Un peu de sociologie / Paris, 4 mai 1968

note du 13.11.2009  mise en avant le 20 mars 2018
–   Histoire de remettre à l’heure les pendules du cinquantenaire de 1968 – côté Nanterre   !

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♦  Dans le journal Le Monde du samedi 4 mai 1968, dans son billet Au jour le jour, Robert ESCARPIT sous le titre La faute à Voltaire ? rédigeait à son tour une note à la lucidité aiguë :

« Ils ont fermé Nanterre, est-ce la faute à Voltaire ? Dans la mesure où le nom de Voltaire symbolise ici – bien imparfaitement d’ailleurs – une certaine forme de la contestation révolutionnaire et du  » mauvais esprit  » politique, il semble qu’on doive le mettre hors de cause.
Rien n’est moins révolutionnaire, rien n’est plus conformiste que la pseudo-colère d’un casseur de carreaux, même s’il habille sa mandarinoclastie d’un langage marxiste ou situationniste.
À vrai dire, ce sont les jeunes gens en colère qui font les meilleurs mandarins. Les autres qui veulent vraiment changer l’état des choses et bouleverser la règle du jeu, ont besoin de tout leur sang-froid et de toute leur énergie, surtout s’ils doivent continuer à désirer le changement. Lorsque dans dix ou vingt ans, M. Daniel Cohn-Bendit et ses amis seront doyens, recteurs, ministres ou l’équivalent sous quelque autre nom, je leur souhaite d’affronter la révolte de leurs propres étudiants avec autant de modération qu’on en fait preuve à leur égard, aujourd’hui, à Nanterre. »
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♦ Le regard des sociologues P. Bourdieu et J.C. Passeron sur les étudiants parisiens était tout aussi aigu…

C’était juste avant 1968…  P. Bourdieu et J-C. Passeron  faisaient paraître Les Héritiers les étudiants et la culture en 1964 aux Editions de Minuit.

Pour l’année scolaire 1961-1962, les statistiques de  l’INSEE sur l’origine sociale des étudiant(e)s avaient indiqué que pour 18% de filles et fils de salariés agricoles, d’agriculteurs, de personnel de service, d’ouvriers et d’employés, il y avait 82% de fils et filles de patrons de l’industrie et du commerce, de cadres moyens, de professions libérales et de cadres supérieurs –  82% d’étudiant(e)s  d’origine bourgeoise.

Le chapitre 2  Jeu sérieux et jeux du sérieux éclaire les choix politiques des étudiants parisiens juste avant 1968.
Lisons à la page 69 ce qui fit leur particularisme politique en ce mois de mai 1968 pour mieux comprendre comment des fils et  des filles de bourgeois  jouèrent aux communards, sachant – et heureux de savoir-  qu’ils ne seraient pas dans la ligne de mire d’un  M. Thiers, protégés qu’ils étaient par la proximité du pouvoir de leurs pères, qu’ils ou elles rejoindraient bientôt :

♦ « Faut-il s’étonner si les étudiants en lettres de Paris présentent une image idéal-typique, c’est-à-dire à la fois accomplie et caricaturale, de l’étudiant comme novice intellectuel, tenu de faire ses preuves d’intellectuel autonome, en s’exerçant au jeu qui fait de l’art de décevoir les attentes, le mode privilégié de l’exercice de la liberté individuelle ?

(…) bien que l’Université de Paris compte la proportion la plus forte d’étudiants d’origine bourgeoise, la part des étudiants qui se disent à gauche y est plus forte qu’en province, où les opinions politiques de gauche sont très fortement liées à l’appartenance aux classes défavorisées. C’est encore à Paris que la part des étudiants qui, se disant de gauche, refusent de se reconnaître dans un parti de gauche est la plus forte ; et ceux qui, pour se définir politiquement, éprouvent le besoin de se forger des étiquettes originales, telles que «trotskisme rénové »,« anarchisme constructif», « néo-communisme révolutionnaire », sont parisiens pour les deux-tiers.

Plus généralement (…) les étudiants parisiens sont et se veulent en rupture, s’ils s’engagent et entendent s’engager à contre-courant et à contre-pente, obéissant au conformisme de l’anti-conformisme, c’est que les valeurs de dilettantisme et de désinvolture que les étudiants bourgeois importent dans le milieu étudiant et qui s’imposent, surtout à Paris, à l’ensemble du milieu étudiant, sont en affinité avec les valeurs qui entrent dans l’idéal intellectuel de l’intelligence sans attache et sans racine. »


… et
(re)naissait en ce printemps 1968 , l’idéologie  anarcho-gauchisante … des rejetons de la vieille droite… qui se diraient cependant « socialistes » !
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Et la journée du droit des jeunes ?

