Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo        4 octobre 1847
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Les Contemplations  par VICTOR  HUGO    Tome II    Livre quatrième    XIV      Aujourd’hui
1843-1856    Deuxième édition Paris, 1856.  Leipzig, chez Wolfgang Gerhard. –  Impr. Schnauss

Manuscrit  et livre numérisés  par la BNF.  gallica.bnf.fr  (Bibliothèque nationale de France )
— Référence manuscrit : BNF, Manuscrits, NAF 13363, fol. 265. (Domaine public)
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