Chronique de Petiteville en France – épisode 5

8 octobre 2009
                     Chronique de Petiteville en France                     

ou  Comment faire pour assurer une meilleure protection anti-drogue à la jeunesse née depuis 1989 ( les dix/vingt ans de 2009) ? 

 

Episode 5                                Eté 2009

L’épilogue 1 a rapporté qu’à sa séance du 9 février 2009, le Conseil municipal à l’unanimité, avait décidé la création d’un Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) dont la composition serait fixée par arrêté du Maire.

Cinq mois après, dans Petiteville – la lettre municipale (1)  il serait vain d’en chercher p.2 à la rubrique Conseil municipal une quelconque allusion. Cependant, à la page suivante, on lit un article sur  » la cérémonie de la citoyenneté organisée à l’Hôtel de Ville le 24 avril dernier (…) pour tous les jeunes Petitevillais nés en 1991.
Inscrite dans le code électoral depuis février 2007, [elle] est destinée à développer le sentiment civique des jeunes qui viennent d’atteindre leur majorité (2). Le maire-adjoint chargé des affaires scolaires, de la jeunesse et de la citoyenneté (… ) entouré de nombreux élus petitevillais ont remis leur toute première carte d’électeur aux jeunes citoyens, ainsi qu’un livret récapitulant les principaux droits et devoirs civiques.  »

 

Qu’attend le Conseil municipal pour créer un Conseil Local des Jeunes où ils pourraient cultiver concrètement cette citoyenneté ?

Même page, à la rubrique Dites-nous … monsieur le maire , une question lui est posée  :  » Les statistiques de la gendarmerie le prouvent : Petiteville est une ville calme. Pourtant, comme partout, le bris de mobilier urbain ou de panneaux de signalisation est parfois (3) à déplorer, de même que la violation d’un local municipal ou la tentative de destruction d’un matériel sportif … remplacer ou réparer le matériel dégradé, combien ça coûte ?

 

Dans sa réponse monsieur le maire prend facilement le ton rigolard :

 » Certes, la destruction d’un panneau de signalisation n’a rien de dramatique en soi. Il faudrait cependant que les auteurs de ces dégradations réalisent (comment ?) que le coût des réparations… est financé par les impôts des contribuables petitevillais et peut atteindre 250 euros hors taxes. En 2009, le montant des réparations atteint déjà les 8 000 euros de matériel, sans compter la pose. La dernière nuit de la Saint-Sylvestre a coûté à elle seule près de 4 800 euros à la collectivité !  

Nul doute pour lui,  les auteurs sont  » quelques écervelés ( poubelles brûlées (4) clôtures coupées ou arrachées, vitres d’abris bus brisées )  d’autres structures encore plus coûteuses connaissent parfois le même sort. Je pense notamment aux 2 mètres carrés de terrain de football synthétique qui ont été brûlés (1 000 euros de réparation), au tapis de saut en hauteur qui a été totalement dépecé (1 400 euros), au club house de foot et à l’Espace Jeunes qui ont été visités, dégradés et cambriolés à plusieurs reprises et au skate park dont les panneaux de bois sont régulièrement arrachés ( 6 400 euros pour un module neuf).  »

Tiens tiens ! monsieur le maire ne rigole plus :  » Certains vandales (il est vraiment fâché) ont été jusqu’à casser ou voler des arbres !… Un acte totalement irresponsable et irrespectueux de la nature qui a aussi un coût : de 150 à 1 100 euros pour un arbre adulte. Une ardoise un peu élevée pour quelques secondes de rigolade à la gratuité toute relative ! « 

 C’est donc cela le plus important pour monsieur le maire de Petiteville : les arbres adultes et le respect de la nature. Quand on lui parle de protection et de prévention anti-drogue des jeunes de 10 à 18 ans, de l’avenir de nos adolescents, des jeunes adultes, il répond simplement :
                                                                    Touche pas à mon arbre !