5 – 6- 7 mars – note finalisée  le 8 et 18 mars* 2018

Préambule
8 mars 2018, Journée internationale des droits des femmes (SAUF dans les États islamiques du globe, soit pour 900 millions de femmes*,  dont plus de deux millions en France, pour les femmes des  quartiers régis par les salafistes hors-la-loi-républicaine).
♦Cette hypocrisie de 24 heures, hautement politique, n’est qu’une communication de mascarade  et de pantalonnade, une fourberie, une imposture.

Et le droit des jeunes ? C’est  le devoir complètement raté des adultes, parents, enseignants, gouvernements, patrons et acteurs des médias, réseaux sociaux …

Le droit des jeunes à une éducation sexuelle respectueuse de leur âge auquel il n’y a pas de passage à l’acte :

l’âge où il n’y a pas à  leur « faire étudier » un livre de « vieux pervers » en classe ;
l’âge où il n’y a pas  à  fournir des préservatifs à l’infirmerie en 4ème sans le dire aux parents ;
l’âge où il n’y a pas à présenter et/ou décrire des scènes pornographiques qui ne peuvent que les bouleverser ;
l’âge où il n’y a pas à banaliser l’horreur des viols commis en groupe ou les horreurs et les sévices que des criminels pédophiles font subir à des enfants.

Il est temps de dire la vérité sur les drames qu’engendre pour la jeunesse la pornographie omniprésente  avec les drogues. 
Il est temps  de dire la vérité sur ceux qui s’enrichissent honteusement sur la fragilité de notre jeunesse. 
Il est temps  d’y voir clair sur « la prise de pouvoir du tout-sexuel » qui surcharge voire paralyse l’intelligence des jeunes dans une diversion permanente, à l’âge formidable de la conquête des savoirs (1)… 

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Quelle éducation à la santé et à la sexualité dans l’Éducation nationale ?

Quels savoirs, sur l’hygiène de vie avec l’information scientifique vraie, documentée et protectrice sur l’alcool, le tabac, et le cannabis, dispense l’Éducation nationale au collège, au lycée et à l’université ?

Quels savoirs, sur l’hygiène de vie avec l’information scientifique, vraie et protectrice sur la sexualité dispense l’Éducation nationale au collège, au lycée et à l’université ?
Pour l'école de la confiance

Si l’on en croit l’affichage promotionnel de l’Éducation nationale, il suffirait de lui faire confiance :

S’agit-il de lui faire confiance quand les textes et programmes officiels des ministères successifs  abrogent régulièrement ceux des ministères précédents ?

S’agit-il de lui  faire confiance quand les résultats scolaires sont médiocres ?

S’agit-il de lui faire confiance quand on laisse les lycéens sortir pour fumer dans la rue ; quand « ça sent le joint dans la bibliothèque universitaire » ?

S’agit-il de lui faire confiance quand, dans la liste du Goncourt des lycéens, l’Éducation nationale  a glissé  » Mille six cents ventres » ?
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On peut voir la vidéo Sexe et pornographie dans les programmes scolaires ; une enquête de Armel Joubert des Ouches avec la collaboration de Jeanne Smits,  qui donne à réfléchir – sérieusement.

Apostille

Une première réflexion me vient tout naturellement à l’esprit.
L’on devrait savoir que la sexualité n’est qu’une fonction biologique parmi d’autres ;  et l’on devrait savoir aussi que l’essentiel pour les adultes parents et professeurs, est  de considérer les adolescents comme des êtres  sensibles et intelligents, dont on doit respecter l’intégrité  sur le plan émotionnel et affectif entre 12 et 16 ans.

Or, il apparaît que depuis une vingtaine d’années, ils ne sont considérés, pour leur éducation à la sexualité, que comme des corps avec des organes sexuels.
Quant à la dernière vague ministérielle du gouvernement M.Valls/ N. Vallaud-Belkacem à l’Éducation nationale/ président F. Hollande/, elle a intégré  les pratiques homosexuelles au programme ;  la pédérastie passant de la littérature à la normalité.

