupe de pression  LGBT  ayant dans la Convention interministérielle du 7 février 2013 imposé la formation à la notion de « genre ». / cf. La notion de genre ? Vous avez dit bizarre ?

 

   Du coup, avec des garçons en jupe, la théorie du genre  brouille dangereusement le simple droit des femmes en France, à porter une jupe, en donnant sa bénédiction aux islamistes barbus en robe, qui leur imposent la burqa.
Sans parler de l’ambiguïté malsaine du titre Ce que soulève la jupe qui ressemble à un appel au viol !

Et sous couvert  de lutter contre le sexisme avec des garçons en jupe, le PS de M. Hollande et ses syndicats  ne feront rien pour obliger le patronat à verser un salaire égal pour un même poste aux femmes, et à leur donner les mêmes   promotions aux postes de cadres et de dirigeants.
Sortie de son cadre étriqué et de son prosélytisme sectaire, l’idéologie homosexuelle du genre n’est  qu’un faux-semblant impuissant. 
Pire, la théorie du genre est avec l’ intégrisme islamique, une trahison des femmes, un coup bas contre l’égalité citoyenne.
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Note du 25.03. 2009   –  complétée le 3.06.2014  et le 19 octobre 2014 

Le musée dans tous ses états

27 novembre2008

Classé sèchement à la rubrique  » On peut éviter « (1)  sans aucun commentaire, le film  Musée haut Musée bas de Jean-Michel Ribes devrait-il passer pour cela directement aux oubliettes ?

J.M. Ribes a su croquer pour ce musée imaginaire des tableaux bien vivants, hauts en couleurs, avec une verve rabelaisienne qui m’a mise en joie. N’en déplaise au grincheux (2) !

Haut lieu, regroupant dans un cadre magnifique,  ce qui fut possédé pour son unique jouissance et pendant des siècles par la société d’en haut, le musée s’ouvre à nous et déborde pour notre plus grand plaisir de toute la richesse de notre culture. Chacun(e) y ajoutera sa touche personnelle, ses impressions, ses ombres et ses lumières.

      Le portrait du ministre de la culture en rose, prompt aux louanges devant les photos de sexes masculins est à la mesure de la farce (3)comme celui du conservateur en rouge qui le chaperonne, et le rassure sur la qualité de la prochaine exposition de nains de jardin :  » certains poussent des brouettes  » !

◊  Le tableau des têtards et des crapauds dans les toilettes, quand on a aperçu l’urinoir de Marcel Duchamp au milieu des autres, vaut aussi son pesant d’or… et de rire !

  ◊  La comedia dell’arte se poursuit… avec l’entrée des artistes  :
le duo aux costumes fleuris qui s’autoproclame œuvre d’art,
le créateur à l’absence géniale qui compose  le groupe  (filmé !) de neuf visiteurs – dont un critique, dans une salle vide,
et pour finir, José et le Family Art ou l’art  de mettre sa mère (Josiane Balasko)  dans un aquarium  rempli de formol (4).

Tout cela baigne dans une atmosphère où les mythes teintent en sombre ce que le jaillissement de la nature verdira. Mais comme il faut que chaque visiteur puisse créer sa propre vision de l’art, je laisse planer le mystère …
Y aura-t-il un miracle à l’apparition de toutes les madones du musée ?

             

1   Le Monde 19.11.08

Le préféré aussi de David Fontaine -dans Le Canard enchaîné 19.11.08-  qui classe le film parmi  » les films que l’on peut ne pas voir « .

3  Cf. par L’ingénue  :  C’est de l’art ?      Paroles de critiques      Jeu de piste dans l’histoire de l’art du XXème siècle

Comme un veau de Damien Hirst !

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La langue française est le génie du peuple

10 octobre 2008

  « Le premier instrument du génie d’un peuple, c’est sa langue. »  Stendhal

Autour du film « Entre les murs « -Palme d’or 2008 à Cannes  » d’après le livre de François Bégaudeau.

Le père de François Bégaudeau, fils d’ouvrier, était devenu professeur ; mais c’était il y a longtemps, au vieux temps où l’on faisait de la grammaire à l’école primaire, et pas encore de  » l’observation réfléchie de la langue  » chère à MM Lang et Ferry, (L’O.R.L. en jargon d’IUFM).

C’était la vieille école laïque, grâce à laquelle on avait  » le droit  » *     d’entendre parler à l’école le français  » académique «  et le  » devoir  » *     de le parler, 5 jours sur sept, même si on ne l’entendait ni ne le parlait  à la maison.

Maintenant,  observe l’écrivain (et ancien professeur) F. Bégaudeau le jeune  :  » on parle oral (sic) « ! Et pour la promotion d’  » Entre les murs « -Palme d’or 2008 à Cannes « ,  film de Laurent Cantet adapté de son roman éponyme, il a déclaré avec délicatesse :   » C’est plutôt un film à destination des vieux ». Ceux qui ont parlé français à l’école ? 

 

          Comment un esprit si fin ne peut-il faire la différence, entre le parler familier ponctué d’argot, d’interjections drôles et/ou (souvent) grossières etc. que nous pratiquons tous,
– et le français langue universelle ayant déjà exprimé depuis quelques siècles, quelques belles et bonnes idées…et qui est celui à partager généreusement avec les collégiens et les lycéens
   


Pour parler vrai, entre les  murs de l’école et du collège,  il y a un trésor que tous les jeunes doivent découvrir et posséder :  le français  » académique  » parlé et écrit. Ce sera le plus puissant et le plus génial tremplin de leurs réussites futures.

 

La parole est d’or, quand elle éveille l’intelligence et qu’elle respecte l’autre.