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 NB   Ce leitmotiv   » écologique  » permettrait-il d’échapper à la réalité ? Serait-il une dérobade, l’arbre qui cache la forêt des menaces que font peser sur notre jeunesse la consommation et le trafic de drogues ?

Pour y voir clair, j’invite nos jeunes et futurs citoyens, leurs familles et leurs amis, à ouvrir les yeux sur le site de la MILDT : Drogues / guette l’info   traque l’intox // Et si ton dealer te disait la vérité ?

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1 Juillet 2009 

2 souligné par moi

3 on remarquera dans les citations la progression façon  » Tout va très bien Madame la Marquise !… pourtant il faut que je vous dise …  » Le coût pour la collectivité des vols et des vandalismes commis dans le collège public et le coût des réparations d’ abribus de Petiteville sont passés sous silence …

4 Pour nommer  les   » écervelés  » qui brûlent poubelles, terrain synthétique, abribus et voitures, ne pourrait-on pas dire   plutôt  » têtes brûlées  » ?  Ceux qui benoîtement appellent les délinquants  des  » gamins  » doivent savoir  que cela fait bien rigoler les  » gamins  » qui ne collectionnent plus depuis longtemps les billes mais les armes de guerre.

 ~~~   [ Grandeville est le préfecture du département]

Saisie record de 36,5 kilos d’héroïne par la police judiciaire de Grandeville en juillet 2009

Saisie record de 310 kg de cocaïne au sud de Grandeville par les douaniers, le 21.10.09.

17.11.09  Saisie par le GIGN de 300 kg de cannabis en provenance de Marseille au sud de Grandeville

7.12.09  Saisie par le services des douanes de 130 kg de résine de cannabis au sud de Grandeville dans le sens province Paris

17.12.09  Saisie de plus de deux tonnes de cannabis au sud de Grandeville.

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                          22.11.2009                            
Et à Petiteville,  la noria  nocturne des automobilistes continue  vendredi et samedi  de 23h à 5h du matin …

          Chroniques de Petiteville   2ème saison ….
Où l’on étudiera le Plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les toxicomanies 2008 -2011 -. Rapport au Premier ministre  de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT).

Exemple  :

Chapitre I Prévenir, communiquer, informer
fiche n°1-3 Relégitimer les adultes dans leur rôle de principal acteur de prévention.

Sont désignés comme Administrations/ partenaires
MILDT, Drogues Alcool Tabac Info Service (DATIS), Institut National de Prévention et d’Education à la Santé, (INPES)  ministère de l’Education nationale, ministère de l’Agriculture et de la Pêche, ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, ministère du Logement et de la Ville, secrétariat d’Etat à la Famille, associations de parents d’élèves, Union Nationale des Associations Familiales (UNAF), Familles Rurales, Caisse Nationale des Allocations Familiales, Service d’Information du Gouvernement (SIG).

Ainsi, ni les  élu(e)s au suffrage universel, ni les responsables des partis politiques, ni les patrons des médias ne sont  considérés comme des adultes à relégitimer dans leur rôle de prévention. Pourquoi  ? Ce devoir citoyen leur incombe également, c’est leur  laxisme qui a installé une telle incurie.

               

Exemple dans la presse :
On ne peut que s’interroger et déplorer le placement quasiment introuvable  de l’annonce de la nouvelle campagne antidrogue de la MILDT et de l’INPES  par la rédaction du journal Le Monde : court article de Martine Laronche, tout en bas de la page 28 (7.10.09), juste avant les rubriques nécrologiques.

  Qu’attend M. Schweitzer président de la Halde, et  président du comité de surveillance du journal, pour  lutter contre  cette inégalité discriminatoire de traitement éditorial de l’information  concernant le droit à la santé de notre jeunesse ?              

 NB                    1909-2009, centième anniversaire de la première convention internationale sur les stupéfiants.

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