Si l’on ajoute les textes et les livres présentés aux adolescents qui s’appesantissent sur toute la gamme des actes sexuels, et si l’on ajoute les raps obscènes et les médias de la pornographie qui déferlent sur la toile …
Ma seconde réflexion est alors encore plus pessimiste car je constate que les sociologues, les philosophes, les chefs politiques et autres écrivains solidaires du « Mouvement Sex and Drug du 22 mars 1968 de D. Cohn-Bendit »,  n’avaient  d’autre idéal pour nos jeunes  que de les conduire …  dans l’antichambre du Marquis de Sade…

… Et en 2018 … c’est en marche !

La vraie vie est ailleurs.
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1 Cf.  l’exemple de cette université dite longtemps Vincennes à Saint-Denis dans laquelle le courant de l’idéologie soixante-huitarde circule encore avec les conséquences que l’on observe :
En passant devant l’université Paris VIII Saint-Denis, avec ses devises sur les murs :
« Au fronton de la façade, on lit  FIN DU TRAVAIL   ….  et la suite en forme de question d’un autre /ou du même,  sur le mur de la rue de la Liberté (sic) QU’EST- CE QU’ON FAIT LÀ ? »
par L’ingénue  23 février 2017

     *Cf. Wikipédia 
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Cf. par L’ingénue  L’état des lieux [février- mars 2018]
  Les « gamins » d’Outre-République viendront avec leurs « kalachs » et leur « shit ».[de « merde »]..

(Re) lire par L’ingénue  10 janvier 2009 / 18 mars 2018
Principe de précaution : Veiller sur les plus fragiles
Ce n’est ni dans le programme européen, ni dans le programme français du parti Europe Écologie Les Verts de MM. Ph. Meirieu et Cohn-Bendit et  Mmes Duflot et Joly qui n’ont peur … que de l’énergie nucléaire. 

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Faire la figue

5 mars 2018

La Chauve-souris et les deux belettes     Jean de La Fontaine

Une chauve-souris donna tête baissée,
Dans un nid de belette : et sitôt qu’elle y fut,
L’autre, envers les souris de longtemps courroucée,
Pour la dévorer accourut.

Quoi ? Vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire,
Après que votre race a tâché de me nuire ?
N’êtes-vous pas souris ? Parlez sans fiction.
Oui, vous l’êtes, ou bien je ne suis pas belette.

Pardonnez-moi, dit la pauvrette,
Ce n’est pas ma profession.

Moi, souris ? Des méchants vous ont dit ces nouvelles :
Grâce à l’auteur de l’univers,
Je suis oiseau : voyez mes ailes :
Vive la gent qui fend les airs.
Sa raison plut, et sembla bonne.
Elle fait si bien, qu’on lui donne
Liberté de se retirer.

Deux jours après, notre étourdie
Aveuglément se va fourrer
Chez une autre belette aux oiseaux ennemie.
La voilà derechef en danger de sa vie.
La dame du logis, avec son long museau,
S’en allait la croquer en qualité d’oiseau,
Quand elle protesta qu’on lui faisait outrage.

Moi, pour telle passer ! Vous n’y regardez pas.
Qui fait l’oiseau ? C’est le plumage.
Je suis souris : vive les rats ;
Jupiter confonde les chats.
Par cette adroite répartie
Elle sauva deux fois sa vie.

Plusieurs se sont trouvés qui d’écharpe changeant,
Aux dangers, ainsi qu’elle, ont souvent fait la figue (1).
Le sage dit, selon les gens,
Vive le Roi, vive la Ligue.

Jean de La Fontaine
Livre second   Fable V
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1 Faire la figue à quelqu’un (1210) « se moquer »  Cf. Dictionnaire historique de la langue française Le Robert sous la direction d’Alain Rey Tome 1 –  p. 895.

5 mars 2018
À son tour,  Jean d’Ormesson fit la figue à E. Macron, ministre des Finances guignant (2) la présidence, en le comparant à la chauve-souris de la fable.
En 2018, les plus lucides ont compris qu’avec son « je vous aime farouchement » électoral, le président Macron nous a fait la figue.
Et il continue, car  il a  derrière lui tous les girondins, tout le marais et tous les monarchistes,  grâce à sa devise :
Vive le riche,  vive le pauvre  !

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2 Guigner
– 1640- Guetter avec convoitise
– Le Grand Robert tome III p.1613.
Former quelque dessein sur quelque personne, sur quelque chose.
Guigner une héritière, un héritage.
« Jupin, qui du ciel toujours guigne
Quelque femelle en droite ligne (… ) Scarron – Littré tome III p. 2895.
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